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original, conservé à la bibliothèque publique, rement à l'enseignement et aux expériences que contient beaucoup de détails précieux omis dans nécessitaient les sciences qu'il était chargé de l'imprimé; Delewarde, Gilles de Boussu, F. Pa-professer. En 1800, il se fit recevoir docteur en ridaens, etc. MM. Meisser et Ph. Vander Maelen ont donné au public le Dictionnaire géographique de la province de Hainaut, dont M. Hocquart a fait la Flore, et M. Drapiez la description géologique. Le Dragon de Mons est aussi célèbre que ceux de Metz et de Tarascon. Voy. DRA

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MONS (JEAN-BAPTISTE VAN), chimiste distingué dont la Belgique déplore encore la perte récente, était né à Bruxelles le 11 novembre 1765. Favorisé des dons les plus précieux de la nature, il joignait aux perfections du corps un vaste génie, un amour brûlant pour les sciences expérimentales, une immense capacité et une merveilleuse aptitude pour l'observation. Après avoir appris dans un collége de la Campine le peu de latin qu'on y enseignait, il acheva de se former dans une humble officine de pharmacien. En 1785, il publia son premier ouvrage : c'était un essai sur la chimie antiphlogistique; et, deux ans après, désirant exercer la pharmacie, il subit avec distinction les épreuves de la maîtrise. A cette époque, l'illustre Lavoisier travaillait à sa nouvelle théorie chimique; Van Mons, avec la perspicacité qui le caractérisait, devina l'extension que cette science allait acquérir, et la puissance qu'elle allait exercer dans la recherche de la véritable composition des corps: aussitôt il l'embrassa, l'étudia avec ardeur, et devint en peu de temps l'un de ses plus passionnés promoteurs. Il rechercha la correspondance de Lavoisier, Berthollet, Chaptal, Fourcroy, Volta et autres célébrités. Il possédait la connaissance de la plupart des langues parlées en Europe, et il en profita pour se mettre en relation directe avec les savants de l'Allemagne et de l'Angleterre, pour leur transmettre les principes de la nouvelle chimie, les découvertes et les travaux des Français, et faire connaître aux savants français les progrès de cette même science sur les autres points du globe; car une des précieuses qualités de Van Mons était de coopérer de tout son pouvoir à la propagation des lumières. Lorsque, en 1792, les armées françaises pénétrèrent en Belgique, le peuple belge nomma des représentants chargés de défendre ses droits, Van Mons fit partie de cette assemblée. Plus tard on organisa des écoles centrales, il fut nommé professeur de physique et de chimie de celle du département de la Dyle, à Bruxelles. C'est à cette époque que Van Mons renonça à l'exercice de la pharmacie pour se livrer entiè

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médecine à la faculté de Paris. A l'époque de la formation de l'Institut de France, Van Mons a été agrégé à ce corps destiné à la plus haute célébrité; et dès l'organisation de l'Académie de Bruxelles, il fut appelé à y siéger. Il était membre correspondant des Académies d'Erfurt, de Turin, de Berlin, de Saint-Pétersbourg, de Rotterdam, de la Société de physique d'Iéna, du conseil des mines et de celui des arts et manufactures de Paris, etc., etc. Tous ces honneurs venaient le chercher, car sa modestie ne lui a jamais permis de briguer aucune distinction; mais sa réputation, plus grande que sa modestie, s'étendait malgré lui, et faisait connaître au loin ses découvertes en chimie et son aptitude à pénétrer les mystères de cette science. En 1817, l'enseignement ayant subi une réorganisation en Belgique, Van Mons fut nommé professeur de physique et de chimie à l'université de Louvain. D'un caractère expansif et aimant, Van Mons regarda bientôt ses élèves comme ses enfants, et les élèves, le regardant comme un père, avaient pour lui la plus grande vénération. C'était un spectacle touchant que cette aménité et cette confiance qui régnaient entre le professeur et ses élèves; aussi Van Mons a-t-il formé des professeurs qui, à leur tour, occupent aujourd'hui les premières chaires en Belgique. L'amour, le respect, la vénération de ces élèves pour leur maître étaient si vrais et si grands qu'à sa mort ils ouvrirent une souscription entre eux pour l'érection d'un monument fu| néraire, expression durable de leur sentiment envers leur maître bien-aimé. Pendant les longues années de son professorat, Van Mons a publié un grand nombre d'ouvrages sur la chimie, la physique, l'électricité, et il a traduit en français les publications en langues étrangères qu'il croyait propres à répandre la lumière sur les sciences qu'il enseignait. Sa vie a été pleine, active, occupée tout entière au perfectionnement des sciences et à former des élèves dignes d'en reculer les limites. Après la révolution de 1830, l'instruction ayant encore subi une modification en Belgique, Van Mons fut appelé à la chaire de chimie de l'université de Gand, mais il préféra rester à Louvain: peu de temps après, il obtint l'éméritat, et le roi lui accorda la croix de son ordre, en récompense de ses longs et honorables services dans l'enseignement et des nombreux ouvrages qu'il avait publiés.

Van Mons a joui longtemps de sa célébrité, | qu'il lui adressa. Il était membre de la Société de l'attachement de ses nombreux amis et du pomologique d'Altenbourg. Les Sociétés d'hortibien qu'il faisait. Une de ses plus douces jouis- culture de Boston, de New-York, de Massachusances, était de voir ses trois fils profiter de sets, et autres de l'Amérique septentrionale la solide éducation qu'il leur avait procurée et l'ont nommé correspondant en reconnaissance tenir déjà une position honorable dans le monde. du grand nombre de bons fruits dont il enriL'un, Ferdinand-Louis, est colonel d'artillerie chissait leur pays. La Société royale d'horticuldans l'armée belge; l'autre, Théodore, est con- ture de Paris s'honore de l'avoir compté au nomseiller à la cour d'appel de Bruxelles. Le troi- bre de ses membres étrangers. sième, Charles, était professeur à l'université de Bruxelles et médecin en chef de l'hôpital Saint-Pierre, quand, en 1837, la mort est venue l'enlever à la tendresse de son père et de ses frères. Malgré sa philosophie et sa forte constitution, Van Mons a été abattu par ce coup cruel. | Son énergie, son activité l'ont peu à peu abandonné; il écrivait encore; il causait encore de sciences avec ses élèves, ses amis; mais ce n'était plus Van Mons! Enfin, il s'est éteint pour toujours, le 6 septembre 1842, à l'âge de soixante et dix-sept ans.

Van Mons a écrit sur les fruits et sur la culture une infinité d'articles dans diverses publications périodiques. Il a publié et figuré plusieurs de ses nouveaux fruits dans la Revue des revues. En 1855, parut un ouvrage en deux volumes, intitulé: Arbres fruitiers ou Pomonie belge, etc., dans lequel il explique sa théorie, sa culture, et où il a déposé une infinité de connaissances théoriques et pratiques du plus haut intérêt.

MONS-EN-PÉVÈLE ( bataille de ), livrée, le 18 août 1304, dans ce village de la Flandre française (Nord), par Philippe le Bel. Voy. ce nom; voir aussi Sismondi, Histoire des Français, t. IX, p. 151.

Nous venons de montrer Van Mons comme chimiste et physicien. Bien que ces sciences soient très-vastes, bien qu'elles puissent absor- MONSEIGNEUR. L'étymologie est la même que ber tous les moments de plusieurs savants d'un celle de messire, sire. Cette qualification a-t-elle grand mérite, elles ne suffisaient cependant pas été donnée aux saints avant de l'être aux grands à la vaste capacité, à la rare aptitude de Van de la terre, ou bien attribuée simultanément Mons pour l'observation. La pomologie, ou, aux uns et aux autres? c'est encore une quescomme il l'appelait dans l'un de ses ouvrages, la tion. Je n'entreprendrai point cet examen, qui pomonomie, occupait chez lui le temps qui n'é- me mènerait trop loin, et dont la solution n'est tait pas employé à la chimie et à l'enseignement. pas aujourd'hui d'une grande importance. Il est Dès l'âge de 15 ans, il cherchait déjà les causes certain qu'elle a été commune à tous les saints; de la variation des rosiers, des balsamines et des mais il n'en a pas été de même pour cette myreines-marguerites dans le jardin de son père. riade de princes, de nobles, et surtout de grands A 20 ans, il crut avoir trouvé ces causes, et il et de petits fonctionnaires, qui tous prétendaient prévit qu'elles devaient agir également sur les au titre de monseigneur. Ainsi qualifiés par arbres fruitiers. C'est donc en 1785 qu'il faut tous et avant tous, les princes du sang royal ne fixer le commencement de ses expériences sur la s'appelaient entre eux que monsieur. Ils ne culture et l'établissement de sa théorie relative donnaient pas non plus du monseigneur aux au meilleur moyen d'obtenir de bons fruits prélats, et lorsqu'un tiers leur adressait la papar les semis. Les bornes de cet ouvrage ne role, les princes présents, il ne devait aussi quanous permettent pas de développer ici cette théo-lifier les prélats que de monsieur, ou messieurs. rie; nous renvoyons le lecteur à l'appréciation | On appelait monseigneur, sans y ajouter son qu'en a faite M. Poiteau dans les Annales de la Société royale d'horticulture de Paris (1834, tome XV, pages 249, 297 et 353). Dès 1800, la réputation de Van Mons, comme pomologiste, s'étendait en Allemagne, en France, en Angleterre et en Amérique. Bientôt, il put présenter de ses nouveaux fruits à la Société royale et centrale d'agriculture de la Seine, qui lui décerna | une médaille d'or. Dès que la Société horticulturale de Londres se fut constituée, elle s'empressa de le recevoir membre étranger, et lui décerna aussi une médaille d'or pour les beaux fruits

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nom, le fils aîné des princes frères du roi. Les verdets du Midi, au temps de la restauration, n'appelaient le duc d'Angoulême que monseigneur. Les premiers présidents des cours souveraines étaient qualifiés monseigneur; les parlements en corps, nos seigneurs. Les membres des assemblées des états généraux étaient également qualifiés nos seigneurs. On disait nos seigneurs des états généraux, nos seigneurs des parlements. Les ministres en place s'appelaient monseigneur; ce titre tenait à leur portefeuille, et non à leur personne.

Tous les prélats étaient appelés monseigneur | vie par David, son principal élève, eut de beaux par leurs subordonnés et leurs diocésains. Le résultats. Peyron, l'ami et le condisciple de Datitre de sa grandeur leur était commun avec le vid, se flattait d'être son émule; il a aussi conchancelier. La vanité ou la flatterie avait tribué au perfectionnement de l'art. Nicolasétendu l'application de monseigneur aux inten- André Monsiau, le plus habile des disciples de dants de provinces, dont la plupart apparte- Peyron, parut au milieu de cette lutte, mais il naient à la classe des simples bourgeois. A leur lui manquait l'énergie nécessaire pour soutenir exemple, les préfets de l'empire, qui n'étaient et ce que Vien et David avaient commencé : les ne sont encore que les intendants d'autrefois, élèves de ce dernier se chargèrent de propager sous un nouveau nom, souriaient au mot de les principes de leur maître, qui étaient ceux du monseigneur, placé en vedette en tête d'une patriarche de la peinture. Notre jeune artiste pétition, ou prononcé dans une audience par un préférait en général la simplicité aux concepadroit solliciteur. Il serait difficile, d'après tions hardies, les expressions douces aux moules règles sévères de l'étiquette, d'indiquer d'une vements violents de l'âme, et, par la même cause manière précise le point de départ et le point sans doute, son dessin avait plus de naïveté que d'arrêt de cette qualification, prodiguée dans de force; sa couleur était douce et manquait de tous les temps aux hommes titrés, aux fonction- vigueur. Quoi qu'il en soit, André Monsiau avait naires du premier et même du second ordre. été agrégé à l'Académie royale en 1787, sur l'exCette qualification avait été également abrogéehibition d'une peinture d'Alexandre domptant par l'Assemblée constituante. Elle était sans application possible depuis l'abolition des priviléges dont elle était l'expression officielle. Elle a repris sous l'empire et la restauration, et n'a fait qu'une courte disparition après la révolu tion de 1830. A présent, comme dans les beaux jours de l'étiquette monarchique, le bâton de maréchal est la première dignité militaire. C'est plus qu'un grade. On les qualifie monseigneur quand on ne joint pas à ce mot leur qualité; dans le cas contraire, on dit monsieur | le maréchal. S'il fallait indiquer toutes les variantes prescrites par l'étiquette, il faudrait bien un volume, sauf les erreurs d'omission, et ce petit article est déjà trop long.

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DUFEY.

Bucéphale. Il fut reçu membre titulaire, après avoir peint la Mort d'Agis. Depuis 1800 jusqu'en 1830, il a exposé au salon du Louvre près de quarante tableaux : le premier qu'il y ait montré est le Départ d'Adonis pour la chasse. En 1801, on vit le Lion de Florence,qui a été gravé par Cazenave; et, en 1802, Molière lisant sa comédie de Tartufe chez Ninon de Lenclos. Le choix d'un tel sujet, compris et exécuté par notre habile artiste, devait réunir tous les suffrages : c'est ce qui arriva. Ce tableau, précieux pour l'histoire, d'une composition sage et bien ordonnée, d'un dessin élégant, d'un coloris suave et vigoureux, nous offre en hommes et en femmes, soit par l'attitude, soit par l'expression, le caractère vrai des personnages de la cour de Louis XIV qui formaient la société de Ninon. On y remarque particulièrement la Fontaine, dont la pose simple, naïve, et l'action suffisent pour faire reconnaître le bon homme, puis le grand Condé, Villarceaux et le comte de Cherval. Ninon demeurait alors rue des Tournelles, ce qui fit qualifier ses amis d'oiseaux des Tournelles. On y voit encore Saint-Évremont, le marquis de la Châtre, le marquis de Sévigné, l'abbé de Chaulieu, qui fut plus heureux en amour que ne l'avait été Chapelle son maître; Scarron, qui n'était encore qu'un petit abbé de toilette, Gourville enfin, qui fut

MONSIAU (NICOLAS-ANDRÉ), peintre d'histoire, membre de l'ancienne Académie royale de peinture, est un des artistes français de l'école moderne les plus distingués et les plus laborieux. Né à Paris, il fut élève de Peyron, et parut à cette époque de restauration de l'art qui s'opéra par le zèle et les soins de Joseph-Marie Vien. La peinture sous Louis XIV prit un caractère noble et imposant qu'elle n'avait jamais eu avant lui; mais sous la régence et sous le règne de Louis XV, la licence et la dépravation qui régnèrent à la cour ne tardèrent pas à passer dans les arts eux-mêmes. Vien, qui avait fait des études sérieuses en Italie, d'après les statues et les bas-enveloppé dans la disgrâce de Fouquet, son ami, reliefs antiques, et qui avait obtenu des succès par ses tableaux exposés au Vatican, crut, à son retour à Paris, devoir renouveler les principes de l'art de peindre, qui étaient alors dans une affreuse décadence. Il forma une école nombreuse, distincte des autres. La restauration de l'art, qu'il avait entreprise, vigoureusement poursui

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et l'un des principaux amants de Ninon. Les femmes, dans cet intéressant tableau, paraissent parées de leurs charmes naturels; la belle Ninon, placée au milieu d'elles, se montre avec toutes ses grâces et dans toute sa beauté. On aperçoit mesdames de Sévigné, Scarron, de la Fayette, de la Sablière, de Grignan, de Cou

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des airs de tête charmants et un effet harmonieux. Les masses d'ombres et les lumières sont adroitement ménagées; le coloris a tout à la fois de la chaleur, de la douceur et de la fermeté. Cependant, je pourrais reprocher à l'artiste d'affaiblir sa peinture par trop de timidité dans le maniement du pinceau, par de la monotonie dans la touche, et par des ombres rouges trop fréquentes. Je supposerai donc qu'étant devant son chevalet, sa palette à la main, il se trouvait effrayé des beautés de la nature, qu'il connaissait parfaitement, qu'il rendait bien dans leurs détails, mais dont il n'embrassait pas suffisamment l'ensemble. Il exposa aussi au salon un tableau d'un style agréable, d'un effet piquant, dont le sujet reçut l'approbation générale : c'est Nicolas Poussin à Rome, reconduisant le cardinal Massini. Poussin vivait avec sa famille fort humblement, n'ayant pas un valet pour le servir. Le cardinal Massini, qu'il reconduisait un soir sa lampe à la main, lui en faisant l'observation, il lui répondit : « Et moi, monseigneur, je vous plains davantage d'en avoir tant. » — J'aurais encore bien des tableaux à signaler parmi ceux de Nicolas-André Monsiau. Pour honorer dignement sa mémoire, je devrais parler aussi de ses qualités morales; il me suffira de dire qu'il fut excellent époux, ami sincère, parfait camarade. Modeste et sans autre ambition que celle de perfectionner son talent, vivant retiré comme Poussin, dont il a exprimé la sévérité des mœurs dans un tableau, il n'a obtenu, quoiqu'il les eût bien méritées, aucune des récompenses qui, en honorant l'artiste, flattent son amour

langes, etc. Il est fâcheux que le personnage de Molière, sur lequel se portent tous les regards, et qui seul est figuré debout, ne soit pas mieux jeté dans le tableau. Sa pose est indécise; son bras levé n'indique pas suffisamment à quelle scène il est de sa lecture. Serait-ce l'instant où | Tartufe ordonne à Orgon de sortir de sa maison? cela est probable, c'est l'endroit le plus pathétique de la pièce: dans toute autre circonstance, ce geste impératif serait déplacé. Ce tableau, très-bien gravé par M. Ancelin, méritait de figurer dans le nouveau musée historique de Versailles. Dans un autre tableau, la Mort de Raphaël, que le même peintre a exposé au salon de 1804, on admire le développement d'une grande et belle composition, exprimée avec la noblesse et la majesté qu'exige un sujet aussi grave: il a été acheté par la Société des amis des arts. La même année, on vit l'Éducation de l'Amour et Éponine et Sabinus, pour lequel Monsiau obtint un prix d'encouragement : il est maintenant à Trianon. En 1806 parut Aspasie s'entretenant avec les hommes les plus illustres d'Athènes; en 1810 Philoctète dans l'île de Lemnos, et Mme de la Vallière se retirant aux Carmélites. Ce serait faire la vie pittoresque tout entière, cette vie paisible et prolongée d'André Monsiau, que de décrire les nombreux ouvrages dont nous lui sommes redevables. Cependant, avant de clore cet article, je dirai qu'en 1812 il exposa au salon deux tableaux destinés à la sacristie de Saint-Denis qui lui valurent les suffrages des artistes et des amateurs : ils représentent Saint Denis prêchant la foi dans les Gaules, et le Couronnement de Marie de Mé-propre. Quoique académicien et peintre du roi, il dicis, seconde femme de Henri IV. Ce second ta- ne fut pas appelé à l'Institut de France, où il a vu bleau, d'une composition heureuse, dont je me passer tant de peintres qui lui étaient inférieurs. plais souvent à admirer la distribution des grou- Nicolas-André Monsiau a cessé de vivre le 31 mai pes sur le dessin original que j'en possède, est ALEX. LENOIR. un des bons ouvrages de l'artiste, qui a souvent MONSIEUR. Sous les premiers Valois, on écrifixé l'attention du public. Henri IV, après la dis-vait encore dans les actes publics monsieur le solution de son mariage avec Marguerite de Valois, épousa en 1600 Marie de Médicis, fille de François II, grand-duc de Toscane, et la fit cou- | ronner à Saint-Denys, le 12 mai 1610, peu de jours avant son assassinat. La reine, placée au centre, et au pied de l'autel, est accompagnée de ses deux enfants, le Dauphin et Madame. Elle reçoit la couronne des mains du cardinal de Joyeuse, qui est assisté dans cette cérémonie | par les cardinaux du Perron, de Gondi, de Sourdis, et de plusieurs évêques. Le duc de Vendôme et le chevalier du même nom portent, l'un le sceptre et l'autre la main de justice. Dans cet in-laire officiel citoyen ministre, citoyen directéressant ouvrage, on admire un dessin correct, teur, citoyen consul, etc. Feu Andrieux, de

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1837.

roi. On avait aussi appelé les saints indistinctement monsieur ou monseigneur. Depuis, ce mot, pris dans son acception honorifique, n'a été donné qu'au plus âgé des frères du roi. Dans son acception générale, il s'appliqua à tous les bourgeois, et devint dans la suite commun aux Français de toutes les classes. A la fin de l'ASsemblée législative, le mot monsieur fut remplacé par celui de citoyen : les girondins à cet égard prirent l'initiative. Le mot monsieur a repris peu après la réaction thermidorienne; mais citoyen avait été conservé dans le vocabu

l'Institut national de France et de l'Académie française, a tranché la question par un argument de juste milieu, il a dit :

Appelons-nous messieurs et soyons citoyens.

Les sociétés politiques qui apparurent après la révolution de 1830 ont rappelé le mot citoyen. Ils s'interdisaient entre eux le mot de monsieur. L'usage a fait prévaloir l'opinion du poëte Andrieux. DUFEY.

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A la révolution, il perdit sa place et la plus, grande partie de sa fortune: mais, en 1798, l'Opéra-Comique lui assura une pension viagère en reconnaissance des avantages que ses pièces avaient valu au théâtre. En 1800, il fut nommé inspecteur de l'enseignement au Conservatoire de musique, emploi dont il se démit au bout de deux ans. Il succéda, en 1813, à Grétry comme membre de la 4o classe de l'Institut, reçut, en 1816, la décoration de la Légion d'honneur, et mourut le 14 janvier de l'année suivante, âgé de 88 ans.

On n'a peut-être pas assez remarqué l'influence qu'ont eue sur la musique française les compositions de Monsigny; comme il a survécu à tous les compositeurs contemporains de ses succès, on a oublié qu'il les avait précédés dans la carrière, et l'on a trop souvent attribué à Duni, à Gluck, à Piccinni, et surtout à Grétry et à Dalayrac, un mérite qui appartenait à plus juste titre à l'auteur de Félix. C'est Monsigny qui a abattu l'idole du mauvais goût en écartant nettement le chant plein de contre-sens et d'afféterie alors en usage à l'Opéra français ; il eut l'idée heureuse d'adopter la forme des airs populaires en se bornant à en ennoblir la tournure et à en étendre le cadre; c'est en cela qu'il a merveilleusement réussi. Quelquefois, d'ailleurs, il a donné à certains morceaux une étendue et une variété qui prouvent la fécondité de son esprit et la finesse de son sentiment: à cet égard, et en se bornant strictement aux ressources de la partie chantante, on ne l'a que bien rarement égalé; l'air d'entrée en scène du Déserteur : Ah ! je respire, peut encore de nos jours être cité comme modèle. Presque tous ses ouvrages méritent d'être étudiés; on y trouve non-seulement l'exemple de l'union la plus intime de la mu

MONSIGNY (PIERRE-ALEXANDRE ), né à Fauquemberg (Pas-de-Calais ), le 17 octobre 1729, était issu d'une famille noble, mais peu riche, à ce qu'il paraît, puisque ses parents l'envoyèrent à Paris, à l'âge de 19 ans, pour y occuper un mince emploi dans la comptabilité du clergé. Il quitta cette place pour entrer en qualité de maître d'hôtel dans la maison du duc d'Orléans (grand-père de Louis-Philippe), et y mena pendant trente années la vie la plus heureuse et la plus paisible. Il avait, dans sa première jeunesse, appris à jouer du violon, puis complétement négligé cet instrument; mais, lorsqu'en 1754 il entendit la Serva padrona de Pergolèse, jouée par la troupe des Bouffons, qui excita cette guerre singulière entre les partisans de la musique française et de la musique italienne, frappé d'admiration et comme soudainement éclairé par le gracieux génie qui inspirait le compositeur italien, Monsigny sentit en lui-même une sorte de besoin d'écrire pour le théâtre. Il reprit son violon, et n'ayant pas la moindre notion d'harmonie, il se mit sous la direction de Gianotti. Au bout de cinq mois, il se sentit capable de coucher les parties d'orchestre d'un opéra : c'était là tout ce qu'il désirait. En 1759, il donna au théâtre de la Foire son premier ouvrage intitulé les Aveux indiscrets, puis pendant les deux années suivantes, trois autres opé-sique et de la poésie, mais une foule d'idées touras-comiques, le Maître en droit, le Cadi dupé, et On ne s'avise jamais de tout. Tous obtinrent le succès le plus complet. Neuf autres ouvrages donnés à la Comédie-Italienne, à l'exception d'Aline qui parut à l'Opéra, réussirent mieux encore que les premiers ; mais il ne faut pas dissimuler que le mérite du poëte, qui fut presque toujours Sedaine, y entra pour quelque chose. Tous ces ouvrages, parmi lesquels le Roi et le Fermier, Rose et Colas, le Déserteur, la Belle Arsène et Félix sont restés au théâtre jusqu'à nos jours, furent représentés de 1762 à 1777. Depuis la composition du dernier, Monsigny vécut 41 ans sans écrire une note: la musique, disait-il, était morte pour lui, il ne lui venait pas même une idée.

jours originales et pleines tantôt de verve et de
gaieté, tantôt de la sensibilité la plus exquise.
Dans son orchestre, du reste successivement fai-
ble, on rencontre des intentions dont il faut lui
savoir gré; mais c'est surtout sous le rapport
de l'expression toujours heureuse et de la mélo-
die toujours pure et bien sentie, qu'il doit être
considéré et admiré. Grétry a fait son éloge en
un mot quand il l'a nommé « le plus chantant
des compositeurs. »
J. A. DE LA FAGE.

MONSTRE, MONSTRUOSITÉ. On donne le nom de monstre (monstrum, de monstrare, ce qui se montre), chez les animaux, à des individus qui s'écartent, à des degrés divers, dans un ou dans plusieurs organes importants, de la structure ou de la conformation qui constituent le

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