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constances opportunes et de ce qu'elles nous prescrivent. Cependant, si l'état de choses dont on parle se maintenait, le moment serait passé, et le temps serait arrivé. Dans un autre ordre d'idées, un moment est ce qu'exprime le mot latin momentum (cause d'impulsion, de mouvement, de détermination). Quelques écrivains l'ont employé dans le sens moral; mais il n'est plus en usage que dans la mécanique, et avec une signification restreinte; il n'exprime que la mesure d'une force motrice, c'est-à-dire la quan- | tité de mouvement qu'elle peut imprimer à un corps en repos. A la rigueur, la science pouvait se passer de ce mot, qui ne rend ses expositions ni plus concises ni plus claires, et comme toute superfluité devient bientôt un embarras, dans les sciences aussi bien qu'à la guerre, on a conçu des moments de résistance opposés à ceux d'impulsion. Quelques applications de la mécanique n'ont pas été préservées de ce luxe de mots scientifiques; la notion de moments introduite dans l'art de la fortification des places par l'ingénieur Fourcroy (ce n'est pas le chimiste) ne fut jamais lucide ni pour l'auteur ni pour ses lecteurs, et, certes, elle n'y est pas nécessaire. Il n'est plus temps de renoncer à l'emploi de ce mot adopté dans l'enseignement, consacré par l'autorité d'excellents ouvrages; heureusement, il ne peut être une cause d'erreur, et ne fera ni bien ni mal.

la peste, comme l'a prétendu le docteur Pariset, que les Égyptiens embaumaient leurs morts, mais par un sentiment de piété, et pour satisfaire aux obligations que la religion leur imposait. Les devoirs rendus aux morts, nous dit Sophocle dans sa tragédie d'Ajax furieux (act. v, scène 11), viennent d'un retour des vivants sur eux-mêmes. En Grèce, la privation de la sépulture était mise au rang des plus grands malheurs; Homère, dès le commencement de l'Iliade, n'a pas oublié de la signaler comme un fléau apporté dans le camp des Grecs. — Le respect des Égyptiens pour les morts prouve qu'ils étaient pénétrés du grand système de la réorganisation des corps. On sait que le chirurgien qui préparait l'embaumement des momies était obligé de se sauver après avoir pratiqué l'incision, de peur d'être poursuivi comme homicide, tant les Égyptiens regardaient comme un ennemi commun celui qui faisait une blessure, un outrage quelconque à un corps semblable au sien. Suivant Hérodote, on n'employait point un instrument d'acier pour ouvrir les corps morts destinés à l'embaumement; on se servait d'un silex ou caillou d'Éthiopie. D'après le même historien, il y avait trois sortes d'embaumements, dont le prix différait, afin que toutes les classes des citoyens fussent à même de participer à ce dernier devoir de la religion. Les momies que chaque famille avait le droit de conMOMIES. Il y a deux espèces de momies, les server dans sa maison étaient le gage le plus momies naturelles et les momies factices. Les précieux qu'on pût offrir pour obtenir des semomies naturelles sont sèches ou grasses; elles cours pécuniaires dans un moment de détresse. sont le produit de l'espèce de terrain où gisent Ce gage était tellement sacré que si, après l'ales cadavres. On trouve des corps desséchés dans voir déposé pour obtenir de l'argent, le débiteur les sables mouvants de l'Égypte; certains ca- ne se hâtait pas de le retirer des mains du créanveaux ont aussi la propriété de dessécher les cier, il était déshonoré et traité comme un incorps et d'en faire de véritables momies. Les fâme. Les Égyptiens possédaient trois espèces momies grasses se produisent dans les terrains de momies. Les premières, que nous regardons chargés d'alcalis; elles tendent à se changer en comme les plus anciennes, paraissent avoir été savon, au point de servir au blanchiment du plongées d'abord dans une baignoire qui aurait linge. On en a considérablement trouvé lors de contenu de l'asphalte liquéfiée pour obtenir la la destruction du cimetière des Innocents à parfaite siccation. Les momies ainsi baignées, Paris; mais la description de ces différentes on les aurait ensuite recouvertes de baumes et opérations de la nature étant du ressort de la de bandelettes imprégnées d'essences précieusechimie, nous ne nous occuperons ici que des ment distillées. Les bandelettes, tournées plumomies des Égyptiens, qui sont au nombre des sieurs fois autour du corps et des membres du momies factices que ce peuple savait préparer défunt, lui donnaient l'apparence d'un enfant avec beaucoup d'art. Les cérémonies reli- au maillot. Ce que je viens de dire à l'égard gieuses et les formules civiles qu'on observait de l'emploi de l'asphalte pour cette opération chez les anciens pour honorer les dépouilles chirurgicale me paraît confirmé par quatre têtes mortelles ont varié suivant la religion des peu- de femme qui faisaient partie de la collection de ples et la nature du pays. Ce n'était pas unique- M. Dethna, fils d'un ancien consul du Caire, et ment pour conserver à l'air toute sa pureté, et par la momie d'un prince grec que j'ai vue chez éloigner les miasmes putrides qui engendrent | M. Caillau. Ce voyageur intelligent a rapporté

FERRY.

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de son voyage en Égypte une très-belle collec- | gue la pièce de monnaie destinée à Charon. On

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tion, qui a été achetée par le gouvernement. couchait ensuite la momie dans un coffre de Deux des quatre têtes dont je viens de parler ont forme humaine, représentant le corps qu'il renla langue hors de la bouche, comme dans l'état fermait. Ce coffre était ordinairement peint et de strangulation. Les diverses positions des corps couvert d'hieroglyphes, parmi lesquels on dism'ont fait supposer que, lors de leur immersion tinguait, vers la région du cœur, la figure ailée dans l'asphalte, les muscles de la tête chez les et armée d'un coutelas de Nephthis, déesse de la uns, et ceux de la partie inférieure du corps chez mort. Le chacal, espèce de loup qui déterre les les autres, n'étaient pas entièrement dépourvus cadavres pour les dévorer, y paraissait égalede la liqueur qui entretient l'élasticité des fibres ment. Ce loup, du nombre des constellations et facilite le mouvement des membres; que, australes, appelé la panthère ou la bête féroce, promptement saisis par la chaleur très-vive du | groupé au scorpion, considéré comme le tombitume, ils ont éprouvé une contraction qui a beau d'Osiris, suivant la mythologie égyptienne, donné de l'extension à la langue. En général, était un symbole de la mort. On a vu des momies il paraît que les embaumeurs égyptiens, après enfermées dans trois ou quatre coffres contenus avoir préparé les corps, les exposaient à l'action | l'un dans l'autre. M. Dethna en possédait trois d'un four suffisamment échauffé pour maintenir de cette espèce, de la plus grande beauté; elles l'asphalte dans un état de liquéfaction tel qu'il étaient ornées des peintures les plus riches, et passait dans toutes les parties charnues, et, qu'é- d'une conservation si parfaite qu'elles surprentant refroidi, le personnage embaumé ne for- draient, si on ne connaissait pas les précautions mait plus qu'une masse de bitume. - Les mo- que prenaient les Égyptiens pour les mettre à mies plus modernes, celles, par exemple, du l'abri de toute espèce d'injures. La plus belle temps de l'empire des Grecs en Égypte, préparées caisse de momie que j'aie encore vue est celle de même, auraient été moins chargées de linge, qui appartenait à M. Saulnier fils; elle était couet recouvertes d'un linceul ou d'une enveloppe verte d'une quantité innombrable d'hieroglyde lin, si justement appliquée sur toutes les for- phes sculptés en relief et coloriés au naturel; mes qu'il ne fait que les revêtir, et n'en déguise elle était d'une conservation parfaite, et le vernis aucune. Les jambes de celle que j'ai vue chez qui la couvrait m'a paru être le caoutchouc liM. Passalacqua sont séparées, ce qui n'arrive quéfié avec l'huile de pétrole. (Pour avoir une jamais dans les premières. Cependant, d'après | idée de la richesse des coffres de momies, voyez d'autres observations que j'ai été à même de au musée du Louvre, depuis 0, 1, jusqu'à 15, la faire, il paraît qu'on en embaumait aussi selon collection qui s'y trouve.) Des animaux sacrés la méthode la plus ancienne. - Les momies com- étaient aussi embaumés avec luxe, et déposés munes du peuple ou de la troisième espèce dans des caisses faites exprès pour eux. Il serait étaient uniquement préparées avec le natrum, trop long d'énumérer la quantité qui se faisait dont la base, reconnue par l'analyse chimique, de ces embaumements (voy. la même collection, est la soude et la potasse, et qui avait la propriété elle est riche et nombreuse). Enfin, quoique les de dessécher parfaitement les corps. Feu Belzoni familles fussent autorisées par les lois à garder en avait apporté d'Égypte une d'homme de cette auprès d'elles les restes de leurs parents, il y dernière espèce; je l'ai vue dans sa collection, avait aussi des sépultures publiques. Ces sépulavec celle d'un grand singe, que, sous le nom tures étaient des souterrains construits en forme de cynocéphale, les Égyptiens avaient consa- de chapelles sépulcrales, dans lesquelles on descré à leur Dieu Anubis. L'embaumement terminé, cendait par des ouvertures carrées, qui étaient on appliquait quelquefois une feuille d'or sur le fermées à l'aide d'une pierre carrée élevée en visage du défunt; d'autres fois, on lui couvrait forme de colonne. D'autres momies étaient déla face d'un masque de carton doré ou colorié posées dans des tombeaux, ou sarcophages en (voy. au musée du Louvre la collection de cette granit, ou en porphyre, chargés d'hieroglyphes espèce de masque, P., depuis le no 5 jusqu'à 16. gravés en creux; d'autres encore en basalte ou Voyez aussi P., 5 bis, le masque en or très-fin, en pierre de touche, appelée lapis phalaris, enlevé à la momie d'un roi). C'était pour cacher sculptés en ronde bosse, ayant la figure même les difformités de la face résultantes de l'opéra- de la momie. Les tombeaux des rois pratiqués tion que les embaumeurs couvraient le visage dans la chaîne des montagnes libyques étaient du défunt avec un masque, ou simplement avec des souterrains immenses, formant des galeries un voile de lin très-fin, qui en prenait la forme. richement décorées de peintures et de sculJamais ils n'oubliaient de lui mettre sous la lan- ptures ces galeries étaient contournées dans

leur plan, afin d'en rendre l'accès plus diffi- [ et spirituels, autrement dits hommes d'esprit, cile. ALEX. LENOIR.

MOMIERS, sobriquet donné aux méthodistes en Suisse et même en Allemagne, et qui vient du mot momerie, signifiant une espèce de mascarade, une cérémonie extérieure, bizarre, pleine d'affectation. Lorsque les émissaires du méthodisme (voy.) parurent pour la première fois en Suisse (1816), ils trouvèrent des partisans surtout dans le canton de Vaud, où le zèle religieux était ardent, mais peu éclairé. Leur esprit de prosélytisme ne tarda pas à semer la dissension dans les familles, et les désordres qu'ils excitèrent les rendirent odieux au peuple qui, en 1818, les flétrit du nom de momiers (comédiens). Le gouvernement, de son côté, forcé d'intervenir, promulgua contre eux une loi sévère, en 1824, et chassa du pays leurs émissaires les plus actifs. Mais, comme cela arrive toujours, cette persécution n'eut d'autre résultat que d'exalter leur fanatisme et d'augmenter le nombre de leurs partisans. On prit donc le sage parti de ne plus appliquer la loi, et finalement de l'abolir (1830). Le gouvernement de Genève, plus prudent que celui de Lausanne, accorda, dès le principe, aux méthodistes, une entière liberté de culte. Cette tolérance, jointe à l'instruction supérieure du peuple, eut pour résultat, que tous les efforts des zélateurs, parmi lesquels nous nous bornerons à nommer MM. Empaytaz et Bost, obtin- | rent si peu de succès, qu'en 1835 on comptait au plus 200 momiers à Genève. Les méthodistes furent moins heureux encore dans les autres cantons de la Suisse.-Voir l'Histoire véritable des momiers de Genève (Paris, 1824), et l'Histoire des momiers (Bâle, 1825, en allem.). X. MOMUS, dieu de la raillerie et des bons mots, tire l'étymologie de son nom du grec mômos (moquerie). C'est encore un dieu éclos de l'imagination des Hellènes à l'époque la plus reculée de la civilisation. Hésiode, en sa Théogonie, le dit fils du Sommeil et de la Nuit. Comment se peut-il qu'un dieu si vif, si gai, si sémillant, soit né de parents si mornes et si inactifs? Mais aucune des allégories de ce peuple créateur n'est fausse; elle laisse apercevoir toujours, sous la transparence d'un voile, ou une moralité, ou un emblème de la nature, ou une passion humaine. Par le Sommeil et la Nuit, l'un père, l'autre mère de Momus, la théogonie n'aurait-elle point fait allusion au repos, au recueillement, ombre silencieuse où l'âme fatiguée puise de nouvelles forces, et dont l'arc ne se détend un moment que pour lancer autour d'elle des traits plus sûrs et plus rapides? Comme nos génies purement fins

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Momus était tour à tour l'idole et l'animadversion de l'Olympe il était recherché et craint. Cependant, le nectar, et l'ambrosie des banquets immortels étaient fades sans Momus. Toutefois, il eut le sort des beaux esprits, qui ordinairement n'ont point de mesure: il fut chassé de cet Olympe dont il avait d'abord fait le charme. Petit à petit, il n'y avait plus de lever de soleil dans le palais des dieux que ce céleste bouffon ne déchirât un immortel d'un sarcasme sanglant. Heureux si son caustique esprit ne se fût jamais | exercé que sur des sujets pareils à celui-ci : Neptune ayant fabriqué un taureau, Vulcain un homme et Minerve une maison, Momus fut choisi pour juger de l'excellence de leurs ouvrages; il trouva que les cornes du taureau étaient mal plantées, qu'il aurait fallu qu'elles fussent placées plus près des yeux ou des épaules, afin de donner des coups plus violents. Quant à l'homme, il aurait fallu qu'on lui eût fait une petite fenêtre au cœur, pour voir ses pensées les plus secrètes. Enfin, la maison lui parut trop massive pour être transportée lorsqu'on aurait un mauvais voisin. Nous renvoyons ici Momus à l'école de la Fontaine, à la fable le Gland et la Citrouille. L'allégorie de la maison est la seule qui soit excellente. Momus examinait aussi les actions des hommes, et il les reprenait avec liberté. On le représente levant un masque de dessus un visage et tenant une marotte à la main; un rire fin, et quelquefois goguenard, caractérise sa figure, qui tient beaucoup de celle de notre Rabelais et de notre Voltaire.

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MOMUS (SOUPERS DE). En 1815, ce dieu de la rieuse Athènes leva à Paris une troupe chantante, l'élite de ses favoris. Son autel fut une table brillante dressée chez un célèbre restaurateur de la capitale (voy. CAVEAU), sur laquelle fumaient des sacrifices de toutes sortes, et petillaient des coupes d'Aï, que le grand prêtre et les desservants mangeaient et vidaient, ainsi que le faisaient les ministres des dieux dans l'antiquité. Le grand prêtre ou président était le jovial et sexagénaire Dusaulchoy, journaliste et poëte aimable. Je citerai seulement ici les principaux fondateurs et convives. Les soupers de Momus comptèrent parmi les premiers MM. Aimé Martin, l'élégant auteur des Lettres à Sophie sur la physique; Roquefort, le savant interprète des lais et ritournelles de nos trouvères et ménestrels; P. Ledoux, dont la muse, passant avec facilité du plaisant au grave, monta du Vaudeville au Théâtre - Français; Casimir Ménestrier, si digne de son nom, et qui, comme le

mais les titres et possessions de cette famille passèrent par mariage dans la maison de Matignon. Par suite de la révolution française, le

rossignol, s'épuisa à chanter et mourut; il y en avait d'autres qui montaient leur lyre sur tous les tons : le joyeux et piquant E. Jourdan; Lélu, gai conservateur du refrain et musicien senti-petit-fils du premier prince de cette branche mental, et moi, le plus chétif chansonnier de perdit sa principauté, qui fut incorporée au détous. Au nombre des associés et des convives partement des Alpes-Maritimes. La paix de Paris, étaient des hommes dont la renommée, toujours en 1814, la lui rendit sous les anciennes condijeune, n'a pas besoin d'être reproduite. C'étaient tions de dépendance à l'égard de la France, MM. de Béranger, Desaugiers, Armand Gouffé, mais l'année suivante la suprématie en fut transde Rougemont, Ourry, Brazier, Ramond, Lablée, férée à la Sardaigne, qui obtint le droit de tenir de Saintine, Martainville, etc., etc. En 1828, garnison à Monaco, où néanmoins le prince gouMomus ne soupa plus, et, dès cette soirée de verne d'une manière absolue. Honoré V Gabriel, dispersion, la romance et la muse politique arra- duc de Valentinois, né en 1778, avait succédé chèrent à la chanson française ses grelots; sa à son père en 1819; général et pair de France lyre seulement resta aux mains de Béranger. en 1814, il avait prêté serment à la dynastie de Montaigne a dit : « C'est un fort beau jeu que le juillet. Il est mort en octobre 1841. On lui doit jeu d'échecs, n'était que ce jeu n'est pas assez un petit ouvrage intitulé: Du paupérisme en jeu.» On peut revirer à la chanson, telle qu'elle France et des moyens de le détruire (Paris, est de nos jours, ce passage du philosophe, et 1839-1840, 2e éd. in-8o). CH. VOGEL. dire : « Ce sont de fort belles chansons que cellesMONADE. Muller et, par suite, tous les zooloci, n'était que ces chansons ne sont pas assezgistes ont considéré comme devant former un chansons. »

DENNE-BARON.

et

groupe particulier d'animaux, des corps microscopiques, ponctiformes, ovales ou globuleux, parfaitement transparents, que le microscope fait apercevoir, se mouvant dans les infusions végétales ou animales, naturelles ou artificielles, surtout lorsqu'il fait chaud. Leur extrême petitesse leur a valu le nom de monades, par allusion au système philosophique d'Épicure, et leur très-grande simplicité, puisqu'on ne peut y aper

MONACO. Cette petite principauté qui relevait autrefois de la France, mais qui, par les traités de 1815, a été placée sous la suzeraineté du roi de Sardaigne, dans les États duquel elle est enclavée (entre le comté de Nice et le duché de Gènes ), n'a qu'une étendue de 2 1/2 milles carr. géogr., avec une population de 7,000 à 8,000 hab. qui se livrent à la culture de la terre, aux soins des troupeaux, à la pêche et au petit cabotage.cevoir aucun organe, pas même de rudiment de C'est un petit pays très-fertile, surtout en fruits du sud et en huile d'olives. Mentone, avec 3,000 âmes, en est le lieu le plus considérable; Monaco, résidence du prince n'en a que 1,200. C'est une petite ville très-pittoresquement située sur la plate-forme d'un rocher qui s'avance dans la mer, et protégée par un château fort. Le bourg de Roque-Brune fait également partie de la principauté, dont on estime les revenus à environ 80,000 fr.

L'origine de la principauté de Monaco remonte jusqu'à la fin du xe siècle, où l'empereur Othon Ier en conféra la possession à la famille de Grimaldi, qui l'a toujours conservée depuis. En 1450, les princes de Monaco se rangèrent sous la protection de l'Espagne; mais en 1641, Honoré II Grimaldi échangea ce patronage contre celui de la France, et comme, pour l'en punir, le roi d'Espagne lui retira tous les fiefs qu'il tenait par sa maison dans le Milanez et dans le royaume de Naples, Louis XIII le revêtit en dédommagement du duché de Valentinois, auquel était attachée la pairie. En 1731, la maison de Grimaldi s'éteignit dans la ligne masculine;

canal intestinal, les a fait placer à la fin ou au commencement de la série des animaux, suivant qu'on a adopté l'ordre de la dégradation ou de la gradation de l'organisation. Mais, comme il est assez difficile d'en faire de véritables animaux, du moins dans la définition généralement admise, et seulement en admettant qu'elles exécutent des mouvements volontaires, indépendants des circonstances extérieures, ce qui n'est peut-être pas absolument certain, plusieurs naturalistes ont été conduits à penser que ce n'étaient, pour ainsi dire, que des molécules organiques, dont l'assemblage, suivant des lois déterminées, contribuerait indifféremment à la formation d'un animal ou d'un végétal.

MONADELPHES. Se dit en botanique des étamines quand elles sont réunies par leurs filets en un seul faisceau.

MONADELPHIE. Nom de la seizième classe du système sexuel de Linné, ayant pour caractères : plusieurs étamines réunies en un seul faisceau ou tube par leurs filets, dans une étendue plus ou moins considérable. Cette classe, à laquelle appartiennent toutes les malvacées, se compose

de cinq ordres, savoir : monadelphie pentandrie, monadelphie décandrie, monadelphie ennéandrie, monadelphie dodecandrie et monadelphie polyandrie. Voy. Système sexuel. MONADES (SYSTÈME DES). Voy. Leibnitz. MONADINES. Ehrenberg a donné ce nom à la première famille des vers infusoires gymniques nus; elle comprend toute la série des animaux invertébrés qui, jouissant d'une bouche en communication avec plusieurs vésicules stomacales, n'ont point d'anus ni de tube intestinal; leur corps, dépourvu d'enveloppe, est monomorphe, c'est-à-dire ayant une forme stable et n'étant pas protéen. Leur reproduction a lieu spontanément par une division transversale, simple. MONALDESCHI (JEAN). Voy. CHRISTINE de

Suède.

MONANDRIE. Nom de la première classe du Système sexuel de Linné, qui renferme tous les végétaux phanérogames ayant une seule étamine. On compte deux ordres seulement dans cette classe peu nombreuse, savoir: la monandrie monogynie et la monandrie digynie. Voy. SYSTÈME SExuel.

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| étaient des monarchies. Les premiers établissements formés dans la Grèce sont les monarchies de Sicyone et d'Argos. Les Assyriens et tous les peuples de l'Asie commencent comme les Grecs. Didon retrouve des monarques sur le rivage africain, où elle fonde la monarchie de Carthage. Toutes les nations qui entourent la peuplade juive à son retour d'Égypte obéissent à des rois. Troie, ses alliés, ses ennemis, tout est monarchie. Énée, qui en sort, rencontre cette forme de gouvernement dans toute l'Italie. Colomb, Cortez, Pizarre, ne trouvent pas autre chose dans toutes les parties du nouveau monde où la civilisation s'est révélée. La république des Tlascalans, seule exception à cette règle, n'avait pas quarante ans d'existence. La plupart des sauvages mêmes obéissaient à l'autorité royale des caciques. Fabriquez des théories, messieurs les philosophes, voilà les faits. Si vous retrouvez les annales d'un monde plus ancien, nous verrons. La première altération qu'ait subie la monarchie est la suppression de l'hérédité dans Israël, par l'établissement des juges ou conducteurs (duces belli); mais ces juges étaient de véritables monarques, et les déclamations de Samuel contre les rois n'atteignent évidemment que les despotes sanguinaires qui cernaient la Judée. Quatre siècles après la création des juges, et trente ans après le rétablissement de la royauté chez les Hébreux, 1069 ans avant J. C., la monarchie d'Athènes se modifie à son tour: d'héréditaire qu'elle était, comme toutes celles de la Grèce, elle devient seulement perpétuelle, et ses monarques sont appelés archontes. Deux cents ans plus tard, Lycurgue soumet la royauté de Sparte au contrôle des vingt-huit gérontes qui forment le sénat. Un siècle après, les archontes d'Athènes ne sont plus que des gouverneurs décennaux. Mais l'année où l'archontat perpétuel est aboli, cette même espèce de monarchie s'é

MONARCHIE, gouvernement d'un seul, et la seule forme de gouvernement qu'aient connue les peuples primitifs. On s'est demandé souvent si la république l'avait précédée, et il est résulté de cette question d'admirables théories. On est remonté au droit naturel, on en a tiré des conséquences politiques. On n'oubliait que les faits et la nature des choses. On supposait que des hommes isolés, sauvages, sentant tout à coup par une inspiration divine le besoin et l'avantage de vivre en société, auraient mis leurs intérêts en commun sous la sauvegarde d'un gouvernement librement consenti par tous, et d'une participation commune à l'administration de l'État. Mais il fallait pour cela une force de raison qui ne saurait appartenir aux peuples enfants. Aucune association primitive n'a pu être rai-tablit dans Rome naissante, sous le nom de sonnée. Elles ont toutes été fortuites et forcées. royauté. Ainsi, jusqu'à la 754e année avant l'ère Elles ont été partout l'ouvrage d'un homme chrétienne, aucune république n'apparaît dans plus hardi, plus adroit ou plus puissant que les le monde. L'établissement de celle de Carthage n'a autres. C'est l'histoire de tous les peuples. Fouil-point d'époque déterminée. L'histoire est muette lez dans les annales de l'Asie, de l'Afrique, de sur les trois siècles qui suivent la mort de Dil'Europe, de l'Amérique même. Remontez aussi don; mais la république s'y montre au bout de loin que vous pourrez, vous rencontrerez la cette lacune, qui se termine vers l'an 560 avant monarchie; et j'entends d'abord par ce mot le J. C. On ne connaît pas plus l'origine des répugouvernement de tous les individus qui, suivant bliques crétoises. Aristote est le premier qui en la définition d'Aristote, ont, à divers titres, parle; mais Aristote écrit vers l'an 540, et la chroétendu leur pouvoir sur toutes les affaires pu- nologie ne sait quelle date assigner à la mort du bliques, tant au dehors qu'au dedans. Ainsi, dernier roi de la race de Minos. Aristote remardans l'Ancien Testament, les patriarches étaient que seulement que les villes de Crète étaient des monarques héréditaires. La Chine, l'Égypte, | dans un état de guerre perpétuelle, et que Gnosse

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