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loppe et se forme le stipe des monocotylédones. nistes sectateurs des familles naturelles, comme Il est évident dès lors qu'un pareil organe ne un véritable calice (voy. ce mot). Cependant il doit rien avoir qu'on puisse comparer à la tige est quelques familles de monocotylédones, où les des dicotylédones. Ce n'est pas une tige, en divisions calicinales étant disposées sur deux effet, c'est bien plutôt une sorte de bulbe très- rangs, celles qui composent la rangée intérieure allongé, dont les écailles ou feuilles, en s'entre- sont minces, colorées comme les parties de la greffant et se développant successivement les corolle, tandis que celles de la rangée extérieure unes au-dessus des autres, finissent par former sont vertes, foliacées et analogues au calice. une sorte de colonne analogue à la tige. Cette Ainsi dans les tradescantes, les hydrocharidées, ressemblance, et presque cette identité de naon serait tenté d'admettre un calice et une coture du stipe avec le bulbe, paraît bien facile à rolle, si en examinant les choses de plus près, on prouver. En effet, un bulbe proprement dit est ne reconnaissait que les trois divisions internes une sorte de bourgeon radical, formé d'écailles, et pétaloïdes naissent absolument du même point et du centre duquel s'élève chaque année une que les externes et par conséquent constituent nouvelle pousse. Mais ces écailles ne sont pas avec ces dernières un seul et même organe. Le toujours distinctes les unes des autres ; elles sont professeur de Candolle, sans se prononcer sur quelquefois soudées et confondues comme dans la nature du périanthe simple des végétaux à un le colchique, les glaïeuls, etc.; par conséquent, seul cotylédon, a proposé de lui donner le nom sous ce rapport, il n'y a aucune différence entre de périgone, qui ne préjuge rien sur sa nature le stipe et le bulbe. D'autres fois les écailles qui calicinale ou pétaloïde. forment le bulbe, au lieu de rester courtes et de ne constituer qu'un corps ovoïde ou arrondi, s'allongent considérablement, et le bulbe est cylindrique et analogue à la tige, quoique formé d'écailles encore distinctes les unes des autres. Ainsi il n'est aucun botaniste qui ne reconnaisse que la prétendue tige des bananiers ne soit un véritable bulbe formé de tuniques trèsallongées. De ce bulbe au stipe des palmiers la nuance est presque insensible. On peut donc considérer le stipe des monocotylédones comme une sorte de bulbe, dont les écailles se sont soudées, et, en se développant les unes au-dessus des autres, ont fini par former un corps cylindroïde ayant l'apparence extérieure de la tige, mais la même organisation et le même mode de développement que les bulbes en général, qui, comme on sait, ne se rencontrent que dans les plantes monocotylédones.

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Tels sont les caractères les plus saillants qui distinguent les plantes monocotylédones et en forment un groupe si distinct. Doit-on, à l'exemple de quelques botanistes modernes, réunir à ce groupe quelques familles de plantes cryptogames, telles que les fougères, les lycopodiacées, les marsiléacées et les équisétacées? Cela ne paraît pas probable; car ces végétaux n'ont réellement pas d'organes sexuels, et par conséquent pas de graines et pas d'embryon. Ils se reproduisent au moyen d'organes particuliers, analogues dans leur nature aux bulbilles ou bourgeons libres. Et de ce que ces corpuscules reproducteurs en se développant ont quelque ressemblance avec la germination de l'embryon, il n'est pas rigoureusement nécessaire de les considérer comme entièrement semblables. Or, dans l'état actuel de la science, les familles précédemment nommées doivent encore être classées parmi les plantes acotylédones ou cryptogames.

L'étude des familles de plantes monocotylédones présente beaucoup de difficultés, soit à cause de la délicatesse de leurs parties, soit parce qu'elles se conservent moins facilement dans les herbiers. Aussi cette grande division du règne végétal est-elle celle où le nombre et les limites des familles sont le moins bien déterminés, Voici la liste des familles qui ont été proposées dans cette grande division; toutefois on ne regarde pas comme définitivement établies toutes les familles qui vont être citées. Pour de plus grands détails, on doit consulter chacun des articles particuliers à ces familles.

Le groupe de végétaux dont il est question dans cet article, présente un caractère fort remarquable. Toutes les monocotylédones n'ont jamais qu'une enveloppe florale ou périanthe simple. Quelquefois ce périanthe est formé de parties délicates et colorées à la manière des pétales, d'autres fois elles sont vertes et foliacées; dans le premier cas, Linné considérait ce périanthe comme une corolle, et il le nommait calice dans le second cas. Mais la nature d'un organe ne peut être appréciée d'après un caractère aussi vague que sa couleur. Dans les végétaux, c'est la position relative qui détermine la véritable nature des parties; et d'après cette considération l'enveloppe unique des monocotylédones a Étamines hypogynes. — MONOHYPOGYNIE. été reconnue par Jussieu et par tous les bota-Fluviales, Juss.; aroïdées, Juss.; cyclanthées,

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MONOPÉRIGYNIE.

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Poiteau; balanophorées, Rich.; saururées,
Rich.; typhinées, Juss.; pandanées, R. Br.;
graminées, Juss.; cypéracées, Juss.
Étamines périgynes.
Restiacées, R. Br.; joncées, R. Br; alisma-
cées, Rich.; cabombées, Rich.; nymphéacées,
Rich.; nélumbiacées, Rich.; commélinées,
Vent.; juncaginées, Rich.; butomées, Rich.; po-
dostémées, R. Br.; colchicées, Juss.; pontédé-
riées, Kunth; liliacées, Juss.; broméliacées,
Juss.; palmiers, Juss.; asparaginées, Juss.; hé-
mérocallidées, R. Br.; hypoxidées, R. Br.; narcis-
sées, Juss.; iridées, Juss,; hæmodoracées, R. Br.
Etamines épigynes,-MONOÉPIGYNIE.-DiOS-
corées, R. Br., musacées, Jussieu; amomées,
Rich.; orchidées, Jussieu; hydrocharidées, Jus-
sieu.
A. RICHARD.

MONOECIE. Monacia. Vingt et unième classe du système sexuel de Linné, renfermant tous les végétaux phanérogames à fleurs unisexées, portées sur un même individu. Linné a divisé cette classe en onze ordres, savoir: 1o monœcie monandrie; 2o monœcie diandrie; 3o monœcie triandrie; 4o monœcie tétrandrie; 5o monœcie pentandrie; 6o monacie hexandrie; 7o monæcie heptandrie; 8° monœcie polyandrie; 9 monœcie monadelphie, 10o monœcie syngénésie; 110 monœcie gynandrie. Voy. SysTÈME SEXUEL.

Louis XV sont un chiffre, tandis qu'on doit considérer comme un monogramme les deux mêmes lettres capitales romaines adossées, n'ayant qu'un seul jambage au milieu, servant aux deux lettres. Cependant, on donne le nom de monogramme du Christ au chiffre composé de lettres grecques par lequel on désigne le Christ.Un monogramme est souvent composé des initiales des noms, prénoms et pays d'un auteur; cependant on en connaît où se trouve exprimé le nom entier d'un artiste ou d'un prince.-Les anciens ont fait usage de monogrammes, et on en voit encore sur un grand nombre de médailles grecques et romaines. La plus grande partie de ces monogrammes sont indéchiffrables, et nous sont jusqu'à présent restés inconnus. Cependant, plusieurs auteurs ont cherché à les expliquer, et on en voit un grand nombre rapportés par Montfaucon dans sa Paléographie grecque, par Froelich dans son Histoire des rois de Syrie, par Combe dans sa Description du cabinet d'Hunter, par Torremuzza dans sa Description | des monnaies de Sicile, par Pellerin dans son Recueil des villes, des peuples et des rois, et enfin par M. Mionnet, notre savant numismate. - Au moyen âage, on trouve des monogrammes sur des médailles et aussi sur des chartes; c'est souvent ainsi que se rencontre la signature des princes, entre autres celle de Charlemagne, dont MONOGAMIE (de μóvos, seul, et yáμos, mariage), le monogramme renferme le nom entier, CAROunion d'un seul époux avec une seule épouse: LVS. Les artistes aussi ont fait usage de monoc'est l'opposé de la polygamie, qui signifie la grammes, et c'est souvent ainsi que sont marpluralité des femmes, et de la bigamie, second qués les tableaux et les gravures du xve et de mariage conclu avant la dissolution du premier. XVIe siècle; mais depuis cette époque, l'usage La monogamie est conforme à la loi de la na- en a beaucoup diminué. Les personnes qui se ture, et tous les peuples chrétiens s'y sont assusont occupées de l'histoire de l'art ont recueilli jettis. Le mot de monogamie désigne encore soigneusement les monogrammes employés par l'état de celui qui n'a été marié qu'une fois. L'É-les peintres et par les graveurs; souvent elles sont glise grecque ne permet à ses prêtres de contracter qu'un seul mariage, après lequel ils sont obligés de rester veufs. C'est dans ce sens que dans le roman de Goldsmith The vicar of Wakefield, le pasteur de campagne déclare être monogamiste, c'est-à-dire partisan de l'obligation d'un seul mariage pour les ecclésiastiques même dans l'Église réformée.

DEPPING.

MONOGRAMME. C'est le nom que l'on donne à la réunion de plusieurs lettres en un seul caractère, de sorte que le même jambage ou la même panse serve à deux ou trois lettres différentes. C'est en cela qu'un monogramme diffère d'un chiffre, dans lequel, au contraire, on doit suivre distinctement toutes les parties de chaque lettre. Ainsi, les deux L renversées et ornées que l'on voyait sur les pièces de deux sous du règne de

parvenues à les expliquer; cependant il en est resté encore beaucoup d'inconnus, et les auteurs anciens surtout ont fait un grand nombre d'erreurs. Le premier auteur qui ait rapporté des monogrammes d'artistes est l'abbé de Marolles, dans le catalogue de son cabinet, imprimé en 1667; Florent Lecomte en donne aussi dans son Cabinet des singularités d'architecture, peinture et gravure, etc. Le père Orlandi a aussi donné des monogrammes dans son Abecedario pittorico. Christ en a réuni aussi un grand nombre dans son Dictionnaire des monogrammes, et Rolland de Virloys dans son Dictionnaire d'architecture. Bartsch, dans son Peintregraveur, en a également publié : ils sont dessinés avec beaucoup d'exactitude, et il a rectifié un grand nombre d'explications erronées données

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terre, des savants s'adonner à l'étude particulière d'un genre ou d'une seule espèce de végétaux, en approfondir l'organisation et les qualités, et pousser leur connaissance jusque dans les plus hautes régions. Il en est de même dans les sciences mathématiques et géographiques; on adopte avec succès une branche utile; on s'adonne à une partie usuelle, pratiquée, et dont le perfectionnement est attendu par l'humanité. L'histoire des villes, distraite de celle des États dans lesquels elles sont enclavées, apportait des matériaux trop importants à la science et à l'his

une sérieuse attention. Il en est ainsi de beaucoup d'autres études qui promettent à l'esprit humain une moisson glorieuse de découverJ. A. DRÉOLLE.

tes.

MONOÏQUE. On nomme ainsi la plante qui porte réunies sur le même pied les fleurs mâles et les fleurs femelles.

par ses devanciers. Brulliot, de Munich, en a aussi publié un très-grand nombre dans son Dictionnaire des monogrammes (Munich, 1817). Tous ces auteurs ont suivi la même méthode en arrangeant les monogrammes par ordre alphabétique de la lettre principale, selon eux, c'est-à-dire en prenant celle que l'on voyait la première; mais il était souvent difficile de déterminer si cette première lettre était celle qui s'apercevait la première par le haut ou par la gauche du monogramme: dans ce dernier cas, lorsque le premier jambage désignait un P et une N, à laquelle de ces lettres devait-on cher-toire politique du monde pour ne pas mériter cher? Souvent aussi, lorsqu'il y avait du doute pour donner la primauté à une lettre, les auteurs s'étaient laissé entraîner à considérer comme lettre principale l'initiale du nom de famille de l'artiste, mais celui à qui le monogramme était inconnu pouvait donner la préférence à une autre lettre, et alors il ne trouvait dans l'ouvrage ni le monogramme ni son explication. — Ayant senti ces inconvénients, et préparant moi-même un ouvrage sur les monogrammes, j'eus, lors du voyage de M. Brulliot à Paris, l'occasion de discuter longuement avec lui à ce sujet, et je lui démontrai si bien les inconvénients de cette ancienne méthode qu'il finit par adopter celle que je lui proposais, et qui consistait à considérer comme clef d'un monogramme la lettre qui est la première dans l'ordre alphabétique. C'est ainsi qu'ils sont classés dans les deux éditions suivantes qu'il a publiées, l'une en 1820 sous le titre de Table générale des monogrammes, chiffres, etc., qui n'a jamais été terminée; l'autre en 1832, sous celui de Dictionnaire des monogrammes, etc. Cette dernière édition est le meilleur ouvrage qui ait été publié sur cette matière.

DUCHESNE.

MONOGRAPHIE, des mots grecs monos, seul, unique, et graphô, décrire, peindre. Description d'une seule espèce ou d'un seul genre d'animaux, de végétaux, etc. Il exprime également la description d'objets particuliers, tels que la monographie des villes, monographie des campagnes, des châteaux, etc. Ce mot, nouvellement introduit dans notre langue, a été nécessité par le besoin d'une subdivision d'études qui permit d'apporter plus de lumières et de connaissances dans les diverses branches des sciences physiques, géographiques et naturelles; méthode opposée à celle des anciens, qui embrassaient une circonférence tellement étendue qu'une infinité de faits et d'objets précieux pour la science ne pouvait manquer de leur échapper. Nous voyons aujourd'hui dans l'histoire des productions de la

MONOLITHE, mot tiré du grec monolithos; il signifie une seule pierre, et peut être par conséquent considéré comme synonyme de bloc. Strabon et Diodore ont cité plusieurs degrés et des colonnes monolithes. Hérodote parle d'un roc placé à Saïs devant le temple de Minerve, creusé intérieurement; il s'y trouvait une chambre dont la dimension était de 18 coudées de long sur 12 de large et 5 de haut (la coudée a seulement 5 lignes de moins que le pied de Paris). On croit que ce monolithe fut transporté de la ville d'Éléphantine à Saïs par ordre du roi Amasis; on employa, dit-on, trois mille hommes et trois années à ce transport. L'Égypte offre plusieurs monuments de même nature; nous avons aussi à Paris des monolithes venus de ce pays, savoir : le zodiaque de Denderah et l'obélisque de Louqsor. DUCHESNE.

MONOLOGUE (de μóvos, seul, et λóλos, discours) est un terme réservé presque exclusivement à l'art dramatique : c'est le nom que l'on donne aux scènes où parle un personnage qui occupe seul le théâtre. Ce n'est guère que là, en effet, et par une fiction convenue, qu'on voit un individu s'entretenir tout haut avec lui-même, se proposer des doutes, des objections, y répondre, etc. Dans la vie ordinaire, la même chose arrive quelquefois, il est vrai, mais par exception, dans une vive préoccupation, dans des moments passionnés : c'est alors de préférence le terme latin de soliloque (soliloquium) que l'on emploie. Sur la scène, quand l'acteur se parle à lui-même sans que les autres personnages qui occupent la scène soient censés l'entendre, il ne fait pas un monologue, mais un aparté. Le monologue n'est vrai

semblable que lorsqu'il est court, rapide, et dans
la bouche d'un personnage agité par une forte
passion. Mais nos anciens poëtes tragiques sont
loin de l'avoir resserré dans ces bornes : ils l'ont,
au contraire, laissé parfois s'étendre jusqu'à de |
longs récits, où, pour en instruire le public, le
héros se racontait ce qu'il devait parfaitement
savoir. L'acteur-auteur Legrand fit un jour une
critique spirituelle d'un monologue de ce genre,
placé dans une tragédie de Crébillon, en substi-
tuant aux deux premiers vers de cette narration
les deux suivants qu'il improvisa à une répéti-
tion de l'ouvrage :

Il est temps que j'apprenne aux murs de ce logis
Ce que c'est que Pierrot, qui passe pour mon fils.

MONOPHYSITES (de μóvos,seul, et qúo‹s, nature), ou JACOBITES, nom donné aux partisans d'Eutychès (voy.), lequel ne reconnaissait qu'une seule nature dans la personne du Christ, la nature physique (Incarnation). Quoique condamné comme hérétique par le concile de Chalcédoine, en 451, ce parti n'en resta pas moins dominant dans l'Égypte et une grande partie de l'Asie, et il s'établit entre lui et l'Église orthodoxe une lutte à laquelle l'édit d'union de l'empereur Zénon ne put mettre un terme, et qui finit par amener un schisme complet, dans la première moitié du vre siècle. Les monophysites ne tardèrent pas à se diviser entre eux et formèrent un grand nombre de sectes, parmi lesquelles nous citerons principalement les acéphales, ou les monophy

Crébillon fut d'autant plus piqué contre son pa- sites proprement dits, qui prirent ce nom après rodiste que le trait avait frappé juste.

la défection de leurs principaux chefs; les phthartolâtres ou corrupticoles, qui croyaient le corps de Jésus passible et corruptible, opinion que rejetaient les aphthartodokètes ou phantasiastes; les aktistètes, qui croyaient que le corps de Jésus n'avait point été créé; les klistolâtres, qui étaient partisans de l'opinion contraire; les agnoètes. qui admettaient la corruptibilité du corps du Sauveur et pensaient que Jésus-Christ avait pu ignorer certaines choses; les trithéistes, dont un des chefs, Jean Philoponus, fut le plus grand

Ces monologues étendus et invraisemblables sont, malgré le talent de style qui brille dans quelques-uns, l'un des défauts qu'on a justement reprochés à la tragédie classique. Toutefois l'école nouvelle n'a pas toujours elle-même évité cet écueil, et l'un de ses principaux drames, Hernani, pourrait en fournir un exemple assez connu. D'ailleurs plusieurs de ces monologues de l'ancienne tragédie française, comme par exemple celui de Phèdre, passeront toujours pour des chefs-d'œuvre. Dans le théâtre étran-philosophe du vie siècle, qui distinguaient les ger, les monologues les plus célèbres sont ceux de Hamlet, par Shakspeare, et ceux de Jeanne d'Arc et de Guillaume Tell, par Schiller.

La comédie, où les personnages éprouvent de moins fortes émotions, doit, par conséquent, être plus sobre encore de monologues que la tragédie. On peut cependant en citer un, dans une de ses œuvres, qui n'est pas moins naturel que plaisant, celui de sosie dans Amphitryon. C'est que le grand maître de l'art a su écarter les inconvénients du genre, et qu'en faisant causer Sosie avec sa lanterne, il a, par le fait, changé le monologue, froid de sa nature, en un vif et comique dialogue.

M. OURRY.

MONOMANIE, de póvos et μavía. Voy. FOLIE. MONOMOTAPA (ROYAUME DE), ou Mocaranga, sur la côte de Séna, au sud de celle de Mozambique. Voy. AFRIQUE.

MONOPÉTALE. Ce terme s'applique en bolanique soit à la corolle lorsqu'elle est d'une seule pièce, et dans ce cas on dit corolle monopétale; soit aux plantes qui ont une corolle monopétale. C'est dans ce dernier sens que les végétaux dicotylédonés ont été divisés en trois grandes sections, les apétales, les monopétales et les polypétales. Voy. COROLLE.

trois manifestations de Dieu au point d'en faire trois dieux différents. Bien qu'affaiblis par ces divisions, les monophysites, organisés par Jacob Baradaï, qui mourut en 558, non-seulement se maintinrent en Égypte et en Syrie, mais firent triompher leurs opinions en Arménie et en Abyssinie. L'Église monophysite ou jacobite (de Jacob, prénom de Baradaï) ne s'éloigne de l'Église grecque que sur le seul point de la doctrine des deux natures; le culte même ne présente que de légères différences, introduites par les mœurs nationales ou la superstition. CONV. LEX.

MONOPLEUROBRANCHE. Ce mot qui désigne un animal portant une seule branchie sur le côté, a été employé par Blainville dans son Traité de Malacologie, pour son troisième ordre des mollusques, qu'il caractérise de la manière suivante organes de la respiration branchiaux, situés au côté droit du corps et mis à couvert plus ou moins complétement par une partie du manteau operculiforme, dans laquelle se développe souvent une coquille plane plus ou moins involvée, à ouverture très-grande et constamment entière; tentacules nuls, rudimentaires ou auriculiformes. Blainville partage son ordre des monopleurobranches en quatre familles; la

première, sous le nom de subaplysiens (voy. ce | social jusque dans son organisation la plus inmot), renferme les genres berthelle, pleuro- time. - Le monopole, en effet, ne respecte rien, branche et pleurobranchidie. La deuxième fa- et il s'attaque de préférence aux objets de premille, les aplysiens, contient les genres aplysie, mière nécessité; car c'est là que le bénéfice est dolabelle, bursatelle, notarche et élysie. La troi- assuré, aussi, on le voit s'efforcer de se produire sième, les patelloïdes, comprend les trois genres sous toutes les formes, soit qu'un seul parvienne ombrelle, siphonaire et tylodine. La quatrième à accaparer toutes les marchandises de même enfin, sous le nom d'acère, renferme les genres nature qui sont dans un pays, afin de la mettre bulle, bellérophe, bullée, lobaire, sormet, gas- ensuite à si haut prix que bon lui semble, soit téroptère et atlas. qu'il obtienne des lettres du prince pour être autorisé à faire seul le commerce d'une certaine sorte de marchandises, soit encore que tous les marchands d'une même denrée se réunissent pour enchérir de concert leurs marchandises. | La plus ancienne loi que l'on connaisse sur cette matière est celle de l'empereur Zénon, qui est placée sous le titre De monopoliis au code : elle défend de commettre le crime de monopole, soit à l'égard des habillements, des poissons, des peignes, des petoncles, des hérissons de mer, ou de quelque espèce de chose que ce soit, à peine de confiscation de biens et du bannissement perpétuel. Un édit de Charles-Quint, de 1540, porte également « défense à tout marchand ou homme de métier, ou autres, de faire contrats, paction ou appointement, sentant monopole, si comme d'acheter toute la marchandise d'une sorte pour la garder chez lui, et après la vendre à prix excessif, et autres semblables, sous peine de confiscation de biens et marchandises ainsi acceptées, et, par-dessus ce, de correction arbitraire, » Les dispositions de cet édit étaient suivies en France, où les parlements avaient adopté à cet égard la jurisprudence du Hainaut, longtemps avant que les ordonnances de nos rois y eussent pourvu. Il était de règle avant la révolution, dans tous les ressorts de parlement que les monopoles illicites fussent punis de confiscation et d'amende arbitraire. Dans la plupart des provinces existaient des règlements locaux qui défendaient spécialement de monopoliser telle ou telle marchandise. Une ancienne ordonnance des rois de France avait même attaqué le monopole dans ce qu'il a de plus hideux, lorsqu'il est exercé par celui qui a en main la puissance publique, et qui abuse de son pouvoir pour faire des accaparements. Pour ce que nous avons entendu, porte une ordonnance du roi Jean, de 1355, qu'aucuns de nos officiers marchandent et font marché de diverses marchandises, pourquoi marchandise est fort empirée et notre peuple grevé; si, avons ordonné par mûre délibération que nosdits officiers, dorénavant par eux, ni par personnes interposées, ne marchandent, ne fas

MONOPOLE, MONOPOLEUR (des mots grecs monos, seul, poléin, vendre). Établir un monopole, c'est s'attribuer la faculté de vendre ou d'exploiter seul, à l'exclusion de tous autres, une chose déterminée. Le monopole, considéré comme affaire de commerce, est un acte qui est réprouvé par toutes les législations; c'est un fait qui tombe sous la juridiction de la loi pénale; mais il est considéré comme licite lorsqu'il est exercé dans un intérêt public par le gouvernement lui-même, qui se réserve l'exploitation exclusive de certaines branches de revenus. La raison que l'on donne pour le maintien de ces sortes de monopoles est qu'en augmentant les ressources pécuniaires de l'État, ils viennent à la décharge du budget général; mais cette considération elle-même est loin d'être satisfaisante, car il s'agit de savoir si l'exercice de tout monopole n'est pas destructif de toute industrie; en sorte que, sous prétexte de conserver à l'État quelques revenus, on frappe en effet de stérilité les choses les plus susceptibles de rapporter et de produire. Où le monopole existe, il n'y a plus rien à demander à l'industrie, puisqu'il n'y a plus de rivalité à craindre, et conséquemment celui qui fabrique n'a aucun intérêt à améliorer la fabrication; tout au contraire, il ne doit tendre qu'à diminuer les frais aux dépens de la qualité de la chose. Le monopole exercé dans un intérêt privé a toujours été l'objet de la réprobation la plus vive; exercé dans un intérêt public, il n'a pas droit à beaucoup plus de bienveillance. Cependant, comme ce sont les monopoles qui donnent, sans peine et sans effort, les revenus les mieux assurés, on réclamera encore longtemps avant d'obtenir l'entière suppression de semblables abus, qui, trop souvent, parviennent à se perpétuer indéfiniment sous l'égide de l'intérêt public. Mais, toutes les fois qu'un particulier s'est avisé de créer un monopole à son profit, ce qu'il y avait de déshonorant dans une telle conduite frappait si vivement tous les yeux qu'il a bien fallu que l'on prît des mesures sévères pour réprimer un acte qui, sous une apparenee de légalité, attaque l'ordre

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