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pour avoir des pièces de monnaies ou des médailles. Voici comment s'obtiennent ces matrices: la gravure se fait sur des poinçons où les différents signes à représenter sont figurés en relief; ces poinçons sont de plusieurs espèces : l'un contient l'effigie, s'il doit y en avoir, ou le dessin entier; d'autres portent les lettres, les chiffres, les marques particulières, etc. Tous ces poinçons sont en acier trempé après leur gravure. C'est par l'assemblage de leurs empreintes qu'on forme la matrice, sorte de coin cubique d'acier, trempé aussi après la frappe, dans lequel les poinçons impriment leur figure en creux. Deux de ces coins sont donc nécessaires pour frapper une médaille, l'un en contient l'avers, l'autre le revers. On conçoit ainsi qu'il suffit de graver un seul poinçon à l'effigie du roi, par exemple, pour avoir des matrices en assez grande quantité pour les divers hôtels des monnaies, et l'on voit aussi combien il est facile de renouveler chaque année le millésime de nos monnaies.

grisse; pour l'argent, le billon et le cuivre, on
se sert de creusets de fer fondu. Deux sortes de
fourneaux servent à la fonte des monnaies, ceux
à vent et ceux à soufflets. Quand les métaux
sont en bain, c'est-à-dire fondus, on les brasse
avec des cannes ou brassoirs, afin d'opérer le
plus exactement possible le mélange des ma-
tières qui servent à la fabrication des monnaies.
On en retire alors un échantillon que l'on nomme
goutte, et que l'on essaye pour voir si le métal
est au titre convenable (voy. COUPELLATION).
Cet alliage des métaux donne plus de dureté aux
espèces, et les rend propres à servir plus long-
temps de numéraire; mais pour que les monnaies
conservent leur valeur, il faut qu'elles soient
toutes d'un poids exact, que les alliages présen-
tent une composition uniforme, et que les alté-
rations que l'on chercherait à leur faire subir
deviennent aussi sensibles que possible. Dans
tous les pays civilisés, des lois règlent donc la
composition et le titre des monnaies, leur poids,
leur forme et leurs dimensions. En France, les
monnaies d'or et d'argent sont composées main-
tenant d'un dixième de cuivre, c'est-à-dire
qu'elles sont au titre de 900 millièmes. Mais les
difficultés sont si grandes pour arriver exac-
tement au poids et au titre voulus par la loi,
qu'il a bien fallu accorder une tolérance qui s'é-
lève à 0.002 au-dessus et au-dessous, en dedans
et en dehors, pour les monnaies d'or, et à 0.003
pour les monnaies d'argent. Pour les petites
pièces, la tolérance va jusqu'à 0.005, et même
0.007 et 0.010. Lorsqu'on est sûr du titre, on
verse le métal dans des lingotières, d'où on le
retire en lames, que l'on passe au laminoir pour
les aplatir et les réduire à peu près à l'épaisseur
voulue. On taille ensuite les flans à l'aide d'un
découpoir ou emporte-pièce de la grandeur de
la pièce à frapper. Mais on ne parvient jamais à
la précision nécessaire dans l'épaisseur des la-
mes, pour que les pièces soient justement à leur
poids. Aussi les soumet-on à un ajustage. Une
balance très-sensible, nommée trébuchet, indi-
que leur poids. Si les flans sont trop faibles, on
les remet au creuset; s'ils sont trop forts, on les
diminue, soit à la lime, soit à l'aide d'une ma-
chine composée d'un couteau ou rabot, mû par
une manivelle au moyen d'un engrenage, qui
enlève tout l'excès d'épaisseur du flan. Les flans |
ajustés sont pesés de nouveau, et lorsqu'ils sont
reconnus exacts, on les porte à l'atelier du blan-
chiment, où, par diverses opérations, on donne
au métal la couleur qu'on lui connaît.

Il n'y a plus alors qu'à soumettre les flans à l'action du balancier agissant sur les matrices

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Les médailles font partie des monuments historiques d'un siècle : non-seulement elles transmettent à la postérité le souvenir des faits notables et les traits des personnages du temps, mais encore elles font connaître quel était l'état des arts à l'époque dont elles portent la date. Dans le bas-relief d'une médaille, l'artiste doit s'attacher à la beauté des formes et à la pureté des contours. La petitesse du champ doit l'engager à ne pas compliquer ses compositions, et à y ménager le nombre des figures. Quand il emploie les allégories, qui sont souvent nécessaires, il doit les rendre aussi claires qu'il est possible. Nous avons fait beaucoup de progrès dans les arts, et cependant nous sommes inférieurs aux anciens dans celui de la gravure des médailles. Notre monnayage est très-perfectionné; la forme des pièces modernes est plus régulière; mais les figures n'ont pas le beau caractère de celles des médailles antiques. Elles ont trop de relief, trop de parties anguleuses et d'arêtes vives. Dans les médailles antiques, les contours sont nettement dessinés, les attitudes sont caractéristiques, et, les formes principales étant fortement accusées, les frottements des corps durs et même l'oxydation du métal ne peuvent détruire, dans leurs restes effacés, les traits distinctifs et l'idéal qui leur a donné la vie.

Nous avons vu, au mot BALANCIER, par quel mécanisme puissant l'empreinte des coins se marque sur les flans. Lorsque ceux-ci ont été de nouveau pesés et contrôlés, ils deviennent monnaie.

Les médailles et médaillons offrent ordinaire

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ment un très-grand relief, qui exige plusieurs coups de balancier, tandis que les monnaies n'en reçoivent qu'un seul. Chaque coup de balancier recrouit fortement le métal, qu'il est nécessaire de faire recuire après un certain nombre de coups donnés. Les premiers coups dégrossissent seulement la médaille; à mesure que leur nombre augmente, les traits deviennent plus réguliers, et enfin parfaits. Les médailles en or et en argent sont terminées après le frappage; celles de cuivre exigent une mise en couleur qui leur donne la teinte brune du protoxyde de | cuivre. On l'obtient en les plongeant dans une chaudière renfermant un mélange d'acétate de cuivre et de matières organiques; puis on les retire lorsqu'elles ont pris la couleur voulue; on les fait sécher et on leur donne un dernier coup de balancier. Pour abréger ces opérations, on peut couler d'abord les médailles dans un moule, d'où elles sortent assez grossières, et on les achève au balancier avec bien moins de coups.

Autrefois, pour marquer les pièces d'une légende ou d'un cordonnet sur la tranche, afin d'empêcher la rognure, on faisait passer les flans, avant la frappe du balancier, entre deux lames d'acier, en forme de règles, sur lesquelles étaient gravés les lignes et les cordonnets, moitié sur l'une, moitié sur l'autre. Une de ces lames était immobile et fixée par une plaque de cuivre adaptée à un établi; l'autre coulait sur la plaque de cuivre, au moyen d'une manivelle et d'une roue dont les dents s'engrenaient dans celles qui étaient sur la superficie de la lame coulante. Le flan, placé horizontalement entre ces deux lames, subissait un mouvement de rotation, entraîné par la règle mobile, et se trouvait entièrement gravé, lorsqu'il avait fait un demi-tour. Maintenant, l'invention de la virole brisée a rendu inutile cette opération préparatoire, et le même coup de balancier, en frappant la face et le revers de la pièce, fait encore rapprocher tellement les trois parties de la virole qui maintient la pièce, que les lettres et les signes qui y sont empreints sont marqués en même temps sur la tranche.

Anciennement, les monnaies et les médailles étaient fabriquées au marteau : le coin qui portait l'empreinte du revers était nommé pile; longue de 7 à 8 pouces, la pile avait un rebord appelé talon, vers le milieu, et une queue en forme de gros clou carré, par laquelle on la fichait ou enfonçait jusqu'au talon dans un billot nommé cépeau. On posait le flan sur la pile, et on appliquait dessus un autre coin représentant la croix ou l'effigie, et qu'on nommait trous

seau ce trousseau avait environ la même longueur que la pile; mais il était partout de la même force. On le tenait d'une main d'aplomb sur le flan, et, de l'autre main, on frappait dessus quelques coups de marteau, qui marquaient la double empreinte sur la pièce métallique.

Toutes les pièces furent ainsi fabriquées en France jusqu'au règne de Henri II, qui permit l'établissement d'un moulin ou manège pour la fabrication des monnaies, par lettres patentes du 3 mars 1555. L'invention de ce moulin est attribuée à un menuisier, nommé Aubry Olivier, que le roi pourvut « de l'office de maître et conducteur des engins de la monnaie au moulin. » Jean Rondel et Étienne de Laulne, les plus habiles graveurs du temps, furent associés à Olivier, et firent les poinçons et les matrices; la monnaie qu'ils produisirent fut la plus belle qu'on eût encore vue; mais comme ce genre de fabrication coûtait plus cher que celui au marteau, Henri III ordonna de reprendre ce dernier mode, et le moulin ne servit plus qu'à frapper des médailles, jetons et autres pièces semblables. Nicolas Briot proposa, en 1616 et en 1625, une autre machine qui ne fut pas goûtée, mais qu'il parvint à faire adopter en Angleterre quelque temps après. Cependant, les machines d'Aubry Olivier ayant passé des mains de ses héritiers dans celles de Varin, celui-ci les perfectionna de façon qu'il n'y eut plus rien de comparable pour la force, la vitesse et la facilité; et dès 1640, on commença à ne plus se servir, à Paris, que du balancier et des autres machines du monnayage perfectionné. En 1645, l'usage du monnayage au marteau fut définitivement supprimé.

Il y a eu aussi des médailles moulées; et même celles d'une grande dimension ont rarement été soumises à l'action du marteau. Les médailles moulées ont quelquefois été réparées à l'outil pour donner plus de finesse à certaines parties. Les médailles de la renaissance, ainsi nommées parce qu'elles ont été faites dans le xve siècle, sont presque toutes coulées. Ces médailles, dans un style naïf, sont de simples imitations de la

nature.

L'origine de la monnaie est fort ancienne; elle a remplacé le commerce par échanges. D'abord, on ne faisait que peser le métal dont on avait reconnu les qualités précieuses, telles que la solidité, l'éclat et la durée; plus tard, on lui donna une valeur conventionnelle et une forme invariable.

Il est impossible de déterminer l'époque à laquelle les métaux, et particulièrement l'or et | l'argent, furent d'abord employés comme signes

représentatifs du prix des marchandises. Les | le règne de Charles VI. Sous celui de FranÉgyptiens sont peut-être les premiers qui en fi-çois Ier, les monnaies des rois précédents conti

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rent usage. La Bible en fait mention pour la nuèrent d'avoir cours en France, malgré la difpremière fois lorsqu'elle parle des 1,000 pièces férence de leurs valeurs. Outre cela, une infinité d'argent données par Abimélech à Sara, et des de monnaies étrangères y furent reçues. Le dés400 sicles qu'Abraham donna, au poids, aux ordre ne finit que sous le règne de Louis XIV, enfants d'Éphron. Le patriarche ne paraît donc lorsqu'on prit la résolution de ne donner cours avoir connu l'or et l'argent, comme signe de la en France qu'aux seules monnaies du roi. On richesse, qu'après un voyage en Égypte (Gen., décria même les anciennes monnaies de France, XIII, 2). Quant à la fabrication de pièces métal-par une ordonnance du 4 avril 1652 (voy. DÉliques portant des empreintes ou signes connus, MONÉTISATION). A l'époque de la révolution, et représentant une valeur déterminée, Hérodote l'émission des assignats avait fait suspendre (I, 94) en attribue l'invention aux Lydiens, sans la fabrication du numéraire, qui cessa même préciser aucune époque. Selon les marbres de entièrement en 1794. Un décret de la ConvenParos, les premières monnaies furent frappéestion nationale, du 17 avril 1795, fut le preen Grèce, dans l'île d'Égine, par Phidon, roi mier pas fait vers le rétablissement du mond'Argos, vers 894 avant J. C. « Mais, dit M. F. nayage des espèces, et un décret du 15 août Hæfer (Histoire de la chimie, Paris, 1842), 1795 établit le système décimal, dont l'uniforcomme les pièces monnayées portaient des figu-mité offrait les plus grands avantages. Voy. res d'animaux, particulièrement de vache et de ENCYCL. DES GENS DU MONDE. taureau (divinités égyptiennes), il est plus ra- MONNIER (SOPHIE, marquise DE), née de Ruftionnel d'en attribuer la découverte aux Égyp-fey. Voy. MIRABEAU. tiens. Du reste, il existait depuis longtemps, en Égypte, des lois sévères contre les faux monnayeurs (voir Diodore de Sicile, I, p. 89). »

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FRANC.

MONOCEROS. Voy. LICORNE.

MONOCHROME, mot que les Grecs avaient composé de μóvos, seul, et xpãμa, couleur. Il exprimait chez eux une espèce de peinture tracée et ombrée d'une seule couleur, et dans laquelle on a marqué la dégradation des teintes pour les choses éloignées par le clair et l'obscur, comme avec le crayon. Voy. CAMAÏEU, GRISAILLE, LAVIS, SÉPIA, etc. X.

MONOCORDE, de μóvos, et xopồn, corde. Voy. ACCORDEUR et CLAVECIN.

MONOCOTYLÉDONS. On nomme ainsi les végétaux dont l'embryon n'offre qu'un seul cotylédon, et que, pour cette raison, on appelle embryon monocotylédoné. Ces végétaux, qui constituent l'un des trois groupes primordiaux du règne végétal, indépendamment de la structure de leur embryon, offrent, dans leur port, leur organisation et leur accroissement, des caractères qui servent à les faire distinguer facilement, sans avoir recours à l'inspection de leurs graines. L'embryon, dans les plantes monocotylédonées, est presque toujours accompa

La faculté de battre monnaie est un des droits inhérents à la souveraineté (voy. droits REGALIENS). Une invention si utile et si importante eût été facilement corrompue si chaque particulier avait eu la liberté de la mettre en usage. Cependant, ce droit n'appartenait pas exclusivement aux rois : non-seulement les princes souverains de diverses provinces, comme la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, la Guienne, en jouirent en France, mais même de moins puissants, et de simples abbés. Cette confusion des monnaies et leurs différentes valeurs jetaient beaucoup d'embarras dans les transactions et dans le commerce. S. Louis fut le premier quigné d'un endosperme charnu ou farineux, avec chercha à y remédier. Il défendit que les monnaies des seigneurs particuliers eussent un cours général dans son royaume, comme le fait voir un passage d'une de ses ordonnances de 1265.

Les monnaies particulières disparurent peu à peu sous les règnes suivants; mais le désordre n'en fut pas moins excessif. Les monnaies changèrent souvent de valeur, et leur affaiblissement causa souvent de grands désastres, comme sous

lequel il forme la masse de la graine. Quelquefois cependant il est épispermique, c'est-à-dire immédiatement recouvert par l'épisperme ou tégument propre de la graine, ainsi qu'on l'observe dans les naïades, les hydrocharidées, les juncaginées, les butomées, etc. L'embryon, accompagné d'un endosperme, varie beaucoup et dans sa forme et dans sa position relativement à ce corps. Ainsi, tantôt il est simplement ap

pliqué sur un des points de la surface externe, I Quelquefois, outre les trois parties qui viennent qui, dans cet endroit, est creusée d'une fossette d'être décrites, le cotylédon, la gemmule et la plus ou moins profonde, comme dans les gra- radicule, l'embryon présente encore une autre minées par exemple; tantôt il est renfermé partie généralement épaisse, tantôt sous la dans l'intérieur même de l'endosperme. L'em- forme d'un disque ou d'un écusson, tantôt renbryon monocotylédoné, examiné à l'extérieur, ne flée et plus ou moins globuleuse. Cet organe, présente aucune fente ni division. Il est assez sur la nature duquel tous les botanistes ne sont généralement cylindroïde, mais néanmoins sa pas encore d'accord, a été considéré par Gærtner forme est très-variable. Comme l'embryon dico- comme l'analogue du jaune de l'œuf chez les tylédoné, il offre deux extrémités, l'une radicu- | oiseaux : il lui a donné pour cette raison le laire, l'autre cotylédonaire. A l'état de repos, nom de vitellus; Jussieu considère cet organe c'est-à-dire avant la germination, il est fort dif- comme le cotylédon. Mais le professeur Richard, ficile de distinguer et de reconnaître ces deux soit dans son Analyse du fruit, soit dans son extrémités qui sont tout à fait simples et indi- Mémoire sur les embryons endorhizes, a prouvé vises. Cependant cette distinction est très-im- que ce corps n'est qu'une dépendance de la raportante, puisque c'est elle qui sert à déterminer dicule. la position de l'embryon relativement à la graine. Lorsque l'embryon est accompagné d'un endosperme, le professeur Richard a indiqué, d'après sa longue expérience dans l'étude des graines, un moyen certain de reconnaître les deux extrémités de l'embryon. En effet, l'extrémité radiculaire est toujours celle qui est la plus voisine de l'extérieur de l'endosperme. Mais ce moyen certain, dans tous les cas d'embryon endospermique, ne pouvant servir pour les embryons épispermiques, on est fréquemment forcé d'avoir recours à la germination pour arriver au même résultat.

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Le caractère que présente la radicule dans les plantes unilobées, d'être constamment renfermée dans une poche ou coléorhize, c'est-à-dire d'être intérieure, tandis qu'elle est nue et extérieure dans les dicotylédones, a suggéré au professeur Richard, qui le premier avait fait cette observation, l'idée de puiser dans ce caractère la distinction des plantes phanérogames en deux grandes divisions, les ENDORHIZES, qui ont leur radicule intérieure et coléorhizée, et les EXORHIZES, chez lesquelles la radicule est nue et extérieure. Cette division correspond exactement à celle des monocotylédones et des dicotyléL'embryon des végétaux monocotylédons est dones, puisque les plantes à radicule coléorhizée essentiellement composé de trois parties, savoir: sont monocotylédones, et celles à radicule nue, 1o le corps cotylédonaire qui est, en général, dicotylédones. Ce mode de division des végéplus ou moins allongé, tantôt mince, tantôt taux, sous un autre point de vue que la division épais et charnu, toujours parfaitement simple et fondée sur le nombre des cotylédons, a été comindivis; 20 la gemmule qui est toujours renfer- battu par plusieurs botanistes. Mais les faits mée dans l'intérieur du cotylédon, lequel lui qu'on a cités contre, ont pour la plupart été forme quelquefois une sorte d'étui ou de gaîne. inexactement observés ou mal interprétés. Ainsi Généralement elle est très-petite et sous la forme Henri Cassini a publié, dans le Bulletin des d'un corps conique, placé, non au milieu du co- sciences de la Société philomatique, une destylédon, mais plus rapproché d'un de ses côtés, cription de la germination des graines du radis, excepté dans le cas où le cotylédon est mince et d'après laquelle ces graines auraient leur raen forme de gaîne recouvrant la gemmule. Cette dicule coléorhizée. Mais ce fait est tout à fait gemmule présente intérieurement les rudiments inexact, et voici probablement ce qui y a donné de petites feuilles emboîtées les unes dans les lieu. Les racines de radis que l'on mange, ofautres; 3o le corps radiculaire qui est également frent, à leur partie supérieure, deux sortes d'osimple. A l'époque de la germination ce corps reillettes membraneuses, naissant du collet de se tuméfie, se rompt, et de son intérieur sortent la racine, immédiatement appliquées contre elle, une ou plusieurs radicelles, qui s'allongent et au point qu'au premier abord celle-ci paraît être deviennent les véritables racines de la plante. primitivement sortie du milieu de ces deux Avant la germination, ces radicelles étaient re- corps. Mais si l'on observe les phases successives couvertes par le prolongement de la base de de la germination de ces graines, on voit coml'embryon, formant en quelque sorte un petit ment se sont formées ces deux oreillettes. D'asac, auquel on a donné le nom de coléorhize. bord le corps radiculaire s'allonge, prend un La coléorhize n'est donc pas un organe particu-accroissement de deux ou trois pouces, sans lier, c'est simplement une partie de l'embryon. qu'on voie la moindre trace de coléorhize et de

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Dans le nombre assez limité de monocotylédones qui ont leur tige ligneuse, cette tige diffère beaucoup de celle des arbres des forêts qui sont dicotylédones; elle est cylindrique, c'est-àdire aussi grosse à son sommet qu'à sa base, quelquefois même plus renflée dans sa partie moyenne, généralement simple et sans ramification, très-rarement divisée en branches qui offrent les mêmes caractères que le corps principal de la tige, que l'on désigne alors généralement sous le nom de stipe.

La différence de l'organisation intérieure et du mode d'accroissement n'est pas moins grande lorsque l'on compare le stipe d'un palmier au tronc du chêne ou du tilleul. Au lieu d'un canal central contenant la moelle, et de couches concentriques de bois disposées autour de ce canal, au lieu d'une écorce formée également de plu

déchirement. Si l'on coupe la radicule en longueur, peu de temps après qu'elle est sortie de la graine, on ne voit aucun indice ni de poche, ni de mamelon coléorhizé. La racine continue à s'accroître, elle se renfle et prend la forme qu'elle doit conserver. C'est alors que l'on voit se former sur ses côtés deux fentes irrégulières et longitudinales, qui n'entament que sa partie corticale, et qui, se joignant l'une à l'autre par une sorte de déchirure irrégulière, détachent l'écorce de la racine dans sa partie supérieure et forment ces deux oreillettes qui persistent à la partie supérieure de la racine. C'est donc une véritable décortication, mais qui n'a rien d'analogue à la sortie d'une racine coléorhizée de la poche qui la contenait. Plus récemment Dutrochet a publié des observations dont il paraît avoir tiré des conséquences inexactes: s'occupant du mode d'accroissement des racines, il asieurs lames distinctes, le stipe d'un palmier observé que les radicelles qui naissent du corps des racines dans les dicotylédones comme dans les monocotylédones, percent l'épiderme pour pouvoir se développer à l'extérieur, et de là il a conclu que toujours la racine était coléorhizée. C'est ici le cas de faire voir combien, dans les sciences, il est important de bien définir le sens que l'on doit attacher aux mots qui représentent les organes; car autrement on peut appliquer le même nom à des parties entièrement différentes. Tous les botanistes, jusqu'à présent, ont défini la coléorhize : la partie inférieure de l'embryon, contenant, dans son intérieur, les rudiments de la radicule. D'après cette définition, qui n'est pas arbitraire, mais qui est fondée sur la nature même de cet organe, peut-on donner le nom de coléorhize à une partie n'appartenant plus à l'embryon, à une portion d'épiderme recouvrant un bourgeon radicellaire? On ne peut le penser. Autrement le langage de la science ne serait plus que confusion et désordre.

n'est qu'une masse de tissu cellulaire, au milieu de laquelle sont épars et sans ordre des faisceaux de fibres longitudinales. Ici plus de canal médullaire, plus de bois disposé par zones, plus d'écorce distincte. Dans les dicotylédones l'accroissement se fait à l'extérieur, c'est-à-dire que chaque année il se forme entre le bois et l'écorce une nouvelle production qui s'organise en un feuillet d'écorce et en une couche de bois. Dans les monocotylédones, au contraire, l'accroissement se fait par le centre même de la tige, d'où il part chaque année un nouveau bourgeon central et terminal, qui prolonge la tige à sa partie supérieure. Il résulte de là que les fibres les plus anciennement formées, et par conséquent les plus dures, doivent se trouver à l'extérieur de la tige, tandis que le contraire a lieu dans les dicotylédones où le bois le plus dur occupe le centre du tronc. Le professeur Lestiboudois a publié un Mémoire très-intéressant sur l'organisation de la tige des monocotyléCe n'est pas seulement par la structure de dones; loin d'admettre l'opinion générale des leur embryon que les monocotylédones different botanistes qui regardent le stipe comme dédes dicotylédones, elles offrent encore dans leur pourvu de système cortical, il le considère au port, dans la disposition extérieure et intérieure contraire comme uniquement formé par ce sysde leurs divers organes, des différences qui ser- tème. En effet, dit-il, le caractère essentiel du vent à les distinguer. Les monocotylédones, système cortical, c'est de s'accroître par sa face dans lesquelles on trouve très-peu d'arbres, à interne, tandis que le système ligneux ou central l'exception de la famille des palmiers, ont en s'accroît extérieurement. Or, dans les monocogénéral les nervures de leurs feuilles simples et tylédones, la tige s'accroît uniquement par son parallèles, tandis que, dans les dicotylédones, centre. Quelque ingénieuse que soit cette opielles sont rameuses et anastomosées. Cependant nion, on ne saurait la partager en entier. Car cette règle n'est pas sans exception, et dans les pour bien apprécier la nature du stipe des paldioscorées, les aroïdées, qui sont monocotylé- miers, il faut examiner comment il se forme. dones, on trouve des espèces dont les feuilles Or on voit que c'est par la soudure successive ont leurs nervures irrégulièrement rameuses. I de la base des feuilles entre elles qui se déve

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