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legs, acquisition, transaction, lorsque ces actes, communal, et le bourgmestre à la dernière. ont été autorisés; 11o de représenter la com- Toutefois, les échevins perdent leur qualité, s'ils mune en justice, soit en demandant, soit en dé- cessent de faire partie du conseil. Le corps comfendant. Le maire prend des arrêtés à l'effet munal règle tout ce qui est d'intérêt communal, d'ordonner les mesures locales sur les objets et délibère sur tout objet qui lui est soumis par confiés par les lois à sa vigilance et à son auto- | l'autorité supérieure; fait les règlements comrité; de publier de nouveau les lois et règle-munaux d'administration intérieure et les orments de police, et de rappeler les citoyens à donnances de police municipale, nomme le secréleur observation. Le préfet peut annuler ces taire et le receveur communal, le bureau de arrêtés ou en suspendre l'exécution. Lorsqu'ils bienfaisance, etc. La loi détermine dans quels portent règlement permanent, ils ne sont exé- cas les actes des conseils communaux sont soucutoires qu'un mois après la remise de l'amplia- mis à l'approbation du roi, ou de la députation tion qui en doit être adressée au sous-préfet. Voy. permanente. Le conseil ne peut prendre de réDROIT ADMINISTRATIF, MAIRE. E. REGNARD. solution si la majorité de ses membres n'est MUNICIPALITÉ. Ce mot, souvent employé présente. Le collége des bourgmestre et échedans les actes législatifs, depuis la révolution vins est chargé de l'exécution des lois, arrêtés de 1789, est nouveau dans la langue du droit et ordonnances de l'administration générale ou public français, et a été placé pour la première provinciale, de la publication et de l'exécution des fois dans la dernière édition du Dictionnaire de résolutions du conseil communal, de l'adminisl'Académie. Il signifie d'abord le corps des offi-tration des établissements communaux, de la ciers municipaux, et quelquefois aussi la commune, le territoire administré par des magistrats municipaux. Il désigne encore la maison où les officiers municipaux ont leurs bureaux et tiennent leurs séances. La législation administrative de 1831 et de 1857 n'a point employé cette dénomination, et appelle corps municipal l'êtrement qu'au pluriel, désigne tout ce qui constitue collectif qu'on nommait autrefois municipa- l'approvisionnement des armées, des places fortes lité.

E. REGNARD.

Ce qu'on nomme en France corps municipal, est appelé en Belgique corps communal. Il y a dans chaque commune un corps communal composé d'un bourgmestre, d'échevins et de conseillers communaux. Ce corps est formé de 7 à 31 membres selon la population. Les conseillers sont élus par l'assemblée des électeurs communaux, et renouvelés par moitié tous les quatre ans. Pour être électeur communal, il faut : 1o être Belge par naissance ou naturalisation, et être majeur, 20 avoir son domicile dans la commune, 3o payer un cens électoral fixé de 15 à 100 fr., suivant la population. Dans les communes où il n'y a pas 25 électeurs payant le cens requis, ce nombre est complété par les habitants les plus imposés.

Les bourgmestre et échevins sont nommés par le roi pour huit ans, et pris dans le sein du conseil communal. Néanmoins, le bourgmestre peut être choisi hors du conseil, parmi les électeurs de la commune. Il y a deux échevins dans les communes de 20,000 habitants et au-dessous, et quatre dans celles dont la population excède ce nombre. Le bourgmestre est de droit président du collège échevinal. Les échevins doivent appartenir par moitié à chaque série du collège

gestion des revenus, de la direction des travaux communaux, des actions judiciaires de la commune, de l'entretien des chemins vicinaux, etc. — Le bourgmestre est seul chargé de l'exécution des lois et règlements de police.

MUNITION. Ce mot, qui ne s'emploie ordinaire

et des lieux de garnison. Ces provisions se divisent en munitions de guerre et en munitions de bouche. Les premiers comprennent les poudres, les cartouches, les gargousses, les projectiles, les armes portatives, les outils de l'artillerie et du génie, et en général tout le matériel d'une armée ou d'une place: les secondes consistent en vivres de toute nature, en pain manutentionné, en biscuits et en fourrages. En tout temps, le gouvernement entretient dans ses magasins et dans ses arsenaux des munitions de guerre et de bouche, mais c'est surtout en cas de guerre que ces provisions s'augmentent avec activité, pour être ensuite dirigées sur les lieux de rassemblement, sur les places fortes et sur tous les points du théâtre de la guerre. La réunion et la conservation de tous les objets est confiée aux corps administratifs, aux officiers des différentes armes et aux garde-magasins. Une place de guerre se rend lorsqu'elle n'a plus de munitions et que ses approvisionnements sont épuisés.

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Le fusil de munition est celui qui est confectionné dans les manufactures d'armes au compte du gouvernement; il est de gros calibre, est surmonté d'une baïonnette, et est à l'usage de l'infanterie. En France les dragons s'en servent aussi. Il en existe de différents modèles

de Louis XV, le personnel du service des vivres se composait d'un munitionnaire général, ou entrepreneur général des vivres; d'un directeur général, de commissaires généraux des vivres, de commissaires aux achats et aux décomptes, de garde-magasins des subsistances, d'aides garde-magasins, de garde-parcs, d'aides gardeparcs, de commis et d'aides commis aux travaux, principaux et surnuméraires; de boulangers, de bouchers et de romaniers. Le personnel du service des fourrages se divisait en régisseurs et en préposés des régisseurs, en directeurs et contrôleurs généraux, en gardes et aides garde-magasins, en commis aux achats et supplémentaires, en maîtres journaliers, journaliers ordinaires et botteleurs. Il y avait en outre des commissaires au décompte, des commissaires ayant compte, des commissaires pour la vérification et l'inspection des comptes. Le service adminis

dans les arsenaux militaires. — On dit aussi fusil de munition par opposition au fusil de chasse, plus léger, plus fin, et d'un calibre moins gros. Le pain de munition se dit du pain qui est fabriqué dans les magasins de l'État, pour l'usage des troupes, par les soins des munitionnaires et de leurs agents. SICARD. MUNITIONNAIRE. On donne ce nom aux individus chargés de l'entreprise et de la fourniture des vivres et des fourrages d'une armée, des troupes en campagne et des troupes en garnison dans les places et dans l'intérieur du royaume. L'administration des subsistances militaires a donc été établie pour pourvoir à la nourriture des hommes et des chevaux. La première fourniture réglée fut faite sous Philippe le Bel, l'an 1311, par des employés auxquels on donna le nom de commis du roi. En 1470, Louis XI créa deux commis ou commissaires généraux des vivres, pour la direction, la comptabilité et la distribu-tratif et de transport commença à s'organiser tion des subsistances. Les provinces fournis- en 1757. On plaça des équipages et un nombre saient, à titre de contribution, les grains ou fa- déterminé de caissons à la suite du personnel, et rines, les fourrages, etc., etc. Les versements en on y adjoignit des hommes chargés de les conétaient faits dans les magasins de l'État, sur ré- duire et de les diriger. - En 1787, les régiments cépissé des agents du gouvernement. Au licen- furent chargés, en temps de paix, de la manuciement de l'armée, les approvisionnements res- tention de leur pain et d'une partie des achats. tants étaient restitués aux propriétaires qui L'année suivante, le fourrage ayant cessé d'être avaient participé à la contribution. Le pre- à la charge de l'administration des corps, on le mier traité des vivres et fourrages par entreprise confia à une régie. Diverses tentatives furent esfut fait sous Henri III, l'an 1574, et confié à un sayées, de 1788 à 1790, pour améliorer les deux munitionnaire général, nommé par le roi. services. On crea un directoire des subsistances; Lorsque, en 1648, les habitants n'eurent plus le on mit les vivres et les fourrages en régie, après fardeau onéreux des fournitures, elles furent quoi on en revint au mode des réquisitions. faites au compte du trésor royal. C'est à cette Alors l'administration des subsistances devint date que l'on peut placer l'établissement de l'en- une mine d'or qu'exploitèrent sans ménagement treprise régulière des vivres et des fourrages. d'infidèles agents et d'avides employés. L'on Ce service s'est fait depuis par des administra- reprit sous le consulat le système de régie, et teurs qui conservèrent le titre de munitionnaire | un ordre régulier commença à s'établir dans le en chef ou de munitionnaire général; par des service des subsistances de l'armée. Le service munitionnaires particuliers, par des régis- par entreprise, abandonné en 1807, fut confié à seurs et par des entrepreneurs, agents spéciaux un directeur général et à des inspecteurs. - Une des premiers. Les uns fournissaient les fonds né-régie générale des subsistances militaires créée cessaires aux achats, tenaient la comptabilité des fournitures et dirigeaient les approvisionnements sur les lieux de rassemblement des troupes; les autres étaient chargés de surveiller la manutention des subsistances, la conduite des transports et la direction des distributions; enfin, de la tenue des livres et des écritures. Le service des subsistances se divise en vivres de station et en vivres de campagne, en pied de paix et en pied de guerre. L'administration a des équipages et des accessoires, des magasins ordinaires, des magasins de siége et d'approvisionnement de réserve. Au commencement du règue

en 1817 (21 mars) prit l'année suivante la dénomination de direction générale, et son personnel fut composé d'un directeur général, de trois administrateurs et de six inspecteurs généraux, d'un secrétaire de la direction générale, d'un caissier, de quatre inspecteurs ordinaires et d'un nombre proportionné d'employés de tous grades. - Une ordonnance du 30 janvier 1821 détermine de nouvelles bases d'organisation pour l'administration des subsistances militaires, divisée, quant au personnel, en administration centrale et en administration divisionnaire. — En 1825, le gouvernement supprima la direction

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Catherine Ire lui conféra l'ordre de Saint

générale des subsistances, dont les attributions | nant général, et le chargea de la construction rentrèrent au département de la guerre. La du canal de Ladoga, dont les ouvrages, savamcampagne d'Espagne vit reparaître le système ment conçus et disposés, firent le bonheur des des entreprises. Tout le monde connaît le résul- dernières années de l'immortel czar. tat des opérations du munitionnaire Ouvrard. L'ordonnance du premier septembre 1827 établit | Alexandre; mais l'inimitié de Mentchikof lui ôta les moyens de développer ses vastes talents et son infatigable activité. Sous Pierre II, il fut fait gouverneur général de Saint-Pétersbourg (1727); ce prince l'éleva au rang de général en chef et le créa, en 1728, comte de l'empire russe. Le crédit de Munnich augmenta encore sous l'impératrice Anne, qui le nomma feld-maréchal (1751), grand maître de l'artillerie et président du collège de l'empire. C'est alors que cet homme habile donna à l'armée russe une nouvelle or

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un nouveau service des subsistances militaires divisé en trois parties: 1o les vivres (vivres-pain, vivres de campagne et liquides); 2o les fourrages; 3o les approvisionnements de siége. Depuis 1831, la fourniture des grains pour les subsistances des troupes est mise chaque année en adjudication avec publicité et concurrence. | Le service des fourrages est fait au moyen de marchés à prix ferme passés en adjudication publique. Le personnel de ces deux services est aujourd'hui établi de la manière suivante :ganisation et qu'il institua le corps des cadets huit directeurs de première classe, huit de se- nobles, qui est encore aujourd'hui la pépinière conde et neuf de troisième; dix-sept agents de l'armée. En 1734, il assiégea et prit Dantzig; comptables, trente commis de première classe, à son retour, il fut envoyé à Varsovie pour quarante de seconde et trente de troisième. En apaiser les troubles qui venaient d'éclater en cas de guerre, ou lorsque les circonstances l'exi- Pologne, et, en 1735, il fit sa première campagne gent, on peut adjoindre des agents auxiliaires à contre les Turcs. Durant cette guerre, il ravagea ce cadre. la Crimée (1736), prit Otchakof (1737), passa le Dniester à Sinkowza, battit les Turcs à Stévoutchani (1739), s'empara de la forteresse de Choczim, et occupa la Moldavie. Mais il fut arrêté dans l'exécution de ses plans ultérieurs par la paix qui fut conclue à Belgrade entre les puissances belligérantes. A son retour, l'impératrice remit elle-même à Munnich une épée d'un grand prix et la plaque en diamants de l'un de ses ordres.

SICARD.

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MUNNICH (BURCHARD-CHRISTOPHE, comte DE), ministre d'État russe et feld-maréchal, celui dont Catherine II a dit que s'il n'était pas un fils de la Russie, il en était un père, naquit, le 9 mai 1683, à Neuenhuntorf, dans le grand-duché d'Oldenbourg, où son père, colonel danois en retraite, était conseiller privé et intendant général des digues. Il reçut une éducation soignée; puis, après avoir fait un voyage en France (1696), il entra (1701) au service de Hesse-Darmstadt Munnich avait favorisé l'élévation de Biren à avec le grade de capitaine, et bientôt après (1705) la régence de l'empire pendant la minorité du à celui de Hesse-Cassel. La guerre de la succes-jeune Ivan Antonovitch, dans l'espoir que le duc sion d'Espagne agitait alors toute l'Europe, et le jeune guerrier fit l'apprentissage des armes à l'école du prince Eugène et de Marlborough. Il devint lieutenant colonel à Malplaquet; mais en 1712, à Denain, les Français le firent prisonnier. Rendu à la liberté, il fut promu au rang de colonel, et construit ensuite le canal et l'écluse de Karlshaven, au confluent du Diemel et du Weser. Mais la Hesse n'offrait pas à l'ambition de Munnich un champ assez vaste. En 1716, il fut admis avec son grade dans l'armée saxo-polonaise; dès l'année suivante, il fut nommé général major, et chargé de l'organisation des troupes d'Auguste II et du commandement de sa garde. Ce-assigna en outre une pension de 15,000 roubles. pendant, ayant tué un officier en duel, et les intrigues du feld-maréchal comte Flemming l'ayant mécontenté, il passa au service de la Russie, après avoir hésité quelque temps entre elle et la Suède. En 1720, Pierre le Grand le reçut lieute

de Courlande ne régnerait que de nom et que lui-même aurait tout le pouvoir. Mais se voyant trompé dans son attente, il renversa le duc, qui fut exilé, et fit proclamer régente la princesse Anne, mère d'Ivan. Ne pouvant être élevé au rang de généralissime, il se fit nommer premier ministre et s'occupa de conclure un traité défensif avec la Prusse. Mais la régente ayant noué des relations avec Vienne et Dresde, Munnich en eut un tel ressentiment qu'il offrit sa démission, au mois de mai 1741. Avant de l'accepter, la régente lui donna la seigneurie de Wartenberg, qui avait appartenu à Biren, et lui

La même année, l'électeur de Saxe, en sa qualité de vicaire de l'empire, lui conféra le rang de comte du Saint-Empire; mais le diplôme ne put lui en être délivré qu'en 1762.

Le vieux guerrier, comblé d'honneurs, allait

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| hommes. On compte à Munster 14 églises ou chapelles; les plus remarquables sont : la cathédrale, sur la vaste place du Dôme, entourée de bâtiments somptueux, d'une architecture noble et digne, possédant une riche bibliothèque; et l'église de Saint-Lambert, d'un beau style go

se mettre en route pour Konigsberg, comptant | entouré de jardins magnifiques. Munster renpasser les dernières années de sa vie au sein du ferme près de 2,500 maisons, presque toutes repos, entouré de toutes les jouissances que lui d'une construction élégante et solide : celles qui assurait une fortune considérable, lorsque eut entourent la grand'place ont des arcades semlieu la révolution de palais qui plaça sur le trône blables à celles de la rue de Rivoli à Paris. Les la grande princesse Élisabeth. Cette nouvelle rues sont larges, bien percées, bien entretenues. impératrice (décembre 1741) lui fit payer cher les La population s'élève aujourd'hui à 20,000 haservices qu'il avait rendus au jeune rejeton debitants. La garnison est ordinairement de 2,000 la branche aînée des Romanof: elle le fit arrêter et traduire devant un conseil qui le condamna à mort; et quoiqu'elle ne permît pas que ce jugement fût exécuté, elle confisqua ses biens, et l'envoya à Pelim, en Sibérie, où il remplaça Biren qu'il y avait fait déporter. Il y resta jusqu'à la mort de l'impératrice, supportant avec dignitéthique, au sommet des tours de laquelle on voit son malheur que partagea courageusement sa seconde épouse. Mais à peine sur le trône, Pierre III le rappela (1762). A son arrivée à Saint-Pétersbourg, le 24 mai de cette même année, l'empereur lui envoya son épée et le réintégra dans tous ses honneurs; il le décora en même temps de l'ordre de Saint-André. La même année, Catherine II le nomma directeur général des ports de la mer Baltique, et n'accepta pas la démission que le vieillard, dans le sentiment de sa décrépitude, ne tarda pas à lui | offrir. Munnich se prépara à la mort en chrétien,| et sa fin arriva le 16 octobre 1767, à Saint-Pétersbourg. Il fut le fondateur du grand fidéicommis de famille placé dans le pays d'Oldenbourg, dont jouissent ses collatéraux. Après son retour de Sibérie, il renonça, en faveur de la famille de Biren, aux prétentions qu'il avait sur la seigneurie de Wartenberg, en Silésie. On a de Munnich un ouvrage écrit en français, intitulé: Ébauche pour donner une idée de la forme du gouvernement de l'empire de Russie, Copenhague (Leipz.), 1774, in-8°. Il s'était aussi occupé d'écrire des mémoires qui n'ont pas vu le jour. Sa Vie, en langue allemande, publiée par Halem, a été traduite en français, Paris, 1807, in-8°.

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encore les trois cages en fer où furent enfermés les cadavres de Jean de Leyde, de Knipperdollinx et de Krechting (1536). Quelques-uns des couvents supprimés tombent en ruine. Au nombre des autres monuments, on remarque l'hôtel de ville avec sa belle façade gothique. Sa grande salle est dans le même état que lors de la conclusion de la paix de Westphalie, le 24 octobre 1648; elle est ornée des portraits de tous les diplomates qui assistèrent à ce célèbre congrès. On doit visiter encore les palais des barons de Romberg, de Droste et de quelques autres seigneurs. L'université catholique de Munster fut supprimée en 1818, et ses revenus partagés entre l'académie ou la faculté de théologie philosophique, le séminaire catholique et les gymnases de Munster et de Paderborn.-Le gymnase possède une bibliothèque de 25,000 volumes; il a neuf professeurs et un directeur; il est fréquenté par 380 élèves. Il existe aussi à Munster un institut chirurgical, une école vétérinaire, un jardin botanique, une institution de sourdsmuets, une maison de correction et 62 établissements de charité. La religion catholique y est dominante; cependant, les changements opérés par le gouvernement prussien ont, depuis quelque temps, augmenté considérablement le nombre des protestants. Les relations commerciales y ont pris un grand développement depuis que l'Ems a été rendu navigable, et que deux canaux ont établi une communication entre ce fleuve et la Lippe par Munster. Rien ne s'oppose maintenant à ce que cette ville remonte au rang qu'elle

J. H. SCHNITZler. MUNSTER, capitale de la Westphalie, province prussienne, est située sur la rivière de l'Aa, laquelle, une lieue et demie plus loin, se réunit à l'Ems et au canal qui aboutit à Maxhafen, dans une contrée peu fertile. Les remparts de la citadelle, qui ont une lieue d'étendue, sont aujourd'hui convertis en une superbe prome-occupait au temps où, faisant partie de la ligue nade, plantée en avenues de tilleuls d'une rare beauté. Là où était l'ancienne citadelle se trouve le vieux palais des princes évêques de Munster,

'Élisabeth et ses successeurs, issus de Pierre le Grand, appar tiennent à la branche cadette.

hanséatique, elle était le marché le plus commercant qui existât entre le Weser et le Rhin. Un recensement fait avec soin constate que la régence de Munster avait, sur une superficie de 132 milles carrés, 390,000 habitants, dont 350,000 catholiques et 2,700 juifs.

MUNSTER (CONGRÈS DE). Depuis 23 ans, la guerre désolait l'Allemagne; les puissances belligérantes étaient épuisées; la haine acharnée des catholiques et des protestants commençait à s'apaiser; trop de sang avait coulé pour des questions religieuses; on songea à faire la paix. Plusieurs villes de Westphalie furent désignées comme les plus convenables pour la réunion des négociateurs. On était déjà d'accord sur ce point lors des préliminaires de Hambourg en 1641. Ce ne fut cependant qu'en 1644 que le véritable congrès commença ses travaux. Les ministres de Suède, des États de l'empire et de l'empereur, se réunirent à Osnabruck; ceux de la France, des puissances étrangères, de l'empereur et des États de l'empire, s'assemblèrent à Munster. Cette division fut adoptée pour éviter toute dissension sur la préséance entre la France et la Suède, et surtout parce que cette dernière puissance ne voulait avoir aucune relation avec le nonce du pape, qui devait se porter comme médiateur. Malgré cette séparation, tous les articles convenus dans les deux congrès furent considérés comme faisant partie d'un seul et même traité; il avait d'ailleurs été stipulé d'avance qu'aucun d'eux ne pourrait conclure la paix séparément. Les négociations furent longues et pénibles, et ne se terminèrent que le 24 octobre 1648 à Munster, où s'étaient rendus les plénipotentiaires d'Osnabruck, après avoir achevé leurs travaux. Un beau tableau a immortalisé cette grande assemblée. Il appartenait au duc de Berri, et a été acquis par M. le comte Anatole Demidoff. La liste civile de France, qui ne l'avait point acheté, en a fait faire une copie très-remarquable par M. Jaquand, jeune peintre lyounais, qui habite maintenant Paris. DICT. CONV.

a

MUNSTER OU MOMONIE, une des quatre grandes divisions de l'Irlande, et la plus au S., entre 51° 19'-53° 8' lat. N., et 90 20'-12° 50' long. O., pour bornes au N. le Connaught, à l'est le Leinster, au S. et à l'O. l'océan Atlantique. Elle se divise en six comtés: Clarke, Cork, Kerry, Limerick, Tipperary et Waterford. Voy. IRBOUILLET.

LANDE.

MUNSTER (COMTES DE), famille noble allemande qui remonte jusqu'à Charlemagne, et dont il existe encore les branches de Langelage, de Meinhævel et de Ledenbourg. C'est à celte dernière qu'appartenait le comte ERNEST-FRÉDÉRIC-HERBERT, maréchal héréditaire des États du Hanovre, né le 1er mars 1766, mort le 11 mai 1839, et qui, après avoir assisté pour son pays au congrès de Vienne, devint chancelier de l'ordre des Guelfes, puis ministre dirigeant, et rem

plit enfin, pour le roi d'Angleterre, les fonctions de tuteur du duc Charles de Brunswick.

Il ne faut pas confondre avec ces comtes de Munster allemands, le fils naturel de Guillaume IV, qui portait le même titre, emprunté sans doute à la province irlandaise de Munster. Né, le 16 janvier 1794, de l'actrice mistress Jordan, le comte de Munster, vicomte Fitz-Clarence, baron de Tewkesbury, entra dans l'armée en février 1807. Il fit la guerre d'Espagne, et fut grièvement blessé à la bataille de Toulouse. Il passa ensuite aux Indes, où il servit en qualité d'aide de camp du gouverneur général marquis de Hastings, de 1815 à 1817; enfin il parvint au grade de major général, le 23 novembre 1841. Il était pair d'Angleterre, membre du conseil privé, aide de camp de la reine, colonel du 1er régiment de milices de Towers - Hamlets, commissaire du collège royal militaire, viceprésident de la Société asiatique, etc., lorsque, en proie à une sombre mélancolie, il mit fin à ses jours, le 20 mars 1842. Son fils aîné, aujourd'hui comte de Munster, est né le 19 mai 1824. Z.

MUNTER (BALTHAZAR), prédicateur distingué et auteur d'excellents chants religieux, naquit à Lubeck, le 24 mars 1755. Appelé à la tête de la commune allemande de Saint-Pierre, à Copenhague, il remplit la charge de premier prédicateur jusqu'à sa mort, arrivée le 3 octobre 1795. Il a publié plusieurs recueils de sermons. Son esprit poétique s'étant réveillé dans son commerce avec Cramer, Klopstock, Gerstenberg, il mit au jour, en 1769, ses Cantates spirituelles, et en 1773 et 1774, deux recueils de chants religieux qui, plus poétiques que ceux de Gellert, moins épiques que ceux de Cramer, et peut-être cependant plus appropriés au culte que ceux de ses deux rivaux, ont été en partie mis en musique par les meilleurs compositeurs de son temps. Ce fut à lui qu'échut, en 1772, la triste tâche de préparer à la mort le malheureux comte Struenversion de cet homme remarquable, et ce livre, sée (voy.). Il livra au public l'histoire de la contraduit dans presque toutes les langues, a rendu son nom plus célèbre que n'avait fait aucun de ses autres ouvrages.

riée au conseiller de conférence danois Brun, est Sa fille, FREDérique-Sophie-CHRISTIANE, mamorte à Copenhague, le 25 mars 1855.

Son fils, FRÉDÉRIC MUNTER, évêque de Seelaude, acquit une grande réputation comme théologien, orientaliste et antiquaire. I naquit à Gotha, en 1761, et fut élevé à Copenhague; puis il entreprit, aux frais du roi de Danemark, un voyage à Vienne et à Rome, et resta près de

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