Page images
PDF
EPUB

d'état de la guerre, un comité consultatif de l'habillement des troupes.

4. Le traitement des inspecteurs des manufactures est fixé à 9,000 fr. par an, frais de tournée, de bureau et de secrétaire compris.

Il sera alloué en sus, pour les inspecteurs qui résideront à Paris, un supplément de 1,000 francs par an.

5. Notre ministre secrétaire-d'état de la guerre déterminera, par un règlement particulier, les fonctions et la responsabilité des inspecteurs de manufactures et des inspecteurs formant le comité consultatif de l'habillement.

6. Les dispositions de l'arrêté du 9 thermidor an 8, en ce qui concerne le directoire de l'habillement, sont et demeurent rapportées, à dater du 1.er janvier 1815.

En vertu de l'ordonnance de S. M., en date' du 23 décembre dernier, les tirages de la loterie royale se feront de cinq jours en cinq jours, dans l'ordre qui suit, à dater du 1er février prochain : Ceux de Paris auront lieu les 1.er et 16 de chaque mois;

Ceux de Lille, les 6 et 21;

Ceux de Strasbourg, les 11 et 26;

Quant aux bruits qui s'étaient répandus d'une suppression prochaine des roues de Lille et de Strasbourg, nous sommes autorisés à déclarer qu'ils n'ont aucun fondement.

Sans doute la bonté du Monarque aurait désiré étendre plus loin ces réformes; mais sa sagesse a dú lui prescrire de se renfermer dans les limites tracées par l'intérêt de son peuple. La France a des voisins: ces voisins ont aussi des loteries dont les tirages sont encore plus fréquens; et les passions, comprimées en France, n'auraient pas manqué de s'échapper au-dehors, et de payer aux nations voisines le plus insensé des tributs.

Une ordonnance du Roi, du 24, porte ce

qui suit :

er

Art. 1. L'article 27 du décret du 23 juin 1806, concernant le poids des voitures et la police du roulage, est rectifié en ce sens, que les contraventions des voitures publiques, diligences, messageries, fourgons et berlines, seront punies des peines portées audit article, à partir d'un excédant de cent kilogrammes sur les chargemens fixés par Part. 6 dudit décret.

2. Sont et demeurent renouvelées, en tant que' de besoin, les dipositions des lois, décrets et règlemens relatifs aux voitures publiques, et notamment la défense contenue en l'art. 6 du décret du 28 août 1808, d'admettre dans lesdites voitures un plus grand nombre de voyageurs que celui énoncé dans les déclarations, et d'en placer aucun sur l'impériale; ladite défense comprenant même le conducteur, qui ne peut, à cet égard, prétendre aucun droit d'exception de tout sous les peines portées auxdites lois, décrets et règlemens, et aux anciennes ordonnances.

[ocr errors]

Une ordonnance du Roi, du 30 décembre, contient les dispositions suivantes :

Voulant encourager tous nos sujets à suivre leur goût naturel pour le service militaire, et assurer, autant qu'il dépendra de nous, le recrutement de l'armée par des enrôlemens volontaires, -Avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Art. 1.er Tout homme qui, réunissant les qualités requises, contractera l'obligation de servir pendant six ans dans l'un des corps de notre armée, recevra, comme prix d'engagement, une somme de 50 francs. Il ne sera fait sur cette somme aucune retenue. La moitié des 50 francs sera touchée au départ; l'autre moitié, à l'arrivée aux drapeaux.

2. Il sera en outre payé à l'enrôlé volontaire, 15 centimes par lieue, pendant toute la route qu'il aura à parcourir pour se rendre au corps qu'il aura choisi, à compter du chef-lieu de l'arrondissement dans l'étendue duquel il aura contracté son enrôlement.

NECROLOGIE.

M. le comte de Teyssonet, maréchal-de-camp des armées du Roi, premier aide-de-camp de S. A. S. Mgr. le prince de Condé, chevalier de St-Louis, est mort à Paris dans les premiers jours de janvier. Ses obsèques ont eu lieu le 4 de ce mois. M. Morin de Moircant, son parent et son ami, a prononcé sur sa tombe un discours fort touchant, dans lequel il a rappelé les services et les qualités de ce fidèle sujet.

M. de Teyssonet avait servi avec distinction dans l'Inde, en Amérique et en Corse. Dans cette île, son colonel, M. le comte de Rulli, tombe mort d'une décharge de mousqueterie, au milieu d'une insurrection de son régiment. M. de Teyssonet ne l'avait pas quitté un instant : il est renversé à ses côtés couvert de blessures. Depuis cette époque, il s'est successivement trouvé dans tous les lieux où les intérêts du Roi l'ont appelé, en Savoie, Lyon, à l'armée du prince de Condé, dont il devint l'aide-de-camp. Rentré à Lyon sa patrie, en 1813, il y était l'objet d'une surveillance inquiète; lorsqu'il apprit l'arrivée de MONSIEUR à Nancy, il courut se jeter à ses pieds. Ses dernières paroles ont été J'ai vu relever le trône de mon Roi, je

meurs content.

[ocr errors]

Cours des Effets publics, du 14 janvier. Cinq pour cent consol. jouiss. du 22 septembre 1814 750 75 100 75 74f 90o 75€ 75f 90o 95o 90o 95o 90o. Idem, jouiss. du 22-mars 1815. — 00£. Actions de la Banque de France, jouissance du 1er janvier. 1150f 1147f 50¢.

Oblig. du Trés. roy. - p. ofo p. par an. 1 5/6.

De l'Imprimerie de BALLANCHE, aux halles de la Grenette.

[merged small][merged small][graphic][merged small][subsumed][subsumed][merged small]

L'anniversaire du jour de funeste mémoire, qui vit périr sur l'échafaud un Roi éminemment distingué entre tous les rois par son amour pour son peuple et pour la justice, par sa bonté plus qu'humaine, dont un Testament immortel suffirait pour faire passer les témoignages à la postérité la plus reculée; le 21 janvier à fait couler de pieuses larmes dans une cité dès long-temps célèbre par son dévouement et sa fidélité. Pendant cette journée éternellement déplorable, la ville de Lyon a présenté un aspect de tristesse que les descriptions les plus éloquentes ne pourraient exprimer dignement. Il semblait que la perte irréparable que nous avons faite il y a vingt-deux ans fut toute récente : le souvenir de la mort de Louis XVI vivait dans le coeur des Lyonnais, et le retour de l'époque désastreuse qui vit la consommation de son sacrifice en a réveillé toute l'amertume.

De grands préparatifs avaient été faits d'avance dans toutes nos églises, pour la célébration du service expiatoire : le son funèbre des cloches en a indiqué le moment précis; mais nos concitoyens n'avaient pas attendu ce signal pour accourir au pied des autels, et pour déposer le tribut de leur piété et de leur douleur sur la tombe offerte à leur vénération. Du sein de cette tombe, habitée par l'innocence la plus pure, semblaient sortir des paroles de consolation et d'espérance. A la vue de cette foule immense, de tout sexe et de tout âge, prosternée sur le pavé des temples qu'elle mouillait de pleurs, dans un silence lugubre qui n'était interrompu que par les chants religieux, et par la voix des ministres de l'Evangile, proclamant les vertus du meilleur des Rois et le pardon solennel sorti de sa bouche, quel Français aurait pu résister à l'émotion générale et n'en pas donner des signes visibles? Le deuil et la consternation étaient sur tous les visages comme dans toutes les amet.

Les autorités constituées et les fonctionnaires publics des divers ordres se sont rendus en grand cortége à la primatiale, sur les onze heures. M. le chanoine Bonnevie, éloquent interprète de la douleur publique, a prononcé un discours qui a produit la plus grande seusation sur ses nom

breux auditeurs.

A St-Nizier et dans les autres églises de Lyon, le même service a été célébré. Par-tout l'affluence a été considérable, par-tout le peuple de cette ville a signalé les vifs regrets qu'il éprouvait, et les sentimens qui l'ont toujours animé pour la mémoire de Louis XVI, de ce Roi bienfaisant dont la vie a été la pratique continuelle de toutes les vertus.

Les Israélites de Lyon ont aussi voulu payer leur tribut aux månes du meilleur et du plus infortuné des Monarques. Les cérémonies religieuses que leur consistoire a ordonnées à ce sujet, ont été précédées par un discours de M. Isaac Helft, commissaire.

-Un avis de M. le marquis de Frondeville, préfet du département de l'Allier, du 14 de ce mois, annonce au public que, le jeudi 23 du mois de février, à dix heures du matin, il sera procédé, en l'hôtel de la sous-préfecture de Lapalisse, l'adjudication aux enchères, du produit des eaux de l'établissement thermal de Vichy.

[ocr errors]

Les personnes qui désireront se rendre adjudicataires du produit de ces eaux, pourront prendre communication du cahier des charges, dans les bureaux de M. le sous-préfet de l'arrondissement de Lapalisse.

Observations Météorologiques.

Le thermomètre de Réaumur, fait par Felleta, opticien, successeur de Jean Casati, place du Lycée, n.o 17, à Lyon, exposé à l'Observatoire du lycée, était, le 22 janvier, à huit heures du matin, 49. 3/4 au-dessous de la glace, et le 23 du même mois, à 7 h. et demie du matin, à 8.o 1/2.

NOUVELLES DE PARIS.

Paris, le 20 janvier.

On écrit de Vienne, le 9 janvier :

Le prince de Talleyrand a prié l'empereur d'Autriche de permettre que le 21 janvier il fût célébré ici un service funèbre. L'empereur a nonseulement accueilli très-favorablement cette demande, mais encore a déclaré qu'il assisterait luimême, avec toute sa famille, à cette religieuse et touchante cérémonie. En conséquence, elle aura lieu dans l'église métropolitaine de St. Etienne, avec toute la solennité digne d'un aussi important objet. La cour d'Autriche en fera les frais, que l'on évalue à 50,000 florins. Un ecclésiastique français prononcera l'oraison funèbre. On croit que tous les monarques assisteront à cette auguste céré

monie.

-Une lettre particulière du même jour porte ce qui suit :

« Les bruits de guerre sont tout-à-fait tombés. Ce n'est pas sans peine qu'on a entendu quelquesuns de nos militaires, animés sans doute par l'amour de la gloire, exprimer avec force leurs espérances de guerre, Déjà ils croyaient pouvoir annoncer ce qui fait l'effroi des peuples. Mais heureusement les souverains et leurs ministres détestent la guerre, qui consommerait la ruine de leurs finances et le malheur de leurs sujets. On peut en être sûr, ils sauront l'éviter.

» Je crois pouvoir vous annoncer avec certitude que les affaires de la Saxe sont arrangées. La Saxe recouvrera son existence indépendante. Peutêtre cependant cédera-t-elle quelques districts limitrophes de la Prusse, qui sera dédommagée par quelques palatinals de plus en Pologne, et par un territoire plus considérable sur la rive gauche du Rhin. On assure que le duc,de Saxe-Teschen est sur le point de partir pour aller jusqu'à Prague, au-devant du roi de Saxe, que les souverains ont enfin invité à se rendre au congrès. On attribue cet heureux évènement à une audience très-longue qne M. le prince de Talleyrand et lord Castlereagh ont obtenue de l'empereur Alexandre. On ajoute que toutes les grandes puissances ont fait des sacrifices pour atteindre l'unique but de leurs négociations, la paix du monde civilisé. On se flatte que sous peu ces grands résultats seront publiés officiellement. »

-Le Journal des Débats et la Quotidienne d'aujourd'hui contiennent l'article suivant :

On lit dans le Journal de Gand, du 15 janvier, une nouvelle que nous ne garantissons pas : « Bernadotte a fait un sacrifice bien digne de lui, en rendant hommage au sang royal et à ses droits. Il renonce formellement à sa brillante expectative en faveur de l'héritier des Wasa. Les Scandinaves lui préparent le prix de ses services et de sa magnanimité.»

- Un ordre du jour de M. le comte Maison, gouverneur de la première division militaire, en date du 16 janvier, contient ce qui suit:

Le gouverneur s'empresse de transmettre aux troupes qui ont eu l'honneur de défiler hier devant le Roi, l'expression de la satisfaction de S. M. il croit ne pouvoir mieux faire que de répéter les propres paroles prononcées par le Roi, avec cet accent de bonté qui va au cœur :

« Général Maison, dites aux troupes que je suis » très-content: dites-leur qu'en s'éloignant de ma » résidence, elles ne s'éloignent pas de ma pensée; » ma brave armée y est toujours présente.»

Le gouverneur regrette beaucoup que tous les officiers et soldats n'aient pu, comme lui, entendre ces mots de la bouche même de S. M., et partager l'émotion de ceux qui ont eu ce bonheur. Une ordonnance du Roi, du 23 décembre, porte ce qui suit :

[ocr errors]

Art. 1.er Les huissiers feront mention de leurs patentes, dans les exploits et autres actes de leur ministère.

2. Les notaires, greffiers, avoués et huissiers sont également tenus de faire mention de la patente des particuliers qui y sont soumis, dans tous leurs actes et exploits; le tout sous peine de l'amende de 500 fr. prononcée par l'art. 37 de la loi du 1er brumaire an 7.

-La Société d'encouragement pour l'industrie nationale vient de publier, dans son CXXI.* bulletin, la description d'un bassinet de sureté, pour empêcher les armes à feu de partir accidentellement, et pour préserver l'amorce de l'humidité, inventé par M. Regnier, conservateur du Musée de l'artillerie.

Ce bassinet, qui vient d'être adopté pour le service de la maison militaire du Roi, peut égale ment convenir aux amateurs de la chasse, et, sous ce rapport, nous nous empressons d'indiquer les ateliers de M. Le Page, arquebusier de S. M., rue de Richelieu, à Paris, où se fabriquent les fusils destinés aux particuliers qui désirent profiter de cette belle invention.

[blocks in formation]

Sous un voile de deuil la nature tremblante,
Des plus vils assassins la rage menaçante,
Ce lugubre silence, enfant d'un sombre effroi,
Ce peuple consterné du supplice d'un Roi,

Tout oppressait mon cœur. Fuyant, d'un pas rapide,
Et la cité muette et le char parricide,

Je portai dans nos champs, que j'aimais à revoir,
Ma douleur impuissante, et mes vœux sans espoir.
Ma course me conduit aux voûtes révérées
Que par son nom divin Denis a consacrées..
Ce temple de la mort recevait autrefois

Dans ses caveaux pieux les restes de nos Rois.

Là, sur la foi du temps, reposaient cent Monarques;

Et, d'un dernier respect pour garder quelques marques,
On n'avait point encor, troublant leur longue paix,
Exilé du cercueil la cendre des Capets (1).
Plein de leur souvenir, et saluant leur ombre,
J'entrai silencieux dans cet asile sombre.
J'allais leur demander pourquoi le sort cruel
Privait leur descendant du tombeau paternel.....
Des sanglots ont frappé mon oreille attentive;
J'ai surpris d'un vieillard la prière plaintive :
« Grand Dieu! s'écriait-il, par qui nous fut donné
Le plus juste des Rois, le plus infortuné ;

» Toi, qui devais léguer à des temps plus prospères
Cet illustre héritier des vertus de ses pères,

» Dans un monde pervers quand ses jours vont finir, Récompense un bon prince et couronne un martyr!

[ocr errors]

> D'un emploi glorieux briguant la préférence, » Puisque j'ai vainement défendu l'innocence.

» Soutiens ses droits sacrés. Ma défaillante voix

» Implore pour Louis le souverain des rois. »

Il a dit, et, le front courbé dans la poussière,

Il semble prolonger sa touchante prière..
-« Est-ce vous, de Louis courageux défenseur,
> Qui m'offrez la vertu pleurant sur le malheur?

» Oui, c'est vous, Malesherbe. ».... A ces mots, il s'étonne:

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]
[ocr errors]

Puisqu'à seize printemps à peine parvenu,

Tu pleures sur un Roi que tu n'as point connu, » Apprends quel fut Louis: ta fidèle mémoire

» Retiendra mes récits; et, devançant l'histoire,

» Ma voix, ainsi qu'aux jours de leur prospérité,

» Sur la cendre des Rois dira la vérité.

» D'un grand Prince (2), montré seulement à la France, > Justifiant déjà l'amour et l'espérance,

> Offrant de la bonté les attributs vainqueurs,

» Louis, encore enfant, régnait sur tous les cœurs.

» Bientôt formant les nœuds d'un riant hyménée,

» Modèle des époux, dans la cour étonnée, »De la foi conjugale il se montra l'appui, » Et le vice honoré dut rougir devant lui.

» Qu'elle méritait bien sa fidèle tendresse, » La fille des Césars, cette auguste Princesse

[merged small][ocr errors][merged small]
[ocr errors]

Mille bienfaits déjà nous révèlent son fils.

>> Tous les fers sont brisés (3), tous les pleurs sont taris;

» Par un Roi protecteur, Thémis est rappelée (4);

» De ses sages conseils l'intrigue est exilée;
» Par lui du Mont-Jura les habitans vengés,
» D'un antique esclavage enfin sont dégagés (5).

» Il délivre nos champs de ces tributs serviles

» Qu'imposa le pouvoir à des vassaux dociles (6).
»De ces chrétiens, soumis au joug d'une autre loi,
» Il assure l'état et respecte la foi (7).

» Il ravit aux bourreaux cette horrible puissance
Qui forçait la douleur à trahir l'innocence (8).

[ocr errors]
[ocr errors][ocr errors]

» La pudeur consolée a repris ses honneurs :
L'exemple de Louis nous a rendu les mœurs.
Quel spectacle nouveau! la vertu s'en étonne,
» Et devient un degré pour approcher du trône.
» Pardonne, mon cher fils, si vers cet âge d'or

>> Mes yeux reconnaissans se reportent encor.

» Le nom seul d'un tel Prince et m'anime et n'enflamme;

» On n'a vu que son règne, et j'ai connu son ame. M'appelant à sa cour, d'un titre révéré

[ocr errors]
[ocr errors]

Par son auguste choix quand je fus honoré,

>> Seul avec moi souvent : « J'ai bien peu fait encore,

» Me disait ce Monarque, et mon peuple m'adore.

» Ne pourrai-je avec lui m'acquitter quelque jour,

[ocr errors]

» Et lui rendre en bonheur ce qu'il m'offre en amour? » «Jaloux de ce destin, formant ce vœu sincère,

» La paix, fille des Cieux, lui devait être chere,

» Mais Albion menace, et soudain cent vaisseaux,

>>

Que des soins prévoyans ont lancés sur les eaux (9),

» Traversent l'Océan pour venger nos outrages.
» L'audacieux Suffren vers de lointains rivages

» S'élance, et va frapper dans un autre univers
» Le colosse orgueilleux qui pesait sur les mers.
» Tandis que chaque jour les fils de la victoire
» Illustraient leur patrie en assurant leur gloire,
» Sous la France vieillie, un volcan destructeur

» Des générations préparait le malheur.

» D'un péril imminent plus d'un triste prélude,

» Des esprits exaltés la vague inquiétude,

» L'amour des changemens, dans ses sombres accès,

» Sous le nom de réforme appelant les excès,

>> Tout menaçait l'état, le prince et sa puissance.

» Louis n'a qu'un seul but; sa noble confiance

» Au peuple qu'il convoque adresse ee discours :

[ocr errors][merged small]

(

[ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

Calme, il entend leurs cris, reçoit leurs dons affreux (14),

» Place une obscure main sur son cœur généreux :

« Ce cœur bat-il plus fort? » (15) tel est son mot sublime,

» Et Santerre une fois tremble devant un crime.

[ocr errors]

Triomphe passager, qu'un désastre a suivi!

» Un nouveau jour de deuil, du Monarque asservi

» Décide la ruine (16); et par sa confiance

>> Devant ses ennemis ainené sans défense,

» Traîné de son palais dans une affreuse tour,

Des geoliers insolens ont remplacé sa cour.

» Que dis-je? il règne encor dans ces tristes murailles.

» Là, plus Roi que jamais, là, plus grand qu'à Versailles,

» Sa fermeté contient de vils séditieux,

» Et son front dépouillé leur fait baisser les yeux.

» Mais quel nouyel excès d'horreur et d'infortune!

» La vertu dans les fers est encor importune,

» Et des monstres cruels ont juré d'obtenir

» La mort d'un Souverain qui n'a pas su punir.

» On va juger Louis; j'accours pour le défendre;

» A mes vœux empressés Louis daigne se rendre :

» Et, dévoilant son cœur à mon cœur attendri,

>> Pour la seconde fois un Roi trouve un ami.

>> Impuissante amitié! la sentence fatale

» Condamne à l'échafaud la victime royale.

» Pénétrons dans sa tour; traçons pour l'avenir

» De ses derniers instans l'immortel souvenir.

» Par ces douces vertus qu'il porta sur le trône,

» Remplaçant aujourd'hui les soins de la couronne, Voyez-le consoler une épouse, une sœur,

[ocr errors]

> Leur montrer dans le ciel le terme du malheur, » Pleurer sur cet enfant, qui, touchante victime, »Ne comprend pas encor, le destin qui l'opprime; » A sa modeste fille, image des vertus,

» Donner, en gémissant, un espoir qu'il n'a plus;

» Et, fidèle à sa foi, léguer à ma patrie

» L'admirable récit d'une innocente vie (17).

« O mon fils! a-t-il dit, si le ciel quelque jour,

» Au malheur d'étre Roi te condamne à ton tour, ton père pardonne (18). » Pardonne un attentat. que «< Louis, ah! quel que soit l'héritier que te donne

[ocr errors]
[merged small][ocr errors][merged small][ocr errors]

Fuyons, mon fils, fuyons;.............. le crime est consommé!

» Par la voix des tombeaux, le ciel l'a proclamé......

[ocr errors]

Fuyons... » Je suis ses pas; nous rentrons dans le temple: Devant l'autel sacré je tombe à son exemple;

Mais soudain quel transport a ranimé son cœur!
L'espoir vient dans ses yeux tempérer la douleur.

Il s'écrie: «O mon Roi! tu m'entends, tu m'appelles
» A partager bientôt tes palmes immortelles.

» Tes destins sont remplis; sanglant et radieux,
» Le fils de St. Louis est entré dans les cieux (19). »
Pénétré des discours du vieillard vénérable,
Détestant le forfait de ce jour déplorable,

Et quittant le parvis par la mort habité,
Je regagnai les murs de la vaște cité,

Qui, veuve de son Roi, dans un morne silence,
Semblait de l'Eternel attendre la vengeance.

Il se vengea long-temps!... long-temps la France en pleurs
Changea de Souverains pour changer de malheurs,
Et la faulx du supplice, et la faulx de la guerre,
Servirent tour-à-tour la céleste colère.

Elle a cessé. Des Rois le fils est couronné :
Puisqu'il nous rend Louis, le ciel a pardonné.

M. OURRY.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]
« PreviousContinue »