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un ressort; chez les gastéropodes, qui rampent
comme les limaces au moyen du large disque
charnu que l'on nomme leur pied : elle est com-
plète et rapide enfin chez les ptéropodes, chez
les hétéropodes, qui se meuvent sur les eaux au
moyen d'appendices cutanés qui leur forment❘rieure, indique leur division naturelle.
de véritables nageoires; chez les céphalopodes
surtout, qui poursuivent leur proie à travers les
mers comme des poissons, et dont les longs bras
sont en même temps des organes de préhension
et des organes de natation.

vaux de son auteur sont encore les seuls qui
soient admis comme classiques dans toutes nos
écoles. La forme générale du corps des mol-
lusques, dit M. Cuvier, étant assez proportionnée
à la complication de leur organisation inté-

1o Les uns ont le corps en forme de sac ouvert par le devant, renfermant les branchies, d'où sort une tête bien développée, couronnée par des productions charnues fortes et allongées, au moyen desquelles ils marchent et saisissent les objets. Nous les appelons céphalopodes (voy. ce mot).

2o En d'autres, le corps n'est point ouvert : la tête manque d'appendices, ou n'en a que de petits; les principaux organes du mouvement sont deux ailes ou nageoires membraneuses, situées au côté du col, et sur lesquelles est souvent le tissu branchial. Ce sont les ptéropodes.

3o D'autres encore rampent sur un disque charnu de leur ventre, quelquefois, mais rarement, comprimé en nageoire; ils ont presque toujours en avant une tête distincte. Nous les appelons gastéropodes (voy. ce mot).

4o Une quatrième classe se compose de ceux dont la bouche reste cachée dans le fond du manteau, qui renferme aussi les branchies et les viscères, et qui s'ouvre ou sur toute sa longueur, ou à ses deux bouts, ou à une seule extrémité. Ce sont nos acéphales.

7° De la reproduction chez les mollusques. La disposition de l'appareil reproducteur chez les mollusques présente trois formes distinctes, qui souvent se rencontrent toutes les trois dans❘ les différents genres d'une même famille. Chez un grand nombre d'espèces, cet appareil est unisexuel, et renferme, réunies, toutes les conditions de la reproduction: chez ces espèces, par conséquent, tous les individus sont parfaitement semblables entre eux; il n'existe ni mâle ni femelle, et chaque individu est apte à reproduire seul son espèce. C'est l'hermaphrodisme complet. Tous les mollusques acéphales, et un grand nombre de céphalés, sont dans ce cas. D'autres espèces sont bisexuelles ou monoïques, et le même individu réunit en même temps les deux formes parfaitement distinctes de l'appareil reproducteur. Dans ces espèces encore, il n'existe ni mâles ni femelles; car tous les individus sont parfaitement semblables entre eux : néanmoins, le concours de deux individus distincts paraît être toujours essentiel à la repro-apparente, ont des bras charnus ou membraduction de l'espèce. C'est là l'hermaphrodisme | neux, et garnis de cils de même nature. Nous les insuffisant des naturalistes, et c'est là le cas de nommons brachiopodes. la plupart des mollusques gastéropodes. Enfin, la troisième disposition de l'appareil génital dans les malacozoaires consiste dans l'isolement de chaque sexe sur un individu distinct; ce qui constitue dans chaque espèce des individus mâles et des individus femelles dissemblables. Ces mollusques sont dits dioïques, et cette forme est surtout commune chez les céphalopodes. Enfin, les mollusques sont tantôt ovipares, tantôt vivipares, et tantôt enfin ovovivipares.

IIe SECTION. De la classification zoologique des mollusques.

G. Cuvier, dans son Règne animal (1817), a divisé son ordre des mollusques en six classes distinctes; et, bien que la belle classification des malacozoaires proposée par M. de Blainville nous paraisse supérieure à bien des titres à celle de l'illustre auteur des Leçons d'anatomie comparée, c'est encore celle-ci que nous croyons devoir reproduire ici, parce que les beaux tra

5o Une cinquième classe comprend ceux qui, renfermés aussi dans un manteau et sans tête

6o Enfin, il en est qui, semblables aux autres mollusques par le manteau, les branchies, etc., en diffèrent par des membres nombreux, cornés, articulés, et par un système nerveux plus voisin de celui des animaux articulés. Nous en ferons notre dernière classe, celle des cirrhopodes.

On rencontre des mollusques dans tous les milieux: il en est qui paraissent vivre presque constamment sous terre (les testacelles); d'autres vivent dans l'air à la surface du sol (les limaces, les hélices, etc.); d'autres encore habitent constamment les eaux, douces ou salées, courantes ou dormantes (tous les acéphalophores); d'autres enfin sont amphibies (les lymnées, les planorbes, etc.). Quant à la répartition de ces animaux dans les différentes régions du globe, on peut dire, en thèse générale, qu'aucun lieu n'est complétement dépourvu de mollusques terrestres, pélagiques, lacustres ou fluviatiles; on peut dire encore que presque toutes les familles sont

représentées dans toutes les grandes zones du globe par quelques genres au moins; mais que les genres et les espèces sont beaucoup plus nombreux dans certaines zones que dans d'autres ainsi, partout il existe des poulpes, des sèches, des calmars; mais la spirule, mais l'argonaute appartiennent à la zone torride seulement, etc., etc. On peut dire encore que les genres sont en général plus riches en espèces, et que les individus eux-mêmes sont de plus grande dimension dans les zones intertropicales que dans les régions polaires.

Les mollusques se nourrissent de toutes substances, animales ou végétales, vivantes ou mortes, fraiches ou putréfiées; mais chaque espèce, souvent chaque genre et quelquefois même chaque famille, se borne à une seule nourriture spéciale.

Tous les mollusques vivent isolés, en ce sens que jamais plusieurs individus distincts ne concourent ensemble à un but commun et fatal; mais souvent des circonstances de milieux, ou de reproduction, amoncellent sur un même point des nombres immenses d'individus de même espèce c'est ce qui a lieu pour les huîtres, les moules, les jambonneaux, etc.; et quelquefois aussi ces individus ne sont pas seulement agglomérés, mais bien aussi agglutinés entre eux de manière à ne plus former qu'une masse unique; c'est ce qui a lieu pour les botrilles, les pyrosomes, etc., etc. BELFIELD-LEFÈVRE.

MOLOCH OU MOLECH, grande divinité des Ammonites, qui était représentée sous la forme monstrueuse d'un homme ayant une tête de veau. Les cananéens, et après eux les Israélites, sacrifièrent leurs enfants à Moloch, soit en les faisant brûler sur l'autel qui, dans la vallée de Topheth, était érigé à cette divinité cruelle, soit en les enfermant dans le creux de l'idole même, grande statue de cuivre que l'on faisait rougir à un grand feu; et, pour qu'on n'entendît pas les cris des malheureux enfants victimes de cette atroce superstition, des tambours retentissaient au loin pendant tout le temps du sacrifice; d'où le nom de Topheth, que l'on avait donné à la vallée qui était le théâtre de ces abominables scènes. Jérémie s'efforça en vain de détourner le peuple juif de ce culte impie. Suivant quelques commentateurs de la Bible, plusieurs rois de Juda sacrifièrent leurs propres enfants à Moloch. Le roi Josias renversa l'autel de cette idole, que, sous Manassès, successeur d'Ézéchias, les Hébreux avaient élevée de nouveau; et il voulut que la vallée de Topheth devînt le dépôt des immondices de la ville de Jérusalem. CHAMPAGNAC.

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MOLOSSE. Geoffroy Saint-Hilaire a désigné par ce nom un groupe de mammifères aptes au vol par la souplesse et la grande dilatabilité de la membrane qui réunit les quatre extrémités. Ce groupe, qui renferme la plupart de ces grands cheiroptères des tropiques que le vulgaire a comparés à l'animal fabuleux surnommé chimère, a pour caractères : une tête courte; un museau renflé; des oreilles grandes, réunies ou couchées sur la face, dont l'oreillon est extérieur; la membrane interfémorale étroite et terminée carrément; la queue assez longue, enveloppée à sa base, et le plus souvent libre à l'extrémité. La formule dentaire donne deux incisives en haut et deux en bas; même nombre de canines et de molaires. Le pelage des molosses est habituellement assez court, très-doux et soyeux. Ces grandes chauves-souris volent la nuit par troupes assez nombreuses, pendant le jour elles se réfugient dans les lieux obscurs, les troncs d'arbres creusés par la vétusté; elles se nourrissent de tous les petits animaux qu'elles sont à portée de chasser, et sucent le sang des grands lorsqu'elles peuvent les surprendre. On les trouve en grande quantité dans les pyramides d'Égypte, dans les ruines célèbres de l'Inde et dans les antres caverneux des Cordilières.

Blumenbach a figuré dans son Specimen archæologiæ telluris, p. 21, tab. 2, fig. 6, un corps fort singulier qu'il a confondu avec les orthocératites, sous le nom d'orthoceratites gracilis. C'est avec ce corps que Montfort a fait son genre molosse, qu'il caractérise de la manière suivante : coquille libre, univalve, cloisonnée, droite, conique, fistuleuse et intersectée; cloisons unies, faites en tambour; siphon latéral continu, rond, servant de bouche; sommet pointu; base horizontale. Cette coquille, changée en fer sulfuré, est-elle dans son entier? le test a-t-il été remplacé par la matière étrangère? les cloisons seules existent-elles, le test ayant disparu, ou bien l'inverse est-il arrivé? Il faudrait pouvoir répondre à ces questions d'une manière satisfaisante pour se faire une idée exacte du molosse. Ne serait-ce pas un corps semblable à ceux figurés par Schlotheim dans son Petrefactenkunde, troisième cahier, pl. 19, fig. 8, 9, sous le nom de tentaculites, et qui aurait été mal figuré ou mal vu par Blumenbach, et par suite plus mal recopié par Montfort? Lamarck n'a pas mentionné le molosse; Cuvier a imité Lamarck, Férussac l'a placé dans la famille des nodosaires, et si ce corps est suffisamment connu, c'est là la seule place qu'il doive occuper. Blainville, dans son Traité de Malaco

logie, a reporté les molosses ainsi que les nodo. saires dans le genre orthocère.

comme protecteur des lettres. Ayant quitté le service militaire, en 1766, il s'appliqua spécialement à l'étude de la jurisprudence et du droit public, et, après avoir visité l'Allemagne et la France, il fut nommé en 1775, ministre d'État, poste qu'il occupa pendant neuf années. En 1784, il se retira dans ses terres pour surveiller par lui-même l'exploitation de ses vastes domaines, et il était tout entier livré à ce soin lorsqu'en 1813, un ordre pressant du roi le rappela au maniement des affaires publiques. Dans les fàcheuses circonstances où se trouvait alors le Danemark, le comte de Moltke donna des preuves d'une grande habileté en relevant le crédit de l'État, et d'un rare patriotisme en consacrant

MOLOSSES, le principal des 14 peuples de l'Épire, qui finit par en rester le seul maître. Le pays à eux propre ne comprenait d'abord qu'une | petite portion de côte qui s'étendait au nord du golfe d'Ambracie et dans le voisinage des Cassiopéens. On voyait chez eux Dodone et Ambracie à l'embouchure de l'Arachthus, dont la fondation est attribuée aux Corinthiens, et qui | devint plus tard la capitale des rois molosses de l'Épire. Ceux-ci, dont le pouvoir paraît avoir été toujours limité par de sages lois, comme à Sparte, étaient de l'antique dynastie des Éacides, qui tirait son nom d'Eacus (voy. ÉAQUE), grand-père d'Achille, et son origine de Pyrrhus ou Néopto-150,000 thalers de son patrimoine au soulagelème, fils de ce dernier. Molossus était le nom d'un fils de Pyrrhus et d'Andromaque, auquel échut cette partie du royaume paternel. Parmi ses successeurs figure Admète qui, l'an 471 avant J. C., donna généreusement asile à Thémistocle, | exilé d'Athènes. Plus tard, Alexandre Ier, élevé au trône d'Épire, l'an 342, par le crédit de Philippe, roi de Macédoine, qui avait épousé sa sœur Olympias, se distingua par des qualités guerrières que les anciens n'ont pas jugées inférieures à celles de son neveu, Alexandre le Grand de Macédoine, avec lequel il aspirait à partager le titre de conquérant du monde, en se réservant à lui-même l'Occident. Il fit deux expéditions victorieuses en Italie contre les Samnites, les Lucaniens et les Brutiens; mais il périt dans la seconde, l'an 351. Éacide, son cousin et son successeur, épousa la cause d'Olympias contre Cassandre, et perdit la vie contre Philippe, frère de ce prince. Il fut le père du célèbre Pyrrhus, qui régna en 295; après son oncle Alcète, massacré dans une révolte de ses sujets, et jeta sur le trône d'Épire un éclat vif, mais passager. Son fils, Alexandre II, le remplaça, en 272. Après avoir pendant quelque temps disputé la Macédoine à Antigone Gonatas, ce prince termina paisiblement son règne, en 242. Sa dynastie s'éteignit bientôt après sa mort, et les Épirotes substituèrent à la royauté le gouvernement de magistrats électifs, jusqu'à ce que Paul-Émile les soumit aux Romains, comme alliés de Persée. CH. VOGEL.

MOLTKE, nom d'une famille noble de Schleswig-Holstein, qui a donné au Danemark plusieurs hommes distingués, parmi lesquels nous citerons seulement les suivants : ADAM-GLOB., comte de Moltke, né en 1709 et mort en 1792, ministre de Frédéric V et ami de Klopstock; JOACHIM GODSKE, non moins connu comme homme d'Etat que

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ment des employés dont le gouvernement ne pouvait payer les services. Il mourut le 5 octobre 1818, laissant par son testament aux sciences et aux écoles une somme de 300,000 thalers. Un autre comte de Moltke, MAGNUS, né le 20 août 1783, s'est fait connaître comme écrivain. Tout plein des idées qu'il avait puisées dans l'écrit de M. L. de Haller sur la Restauration des sciences politiques, il publia à Hambourg, en 1830, sur la Noblesse et ses rapports avec la bourgeoisie, une brochure qui a été réfutée avec talent par M. Heine, dans sa Lettre sur la noblesse au comte M. de M. (Hamb., 1831). Il n'était pas facile de prévoir alors la révolution totale qui s'est opérée dans les convictions du comte danois par un voyage à Paris, à l'époque des journées de juillet. Converti aux idées libérales par tout ce qu'il avait vu en France, ainsi qu'en Italie, en Suisse et en Allemagne, il s'empressa, de retour dans sa patrie, de manifester ses nouveaux sentiments dans deux ouvrages qu'il publia à une année d'intervalle, et qui portent pour titre : Voyage à travers la haute et la moyenne Italie (Hamb., 1833) et Sur la loi d'élection et les chambres ( Hamb., 1834). Nommé député aux états provinciaux par la ville de Schleswig et élu président, il se montra trop libéral pour une assemblée de ce genre et n'eut point la majorité des voix à la session suivante; mais sa popularité s'en accrut et son influence n'en devint que plus grande même sur les états. Plusieurs villes se sont disputé l'honneur de l'avoir pour représentant. Son frère aîné, ADAM, comte de Moltke, a pris une part active aux tentatives faites, de 1815 à 1823, par les patriotes pour obtenir une constitution. Il a publié à cette occasion Quelques mots sur la constitution de SchleswigHolstein et sur la noblesse (Lubeck, 1833). Deux autres membres de la même famille, OтHON

JOACHIM et ADAM-GUILLAUME, sont aujourd'hui | sessions hollandaises, introduisit dans la plupart membres du conseil privé du roi de Danemark.

des îles un système qui n'était qu'une spéculation mal calculée, car, selon l'assertion du comte de Hogendorp, les frais annuels de surveillance et de contrainte se montaient souvent à 3 millions de florins, tandis que la Compagnie ne tirait jamais au delà de 2 millions de la vente de ses épices. La Hollande a compris enfin qu'il y avait autant d'injustice que de désavantage à continuer les errements de l'ancienne Compagnie de l'Inde elle laisse maintenant croître les arbres à épices, mais elle en conserve encore le monopole, en forçant les insulaires qui cultivent les arbres à livrer aux magasins du gouvernement, moyennant un taux fixé, les noix

récolte. Les Hollandais ne possèdent pas toutes les îles; mais ils ont rendu tributaires la plupart des sultans ou chefs de celles où ils ne gouvernent pas eux-mêmes.

CONVERSATION'S LEXICON MODIFIÉ. MOLUQUES, OU ÎLES AUX ÉPICES, archipel situé sous l'équateur, entre la Nouvelle-Guinée et les îles de la Sonde, et s'étendant de 5o 30' de lat. S. à 3o de lat. N., et de 122 à 130o de long. or. On distingue les îles Gilolo, Ceram, Bouro, Amboine et les îles Banda, sous le nom de grandes Moluques, tandis qu'on réserve le nom de Moluques proprement dites, ou celui de petites Moluques, aux îles Ternate, Makian, Motir, Batchian et Tidore. Cet archipel a peut-être anciennement formé un continent avec la Nouvelle-Guinée. Les volcans et les commotions fréquentes de la terre prouvent assez les déchi-muscades, les macis et les clous de girofle de leur rements qui ont dû avoir lieu dans le sol ferme de ces contrées. La plupart des volcans sont maintenant éteints: le Gounong-Apy, dans une des îles Banda, et ceux de Ternate et de Makian continuent cependant leurs éruptions. Une terre rocailleuse et légère couvre la plupart des îles; exposée aux feux ardents de l'équateur, elle n'est guère propre à la production des céréales, quoique les Hollandais y aient beaucoup cultivé le riz; en revanche, les Moluques produisent la plupart des végétaux des tropiques, le cocotier, l'arbre à pain, le palmier à sagou, l'oranger, l'amandier, le bois de sapan, et surtout les arbres à épices, savoir : le muscadier et le giroflier, dont ces îles sont la véritable patrie et qui sont la principale richesse de cet archipel. Les forêts | donnent le bois de tek, l'ébène et le bois de fer; des plantes aromatiques et médicinales ajoutent au luxe de la végétation de ces contrées équinoxiales, où l'on voit voltiger des oiseaux pourvus d'un beau plumage, surtout des oiseaux de paradis, des perroquets, et des insectes brillants. Le babiroussa et l'opossum sont au nombre des quadrupèdes sauvages des bois. Les Moluques sont sous le rapport des métaux, comme sous celui des céréales, tributaires des pays voisins. La population des Moluques paraît être d'origine malaie et avoir opprimé les aborigènes sauvages réfugiés maintenant dans les déserts de l'intérieur. C'est principalement sur les côtes que les Malais ont dû s'établir autrefois. Ils y étaient devenus commerçants et vendaient les épices aux Chinois, aux Indiens, aux Arabes. Au commencement du XVIe siècle, les Portugais, déjà maîtres des côtes de l'Inde, vinrent s'établir dans cet archipel et s'emparer du commerce; un siècle après, ils durent céder la place aux Hollandais. La Compagnie commerciale d'Amsterdam, maîtresse du monopole dans les pos

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Gilolo, la plus grande des îles Moluques, a dans l'intérieur plusieurs chefs indépendants; des sous-résidents hollandais demeurent à Bitjoli et à Galéla. L'île Ternate a, comme autrefois, un sultan demeurant dans un vaste palais du cheflieu; mais il est vassal des Hollandais, et c'est un gouverneur de cette nation qui, à l'aide d'un fort, règne dans la même ville et surveille la rentrée des épices. Le sultan de la petite île de Tidore, qui a sous sa dépendance d'autres îles plus petites, ainsi que celles des Papouas, est également réduit à l'état de vassalité, de même que les petits sultans des îles Motir, Matchan et Batchian, dont la première exporte beaucoup de poterie rouge, principal objet de l'industrie des insulaires. Les îles Banda, au nombre de dix, sont couvertes d'arbres à épices et fournissent annuellement 5,000 quintaux de noix muscades et 1,500 de macis. Un résident hollandais demeure dans la petite ville de Nassau, chef-lieu de la plus grande île du groupe. Le gouverneur général des Moluques réside à Amboine. Cette île est la principale d'un groupe particulier qui se compose de onze îles, parmi lesquelles on remarque encore celle de Céram, ayant un sultan tributaire de la Hollande, et plusieurs chefs de peuplades féroces et indépendantes; puis l'île de Gouro avec le port de Cajéli, résidence d'un agent hollandais; enfin la petite île de Goram.

Les parages au sud des Moluques, désignés sous le nom de mer des Moluques, sont remarquables par la blancheur de leurs ondes, du moins pendant une partie de l'année, par leurs récifs de corail et par la constance des vents qui y règnent. DEPPING.

MOLYBDENE. La découverte de ce métal, due à | 66,61; oxygène 33,39. En Saxe, en Norwége, etc. Scheele, remonte à l'année 1778. Il prit son nom de la dénomination grecque de la plombagine (μolú66αva), avec laquelle le sulfure naturel de molybdène avait été confondu. Retiré d'abord de son sulfure, le molybdène s'obtient ensuite par la réduction de l'acide molybdique, au moyen du charbon, à une température excessivement élevée. Ce métal est d'un blanc mat, pouvant acquérir de l'éclat par le frottement, très-légèrement ductile. Sa pesanteur spécifique, d'après Buchholz, est de 8.611. Il ne décompose pas l'eau. L'air, à la température ordinaire, ne paraît avoir aucune action sur le molybdène; si on fait intervenir la chaleur, il passe à l'état d'oxyde brun au rouge naissant; il devient bleu à une température plus élevée et longtemps soutenue; enfin il se convertit en acide molybdique à une température encore plus élevée. Cet acide fond, se sublime et cristallise. Le molybdène est attaqué par l'acide nitrique qui le change en acide molybdique. L'eau régale dissout facilement le molybdène. Les alcalis en dissolution ont à peine de l'action sur lui; par la fusion, ils accélèrent son oxydation, et il se fait des molybdates. Le nitrate de potasse l'oxyde violemment. Le molybdène s'unit en trois proportions avec l'oxygène. L'acide molybdique, formé de 100 de métal et de 50.12 d'oxygène, est peu soluble dans l'eau; il lui communique cependant la propriété de rougir faiblement la teinture de tournesol. Si, dans sa dissolution, on ajoute du fer, de l'étain, du zinc, etc., la liqueur prend bientôt une couleur bleue, caractère distinctif de ce métal. Dans cette circon

Molybdene sulfuré. Substance métalloïde, d'un gris de plomb, facile à gratter avec le couteau, composée de lames séparables, flexible sans élasticité, onctueuse au toucher, tachant le papier en gris métallique, et formant des traits verdâtres sur la porcelaine; pesant spécifiquement 4,7; cristallisant en prismes hexaèdres réguliers, très-courts et semblables à des lames hexagones; volatile en fumée blanche par l'action du chalumeau, en donnant une odeur sulfureuse. Elle est composée de deux atomes de soufre et d'un atome de molybdène, ou, en poids, de qua| rante parties de soufre, et soixante de molybdène. On la trouve toujours en cristaux, ou en lames disséminées dans les roches, quelquefois en rognons ou petites couches, à structure feuilletée. Elle appartient en général aux terrains anciens, principalement à ceux de granite et de micaschiste, et sa gangue immédiate est ordinairement une matière quartzeuse. On la trouve aussi dans les gîtes métallifères, surtout dans ceux d'étain d'Altenberg, de Zinnwald, de Cornouailles; dans le greisen des montagnes de Blon, près de Limoges. Cordier l'a observée dans la roche du Talèfre, au pied du Mont-Blanc. Enfin on la rencontre très-fréquemment dans les terrains primitifs de l'État de New-York, dans l'Amérique septentrionale.

MOLYBDOMANCIE. Voy. DIVINATION.

MOMENT. (Grammaire, mécanique.) Dans le sens le plus ordinaire de ce mot, un moment est un temps très-court, mais cependant assez prolongé pour que l'on puisse observer ce qui se passe entre ses limites. S'il était question d'un stance, l'acide molybdique, perdant de l'oxy-intervalle encore plus resserré, dont les deux gène, passe à l'état d'oxyde bleu, nommé par extrémités semblent se confondre, on le nomBuchholz acide molybdeux.

On a cherché à utiliser dans les arts cet oxyde appelé bleu de molybdène. M. Brongniart a fait faire, à la manufacture royale de Sèvres, quelques essais qui n'ont pas donné de résultats satisfaisants. On l'a fait entrer aussi dans la composition d'un émail, mais la couleur bleue de cet émail était sombre, moins riche en teinte que celle obtenue par le cobalt. Comme l'emploi du molybdène, dont les minerais sont plus rares que ceux de cobalt, serait plus dispendieux, on n'a pas continué ces essais.

merait un instant; c'est en quelque sorte l'atome de la durée. S'il était appréciable, si l'on discernait son commencement et sa fin, on aurait excédé prodigieusement l'espace qui lui est accordé. Cependant, on l'emploie souvent dans un sens très-voisin de celui de moment, comme dans les phrases suivantes : Attendez un instant; je pars à l'instant; vous l'aurez à l'instant même, etc. Mais ces expressions ne sont pas prises à la lettre il est des circonstances qui les font préférer à un langage plus exact, parce qu'elles portent l'empreinte d'une bienMolybdène oxydé. Substance jaune, pulvé-veillance empressée ou d'une ponctualité scrurulente, sous forme de léger enduit sur les autres minerais de molybdène. Elle est infusible au chalumeau, mais se dissipe en fumée blanche; elle donne immédiatement un verre vert avec le sel phosphorique. Elle contient : molybdène

puleuse, d'une sévère économie du temps. Lorsqu'on dit : Voici le moment de montrer son courage; il faut saisir le moment favorable; profitons des moments où la fortune nous sourit, etc., il ne s'agit point de durée, mais de cir

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