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1515, lui succéda dans le comté de Montpensier. I un seul chariot de bagage. Lorsque le jeune roi C'est en sa faveur que ce comté fut érigé par Louis XIV eut ressaisi le pouvoir absolu qui avait François Ier en duché-pairie, au mois de février failli lui échapper, il sévit avec rigueur contre 1538. Ce duc, surnommé le Bon, se distingua | le parti vaincu. Mademoiselle, à qui son père ne surtout dans les guerres de religion contre les voulut pas permettre de l'accompagner à Blois, huguenots. Il avait épousé, en secondes noces où il fut exilé, dut se cacher d'abord chez plu(1570), Catherine-Marie de Lorraine, fille de Fran- sieurs de ses amies, et finit par se retirer dans çois de Guise, née en 1552, et morte le 6 mai sa terre de Saint-Fargeau. C'est dans cette re1596, si connue par la haine implacable qu'elle traite qu'elle écrivit ses Mémoires. Ils commenavait vouée au meurtrier de ses frères (voy. LI- cent vers l'an 1630 et vont jusqu'en 1688. On GUE). Louis II mourut le 23 septembre 1582. Son leur a reproché d'être pleins de détails minufils, FRANÇOIS de Bourbon, né en 1539, de son tieux, relatifs surtout aux projets matrimoniaux premier mariage, lui succéda dans le duché de de cette princesse, qui a manqué, dit le président Montpensier. En 1574, il obtint le commande- Hénault, plus de mariages que la reine Élisabeth ment de l'une des trois armées chargées de ré- n'en a rompu. Ces Mémoires, selon Voltaire, duire les protestants; mais après la mort de sont plus d'une femme occupée d'elle que d'une Henri III, il se distingua au service de Henri IV❘ princesse témoin de grands événements. Le style sur les champs de bataille d'Arques et d'Ivry. en est incorrect. Des nombreuses éditions qui Il mourut le 4 juin 1592. Son fils unique, HENRI, en ont paru, la meilleure est celle d'Amsterdam hérita de sa bravoure et de son attachement à (Paris), 1746, 8 vol. in-12; on y a joint difféla cause de Henri IV; mais il fut malheureux rents opuscules: des Portraits, au nombre de 17, devant Craon (Mayenne) où il fut battu par le la Relation de l'île imaginaire, l'Histoire de duc de Mercœur (1592). Il mourut le 27 février la princesse de Paphlagonie, etc. L'exil de Ma1608, ne laissant qu'une fille, MARIE de Bour- demoiselle cessa en 1657. Après avoir éprouvé bon, qui épousa, le 6 août 1626, le frère de | tant de déconvenues matrimoniales, elle finit Louis XIII, Gaston, duc d'Orléans, et qui mou- par s'éprendre du comte de Lauzun. Vers la fin rut le 4 juin 1627, quelques jours après être ac- de novembre 1670, Louis XIV avait donné son couchée de la célèbre Mademoiselle de Montpen- consentement à ce mariage, mais il ne tarda pas sier, ANNE-MARIE-LOUISE d'Orléans. à le retirer. Toutefois, Voltaire prétend, avec quelque fondement, que cette union eut lieu secrètement avant l'emprisonnement de Lauzun. On sait qu'elle ne fut pas heureuse. Dans les dernières années de sa vie, Mademoiselle se livra tout entière aux pratiques de la dévotion: elle mourut le 5 mars 1693, ayant institué Monsieur, par son testament, son légataire universel : c'est ainsi que son immense fortune a passé dans la maison actuelle d'Orléans, dont plusieurs membres ont porté ou portent encore le titre de duc de Montpensier. A l'article LOUIS-PHILIPPE, il a été question de l'un, frère cadet du roi, né en 1775 et mort en 1807; l'autre, fils du roi et depuis peu lieutenant d'artillerie, trouvera sa place dans la notice que nous consacrerons à la maison et dynastie d'Orléans. EM. HAAG.

Cette princesse, née à Paris, le 29 mai 1627, joua un rôle important dans les troubles de la Fronde et se signala, en mainte occasion, par une fermeté de caractère qui contrastait avec les tergiversations et la lâcheté de son père. C'est à elle que Condé, lors du combat de la porte SaintAntoine (2 juillet 1652), dut le salut de sa petite armée sur le point d'être écrasée, malgré des prodiges de valeur, par les forces supérieures de Turenne. Tout en faisant des vœux pour lui, la municipalité refusait de lui ouvrir les portes de la ville. A force de sollicitations, Mademoiselle arracha enfin à son père un ordre à elle adressé qui lui enjoignait de le remplacer pour cause d'indisposition. Munie de cet ordre, elle se transporta aussitôt à l'hôtel de ville. Le prévôt des marchands, les échevins et le maréchal de l'Hospital, gouverneur de Paris, qui y étaient réunis, consentirent à tout. Après une courte entrevue avec le prince de Condé, Mademoiselle se fit ouvrir les portes de la Bastille, dont le gouverneur, du reste, était dévoué à la cause des princes, et elle fit pointer les pièces de cette forteresse contre l'armée du roi. Quelques volées de canon arrêtèrent l'armée de Turenne, et Condé acheva sa retraite sans laisser en arrière

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MONT-PERDU. Voy. PYRÉNÉES.

MONTRE, de monstratio, indication. Ce nom fut d'abord celui du cadran des horloges, qu'on appelait la montre de l'horloge; appliqué ensuite aux petites horloges de poche, le nom de la partie qui seule indiquait l'heure est devenu celui de la machine entière. Nous avons déjà parlé de cet ingénieux instrument au mot HORLOGE; mais nous nous sommes réservés d'ajouter ici quelques mots sur les montres plus

MON

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compliquées et sur l'histoire de leur mécanisme.thoud eut l'heureuse idée de substituer à l'acier, pour les cylindres, les pierres fines d'une grande dureté, telles que le rubis, ce qui assure à ces montres une très-longue durée. Ordinairement, pour faire tourner les cylindres autour d'un axe, on emmanche dans leurs extrémités deux tampons d'acier, dont l'un se termine par un pivot, et l'autre porte le balancier avec son ressort spiral.

Les pierres fines n'entrent pas seulement dans la composition des échappements à cylindre; on peut s'en servir dans toutes les montres, quel que soit leur mécanisme, pour diminuer l'usure produite par les frottements des pivots des diverses roues, en les faisant porter sur des pierres dures. Malheureusement on emploie encore peu ce moyen, et dans beaucoup de montres que l'on vend comme montées sur pierres, les pierres ne sont que des objets de luxe et de parade n'ayant réellement aucune utilité.

Le premier pas de leur invention fut la substitution d'un ressort comme moteur à l'action des poids des horloges; mais on s'aperçut bientôt que la force du ressort variait suivant son degré de tension, en sorte que la marche de la montre s'accélérait d'abord et se ralentissait ensuite: pour obvier à cet inconvénient, après plusieurs tentatives, on imagina la fusée, dont la forme conique sert à rétablir l'équilibre nécessaire entre la force motrice et la résistance. On voit, en effet, que lorsque le ressort a toute son énergie, c'est-à-dire quand la montre vient d'être montée, la traction de la chaîne s'opère sur le plus petit diamètre de la fusée pour agir successivement sur un diamètre qui s'accroit à mesure que la puissance du ressort diminue, et l'on comprend que chaque diamètre successif de la fusée sur le- | quel agit la chaîne est un bras de levier qui, devenant de plus en plus grand, offre une résistance moindre à l'action décroissante du ressort. Pour communiquer à cette fusée le mouvement produit par le ressort, on se servit longtemps d'une corde de boyau, qui était une autre source d'iné-puie, sonnent l'heure à laquelle on se trouve. galités; car cette corde, soumise à l'action hygrométrique de l'air, se raccourcissant ou s'allongeant suivant la sécheresse ou l'humidité, faisait continuellement retarder ou avancer la montre dans le plus petit espace de temps. Enfin, on parvint à faire de très-petites chaînes d'acier qu'on substitua aux cordes de boyau, et le ressort spiral ayant été inventé à peu près vers la même époque, les montres acquirent une jus-rement enfermées toutes les pièces de la matesse à laquelle les nouvelles découvertes n'ont fait qu'ajouter.

Les montres à répétition sont des montres sonnantes munies d'un mécanisme particulier, et qui, au moyen d'un bouton sur lequel on ap

Elles furent inventées en Angleterre, en 1676; les horlogers Barlow, Quare et Tompion s'en disputèrent la découverte. Louis XIV reçut de Charles II les premières montres à répétition que l'on ait vues en France. L'horloger Lépine est celui qui a le premier introduit dans notre pays les montres très-plates, en supprimant l'une des deux platines entre lesquelles sont ordinai

prime en les portant sur soi.

chine, et qu'il a remplacée par des ponts destinés à recevoir les pivots. Il n'employait en même Le plus usité des échappements (voy.) est ce- temps que des échappements occupant peu de hauteur. Depuis lors, les montres plates ont été lui dit à cylindre, d'où les montres qui en sont pourvues ont pris le même nom. On l'appelle nommées montres à la Lépine. Les montres dites perpétuelles, perfectionnées par Bréguet, se ainsi de la forme de la pièce essentielle qui entre dans sa composition. Cette pièce est un cylindre remontent d'elles-mêmes, à l'aide d'un ingénieux creusé et entaillé, qui oscille sur son axe, et pré-mécanisme, par le mouvement qu'on leur imsente alternativement sa courbure intérieure et sa courbure extérieure aux dents de la roue d'échappement contre laquelle il frotte, et qu'il arrête momentanément. Le balancier ayant le même axe que le cylindre, on sent qu'ils dépendent tous deux de la roue de rencontre, qui, par le frottement, influe sur leur oscillation. Les échappements à cylindre ont subi bien des modifications depuis leur invention par Graham. On fit d'abord la roue en cuivre et le cylindre en acier; mais ce mécanisme s'usait promptement, et on l'abandonna; cependant, un horloger ayant imaginé de faire la roue aussi en acier trempé, le système reprit faveur. Enfin, F. Ber

On savait fabriquer les pendules et les montres en Allemagne dès le milieu du XIVe siècle. Les chroniques disent qu'il en fut présenté une à Charles V, roi de France, en 1380, qui n'était pas plus grosse qu'une amande. L'ancienne communauté des horlogers de Paris tenait du roi Louis XI ses premiers règlements, datés de 1485, et confirmés par François Ier, en 1544. L'Allemand Peters Hele fabriquait des montres à Nuremberg dès l'an 1500. On cite une montre sonnante présentée, en 1542, à un duc d'Urbin, par un orfévre italien, qui était assez petite pour être enchâssée dans une bague, au lieu de pierre

précieuse. On cite encore celle que l'archevêque ¡ l'horlogerie; mais ses montres sont lourdes et

de Canterbury, Parker, légua à son frère Richard, évêque d'Éli, le 5 avril 1575, et qui était montée à la poignée d'une canne en bois des Indes. L'art de l'horlogerie fut introduit à Genève, en 1587, par un Français, Charles Cusin, de la ville d'Autun. On estime la fabrication annuelle de cette ville à plus de 70,000 montres, dont les onze douzièmes sont en or. Ce fut, diton, Daniel-Jean Richard, habitant de la Sagne, village du canton de Neufchâtel, qui introduisit la fabrication de l'horlogerie dans cette contrée, où elle a pris un grand développement, notamment à Locle et à la Chaux-de-Fonds.

:

Successivement, on a imaginé les pendules à réveil, qui ont au cadran une troisième aiguille que l'on place sur l'heure à laquelle on veut être réveillé à cet instant donné, un échappement permet au marteau de frapper sur la sonnerie un plus ou moins grand nombre de coups redoublés. Et puis les montres qui marquent sur des cadrans particuliers les quantièmes du mois, les phases de la lune, le lever et le coucher du soleil. Les pendules à équation indiquent les différences du temps vrai au temps moyen le roi Charles II d'Espagne avait déjà une de ces pendules dans son cabinet. La pendule à compensation est celle dont le balancier, composé de deux lames de métaux différents, donne des oscillations isochrones dans tous les temps, malgré la chaleur, dont l'effet est détruit ou compensé par la différence de dilatation des deux | métaux.

sans grâce. On estime à 30 millions de fr. la va-
leur des montres et des pendules fabriquées an-
nuellement en France, les bronzes non compris.
L'horlogerie ne s'occupe pas seulement des mou-
vements d'horloge, elle fabrique aussi des mou-
vements de lampes dites Carcel, de musiques
pour pendules, tabatières, boîtes ou nécessaires,
billards, etc., les métronomes et autres petites
machines dont le moteur et le mécanisme se
rapprochent plus ou moins de ceux des horlo-
ges.
L. LOUVET.

MONTRÉAL, ville du bas Canada, la plus importante de tout le pays après Québec. Elle s'élève sur la côte méridionale d'une grande île du Saint-Laurent. En y entrant par le fleuve, on a besoin de peu d'efforts d'imagination pour se croire en Europe. Ce sont des maisons presque toutes bâties en pierre, qui ont comme une couleur d'antiquité, plusieurs édifices publics et particuliers fort remarquables, une population active et nombreuse, qui fait résonner aux oreilles les consonnances accentuées de la langue anglaise, les sons plus doux, mais aussi rapides du français. La ville est divisée en haute et basse, différence dont on s'aperçoit moins vite que de celle qu'offrent les nouveaux quartiers et les anciens. Ses principaux édifices publics sont la nouvelle cathédrale catholique, l'église la plus vaste de l'Amérique, car on estime qu'elle peut contenir de 12,000 à 15,000 personnes; l'église principale anglicane, le couvent des sœurs grises, le collége, où sont logés 300 élèves; les casernes, le théâtre, l'hôpital général, l'ancienne cathédrale, qui s'élève sur la place d'armes, la plus belle de ces places; le séminaire de Saint-Sulpice. Sur la place du marché, on voit une belle colonne dorique de 50 pieds de hauteur, élevée à la gloire de Nelson, et sur laquelle on a placé sa statue. Montréal possède de nombreux établissements d'instruction publique et de bienfaisance. Nous mentionnerons entre autres le collége français et l'uni

Depuis le commencement de ce siècle, on a inventé des machines pour fabriquer rapidement les différentes pièces des montres, en sorte que l'art de l'horlogerie ne consiste plus qu'à les rectifier et à les disposer convenablement. C'est surtout dans le Jura que ce genre d'industrie | est cultivé. Il existe là une foule de fabricants qui chacun font une pièce à part de la montre. La famille Japy a établi à Beaucourt, près de Montbéliard, une manufacture où se fabriquent toutes les pièces des montres. D'autres, et parti-versité anglaise, la société d'histoire naturelle, culièrement des paysans suisses, achètent les pièces qui doivent composer le mécanisme, l'échappement et le ressort exceptés; ils les montent et ajustent grossièrement, de manière à former ce qu'on nomme un rouage roulant, et ils le revendent au commerce en gros, qui fait compléter le système et ajouter une boîte. Ces rouages sont terminés à Genève et ailleurs ; Paris a une renommée méritée pour la supériorité de ses montres. L'Angleterre, si riche en ressources mécaniques, lutte avec nous pour

l'institut mécanique, la société d'agriculture, et celle d'horticulture, et la bibliothèque du cabinet littéraire dite de Montréal. On voit par là que cette ville que l'on croirait absorbée entièrement par les intérêts matériels, puisque c'est à ceux-là qu'elle doit sa prospérité, n'a pas renié l'esprit de ses pères. On y publie 12 journaux. Il s'y fait un commerce considérable, et c'est l'entrepôt de tout celui qui a lieu entre le Canada et les États-Unis. Le trafic des pelleteries y est encore fort important, quoiqu'elle ne soit

pour attaquer les barons covenantaires de ces contrées, lorsqu'il se vit obligé de faire face de nouveau à Baillie, près Kilsitt (15 août 1645); là il se conduisit avec une habileté au-dessus de tout éloge, et ses montagnards firent un horri

et

plus aujourd'hui le grand dépôt de celles qu'y amassait autrefois la compagnie du nord-ouest. On peut juger de l'influence de l'industrie sur la population par celle qu'à eue sur l'accroissement de Montréal l'heureuse situation de cette ville sous le rapport du développement commercial.ble carnage des covenantaires, dont 5,000 resOn n'y comptait en 1815 que 15,000 âmes, qui s'élevaient 10 ans après à 25,000, et que l'on évalue actuellement à près de 40,000. Les environs sont très-pittoresques, Plusieurs bateaux à vapeur la mettent en rapport continuel avec Québec, dont elle est à 50 lieues sud-ouest. Montréal s'appelait dans l'origine Ville-Marie; mais elle prit ensuite celui d'une belle montagne qui s'élève dans le voisinage, et d'où la vue plane sur l'île entière.

OSCAR MAC CARTHY.

MONTROSE (JACQUES GRAHAM, duc DE), ou MONTROSS, naquit à Édimbourg, en 1612. Après avoir voyagé dans plusieurs États de l'Europe, il offrit ses services à Charles Ier, roi d'Angleterre; mais les ministres de ce prince l'accueillirent si peu favorablement qu'il retourna en Écosse, où il devint bientôt après un des principaux chefs de l'armée du covenant (voy.). Les excès des covenanters qui, chaque jour, s'éloignaient de plus en plus du but de leur ligue, et l'influence que Charles Ier exerça, dit-on, sur Montrose, dans une entrevue qu'ils eurent ensemble à Berwick, le déterminèrent à quitter les presbytériens et à embrasser définitivement la cause de la royauté.

Lorsque la révolution devint imminente en Angleterré, Montrose alla proposer au roi de faire une diversion en Écosse avec les clans du Highland (voy.) et un corps de 1,100 Irlandais qu'offrait le comte d'Antrim. Il comptait d'ailleurs sur la haine d'un grand nombre de lords et de barons écossais contre le clergé presbytérien et contre le marquis d'Argyle. Ses premières tentatives ne furent pas heureuses; il se vit même obligé de rester quelque temps caché sur les frontières des Highlanders. Al. Mac-Donald, surnommé Colkitto, ayant débarqué avec les troupes irlandaises, Montrose sortit de sa retraite et leva l'étendard royal, en 1644. L'arrivée de lord Kilpout et celle de sir John Drummond avec leurs vassaux le déterminèrent à entrer en campagne. Après quelques succès partiels, il réussit, vers le milieu de décembre 1644, à surprendre le comte d'Argyle auprès du vieux castel d'Inverlocki, et tailla son armée en pièces. Le général Baillie fut envoyé pour arrêter Montrose. Quoique poursuivi par des forces bien supérieures aux siennes, celui-ci remporta encore quelques avantages. Il s'avançait vers l'ouest

tèrent sur la place. Édimbourg se rendit, Montrose put convoquer à Glasgow un parlement et lever des contributions au nom du roi Charles Ier. Les états d'Écosse rappelèrent de l'armée qu'ils avaient envoyée en Angleterre au secours du parlement, David Lesly, qui accourut à la tête de 6,000 hommes d'élite, dont la cavalerie formait la majeure partie. Ce général surprit Montrose à Selkirk, le 13 septembre 1645, et remporta sur lui une victoire décisive. Resté avec 30 cavaliers seulement, Montrose s'enfuit au delà de la Tweed; hors d'état de tenir la campagne, il se retira dans le Highland, et depuis ce moment, il n'eut plus à faire qu'une guerre obscure et sans importance. Le roi, qui tenait à le conserver pour des circonstances plus favorables, le força à quitter l'Écosse et à passer sur le | continent.

Montrose se rendit en Allemagne, où il fut employé dans les dernières campagnes de la guerre de trente ans; son mérite et ses services lui valurent la dignité de maréchal de l'empire.

Après la mort de Charles Ier, Montrose, par ordre de Charles II, s'embarqua à Hambourg sur des vaisseaux que lui avait fournis le prince d'Orange, et alla descendre dans les Orcades. Quelques paysans seulement se décidèrent à prendre les armes. Montrose alla débarquer, en avril 1650, dans le comté de Caithness; mais les populations, lasses de la guerre civile, s'enfuirent à son approche. Battu par Strachan, lieutenant de Lesly, Montrose se sauva déguisé en paysan. La fatigue et la faim le forcèrent bientôt à se découvrir à Mac-Leod d'Assaint qui avait autrefois servi sous lui; celui-ci eut la lâcheté de livrer son ancien chef à David Lesly. Montrose fut conduit à Édimbourg, où déjà le parlement l'avait condamné à être pendu. Il monta intrépidement à l'échafaud, le 21 mai 1650, à l'âge de 38 ans. Il avait passé sa dernière nuit à écrire ses pensées en vers, car il était poëte.

Le docteur Wishart, chapelain et compagnon de Montrose, a écrit sa vie. Il y a quelques années, on a publié, en Angleterre, un ouvrage intéressant intitulé : Montrose and covenanters. On trouve sur ce héros des détails curieux dans la 2e série de l'Histoire d'Écosse, par Walter Scott, qui l'a mis en scène avec bon

Z.

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Le baron de Montyon revint en France, en 1815, avec la seconde restauration, et ne s'occupa plus dans sa patrie que des œuvres de charité qui ont rendu son nom si populaire. Dès l'année 1782, il avait fondé un prix de vertu, et un prix pour le meilleur ouvrage qui aurait paru dans l'année, au jugement de l'Académie française. La Convention nationale ayant supprimé ces deux fondations, Montyon les rétablit

heur dans le roman intitulé l'Officier de for-2 vol. in-8°; réimprimé en France l'année suitune. J. DE LATENA. vante. MONT-SAINT-JEAN. Voy. Waterloo. MONTSERRAT, célèbre abbaye de bénédictins située dans la Catalogne, sur une montagne élevée de 3,800 pieds, et qui prend son nom de ce que sa cime offre l'image dentelée d'une scie. Ignace de Loyola résida quelque temps dans ce couvent, qui fut en partie détruit par les Français, le 28 juillet 1812. En 1827, elle devint le foyer principal du mouvement insurrectionnel qui éclata en Catalogne en faveur de don Car-à son retour en France. Il fit, en outre, aux los. divers bureaux de charité de la capitale, pour MONTYON (JEAN-BAPTISTE - ROBERT AUGET, plus de 35,000 fr. de dons. Homme d'un esprit baron DE), né à Paris, le 25 décembre 1733, et fin et d'un grand savoir, il avait la réputation fils d'un riche maître des comptes, fut succes- d'un des plus agréables conteurs de son époque. sivement, avant la révolution, avocat au Châte- Il mourut à Paris, le 29 décembre 1820, à l'âge let, conseiller au grand conseil, maître des re- de 87 ans. Son testament, où respiraient les senquêtes, intendant d'Auvergne, de Provence, de timents de la plus profonde piété, contenait les la Rochelle, conseiller d'État, et enfin, en 1780, dispositions suivantes : « Dix mille francs seront chancelier du comte d'Artois. En 1777, il con- mis en rente pour donner un prix à celui qui courut pour l'éloge de Michel de l'Hospital, à découvrira les moyens de rendre quelque art l'Académie française, et obtint le second acces- mécanique moins malsain, au jugement de l'Asit. L'année suivante, il publia des Recherches et cadémie des sciences. Dix mille fr. seront mis en considérations sur la population de la France, rente pour fonder un prix annuel en faveur de Paris, in-8°. La rédaction du Mémoire présenté celui qui aura trouvé, dans l'année, un moyen au roi par MMgrs le comte d'Artois, le prince de perfectionnement de la science médicale et de Condé, le duc de Bourbon, etc. (1788, in-8°), de l'art chirurgical, au jugement de la même lui a été attribuée. Malgré son dévouement, le Académie. Dix mille fr. pour fonder un prix chancelier du comte d'Artois jugea prudent de annuel en faveur d'un Français pauvre qui aura quitter la France dès les premiers troubles de fait dans l'année l'action la plus vertueuse. Dix Versailles. Il se rendit en Angleterre, où s'é- mille fr. pour fonder un prix annuel en faveur coula à peu près tout le temps de son émigration. du Français qui aura composé et fait paraître le C'est là qu'il publia, en 1796, son Rapport à livre le plus utile aux mœurs : ces deux derniers S. M. Louis XVIII sur les principes de la prix laissés au jugement de l'Académie franmonarchie française, en réponse au Tableau de çaise. » Montyon légua, en outre, par le même l'Europe, par Calonne, Constance et Londres, acte, 10,000 fr. à chacun des hospices des divers in-8°. Son Examen de la constitution de France arrondissements de Paris pour être distribués en 1799, etc., parut aussi à Londres, en 1800, en gratifications ou secours aux pauvres qui in-8°. En 1807, il envoya à l'Institut un Éloge sortiront de ces établissements. Ces sommes de P. Corneille, qui ne fut point admis à con- devront être progressivement doublées, triplées courir. Il fit encore paraître à l'étranger un et même quadruplées, selon que la fortune du écrit intitulé : Quelle influence ont les diverses testateur l'aura permis, et sauf la réserve du espèces d'impôts sur la moralité, l'activité et legs universel par lui déterminé. Or, sa fortune l'industrie des peuples? Paris, 1808, in-8°; et s'élevait, à l'époque de son décès, à la somme un livre assez curieux, sous ce titre : Particu- de 5 millions. Sur la proposition de M. de Lacrelarités et observations sur les ministres des telle, l'Académie française décida que l'éloge de finances les plus célèbres, depuis 1660 jus- Montyon serait prononcé publiquement dans qu'en 1792, Londres, 1812, in-8°. En 1801, il son sein, par l'un de ses membres, et depuis lors, remporta un prix proposé par l'Académie de | cet éloge a plusieurs fois été mis au concours. Stockholm, sur cette question: Quel juge- En 1858, le corps de cet homme de bien, d'abord ment doit être porté sur le XVIIIe siècle? On déposé au cimetière du Mont-Parnasse, a été lui doit enfin un Exposé statistique du Ton-transporté à l'Hôtel-Dieu, où l'autorité a décidé kin, de la Cochinchine, du Camboge, sur la qu'un monument serait élevé à sa mémoire sous Relation de la Bissachère, Londres, 1811, le portique de cet hôpital.

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DÉADDÉ.

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