Page images
PDF
EPUB

description de ce nouveau voyage (Voyage dans | voit, pour toute la série des naturalistes, depuis la république de Colombie, en 1823, Paris, 1824, Aristote jusques et y compris Linnæus, l'exis2 vol. in-8°). Cette fois, le gouvernement, jaloux tence ou la non-existence, chez les animaux d'utiliser les talents de l'auteur, le nomma, en mous à sang blanc, d'une coquille ou enveloppe 1825, vice-consul au cap Haïti. En janvier 1850, | calcaire, était le caractère le plus important, il était consul général par intérim, lorsqu'il puisque, sur ce seul caractère, était fondée une reçut, de concert avec M. Pichon, conseiller d'É-division de classes; et, qui plus est, toutes les tat, la mission délicate de terminer les négocia- subdivisions établies dans la classe des testacés tions entamées avec la république haïtienne au n'étaient basées que sur des caractères déduits sujet des anciens colons de Saint-Domingue. Au- de la forme et de la disposition de cette même jourd'hui, M. Mollien, officier de la Légion d'hon- coquille. Mais, à partir de Linnæus, la valeur de neur, est consul général à la Havane. DEADDÉ. la coquille, comme signe caractéristique, comMOLLUSQUES. (Hist. natur.). Aristote paraît mence à décroître, depuis Pallas, qui, le preavoir le premier introduit dans la langue zoolo- mier, démontra que dans les animaux appartegique la dénomination de malakia (de malako, nant à ce type il ne fallait attacher qu'une valeur gr., mollis, lat., mou), dénomination par la- fort secondaire à l'existence ou à la non-exisquelle il désignait « des animaux mous, exsan- tence d'une coquille, jusqu'à Poli, qui réunit gues, dont les parties charnues sont superficielles formellement en une classe unique les molluset enveloppantes; » et il réserva la dénomination ques et les testacés, et qui, dans sa sous-division de ostrako-dermata pour les animaux mous et de cette classe, déduisit tous ses caractères difdépourvus de sang, mais qui se trouvent revêtus férentiels de l'organisation même des animaux, d'une enveloppe calcaire, plus ou moins cas- et ne tint pas le moindre compte, ni de la forme, sante, plus ou moins cornée : du reste, il sépara ni de la disposition, ni mème de la présence de les malakia des ostrako-dermata, en interca- | leur coquille. En 1798, George Cuvier, suilant entre ces deux classes, distinctes pour lui, vant en cela la voie indiquée par Guettard, toute la classe des crustacés. Alien, avec tous Adanson, Geoffroi, Muller et Poli, réunit définiles naturalistes grecs, adopta, et la division, et tivement, sous le nom classique de MOLLUSQUES, la définition d'Aristote : Pline et la plupart des les vers mollusques et les vers testacés de Ray et zoologistes latins conservèrent cette même divi- de Linnæus; et il en fit une classe distincte et sion, en se bornant à remplacer les dénomina- nettement définie dans le vaste groupe des anitions grecques du Stagyrite par les équivalents maux sans vertèbres; classe qu'il éleva d'un delatins: animalia mollia, animalia testacea; et gré dans la série animale, en la plaçant entre les la plupart des naturalistes antérieurs à Ray, et vertébrés inférieurs, les poissons, et les aninotamment Isidore de Séville, Wolton, Bélon, maux articulés extérieurement, les insectes, et Rondelet, Gesner, Aldrovande et Johnstone, qu'il sous-divisa en trois sections; les céphaloadoptèrent à peu près la même classification, les podes, les gastéropodes et les acéphales. Depuis mêmes définitions. Le grand classificateur Ray, ce premier travail de l'illustre auteur des Lequi appliqua le premier la dénomination géné- çons d'Anatomie comparée, jusqu'en 1830, éporale de vers à tous les animaux à sang blanc (les que à laquelle parut la dernière édition du Règne animaux sans vertèbres des naturalistes mo- animal, la classe des mollusques a été l'objet de dernes, moins les crustacés et les insectes), em- travaux très-importants et très-nombreux, traploya les dénominations de vers mollusques. vaux qui ont jeté un grand jour sur l'organisavers testacés, comme les équivalents des mots tion de ces animaux, et qui ont permis d'en grecs: malakia, ostrako-dermata; et Linnæus, établir la classification méthodique. Mais ni l'aadoptant les désignations de Ray, les définit nalyse, ni même l'indication de ces nombreux ainsi : MOLLUSCA : animalia simplicia, nuda, travaux ne sauraient entrer dans les limites de absque testa, artubus instructa. - TESTACEA: cet article; et nous devons nous borner à citer, animalia simplicia, domo, sæpius calcareo, comme ayant surtout contribué aux progrès que obtecta. Bruguières, Pennant, Vicq d'Azyr, | la malacologie (histoire naturelle des mollusainsi que toute l'école de Linnæus, adoptèrent ques) a faits dans le XIXe siècle, MM. Cuvier, ces définitions; seulement ils rapprochèrent les Lamarck, de Blainville, Goldfuss, Oken, Desmauns des autres les mollusques et les testacés, rets, Savigny, Quoy et Gaymard. qu'Aristote avait tenus séparés; et ils les clas- MOLLUSQUES. Définition: Animaux symétrisèrent ensemble dans la série zoologique, immé-ques, pairs, invertébrés, à tête peu ou point diatement après les insectes. Comme l'on distincte du corps, à peau nue, contractile en

|

entre le réseau vasculaire et le pigmentum, que se dépose une couche de matière muqueuse, mé

tous ses points, et quelquefois soutenue par une partie calcaire développée en son intérieur; à circulation complète, à respiration localisée, | langée d'une quantité plus ou moins grande de tantôt dans des vessies pulmonaires, tantôt dans des branchies; à génération ovipare, hermaphrodite, dioïque ou monoïque.

Ire SECTION. Organisation des mollusques. 1o De la forme et de l'enveloppe externe des mollusques.

Le corps des mollusques, dont la forme varie à l'extrême, dans les différentes espèces, présente un caractère négatif constant; il n'est jamais articulé. Assez généralement ovale, plus ou moins allongé, convexe en dessus et plane en dessous, comme chez les limaces, les doris, etc., il est parfois convexe à ses deux faces, comme dans les sèches; sub-cylindrique, comme dans certains calmars; globuleux, comme chez les poulpes; comprimé latéralement, comme dans les scyllées; claviforme, comme chez les tarets; quelquefois il se contourne, tantôt à droite, tantôt à gauche, en spirale ou en hélice, comme chez un grand nombre de céphalés; quelquefois enfin il peut être linguiforme, cylindrique, fusiforme, bossu, turriculé, ou même tellement irrégulier, tellement bizarre, que l'animal paraisse à peine symétrique, ainsi que cela a lieu pour les ascidies, et même pour les biphores. La tête est quelquefois nettement séparée du corps, comme dans les céphalophores; quelquefois cette séparation est moins nettement indiquée, comme dans la plupart des gastéropodes; quelquefois enfin elle est complétement insensible, comme dans tous les acéphales; dans aucun ordre, la séparation du col, de la poitrine, de l'abdomen, de la queue, n'est franche et distincte. — La peau des mollusques, molle, spongieuse et grandement semblable à une membrane pituitaire, se confond partout avec le plan musculaire sous-jacent, de façon à devenir contractile en toutes ses parties; les réseaux vasculaires et nerveux y sont en général fort développés, et le pigmentum colorant y est quelquefois abondant. L'épiderme est souvent nul, et jamais la peau des mollusques ne présente de véritables poils. Dans un grand nombre d'espèces, après avoir entouré exactement le corps de l'animal, elle forme de larges replis, qui s'étalent en disques, qui se contournent en tuyaux, qui se creusent en sac, qui s'étendent et se divisent en forme de nageoires, et qui quelquefois se développent en larges nappes membraneuses, dans lesquelles l'animal s'enveloppe comme dans un pallium ou manteau. C'est dans l'épaisseur même de la peau, et généralement

| matière crétacée, mélange qui, en s'accumulant et en se desséchant, produit ce corps protecteur des mollusques testacés, que l'on désigne sous le nom de coquille (voy. ce mot). Ce dépôt n'a pas lieu chez tous les mollusques sans exception; on appelle mollusques nus, et les mollusques chez lesquels la peau demeure partout membraneuse et charnue, et ceux chez lesquels la substance mucoso-calcaire demeure cachée dans l'épaisseur même de la peau; on appelle testacés les mollusques chez lesquels ce dépôt prend une extension et un développement tels, que l'animal tout entier peut trouver un abri sous le toit mobile qu'il porte partout avec lui.

20 Du système digestif des mollusques.

Le canal alimentaire des mollusques se compose de deux membranes superposées, une membrane muqueuse interne formant le plus souvent des replis longitudinaux, et une membrane musculeuse, plus ou moins distinçle, mais évidemment contractile dans tous ses points. Ce canal présente toujours deux orifices, plus ou moins éloignés l'un de l'autre, mais toujours parfaitement distincts, un orifice buccal et un orifice anal, qui jamais ne se confondent; du reste, le nombre et le volume des dilatations gastriques, la disposition et l'étendue des circonvolutions intestinales, la nature et la complication des appareils accessoires de la digestion, varient à l'infini dans les différentes classes; c'est à peine si l'on peut dire, d'une manière générale, que l'appareil digestif des mollusques se complique et se perfectionne à mesure que des mollusques acéphales les plus inférieurs on s'élève vers les céphalopodes, les sèches, les poulpes et les calmars. Dans les mollusques acéphales (sans tête), les organes de la digestion se composent d'une cavité buccale, toujours antérieure, le plus souvent arrondie, et dont l'orifice est garni de petites lèvres extrêmement variables de forme, qui se prolongent en appendices labiaux ou en palpes tentaculaires. Cette bouche s'ouvre directement dans un estomac pyriforme, à minces parois, et qui semble partout creusé dans le tissu même du foie. L'estomac aboutit à un canal intestinal, long et grêle, qui s'enroule autour du foie et des ovaires, remonte vers le dos de l'animal, et se termine dans la cavité du manteau par un prolongement libre plus ou moins considérable, à l'extrémité duquel est placé l'orifice anal. Telle est la forme la plus simple du canal alimentaire dans

le type des malacozoaires (mollusques). - Mais | de façon à ne former qu'un organe unique : ces déjà chez les mollusques gastéropodes et traché- ventricules, lorsqu'ils sont multiples, demeulipodes cette forme se complique la cavité rent toujours isolés et éloignés les uns des aubuccale s'arme de nombreuses concrétions cal- tres, de telle sorte que la circulation s'effectue caréo-cornées, qui constituent de véritables au moyen de plusieurs cœurs distincts. Du vendents, et qui souvent sont entourées à leur base tricule aortique naît, tantôt par un seul tronc, de faisceaux musculaires puissants: au fond de tantôt par deux troncs distincts, comme chez les cette cavité, une langue cartilagineuse et héris- calmars, un système artériel complet, à parois sée de pointes cornées et crochues, s'enroule épaisses, résistantes, élastiques, gélatineuses, comme un ressort; et, par une disposition fort au dire de M. de Blainville, qui charrie vers tous singulière, cette langue, qui n'est jamais exer- les organes un sang froid, blanc ou bleuâtre, tile en avant, peut pénétrer assez profondément dans lequel la fibrine est proportionnellement dans le canal œsophagien. Un œsophage plus ou moins abondante que dans le sang des vertémoins long conduit à un estomac plus ou moins brés; et ce sang, recueilli par des radicules veicompliqué, qui déjà se distingue et s'isole du neuses qui se réunissent en des vaisseaux de tissu du foie, et le canal intestinal, auquel cet moins en moins nombreux, de plus en plus gros, estomac aboutit, présente, de distance en dis- est porté, tantôt par un tronc unique, tantôt tance, de nombreuses dilatations dans lesquelles par deux troncs distincts, vers les organes resle bol alimentaire doit séjourner pendant son piratoires pour y être soumis au contact, direct trajet. Enfin, chez les céphalopodes, la bouche ou médiat, de l'air, et pour être de nouveau est armée d'appendices cornés, semblables à un rendu au ventricule aortique, véritable organe bec de perroquet; une langue charnue, mobile central de la circulation. Du reste, il n'existe, par elle-même, musculaire comme celle d'un chez les mollusques, ni système veineux portal, quadrupède, et garnie de puissants crochets, la- ni système vasculaire lymphatique ou chylifère. cère les aliments avant de les transmettre à 4o Du système respiratoire des mollusques. l'œsophage l'œsophage, long et grêle, conduit L'appareil respiratoire des mollusques revêt à un triple estomac; le premier, nommé par deux formes distinctes, la forme pulmonaire et Cuvier jabot, est membraneux, long, légèrement | la forme branchiale (voy. Poumon, Branchie): boursouflé; le second, très-musculeux, et garni dans la première de ces deux formes, qui est de à l'intérieur d'une membrane sub-cartilagineuse, beaucoup la moins commune, et qui est plus est pareil en tout au gésier des oiseaux; et le spécialement affectée aux mollusques exclusivetroisième, gonflé, irrégulier de forme, et souvent ment terrestres, l'air atmosphérique est reçu contourné en spirale, reçoit les conduits excré- dans une cavité formée aux dépens du tégument teurs de l'appareil biliaire. C'est de ce troisième externe, un sac toujours plus ou moins ovoïde estomac que naît l'intestin, assez régulièrement de forme, un véritable estomac destiné à digérer cylindrique de forme, et qui, après avoir fait de de l'air, et tapissé par un lacis de vaisseaux afnombreuses circonvolutions, se termine par un férents, et dans lesquels la circulation se mainorifice placé antérieurement dans l'entonnoir. tient extrêmement active (voy. RESPIRATION). 3o Du système circulatoire des mollusques. Cette forme de l'appareil respiratoire se renLa circulation des mollusques est toujours contre surtout dans les limnéens et les limacicomplète et double, car la circulation pulmo- nés; elle se rencontre encore, mais moins naire accomplit toujours un circuit entier et fréquemment, dans les cyclostomes, les cycloindépendant; toujours aussi, et dans toutes les branches, et même dans les cervicobranches, car classes, cette fonction est aidée par un ventri- MM. de Blainville et Desmarêts ont établi que, cule charnu, musculaire, dorsal, sus-jacent au chez les véritables patelles, la respiration était canal intestinal (si ce n'est dans les brachiocé- pulmonaire. Dans la forme branchiale, l'appaphalés), aortique, c'est-à-dire placé entre les reil de la respiration se forme encore aux dépens veines du poumon et les artères du corps, et non du tégument; mais ici, au lieu de s'invaginer pas, comme chez les poissons, entre les veines en forme de sac, la peau s'étale en lamelles, que du corps et les artères du poumon. Les mollus- baigne le milieu ambiant, et à la surface desques céphalopodes ont, en outre, un ventricule quelles s'opère la transformation du sang. La ou sinus pulmonaire, qui même se divise par- plus grande diversité se manifeste dans la forme, fois en deux; mais les ventricules pulmonaires dans la disposition et dans la position de ces lane sont pas, comme dans les animaux à sang melles membraneuses, qui, du reste, sont preschaud, accolés et réunis au ventricule aortique, que toujours en nombre pair; et c'est surtout

[ocr errors]
[ocr errors]

au moyen des caractères différentiels que peut | teur et postérieur; et cette communication fournir cette grande diversité que M. de Blain- s'établit au moyen d'un double cordon qui emville a établi sa belle classification des malaco- brasse, comme dans un anneau, l'estomac, le zoaires. Ainsi, quant à la forme, l'appareil foie et le pied, quand celui-ci existe. - Dans les branchial se présente en forme d'arbuscules ra- mollusques céphalés inférieurs, ceux qui, par mifiés dans les tritonies, de houppes dans les leur organisation, se rapprochent le plus des scyllées, de lanières dans les carolines, de py- acéphales, la disposition du système nerveux ramides tétraédriques dans les poulpes, les sè- demeure la même; mais à mesure que l'on s'éches, les phyllidies, les oscabrions; de réseau lève des acéphales, par les gastéropodes et les dans les ascidies, de franges dans les biphores, trachélipodes, jusqu'aux brachiocéphalés, on de lames semi-circulaires dans la plupart des voit le système nerveux, tout en conservant les acéphales, de peignes dans un grand nombre de mêmes formes générales, se spécialiser et se céphalés spirivalves, etc., etc. Quant à la dispo- perfectionner de plus en plus : les ganglions nersition, l'appareil branchial est complétement veux et les filets qui en émanent présentent plus extérieur dans les nudibranches, les inférobran- de consistance; ils se distinguent plus nettement ches, les ptéropodes; il est renfermé dans un des tissus ambiants; ils forment des appareils sac formé par le manteau dans les brachiocé- de plus en plus spéciaux. Ainsi, dans les émarphalés; il est placé entre le manteau et le corps ginules, les patelles, les fissurelles et quelques dans tous les acéphales, etc., etc. Quant à la po- genres voisins, le ganglion cérébral forme déjà sition, les branchies sont dorsales dans les do- un anneau qui embrasse le canal œsophagien, ries, les péronies, les testacelles; elles sont cer- et fournit des filets à la bouche, aux tentacules, vicales dans la plupart des céphalés branchifères; aux branchies; dans les haliotides, un ganglion, elles sont latérales dans les scyllées, les trito- distinct du ganglion cérébral, quoiqu'en comnies, les éolides; elles sont sérialement et sy- munication médiate avec lui, fournit des filets métriquement disposées dans les deux lobes du au canal alimentaire et à l'appareil locomoteur; manteau chez les lingules; enfin, dans quelques et, dans les mollusques turbinés, il existe déjà espèces, elles sont ou latérales d'un seul côté, un ganglion oculotentaculaire, et un ganglion ou médianes, ou ventrales. Mais quelles que spécial aux organes de la reproduction. — Mais soient les formes ou la disposition des branchies c'est dans les mollusques brachiocéphalés (les chez les mollusques, la structure anatomique et sèches, les poulpes, les calmars, etc.) que le la fonction physiologique de ces organes demeu- système nerveux atteint le plus haut déveloprent constantes, et parfaitement identiques à pement que comporte le type des malacozoaila structure et aux fonctions de ces mêmes or- res le ganglion cérébral, fort gros, et formé de ganes chez les ostéozoaires. Voy. BRANCHIE. deux masses semblables réunies entre elles par 50 Du système nerveux des mollusques. une commissure, est renfermé dans un véritable A. Système nerveux général.—Les formes crâne cartilagineux de chaque moitié de cette variées et les diversités d'organisation que nous espèce de cerveau part un cordon qui va se réuavons rencontrées chez les mollusques, nous nir à son congénère au-dessous de l'œsophage, indiquent d'avance combien le système nerveux et qui ceint ainsi ce canal d'un véritable collier. de ces mêmes animaux doit présenter de modi- | Des ganglions, toujours en communication méfications différentes, et combien il doit être dif- | diate avec le ganglion central, sont affectés à la ficile de ramener ces modifications à un type gé-sensibilité générale et à la locomotion; d'autres néral et unique; aussi, ce que nous allons dire de ce système ne devra être regardé comme rigoureusement exact que dans certaines limites seulement. Chez les mollusques acéphales, le système nerveux est en général peu développé, et souvent il est confondu avec les tissus ambiants, de manière à en rendre l'étude extrême- B. Système nerveux spécial. Appareils senment difficile. La partie centrale, ou cérébrale, soriaux.-Les organes des sens paraissent peu de ce système, se compose d'un double ganglion, développés dans toute la classe des mollusques. ou mieux, d'un double cordon aplati, toujours Toutefois, leur peau, partout molle et musitué au-dessus de l'œsophage : ce ganglion cé-queuse, constituerait, au dire des zoologistes, rébral communique avec une masse nerveuse un organe tactile d'une grande délicatesse, qui semblable, située au-dessous du muscle adduc- transmettrait à l'animal les moindres vibrations

situés dans le voisinage de l'estomac, distribuent leurs filets au canal alimentaire ; d'autres enfin se rendent aux appareils de la vue et de l'ouïe, aux lèvres et aux tentacules; et tous ces ganglions sont mis en rapport avec le système central par des filets anastomotiques.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

du milieu dans lequel il se meut; et de plus, le | lité que nous avons dit exister en tous les points sens du toucher serait encore localisé dans les du tégument. Néanmoins, les mollusques posbords éminemment contractiles du manteau sèdent encore des fibres charnues parfaitement pour les mollusques conchifères, et dans les ten- distinctes de la peau, fibres qui forment de véritacules que portent sur leur tête quelques mol- tables muscles, dont le développement, la dislusques céphalés.-Le sens du goût nous paraît position et la forme varient grandement, suivant devoir être plus développé chez les mollusques qu'on les étudie chez les mollusques acéphales que le sens du toucher: il est à présumer en ef- ou céphalés, ou même dans tel ou tel groupe de fet que les palpes labiaux qui garnissent l'ou- chacune de ces deux grandes sections. Chez verture buccale, et qui reçoivent de gros filets les acéphales, on compte trois ordres de muscles nerveux du ganglion cérébral, ne sont pas étran-distincts: le premier se compose de fibres qui, gers à cette fonction; il est à présumer encore des bords du manteau, vont s'attacher non que la langue musculaire et charnue de quelques | loin de la circonférence de la coquille; le segastéropodes, et de la plupart des mollusques cond groupe de fibres musculaires constitue chez brachiocéphalés, n'est pas complétement dépour beaucoup d'acéphales une masse charnue, le vue de sens gustatif; il est à présumer enfin que pied, qui sert à la translation du corps par un cette étrange disposition en vertu de laquelle procédé de reptation assez complexe; enfin, le système nerveux central embrasse comme un le troisième groupe de fibres forme, chez les collier l'origine œsophagienne du canal alimen- acéphalés bivalves, tantôt un faisceau unique, taire, n'est point un fait indifférent dans la tantôt un double faisceau, qui, s'attachant de physiologie du sens du goût; et nous ne pou- part et d'autre aux deux valves de la coquille, vons pas ne pas croire que l'introduction des devient l'antagoniste du ligament élastique qui substances alimentaires dans la cavité buccale tend constamment à écarter celles-ci. Ce sont des mollusques détermine des phénomènes d'une ces mêmes fibrilles musculaires qui constituent singulière intensité, alors que nous voyons le les byssus au moyen desquels les jambonneaux, système nerveux tout entier présider à cette in- les moules, etc., s'attachent aux rochers. troduction. Rien n'indique que les mollusques Chez les gastéropodes, le panicule charnu acpossèdent de sens olfactif; et, quant au sens de quiert un développement considérable, qui conl'ouïe, il n'existe certainement chez aucun, si stitue ce qu'on nomme le pied : dans les espèces ce n'est peut-être chez quelques céphalopodes | dépourvues de coquilles, ce pied règne sur toute qui offrent quelques rudiments d'un organe au- la longueur du corps; dans les espèces testacées, ditif. Aussi les mollusques demeurent-ils tou- au contraire, il ne s'attache au corps que dans jours insensibles au bruit, quelque fort, quel- un endroit que l'on pourrait nommer le cou. que rapproché qu'il soit, si ce n'est lorsque ce Enfin, chez les brachiocéphalés, chez lesquels bruit détermine des vibrations dans le milieu, la tête est nettement distincte du cou, la couche dans lequel ils flottent. Le sens de la vue, musculaire sous-cutanée se divise, au point de complétement nul chez les acéphales, se réduit transition, en faisceaux supérieurs, inférieurs chez le grand nombre des mollusques céphalés et latéraux : il existe en outre des muscles spéà quelques points oculaires portés sur des ap-| ciaux pour les appendices locomoteurs qui enpendices tentaculaires. Mais dans les céphalo-tourent la tête. — Au reste, la locomotion chez podes, l'organe de la vue est porté tout à coup à un degré de développement fort remarquable; car les yeux sont grands et logés dans des orbites creusés en partie dans le cartilage céphalique mais, ce qui est assez étrange, ces yeux sont dépourvus de cornée transparente proprement dite, celle-ci étant remplacée par la peau elle-même, qui se prolonge sur le globe de l'œil, et constitue ainsi une véritable paupière parfaitement transparente.

[ocr errors]

-

6o Du système locomoteur des mollusques. Un grand nombre de fibrilles musculaires demeurent confondues avec le tissu même de la peau chez les mollusques; et c'est à l'existence de ces fibrilles qu'il faut attribuer la contracli

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

les mollusques est aussi variée que les organes destinés à la produire. Elle est nulle chez les acéphales fixés au sol par leur coquille, chez les huîtres, les spondyles, etc.; elle est bien peu sensible dans les mollusques lithodomes, qui se forent une demeure dans la pierre; elle est faible encore dans les mollusques qui adhèrent aux rochers par des byssus plus ou moins longs; elle est faible aussi dans les mactres, les vénus, les cythérées, les mulettes, etc., qui se déplacent sur le sable par les mouvements qu'elles impriment aux valves de leur coquille. Mais la progression, ou la translation dans l'espace, devient plus marquée chez les bucardes, qui sautent en appuyant sur le sol leur pied ployé comme

« PreviousContinue »