portes de la ville, un bois sacré où, dans des | les cyclopes; c'était une espèce de harpon, avec lequel les gens de mer, ou brisaient les roches, ou dégageaient les navires, ou piquaient les gros poissons. Sa chevelure majestueuse tombe sur son cou en lourdes boucles parallèles, que l'effet de l'humidité des flots force de rester perpendiculaires, ainsi que sa barbe, qui quelquefois, cependant, est représentée crépue, ce qui la distingue de celle de Jupiter, son frère. Comme à ce dernier, néanmoins, le bandeau royal est noué autour de sa tête. Quelquefois nu, quelquefois vêtu d'une robe de la couleur des vagues, il est debout ou assis sur un char bizarre qu'emportent deux ou quatre chevaux marins, aux naseaux ronflants, à la queue de poisson ou aux pieds d'airain, comme les peint Homère; parfois, ce sont des chevaux ordinaires. Un dauphin aux écailles d'or nage à ses côtés, avec d'autres monstres marins; Triton le précède sonnant de sa trompe, qui retentit jusqu'aux extrémités de l'Océan. Parfois, ce trompette joufflu de Neptune, couronné de joncs, est vêtu d'une robe pourprée, de la couleur des flots quand l'aurore se lève. Souvent, Neptune est représenté nu, assis ou debout sur les ondes émues : belle et fière allégorie de sa puissance. « Quand il est debout, dit le chantre de l'Odyssée, il fait trois pas et touche à l'horizon. » Parfois, il est représenté avec un pied touchant au sol, et l'autre élevé sur un quartier de roche : cette pose est le symbole de la puissance. Deux médailles nous l'offrent pressant un globe du pied droit: elles furent frappées, l'une en l'honneur d'Auguste, l'autre en celui de Titus, tous les deux maîtres du monde. Ce Neptune était leur emblème. Cette divinité puissante n'eut pas moins de cinquante surnoms que nous ont transmis les poètes de l'antiquité, auxquels nous renvoyons nos lecteurs. En poésie, Neptune est pris absolument pour la mer : nous citerons en exemple ce vers assez beau et si connu de Lemierre, qu'on appela plaisamment son vers solitaire : Le trident de Neptune est le sceptre du monde. DENNE-BARON. FIN DU TOME DIX-HUITIÈME. |