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Il suffit en effet d'avoir ces produits dans la mémoire pour arriver à la multiplication des plus fortes sommes.

On a senti de bonne heure l'utilité de tables toutes préparées pour retrouver facilement les produits des nombres simples dans tout système de numération possible. Chacun se rappelle le livret où tous les nombres produits sont posés à la suite de ses facteurs: 2 fois 2 font 4, 2 fois 5 font 6, etc. Un système plus simple et plus ingénieux sert à construire la table de multiplication, dite de Pythagore, parce qu'on en attribue la première idée à ce philosophe. Dans cette table, les produits se forment les uns à l'aide des autres, en posant tous les chiffres à la suite, et en les additionnant d'abord avec eux-mêmes pour former une seconde tranche, puis en ajoutant ces deux tranches pour avoir la troisième, et en continuant d'additionner la dernière avec la première pour obtenir la suivante, ou bien, si l'on aime mieux, en formant des tranches exprimant des séries dont les nombres augmentent successivement de la valeur du premier chiffre, jusqu'à ce que le premier chiffre ait été additionné huit fois. On trouve de ces tables dans tous les traités d'arithmétique qui font connaître les produits des nombres d'un seul chiffre deux à deux.

en renversant l'ordre dans lequel on a posé les deux facteurs pour recommencer l'opération. L'exactitude de ses résultats est probable, si les deux produits sont identiques. On obtient aussi cette preuve par la division; car le produit, étant divisé par un des facteurs, doit donner l'autre facteur pour quotient, la division étant l'opération diamétralement inverse à la multiplication, puisqu'elle a pour but de rechercher combien un nombre est contenu de fois dans un autre, c'est-à-dire combien ce nombre a été de fois ajouté à lui-même.

Le produit est ordinairement de la même nature que le multiplicande, c'est-à-dire que l'on pose le premier nombre qui doit être ajouté plusieurs fois à lui-même suivant la question. Ainsi, lorsqu'on demande combien valent 6 mètres de drap à 15 fr. le mètre, ce dernier chiffre doit être le multiplicande, parce que le produit sera de la même espèce; en d'autres termes, la question se réduit à additionner autant de fois le nombre de francs qui représente la valeur d'un mètre, qu'il y a de mètres dans la longueur dont on demande le prix.

Nous avons suffisamment parlé de la multiplication des fractions au mot FRACTION. Quand il s'agit de fractions décimales, l'opération se simplifie parce que les dénominateurs sont sousentendus. On peut donc agir sur les fractions décimales comme sur des nombres entiers, seulement le total doit être affecté d'autant de décimales qu'il y en a en tout dans les deux facteurs pris ensemble. Il est facile de comprendre, en effet, que lorsqu'on multiplie 0.4 par 0.12, en les considérant comme des unités, on rend le premier 10 fois et le second 100 fois trop grand; qu'ainsi pour réduire à sa juste valeur le produit qui en résulte et qui se trouve naturellement, par la multiplication de l'excès de grandeur, 1,000 fois trop grand, il faut rendre le produit 1,000 fois plus petit, ce que l'on fait en éloignant le point de trois chiffres à droite : 0.048; car on sait qu'avec notre système de numération décimale, il suffit d'éloigner le point d'un chiffre à gauche pour diviser chaque fois par 10, comme il suffit de le rapprocher à droite ou d'ajouter un zéro aux entiers pour rendre une somme dix fois plus grande, puisque en effet, multiplier par 10, c'est tout simplement multiplier le multiplicande par une unité de nature

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Le produit des nombres simples étant ainsi connu, il est très-facile de faire une multiplica- | tion plus compliquée. On pose le multiplicateur sous le multiplicande et l'on multiplie le dernier tout entier par les unités du multiplicateur, en ayant soin, lorsque le produit renferme des dizaines, comme c'est presque toujours le cas, de ne poser que les unités et de retenir les dizaines pour les ajouter à la somme obtenue par la multiplication du chiffre suivant. Lorsqu'on a trouvé le produit des unités, on multiplie par les dizaines, en laissant un chiffre à droite en blanc, car il est clair qu'en multipliant par des dizaines on obtient exclusivement des dizaines, etc. Pour les centaines, on recule d'un chiffre de plus, et de même pour les mille, etc., en se rappelant toujours que le premier chiffre est nécessairement de la nature de celui qui sert de multiplicateur. On ajoute ensuite les produits partiels de chacun des chiffres du multiplicateur, et la somme est le produit de la multiplication. On peut indifféremment prendre pour multi-plus élevée, dont la place est d'un chiffre plus à plicande ou pour multiplicateur l'un quelconque gauche. Mais on voit que le produit de notre des deux facteurs, ce qui fournit un moyen de vérifier l'exactitude de ses calculs, ou de faire ce qu'on appelle la preuve de la multiplication,

Le point est bien préférable à la virgule dont on a parlé à l'art. DECIMAL (système).

multiplication est devenu beaucoup plus petit que l'un quelconque des deux facteurs qui l'ont produit. C'est là une espèce de merveille qu'offre la multiplication des fractions, et qu'il nous reste à expliquer ici. Lorsqu'on multiplie par l'unité, le multiplicande ne reçoit déjà plus aucune extension, il reste le même, et cela est tout naturel : une fois un nombre, c'est ce nombre lui-même; mais les fractions ne sont que des parties de l'unité, elles doivent donc produire moins que ne le ferait l'unité. Ainsi, multiplier par 1/2, c'est chercher la moitié de ce que produirait l'unité, c'est-à-dire diviser par 2. Les fractions étant des divisions, c'est multiplier et accroître les divisions que de multiplier par des fractions, et c'est les diminuer que de diviser par elles. Quoique cela puisse un instant étonner l'imagination, c'est donc faire une division que de multiplier les fractions, et diviser les fractions, c'est multiplier. Aussi un infiniment petit paraît-il s'anéantir tout à fait par la multiplication. Quant aux zéros, comme ils n'ont aucune valeur, ils ne sauraient servir à la multiplication; aussi, se contente-t-on de les poser euxmêmes seulement pour occuper la place qu'ils tenaient dans le multiplicateur.

celle-ci, et ainsi de suite. On additionne toutes ces sommes, et l'on a le produit désiré. Ce calcul avait un grand intérêt avant l'introduction du système métrique décimal; on s'en sert encore pour les multiplications du temps, des de| grés du cercle, etc.

La multiplication algébrique est fondée sur les mêmes principes que la multiplication arithmétique ainsi multiplier a par b c'est exactement prendre la quantité représentée par a autant de fois qu'il y a d'unités dans la somme représentée par b. On se sert ordinairement du signe x pour indiquer la multiplication; mais pour être plus court, on est convenu, en algèbre, d'écrire l'un près de l'autre, sans aucun signe, tous les facteurs d'une série de multiplications: ainsi, au lieu d'écrire a xbx c, on met abc. Si le même facteur se retrouve plusieurs fois dans la composition du produit, comme aaabbc, on évite cette répétition au moyen des exposants a3b'c. Pour multiplier l'un par l'autre deux termes composés de la même lettre et ayant des exposants, on écrit cette lettre une seule fois et on lui donne pour exposant total la somme de ceux qu'elle avait dans les deux termes exemple a3 × a5 = as. On donne le nom de multiplication complexe Lorsqu'on veut indiquer la multiplication de letà celle qu'il s'agit d'effectuer sur des nombres tres algébriques par un nombre, on écrit en composés d'entiers et de nombres fractionnaires avant ce nombre, qu'on nomme coefficient: de la même nature, comme lorsque les mesures ainsi a3× 5 s'écrirait 5a3. Pour multiplier les se divisaient en fractions de diverses valeurs mêmes lettres affectées de coefficients, il faut non décimales. Dans ce cas, on peut d'abord ré- multiplier les deux coefficients, qui sont de vériduire les facteurs en unités de la plus petite tables facteurs ainsi 5a × 4a : valeur, comme les toises, pieds, pouces en li- qu'en algèbre les quantités sont affectées de signes, puis les multiplier, et ramener les produits gnes positifs ou négatifs qui changent compléen pouces, pieds, toises, etc., par la division; tement leur manière d'être : ainsi multiplier a ou bien multiplier chaque partie des facteurs par 7 c'est prendre a 7 fois, ce qui donne 7a; séparément et réduire ensuite chaque total par- mais si le multiplicateur, au lieu d'être 7, était tiel en unité et en ses parties par la division, égal à 7 −3, il est évident qu'on devrait avoir pour les réunir ensuite dans un même produit 4a, car multiplier par 7-3, c'est prendre le par l'addition; mais on préfère ordinairement multiplicande autant de fois qu'il y a d'unités exécuter la même opération en prenant ce qu'on dans 7 — 3; si donc l'on prend a 7 fois, ce qui nomme les parties aliquotes du produit de l'u- donne 7a, on l'aura pris 3 fois de trop, et c'est nité. Pour cela, on multiplie d'abord les unités, pour cela qu'il faut retrancher 3a. Ainsi, la mulpuis on évalue les fractions complexes en frac- tiplication par un terme positif (affecté du sitions absolues; par exemple, 9 pouces sont gne +) se fait en ajoutant le multiplicande aules 3/ d'un pied, on prend donc la moitié de ce tant de fois qu'il y a d'unités dans ce terme, et que produirait un pied, puis la moitié de cette la multiplication par un terme négatif (avec le moitié ou le '; en un mot, le produit d'un signe -), en retranchant le multiplicande aupied étant le multiplicande lui-même, on prend tant de fois que le multiplicateur contient l'ud'abord la moitié de ce multiplicande pour 6 nité. Il y a donc deux sortes de multiplications pouces, puis le quart ou la moitié de la somme algébriques, celle par un terme positif, et celle qu'on vient d'obtenir pour les 3 autres pouces. par un terme négatif; mais comme le multipliPour un seul pouce, on prendrait le tiers de cande peut être lui-même affecté de l'un de ces cette dernière somme; pour une ligne, le ',, designes, cela donne lieu à quatre combinaisons

2

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=

20a. On sait

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+ax +4,~a × +4,+ a × -4, -a × — 4. | renfermer chaque facteur entre deux parenthè→ La première combinaison indique que le mul- ses et de les séparer par un signe de multiplitiplicande a doit être ajouté 4 fois, ainsi 4a. La cation. Ainsi (a+b) × (a — b) signifie la mulseconde signifie que le multiplicande a doit tiplication de ces deux binomes. Lorsqu'on veut être ajouté 4 fois, c'est-à-dire qu'il devient 4 fois opérer, on place les quantités algébriques de plus petit, comme nous avons vu que cela avait façon que leurs termes soient le plus possible lieu pour les sommes moindres que l'unité : dans l'ordre alphabétique, et qu'ils soient orainsi on l'ajoute 4 fois à lui-même avec son pro- donnés par puissances décroissantes (de gauche pre signe, 4a. Dans la troisième combinai- | à droite) d'une même lettre, qu'on nomme alors son, + a doit être retranché 4 fois, il faut donc lettre principale, et qui est ordinairement celle l'écrire 4 fois avec un signe contraire, 4a. qui se trouve répétée dans le plus grand nombre Enfin, dans la quatrième combinaison, le mul- de termes, mais élevée à des puissances diffétiplicande · 4 doit être retranché 4 fois, ce qui rentes; c'est-à-dire qu'on place en premier le donne, avec un signe contraire, +4a. De là ré- terme où la lettre principale a le plus haut exposulte, comme règle générale, que lorsqu'on mul- sant, et ainsi de suite. On multiplie enfin tout tiplie deux termes algébriques l'un par l'autre, le multiplicande par chacun des termes du muls'ils ont des signes semblables, le produit aura tiplicateur, de cette manière : le signe +, et si les deux facteurs sont de signes différents, le produit aura le signe - C'est ce qu'on désigne sous le nom de règle des signes. Elle a également lieu dans la division.

-

|

a+b

a-b

a2 + ab

- ab- b3

a2 - b2

Le multiplicateur étant écrit sous le multiplicande, on multiplie d'abord a par a, qui, affectés du même signe, donnent a2; puis a par+b, ayant encore le même signe, et l'on a + ab. On passe ensuite au second terme du multiplicateur, et l'ona-bx+a = — ab, les deux signes étant contraires; enfin - b x+b - b2. Le résultat

-

Pour rendre ceci plus clair, prenons un exemple. Si nous représentons par + a le poids d'un kilogramme mis dans le plateau gauche d'une balance, il faudra représenter par a le même poids mis dans l'autre plateau. Mais outre ces deux moyens de faire varier l'équilibre du levier de la balance, il y aura de plus, de chaque côté, deux opérations contraires, savoir, ajouter ou retirer les poids, qui produiront des résultats opposés, et donneront lieu aux quatre cas différents que l'on vient d'examiner. Ainsi le premier est donc a2 + ab — ab — b2 ; mais — ab détruit casa x + 4 indiquera l'addition de 4 poids+ab qui le précède, d'où l'on conclut, après réd'un kilogr. dans le plateau de gauche, ce qui duction, que (a + b) × (a − b) = a1 —b2. augmentera la pesanteur de ce plateau de 4 fois le poids d'un kilogr.; on dira donc +4a. Le second exemple, a x + 4, représente l'addition d'un poids de 4 kilogr. dans le plateau de droite, ce qui diminue d'autant la pesanteur du plateau de gauche, pour lequel le résultat est donc 4a. Para X-4, on fait voir la suppression de 4 poids d'un kilogr. dans le plateau de gauche, ce qui diminue la pesanteur d'autant que dans le cas précédent, mais par un autre procédé, et l'on aura encore - 4a. Enfin

-ax

4 est la suppression de 4 kilogr. dans le plateau de droite, la pesanteur du plateau de gauche augmente de même que dans le premier cas, et l'opération donne également + 4a. On voit par cet exemple comment la combinaison des signes rend les relations que les multiplications algébriques sont appelées à exprimer.

Tout ceci bien compris, la multiplication des polynomes ne présente aucune difficulté. Pour indiquer cette opération, on est dans l'usage de

On voit que le produit de deux binomes n'est autre chose que la somme des produits deux à deux des termes qui les composent. Il en est de même pour les trinomes, et en général de tous les polynomes. L. LOUVET.

MUNCHHAUSEN, ancienne famille hanovrienne dont plusieurs membres méritent une mention. GERLACH-ADOLPHE, baron de Munchhausen, ministre de Hanovre en 1765, naquit le 19 octobre 1688. Il fit ses études à Iéna, Halle et Utrecht, et occupa divers emplois. Ce qui lui mérita surtout la reconnaissance de l'Allemagne, ce sont les soins qu'il donna à l'organisation de l'université de Gættingue, dont il fut longtemps curateur et qui lui dut une partie de sa prospérité. Munchhausen contribua en outre à enrichir la bibliothèque de l'université, à fonder la Société académique, son journal littéraire et ses prix annuels. Il mourut à Hanovre, le 26 novembre 1770. Heyne a prononcé deux fois son éloge. OTHON, baron de Munchhausen,

l'un des agronomes allemands les plus estimés, né en 1716 et mort en 1774, a laissé divers ouvrages d'économie rurale.

La population de Munich s'élevait, en 1841, à 95,551 habitants, dont 74,503 catholiques, 6,914 protestants et 1,423 juifs, auxquels il faut ajouter 12,891 soldats de toute religion, ou membres de l'administration militaire, avec femmes et enfants. Le rapport annuel des naissances au nombre total des habitants est de 1 à 29; celui des décès de 1 à 28. Il a été conclu, en 1841, 714 mariages. Sur 25 naissances, on en compte 14 légitimes et 11 naturelles.

Au milieu des progrès de toute sorte dont Munich a éprouvé le bienfait depuis 25 ans, le commerce et l'industrie y sont restés à peu près stationnaires; et malgré l'appui que leur prête, depuis quelques années, la banque d'escompte et de prêt fondée en 1834, ils n'ont pu surmonter les obstacles inhérents à la position excen

Mais ce nom n'a pas été rendu moins célèbre, de l'autre côté du Rhin, par un personnage singulier qui est comme le héros d'un roman rempli d'aventures surprenantes et burlesques, qu'il passe pour avoir autrefois racontées lui-même. Ce récit bizarre se trouvait déjà consigné en partie, sous le titre de Mendacia ridicula, dans le 3 vol. des Delicia academica (Heilbronn, 1665). Plus tard, Bürger s'étant lié avec JEROMECHARLES-FRÉDÉRIC de Munchhausen, officier hanovrien qui avait servi dans les armées russes contre les Turcs, et avec cela grand amateur de chevaux et de chiens de chasse, et aimant à raconter des faits imaginaires qu'il croyait lui être arrivés, ce poëte eut l'idée de remanier ce re-trique de cette ville. Deux chemins de fer doicueil. Il l'enrichit considérablement, et l'offrit au public comme une traduction anglaise, sous le titre d'Aventures et voyages surprenants du baron de Munchhausen, Londres (Gott.), 1787. Ce livre eut un grand succès et fut traduit dans plusieurs langues. Il réussit surtout en Angleterre, où l'on crut y voir une satire du ministère de l'époque. Une édition augmentée en fut publiée par Schnorr (Gætt., 1794-1800, 4 vol.). Munchhausen mourut en 1797, très-fâché de cette publication. Z.

vent unir Munich à Salzbourg et à Augsbourg, et en faire ainsi le principal entrepôt de marchandises entre l'Autriche et l'Allemagne méridionale. La dernière de ces voies de communication est déjà livrée à la circulation depuis 1840. Munich est le siége de toutes les autorités supérieures du royaume. Les états s'y réunissent tous les trois ans. Le ci-devant évêché de Freising, érigé en siége métropolitain, y a été transféré en 1817. L'Académie des sciences, la bibliothèque et l'université, sont à la tête des MUNDA (auj. Monda), petite ville à quelques établissements scientifiques de Munich. L'Acalieues de Malaga, sur les bords du Guadalqui- | démie est divisée en trois sections: la section vir, ancienne capitale des Turdetani, célèbre | philosophique, la section mathématique, et la par la victoire complète que César remporta, section historique. La bibliothèque renferme sous ses murs, sur les fils du grand Pompée, Cnéus plus de 700,000 volumes imprimés, et environ et Sextus (45 ans avant J. C.), et qui fit rentrer 16,000 manuscrits. L'université, héritière de toute l'Espagne sous la domination romaine. X. celles d'Ingolstadt et de Landshut, d'où elle MUNGO PARK. Voy. PARK. a été transférée, en 1827, à Munich, embrasse les quatre facultés de théologie, droit, médecine et philosophie. Elle est fréquentée par 1300 à 1500 étudiants, et l'enseignement y est donné par plus de 40 professeurs. Autour de l'université se groupent deux gymnases, un grand nombre d'écoles primaires, une école des arts et métiers, etc. L'Académie des beaux-arts

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classes, qui comprennent l'architecture, la sculpture, et la peinture.

MUNICH, capitale du royame de Bavière, est situé par 48° 8' de lat. N., et 9o 13' de long. or. du mér. de Paris, aux bords de l'Isar, et à 509m | au-dessus du niveau de la mer. L'élévation du plateau sur lequel cette ville est bâtie, jointe à la proximité des Alpes du Tyrol qui bornent son horizon du côté du midi, tandis que les autres côtés sont ouverts à tous les vents, rend le cli-est divisée, comme celle des sciences, en trois mat de Munich très-variable et beaucoup plus froid que ne le ferait supposer sa situation méridionale. Le terrain des environs, formé en partie de cailloux, en partie de tourbe, ne se couvre que d'une végétation chétive aussi, malgré de fréquents essais de colonisation, estil resté à peu près inculte et inhabité. Il faut se rapprocher de quelques lieues des montagnes pour trouver une nature moins aride et des sites pittoresques.

L'aspect de Munich est très-irrégulier; la vieille ville est coupée transversalement par deux longues rues, qui la divisent en quatre quartiers. Les nouveaux quartiers se ressentent également de l'absence d'un plan uniforme. Munich, qui renfermait, en 1783, 55 églises et chapelles, avec 19 couvents, n'en compte plus aujourd'hui que 52, avec 4 couvents rétablis sous

le règne actuel. Il y a, en outre, un temple pro- tion appartient au célèbre Rumford. Le roi testant, une église consacrée au culte grec, une Maximilien-Joseph, qui monta sur le trône en chapelle anglicane et une synagogue bâtie, en 1799, enrichit la bibliothèque des dépouilles 1826, aux frais des juifs. Cette ville ne possède littéraires des couvents, fonda le grand hôpital qu'un seul théâtre, où l'on joue alternativement de Munich, ainsi que le jardin botanique, et fit la comédie, la tragédie et l'opéra. Le public pré- construire le nouveau théâtre. Il institua aussi, fère aux distractions de la scène les délasse- à l'occasion du mariage de son fils (1810), la fête ments qu'il va chercher dans les salles de danse agronomique conuue sous le nom de fête d'Ocet dans les innombrables guinguettes pour les-tobre (October-Fest), que le temps a consacrée quelles Munich ne le cède qu'à Vienne.

comme solennité nationale.

A l'avénement du roi Louis Ier (voy.), commença une ère nouvelle pour cette ville. Naturaliser dans sa patrie les arts de la Grèce et de Rome, tel est le programme que se proposa ce prince, et qu'il a rempli avec une louable persévérance. Parmi les architectes qui l'ont secondé dans ses projets d'embellissement, il faut nommer, en première ligne, le chevalier Klenze et le conseiller Gærtner. Le premier s'est proposé l'imitation du style antique, auquel il a associé, dans certains cas, la polychromie (peinture extérieure), genre renouvelé des Grecs, mais qui convient sans doute mieux au ciel de Pompéi qu'à celui de Munich. Son confrère s'est surtout appliqué à reproduire les architectures byzantine et florentine.

Nous consacrons un article spécial à la Glyptothèque de Munich. On regarde généralement

L'origine de Munich est très-obscure, bien qu'elle ne remonte pas à une époque reculée. D'après la tradition la plus accréditée, la plaine❘ qui entoure cette ville, et que les débordements de l'Isar avaient convertie en une lande presque inaccessible, servit autrefois de refuge aux moines contre les persécutions des Hongrois qui dévastèrent l'Allemagne au xe siècle. Cette tradition s'appuie sur le nom de Munich (de Monch, moine; en latin Monachium) et sur les armoiries de la ville, qui portent un moine debout sous une porte voûtée. Quoi qu'il en soit, l'existence politique de Munich ne date réellement que de l'année 1158, où le duc Henri le Lion, ayant détruit, au préjudice de l'évêque de Freising, le pont de Fehring, sur lequel passaient les grands convois de sel expédiés de Salzbourg à Augsbourg, le fit rebâtir à Munich. Néanmoins, Munich ne se développa que lentement, et illa Pinacothèque (Pinacotheca, galerie de tas'écoula encore plus d'un siècle avant que des bleaux, de vaš, tableau, et 9x, lieu où l'on titres plus imposants lui permissent d'échanger place une chose), comme l'ouvrage le plus irréle nom de villa (village) contre celui de civitas prochable de Klenze. Ce musée, consacré à la ou oppidum (ville). La présence de l'empereur peinture, se compose des plus beaux tableaux Louis de Bavière (Louis IV), qui habita Munich des anciennes galeries de Munich, de Schleissdepuis 1315 jusqu'à sa mort, arrivée en 1347, heim et de Dusseldorf, du cabinet particulier du contribua beaucoup à l'accroissement de cette | roi (tableaux italiens), et de la précieuse colleccité. L'église de Notre-Dame, où l'électeur Maxi- tion des frères Boisserée, tableaux de l'ancienne milien Ier lui érigea le beau mausolée qu'on y école allemande réunis par les soins de ces deux admire encore, fut terminée en 1488. L'église frères et de leur associé Bertram. Il contient en de Saint-Michel, avec le magnifique collège de outre une collection d'estampes et un riche choix Jésuites qui en dépendait, fut élevée un siècle de vases étrusques. Le corridor qui règne le long plus tard. Le château royal (die Residenz) et des galeries est divisé en 25 compartiments ou le beau palais de Schleissheim (à deux lieues de loges peintes à fresque par Zimmermann, d'après Munich) sont l'œuvre de l'électeur Maximi- les dessins de Cornelius, et offrant une suite de lien Ier (1622-1651), qui prit une part glorieuse sujets empruntés à l'histoire de la peinture. à la guerre de trente ans. Munich doit aussi à ce prince plusieurs fondations pieuses et un grand nombre de couvents, supprimés en 1803. Ses successeurs bâtirent l'église des Théatins et le château de Nymphenbourg, dont les jardins sont dessinés sur ceux de Versailles. L'électeurques. La chapelle de la cour, dédiée à tous les Maximilien III fonda, en 1759, l'Académie des sciences (voy. PFEFFEL); et sous le règne suivant, Munich vit naître le Jardin anglais, un des plus beaux parcs du continent, dont la concep

Les deux nouvelles ailes du château royal composent, avec la nouvelle chapelle de la cour et avec les arcades qui entourent le jardin de la cour, un vaste ensemble architectonique. L'un et l'autre sont décorés intérieurement de fres

saints, est le seul édifice de style byzantin bâti par M. de Klenze. Deux coupoles séparées par un arc et entourées de tribunes en cintre, rappellent la disposition intérieure de l'église de

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