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quement dotée par M. Andrew Carnegie? (Très bien! Très bien !)

C'est à grand peine que nous avons inscrit, nous Parlement, vous Gouvernement, pour entretenir ce tribunal, qui est cependant l'œuvre de la France comme des autres puissances, une misérable somme annuelle de 5.000 fr.; et c'est un simple particulier qui nous inflige cette leçon de consacrer, lui, plus de 7 millions à la même œuvre et de souligner ainsi la mesure de notre indifférence? (Très bien! Très bien !)

Ne verrons-nous pas, dans ces initiatives venues d'ailleurs et dans ces libéralités, autant d'avertissements qui nous décident à changer de sentiment et d'attitude? Tel est le vœu que je formule et tiens à formuler nettement en émettant mon vote. Je n'insiste pas, ne voulant pas provoquer en ce moment une discussion; mais dites-vous bien, messieurs, que les fêtes passent, tandis que les causes de difficultés restent. Si vous vous contentez de vous réjouir de gouvernement à gouvernement, si vous ne mettez pas à profit un ensemble de circonstances exceptionnellement favorables pour les comme pour les autres, si vous laissez disparaître, comme une lueur passagère, cet ensemble de circonstances, alors prenez garde sans parler de la responsabilité prenez garde à tout ce que l'autorité gouvernementale perdra quand l'opinion se réveillera face à face avec les difficultés reprenant leur cours. Ne fermez pas les yeux à ce que le plus humble des habitants du plus minuscule des Etats considère aujourd'hui comme un progrès, comme une précaution indis

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pensable; prenez garde que, par un juste retour des choses, l'opinion publique ne voie dans les résistances gouvernementales une obstination qui lui semble aujourd'hui beaucoup plus dangereuse et peut-être même aussi ridicule que jadis le zèle des partisans de l'arbitrage; - Oui! le ridicule pourrait bien changer de côté. Ne parlons pas, si ce mot vous choque, des intérêts de l'humanité, mais pensez aux vrais intérêts de la France, conformes, dans ce cas, aux intérêts et aux devoirs de tous les Gouvernements civilisés. (Applaudissements).

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La discussion étant close, le projet de loi est adopté à l'unanimité des 486 votants.

Les Voyages

Parlementaires

de LONDRES et de PARIS

Le Groupe de l'Arbitrage international était à peine fondé que son Président était invité, avec ses collègues, à venir au Palais de Westminster expoCommercial Committee le programme et l'organisation du Groupe.

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Un échange de vues entre parlementaires anglais et français ne pouvait que favoriser les intérêts des deux pays et la cause de la paix internationale.

Le Président du groupe de l'Arbitrage répondit que ses collègues acceptaient avec empressement l'invitation des parlementaires anglais et qu'ils viendraient, en aussi grand nombre que possible, avec lui, exposer le programme du groupe au Commercial Committee.

Voici le texte des lettres qui furent échangées à cette occasion mémorable:

LETTRE D'INVITATION

DU

"Commercial Committee" de la Chambre des Communes

à M. le Président

et aux membres du groupe parlementaire français de l'arbitrage international.

CHAMBRE

Londres, 13 juin 1903.

des COMMUNES

Monsieur le président,

C'est avec un plaisir sincère que les cercles politiques et commerciaux de la GrandeBretagne ont appris qu'un grand nombre des membres de la Chambre des députés s'étaient constitués, sous votre présidence, en un groupe dont le but est de faire de sérieux efforts pour assurer la paix internationale, soit par l'arbitrage soit par la conciliation.

Il existe dans la Grande-Bretagne un vif désir d'entretenir les relations les plus amicales avec notre voisin le plus proche, la République française, et celui de protéger et de consolider par tous les moyens possibles, les liens commerciaux et autres qui relient les deux pays. Nous accueillons donc avec joie l'occasion qui se présente d'inviter les membres d'un autre parlement à se réunir à nons et à échanger leurs idées sur un sujet

qui est d'un grand intérêt pour notre avantage réciproque.

En dehors des informations qui nous sont parvenues, nous ignorons la nature exacte et le caractère de votre organisation nouvelle; nous avons donc pensé, monsieur le président, que si vous, président du groupe, et ceux de vos collègues auxquels il serait possible de vous accompagner, vouliez bien nous faire le grand honneur et nous rendre le service d'assister à une réunion des membres du parlement anglais, nous avons pensé, disons-nous, qu'une telle réunion favoriserait un but utile. Les renseignements que vous nous communiquerez ne seraient pas seulement avantageux au point de vue commercial, mais ils pourraient aider à servir la cause que vous avez en vue.

Nous prenons l'initiative dans cette affaire au nom du Comité commercial de la Chambre des Communes; la question de parti est bannie de ce Comité, et il compte 150 membres, dont nous vous envoyons ci-joint les noms; nous sommes assurés qu'en vous faisant cette invitation, nous avons l'appui d'autres groupes de notre Parlement.

Nous vous invitons donc cordialement à nous honorer de votre visite; nons serions enchantés de vous recevoir le mercredi 15 juillet, si toutefois cette date vous convient.

Nous vous prions, Monsieur le Président, de croire à l'assurance de notre considération distinguée.

(Suivent les signatures des présidents, secrétaires, et membres du Comité du Commerce.)

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