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manquer, respire dans toutes vos délibérations; il s'est fait remarquer dans les lois relatives à l'industrie; et nous répondrons à ceux qui seraient tentés de nous accuser de trop de partialité, que l'erreur même est honorable, lorsqu'elle est patriotique.

L'esprit national s'est manifesté au sujet des lois relatives au commerce,

Quoique vous ayez agrandi, pour ainsi dire, la sphère de la représentation, en provoquant autour de vous les lumières des chambres de commerce, vous n'avez encore pu que préluder à un meilleur système. Dans un royaume où l'on avait rendu la navigation à peu près inutile, il était impossible de faire à présent davantage; mais Popinion publique, appréciant les produits de vos travaux, pressent que lorsque l'état de l'Europe celui du commerce et des colonies auront été fixés, vous serez appelés à concourir à des lois vraiment nationales.

L'esprit national éminemment français a éclaté sur-tout parmi vous, Messieurs, dans ces lois qui regardent la personne du Monarque.

Vous avez été les véritables organes de tous ceux que vous représentez, quand vous avez voté cette même liste civile, dont la douleur se souvient que Louis XVI avait doté la couronne; lorsque sur-tout vous avez unanimement délibéré que France était solidaire des dettes de son Roi.

la

C'est ainsi, Messieurs, que vous avez réconcilié avec le gouvernement représentatif ses plus grands adversaires, En retrouvant de braves guerriers que la séparation de plusieurs départemens avait éloignés de votre sein, ils reconnaissent que ce beau sentiment, l'ame des monarchies, l'honneur, en se communiquant à toutes les nations, n'en a que plus d'énergie, et place dans les mains du Roi de France un ressort plus puissant.

L'honneur de la patrie, pour me servir des expressions d'un homme dont la France se glorifie (1), l'honneur de la patrie, en réunissant tous les Français, continuera les miracles que le ciel a fait éclater à l'apparition d'un fils de S. Louis.

Allons donc en paix, Messieurs, dans nos foyers, méditer cette loi de réélection dont plusieurs d'entre nous s'occupent, et qui doit satisfaire la noble émulation de tous les Français, pour concourir, autour du trône, à la prospérité com

mune.

Retournons dans nos provinces avec sécurité.

Nous laissons dans sa capitale, environné de l'amour de son peuple, du dévouement de l'armée, un Roi que nous aimons à regarder comme le premier gardien de la liberté publique.

La chambre ordonne l'impression de ce discours, et sa distribution à six exemplaires pour chaque membre.

(1) M. de Chateaubriand.

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Aux termes de l'art. 4 du titre II du règlement, dont il est fait lecture, l'assemblée se sépare à l'instant.

-

Le ministre de la guerre, celui de la marine, le ministre chargé par interim du porte-feuille des affaires étrangères, ont été nommés commissaires par le Roi pour apporter à la chambre des pairs la proclamation de S, M., qui ordonne sa prorogation. Les membres de la chambre se sont levés à l'arrivée de MM. les commissaires, et ont écouté, debout, la lecture de la proclamation de S. M. M. le chancelier de France, président de la chambre, a annoncé que les séances étaient prorogées au 1er mai 1815. La séance a été levée immédiatement.

-Une ordonnance du Roi, du 18 décembre porte que le comité de la guerre sera composé ainsi qu'il suit le lieutenant-général comte de Bruges, vice-président; le lieutenant-général comte Buty; le lieutenant-général Latour-Maubourg; le lieutenant-général Rognat; le lieutenant-général Préval; le lieutenant-général Berthesain; l'ordonnateur en chef Marchant.

Le ministre secrétaire-d'état de la guerre présidera le comité toutes les fois qu'il le jugera nécessaire au bien du service, et il donnera à ce comité des ordres et instructions sur les objets qui devront y être mis en discussion, conformément à l'ordonnance du 28 avril dernier.

Le Roi a, par une ordonnance du 25 de ce mois, créé une école d'instruction des troupes à cheval, destinée à former des instructeurs pour tous les corps de cavalerie. Cette école est placée à Saumur. Tous les régimens de cavalerie y en

verront ¡des élèves choisis parmi les officiers et les sous-officiers. Les élèves y seront exercés à tous les genres d'instruction nécessaires à un bon officier de cavalerie, équitation, manœuvres, hippiatrique. L'école sera ouverte le 1er mars prochain. Un lieutenant général la commandera; il aura sous ses ordres, pour l'instruction des élèves, un colonel, deux chefs d'escadron, six capitaines, et des écuyers et sous-écuyers.

La loi relative au droit sur les fers et aciers, a été sanctionnée le 24 décembre; elle porte :

Art. 1.er Le droit d'importation sur les fers et aciers venant de l'étranger est, jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné, fixé ainsi qu'il suit :

Fontes et fers. Fontes en gueuses, de 400 kilogrammes et au-dessus (toutes les autres prohibées), 2 fr. par 100 kilogr.; fer brut, prohibé; fer de deux manipulations, 15 fr.; fer de trois manipulations, 25 fr.; fer de quatre manip., 40 fr.; fer noir ou tôle, idem; fil de fer, 60 fr.

Aciers. Acier en feuilles, 45 fr.; acier fondu, idem; fil d'acier, 20 fr.

2. Les fers et aciers bruts étrangers, spécifiés cidessus, destinés à l'exportation pour les colonies d'Afrique et des Indes orientales et occidentales, pourront être entreposés, et seront soumis à un tarif qui sera réglé par une ordonnance du Roi.

-M. le prince de Montmorency, ambassadeur du Roi près de S. M. Catholique, est arrivé à Madrid le 16 décembre.

SOUSCRIPTION.

BUSTE DU ROI, exécuté de grandeur naturelle, par M. Bosio, d'après les ordres de S. M. Parmi les productions des arts qui composent le salon d'exposition de cette année, on distingue le buste du Roi, par M. Bosio, l'un de nos plus habiles statuaires. Il réunit au mérite d'une exécution très-soignée, la plus parfaite ressemblance, c'est-à-dire, cette expression de noblesse et de bonté qui caractérise la physionomie du Roi. En un mot, cet ouvrage, que l'artiste a exécuté sous les yeux mêmes de S. M., est généralement regardé comme un chef-d'œuvre de l'art.

MM. Henraux aîné et Comp.e (1), qui ont

(1) MM. Henraux aîné et Comp., propriétaires du dépôt de sculptures modernes, établi des rue Francs-Bourgeois,

n.o 14, au Marais. On trouve dans cet établissement, entièrement consacré aux arts, une collection considérable de statues, bustes, vases, etc.... en marbre statuaire et autres, exécutés d'après les plus beaux et les plus intéressans modèles dont nous sommes redevables à l'antiquité, et notamment d'après les morceaux sublimes de sculpture du Musée royal à Paris.

On trouve aussi dans l'établissement de MM. Henraux, un nombreux assortiment de sarcophages, tombeaux, pierres tumulaires, et autres monumens funéraires, en marbre, de toutes les formes et dimensions, ornés de symboles allégoriques propres à toutes les classes de la société,

acquis la propriété de ce beau buste, le seul qui soit avoué par le Roi, croient devoir prévenir, afin que l'on soit en garde contre les contrefaçons, toujours défectueuses, que tous les bustes, soit en marbre, soit en plâtre, qu'ils livreront, porteront leur cachet et le nom de M. Bosio, sur une plaque d'argent placée sur le piédouche du buste (2).

MM. Henraux sont également propriétaires d'autres bustes très-intéressans, qui font aussi partie de l'exposition publique de cette année; ce sont ceux de Henri IV et du pape Pie VII. Ces deux morceaux, que l'on doit au ciseau de M. Milhomme, l'un des anciens élèves les plus distingués de l'Académie française des beaux-arts, à Rome, sont exécutés avec beaucoup de soin et de perfection. Ils offrent, avec toute l'exactitude désirable, l'auguste image du bon et magnanime Henri IV, et du vénérable chef de l'Eglise.

Le prix de chaque buste en beau marbre statuaire, est de 1,800 fr. pour celui du Roi; de 3,000 fr. pour celui de Henri IV (3), et de 1,500 fr. pour celui du pape, y compris les frais d'encaissement. La livraison en sera faite dans le délai de six mois, à partir de la date de la souscription.

Le prix de chacun de ces bustes, en plâtre, est de 100 fr. pour celui du Roi; de 150 fr. pour celui de Henri IV, et de 80 fr. pour celui du Pape, y compris également les frais d'encaissement. L'expédition en sera faite aussitôt la demande par

venue.

Tous les bustes, en marbre ou en plâtre, de Henri IV et du pape, porteront, comme celui du Roi, le cachet de MM. Henraux aîné et Comp.e, sur une plaque d'argent.

MM. Henraux se chargent de fournir, à des prix modérés, des piédestaux de formes rondes ou carrées en marbre bleu-turquin, blanc veiné, portor, vert-de-mer, etc.

Les demandes et envois doivent être faits directement à MM. Henraux aîné et Comp., propriétaires du dépôt de sculptures modernes, rue des Francs-Bourgeois, n.o 14, au Marais, à Paris.

et disposés pour recevoir des inscriptions : le tout aux prix les plus modérés. MM. Henraux s'empressent d'adresser aux personnes qui désirent acquérir de ces monumens, un cahier sur lequel ils sont figurés de manière à ce que l'on puisse juger exactement de l'effet qu'ils produisent, lorsqu'ils sont en place.

(2) Indépendamment de cette précaution, la liste de MM. les souscripteurs au buste du Roi, sera publiée à diverses reprises, et les personnes qui posséderaient un buste qui ne porterait pas le cachet de MM. Henraux aîné et Comp., seront priées de le leur envoyer à Paris, et de daigner leur faire connaître le nom du vendeur en contravention. Ces personnes recevront aussitôt, en échange et sans aucun frais, le véritable buste de S. M., par M. Bosió, portant le cachet de MM. Henraux ainé et Comp.e (3) Les ornemens et le caractère héroique de ce buste exigent que le prix en soit porté à 3,000 fr.

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Lyon, le 6 janvier.

En parcourant un recueil, publié en 1809 par Madame de Staël, les Lettres du prince de Ligne, que la mort vient d'enlever, et qui n'est pas moins connu par ses talens militaires que par son esprit et par les saillies aimables de la plus riante imagination, nous avons remarqué avec un vif intérêt quelques passages bien flatteurs pour celui qu'ils concernent, soit par la vérité des éloges, soit par le caractère et le rang de celui qui les a donnés. Nous ne doutons pas que tous nos lecteurs ne partagent le plaisir que nous avons éprouvés Le prince de Ligne écrivait en ces termes, à Timpératrice Catherine, au camp sous Oczakow, en juillet 1788:

Comme je vois que cette espèce de siége est plus dangereux que glorieux pour les promeneurs, j'évite, quand j'y pense, la promenade perpendiculaire; car à peine quitte-t-on la ligne du camp, qu'on est surpris par une averse de boulets comme par la pluie : nous sommes presque aussi assiégés qu'assiégeans. J'ai vainement fait faire cette réflexion au comte Koger de Damas; il a reçu bier, sans être guéri tout-à-fait de son coup de fusil de l'autre jour, une contusion d'un boulet de canon à la cuisse, etc.

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Au mois d'août suivant, il traçait le portrait qu'on va lire, dans une lettre adressée du même lieu à un seigneur de la cour de France:

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..... Je vois un phénomène de chez vous, et un joli phénomène : un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, la grâce de l'autre, et la gaieté de celui-ci. François 1er, le grand Condé et le maréchal de Saxe auraient voulu avoir un fils comme lui. .... Au milieu des canonrades les plus vives et les plus fréquentes, chantant, faisant les citations les plus folles, et jugeant néanmoins de tout à merveille. La guerre ne l'enivre pas, mais il y est ardent d'une jolie ardeur, comme on l'est à la fin d'un souper. Ce n'est que lorsqu'il porte un ordre, et donne son petit conseil, ou prend quelque chose sur lui, qu'il met de l'eau dans son vin. Il s'est distingué aux victoires navales que Nassau a remportées sur le capitanpacha: je l'ai vu à toutes les sorties des Janissaires et aux scarmouches journalières avec les Spahis; il a déjà été blessé deux fois. Toujours Français dans l'ame, il est feusse

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pour la subordination et le bon maintien. Aimable, aimé de tout le monde, ce qui s'appelle un joli Français, un seir gneur de bon goût de la cour de France: voilà ce que c'est que Roger de Damas. . . . . »

La seconde ville du royaume est aujourd'hui sous le gouvernement du brave et galant chevalier qui débutait dans la carrière des armes d'une manière si brillante, de ce guerrier qui, dès l'aurore de sa vie, méritailles suffrages d'un prince justement renommé dans toute l'Europe. Le Roi a voulu récompenser des services signalés et une fidélité constante: son choix, également honorable pour M. le comte de Damas et pour les Lyonnais, ne peut être mieux apprécié que dans une ville dont les habitans ont défendu la cause royale avec tant de courage et de fidélité.

Son Exc. a passé en revue aujourd'hui, à midi et demi, la garde nationale lyonnaise à pied et à cheval: diverses évolutions ont eu lieu, sur la place de Louis-le-Grand, aux cris réitérés de Vive le Roi!

Par arrêté de Son Exc. le ministre secrétaired'état au département des finances, du 22 novembre dernier, conformément à l'ordonnance da Roi, du 10 juin précédent, M. Pierre Duchamp, notaire royal au Bois-d'Oingt, a été nommé notaire certificateur, en remplacement de M. Fornas démissionnaire.

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-La commission provisoire chargée de régu-* lariser et activer la souscription pour l'établisse ment du Monument religieux à élever aux Broteaux, à la mémoire des victimes du siége, a adressé la lettre suivante à M. le maire de la ville de Bourg:

<«< M. le maire, au nombre des victimes dont nous voulons honorer la mémoire, il en est qui intéressent particulièrement la ville à la tête de laquelle vous êtes placé; bien des hommes eštimables furent, après le siége, arrachés des prisons de Bourg, sous prétexte qu'il n'y avait plus de place, et transférés à Lyon, où ils ne tardèrent pas à être cruellement assassinés,

>> Nous ne pouvons donc douter, M. le maire, de l'empressement qu'auront les parens et les amis de ces infortunés à concourir à la construction du Monument religieux qui va s'élever aux Broteaux. Une vaste chapelle, d'un genre simple, mais noble et imposant, où l'on puisse prier et pardonner, où les ossemens épars qu'on trouve à chaque pas dans le local puissent être enfin rassemblés, a paru le seul monument convenable, le seul digne de ces martyrs..

On ne pouvait, M. le maire, commencer l'exécution de ce projet sous des auspices plus honorables pour la mémoire des pères, plus satisfaisans pour le coeur des enfans. S. A. R. MADAME a bien voulu se placer au nombre des souscripteurs; MONSIEUR, frère du Roi, ne s'est pas borné à cette faveur, il a encore daigné poser de ses mains la première pierre de l'édifice. »

Encore un évènement malheureux, causé par l'usage imprudent des champignons. Le mercredi 30 novembre, une famille du bourg de Birac, près de Marmande, département de Lotet-Garonne, a failli être toute entière la victime de cette espèce de poison. Deux enfans âgés, l'un de trois, l'autre de deux ans, sont morts; le père et la mère n'ont échappé au danger qu'après avoir éprouvé des douleurs atroces. Cette famille avait mangé à son souper une grande quantité de champignons, dont le chirurgien qui a donné des soins à ces infortunés n'a pu indiquer l'espèce, parce qu'on ne lui a fourni à cet égard que des données trop vagues. Au reste, dit avec raison le médecin qui rend compte de cet accident, les variétés des champignous sont si nombreuses et offrent tant de caractères analogues, qu'il est souvent très-difficile de distinguer les espèces nuisibles de celles qui ne le sont pas; et les meilleures étant indigestes, nous ferons sagement de les bannir de nos tables.

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Cette question ayant peut-être paru trop étendue, aucun mémoire n'a été envoyé au concours.

Cependant, la Société ne pouvant se dissimuler l'importance d'une discussion sur l'utilité ou les inconvéniens que peut présenter la culture des arbres exotiques, trop vantée par les uns, trop dépréciée par les autres, croit devoir reproduire la question sous un point de vue plus borné; elle la propose en ces termes :

Quels sont les arbres exotiques, fruitiers, forestiers et d'agrément, que l'on cultive avec le plus d'avantages et de facilité dans nos climats ?

La question ainsi restreinte, devient plùs susceptible d'être traitée dans l'espace d'une année. On demande que les concurrens appuient leurs assertions sur des observations et des faits bien constatés.

Les mémoires doivent être adressés, francs de port, avant le 30 juin 1815 (ce terme est de rigueur), à M. Grognier, secrétaire de la Société, à l'Ecole royale vétérinaire.

Les mémoires ne seront point signés; ils porteront une devise. On y joindra un billet cacheté, qui contiendra la devise ainsi que le nom et l'adresse de l'auteur.

On n'ouvrira que les billets des mémoires qui obtiendront le prix ou l'accessit.

Le prix, qui est une médaille d'or de 300 fr., ou la même somme en numéraire, au choix de l'auteur couronné, sera décerné dans la séance publique du premier mercredi de septembre 1815. Les membres titulaires de la Société sont seuls exceptés du concours.

Prix pour l'invention d'une nouvelle manière de ramoner les cheminées.

Le ramonage des cheminées est une des opérations les plus importantes de l'économie domestique on sait à quels dangers expose le défaut de ramoner les cheminées ou un ramonage incomplet.

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Lorsque les tuyaux des cheminées avaient de grandes dimensions, un homme, ou au moins un” enfant, pouvait les parcourir dans toute leur étendue et en atteindre toutes les faces et les inégalités. Cette manière de ramoner les cheminées était sans doute la meilleure; mais depuis que les tuyaux des cheminées sont réduits à de petites dimensions, et qu'on les dévoie en différens sens, ce mode de ramonage est devenu impraticable; on lui a substitué un fagot qu'on tire de biais, au moyen d'une corde. Quelque forme que l'on donne à ce fagot, il n'atteint pas entièrement les quatre côtés de la gaine, et il ne détache qu'une partie de la suie; aussi voit-on souvent le feu prendre à des cheminées récemment ramonées; on a vu d'autres fois le fagot tellement engagé dans les sinuosités de la gaîne, qu'on a été obligé d'y mettre le feu.

Frappé de ces inconvéniens, un membre titulaire, qui ne veut pas être connu, a fait verser dans la caisse de la Société, une somme de 100fr. pour la découverte d'un mode de ramonage des cheminées, préférable à celui qui a été usité jusqu'à ce jour.

Pour remplir les vues de bien public qui animent un de ses membres, la Société met au concours le problème suivant :

Trouver une machine qui remplace, avec avantage, le fagot de bouleau dont on se sert pour ramoner les cheminées, telle que serait un mannequin élastique dans tous les sens, capable de se prêter aux diverses formes et dimensions des tuyaux des cheminées.

Ce n'est ni par un mémoire, ni par un plan mais seulement par la présentation de la machine elle-même, en état de fonctionner, que les concurrens peuvent remplir les vues de la Société.

Le prix sera de 100 fr. en numéraire, et la Société ajoutera à cette somme une de ses médailles d'argent. It sera décerné dans la séance publique du premier mercredi de septembre 1815.

Les machines et mémoires explicatifs doivent être présentés à la Société, avant le 1er juillet, ou adressés à M. Grognier son secrétaire, demeurant à l'Ecole royale vétérinaire.

On fera l'expérience des machines en présence des concurrens, s'ils se font connaître ; et s'ils veulent rester inconnus, ils renfermeront leurs noms et leur adresse dans un billet cacheté, qui contiendra aussi une devise pareille à celle qu'ils placeront en tête de leurs mémoires. Les billets ne seront ouverts qu'autant que les mémoires auraient été jugés dignes du prix ou d'une mention honorable.

A la suite du Compte rendu, dont nous avons parlé dans notre N.o du 3 janvier, on lit une notice intéressante sur l'un de nos plus illustres concitoyens, sur un savant dont le nom est répandu dans toute l'Europe, le docteur Gilibert, mort le 2 septembre 1814. Cette notice est de M.Grognier : si nous n'en donnons pas un extrait, c'est uniquement parce que nous avons déjà payé à la mémoire de M. Gilibert un tribut mérité, en insérant en entier dans ce Journal le bel Eloge historique que lui a consacré M. le docteur SainteMarie. Les deux biographes se sont accordés à dire que M. Gilibert emportait en mourant la consolation de se voir revivre dans un fils digne de lui, M. Stanislas Gilibert, auteur de plusieurs onvrages de médecine estimés.

NOUVELLES

DE PARIS.
Paris, le 2 janvier.

Deux séances consécutives de la chambre des pairs ont été consacrées à la discussion sur le

rapport de la commission chargée d'examiner la proposition de M. le duc de Tarente, relative aux émigrés et aux dotations. M. le duc de la Vauguyon, M. le duc de Valentinois, M. le comte de Ségur, M. le comte Boissy-d'Anglas, et plusieurs autres orateurs ont été eutendus dans cette mémorable discussion. La chambre, après un mûr examen, considérant que ses séances allaient être prorogées, qu'un travail d'une aussi grande importance, et auquel se rattachait le sort d'un aussi grand nombre de Français, ne pouvait se terminer dans l'année 1814, a déclaré qu'elle ajournait sa décision au renouvellement de ses séances en 1815, et que son président serait prié de se retirer devant le Roi, pour que S. M. fat suppliée de faire faire par ses ministres les travaux préparatoires nécessaires pour l'exécution d'une aussi grande mesure. Les pairs de France et les députés des départemens ont offert hier matin leurs hommages à S. M. et à LL. AA. RR. MONSIEUR, MADAME, duchesse d'Angoulême, aux ducs d'Angoulême et de Berry. En recevant les hommages des pairs avec sa grâce accoutumée, S. M. leur a dit qu'elle avait voulu donner à la chambre, et 'en même temps à M. le chancelier de France, une preuve de sa bienveillance et de sa satisfaction, en le nommant chancelier de l'Ordre du St-Esprit. Le Roi, entouré des députés, leur a adressé des paroles bienveillantes, parmi lesquelles on a retenu celles-ci« Je suis fort satisfait de l'esprit qu'a constamment manifesté la chambre : je voudrais pouvoir le dire à chacun de vous en particulier. Répandez dans vos départemens l'esprit qui vous anime; dites à tous les Français que vous avez vu leur père, qu'il s'occupe sans cesse de leur bonheur rappelez-leur la fable de La Fontaine, sur Ja nécessité de l'union. Je désire que tous les Français forment un faisceau; j'ai voulu que la charte constitutionnelle en fût le lien. Il est impossible qu'il n'y ait pas quelquefois des divergences d'opinion sur telle ou telle question; mais les intentions sont au fond les mêmes, et toutes. pour le bonheur du peuple. Je désire que les prochaines sessions soient toutes auimées du même esprit qui vous a guidés. »

On assure que S. M., ayant aperçu au milieu de tous les pairs de France M. le comte Boissyd'Anglas, lui a dit : « M. le comte, je me reproche de ne vous avoir point encore félicité sur la conduite ferme et courageuse que vous avez tenue dans la journée du 1.er prairial. » M. le comte Boissy ayant remercié le Roi de ce qu'il daignait se souvenir d'une circonstance dans laquelle il n'avait fait que son devoir Comment, si je m'en souviens! a répliqué S. M.; je m'en souviens avec toute la France, et l'histoire s'en souviendra.» De semblables paroles payent tous les services; niais tous les Rois ne savent pas se servir d'une pareille monnaie.

་་

-On assure que M. Chérubini est nommé

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