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Mine Jules Siegfried. Ne pourrait-on pas émettre un vœu en faveur du placement familial des vieillards à la campagne ou dans un groupe de petites familles?

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Mme Bogelot. Je demande que l'on n'envoie pas les vieillards de Paris en province. On a fait de ces placements, et les vieillards ne cessent de demander à revenir à Paris.

Mme Jules Siegfried. Il est certain qu'il ne faudrait pas forcer les vieillards à aller en province quand ils ne le veulent pas.

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Mme Bogelot. Si c'est un vœu que nous émettons, il devrait spécifier que le placement des vieillards doit se faire de préférence dans la localité qu'ils habitent ou sans trop les en éloigner.

Mme I. Weill. On a parlé tout à l'heure de 30 francs par mois; je connais de malheureux vieillards à qui l'Assistance publique ne donne que 10 francs par mois.

M. Ferdinand-Dreyfus. - Vous touchez là, Madame, à l'une des plus grosses questions sociales. Vous ferez très bien d'émettre un vœu demandant le placement familial des vieillards; mais s'il y avait un indiscret dans cette Assemblée, il pourrait vous demander aux frais de qui serait fait ce placement. Si c'est aux frais des œuvres privées, c'est parfait, mais si ce sont les collectivités, Etat ou Département, qui doivent les supporter, la question change d'aspect.

Mme I. Weill. Il serait désirable que la société vînt en aide aux vieillards d'une façon efficace; mais, en attendant, it me semble que nous pourrions nous réunir et fonder une OEuvre spéciale pour venir en aide à ces malheureux.

me

Mine Engel.

A Mulhouse, nous avons des Sociétés privées qui ont fort bien réussi.

M. Ferdinand-Dreyfus. Je crois que la Section agira prudemment en ne précisant pas trop et en se contentant d'émettre un vœu demandant le placement des vieillards, sans dire aux

frais de qui. Ce vou, proposé par Mme Jules Siegfried, pourrait être soumis à l'Assemblée plénière, à propos de la communication si intéressante faite par Mme Engel. (Assentiment.)

VOEU DE Mme JULES SIEGFRIED.

Le Congrès émet le vœu :

Que les Sociétés de bienfaisance se préoccupent d'assurer le placement des vieillards, soit dans leur famille, soit dans des groupes de Petites Familles. (Adopté.)

-

Mme Henri Mallet. Mme Weill me remet un vœu qu'elle voudrait voir adopter par la Section. Elle a désiré placer son vœu sous le patronage de Mmes Bogelot, Jules Siegfried et Henri Mallet. Je vais en donner lecture.

VOEU DE Mme I. WEILL.

Le 20 juin 1900, la 1re Section du Congrès a constaté la nécessité de trouver une solution pour assurer l'existence des vieillards indigents. Etant convaincue que ce problème social ne pourra être résolu que par l'intervention des pouvoirs publics, et par des dispositions législatives, elle émet le vœu que:

Tout vieillard indigent, ayant atteint sa 70° année, reçoive de droit une allocation de 30 francs par mois.

Elle propose, tant que cette réforme sociale ne sera pas réalisée, de former, grâce aux efforts de l'initiative privée, des groupes qui garantiront chacun, annuellement, une somme de 360 francs destinée à assurer l'existence d'un vieillard indigent, homme ou femme.

Mine Henri Mallet. me Je crois que personne ne pourra faire d'objection à cet excellent vou.

(Adopté.)

Mme Isabelle Bogelot. Chaque titulaire qui voudra bien accepter la responsabilité d'un groupe, devra fournir les 360 francs pour le vieillard recueilli, ou du moins les garantir. Il cherchera qui voudra lui venir en aide et constituer un groupe avec lui. Cette OEuvre aura pour résultat d'habituer à tenir les engagements pris. On répondra de ces 360 francs

pendant toute la vie du vieillard, et cet engagement sera une responsabilité endossée.

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La Société protectrice des gouvernantes et des institutrices en Russie.

(Lire page 181.)

ASSOCIATION DES INSTITUTRICES ALLEMANDES

EN FRANCE

Rapport de Me E. SCHLIEMANN, Présidente.

L'Association des Institutrices allemandes en France a été fondée à Paris en 1890. Elle est placée sous la haute protection de S. A. R. la Grande-Duchesse Marie de Mecklembourg-Schwerin, de S. A. la Princesse Louise de Waldeck-Pyrmont, et de l'Ambassade d'Allemagne à Paris. C'est une OEuvre philanthropique basée sur le secours mutuel des adhérents dont le nombre varie entre 350 et 400. La Société est administrée par un Comité composé de trois membres (une présidente, une trésorière et une secrétaire) auxquels sont adjoints quelques Dames et Messieurs de la Colonie allemande à Paris. Le siège social est situé 8, rue de Villejust.

Le but de l'Association est d'offrir aux nombreuses institutrices allemandes qui viennent à Paris, pour y chercher une situation, ou pour se perfectionner dans la langue française, un centre national et professionnel où elles trouvent un appui moral, des conseils utiles, des renseignements pratiques et une aide efficace pour atteindre

leur but.

Les Dames directrices, Miles de Harbou et Pflücker, s'occupent, avec beaucoup de dévouement, de placer comme institutrices, dans les familles françaises ou étrangères résidant à Paris, les membres qui s'adressent à elles, ou de leur procurer des leçons particulières.

Pour faciliter aux membres l'étude de la langue française, des Cours normaux de français pratique ont été organisés au Siège social, sous la direction de la Présidente, Mlle Schliemann. Ces cours sont faits par des professeurs instruits et dévoués et comprennent l'enseignement des matières suivantes : prononciation, diction, conversation, lecture expliquée, littérature classique, littérature moderne, traduction écrite, traduction orale. Cet ensemble de cours complète avanta

geusement les connaissances que les élèves ont acquises déjà en Allemagne, et leur permet d'enseigner avec compétence la langue française à l'étranger.

Chaque année, en avril et en juillet, la Société délivre un certificat d'études de la langue française à celles de ses sociétaires qui ont satisfait aux épreuves subies devant une Commission d'examen, composée des membres du Comité auxquels sont adjoints des professeurs et des membres de l'Université.

Ce certificat, destiné à sanctionner les études faites en France, constitue un titre sérieux pour le placement des institutrices dans les établissements publics et privés de l'étranger, ainsi que dans les familles.

Tous les dimanches, les membres peuvent se réunir dans le local de l'Association où, en hiver, il est fait chaque mois une conférence en allemand ou en français sur un sujet intéressant et instructif.

Les frais de l'installation et de l'administration de l'OEuvre sont couverts par les cotisations annuelles des adhérentes, par une subvention des magistrats de plusieurs villes allemandes et par les dons gracieux des amis et protecteurs de la Société.

L'Association fait partie d'une grande Union générale d'institutrices allemandes qui compte plus de 10.000 membres et dont le centre est à Berlin. Elle s'occupe activement de la propagande des idées de progrès dans l'éducation des femmes et de la réalisation des projets de réformes importants.

La Société fait paraître, trois fois par an, un petit journal, Pariser Vereins Blatt, qui communique aux membres les avis de nature à entretenir les relations avec les sociétaires absentes et à les tenir au courant du développement de l'OEuvre. Il publie les événements importants concernant l'enseignement et le mouvement féministe en Allemagne, et discute toutes les questions pédagogiques et sociales susceptibles d'intéresser ses lectrices.

Bien que l'OEuvre de l'Association soit essentiellement nationale, elle rend de grands services aux familles françaises, en leur procurant des institutrices et des professeurs sérieux et de confiance. D'autre part, elle s'associe à l'œuvre de l'Alliance française, en encourageant et en facilitant l'étude de la langue et de la littérature françaises à l'étranger.

Par sa double action elle contribue dans une large mesure à seconder les efforts tentés et soutenus par les femmes de tous les pays, afin de répandre les sentiments de conciliation et d'estime mutuelle, de favoriser le rapprochement des nations et de propager les doctrines qui ont pour objet la paix universelle.

(Applaudissements.)

M me Henri Mallet. Cette Association est très intéressante; elle se soutient par les cotisations de ses adhérents, qui sont nombreux; elle donne à ses adhérentes le moyen d'étudier la langue française et des facilités pour obtenir une situation convenable et sûre.

La conclusion qui s'impose, c'est que, évidemment, nous ferions bien de fonder des œuvres analogues à l'étranger, où nos jeunes Françaises sont trop délaissées. Je crois que nous devrions exprimer le vœu :

Que, dans tous les pays, les institutrices se groupent par nationalité pour former des Associations d'aide et de protection mutuelle.

C'est bien votre avis, n'est-ce pas ?

(Adopté.)

EUVRE DE SECOURS

AUX INDIGENTS SOUFFRANT DE LA VUE

Rapport de Mme Pyrame NAVILLE.

En 1891, quelques dames se sont réunies, sur l'initiative de Mme Naville, pour venir en aide aux malheureux dont la vue est

atteinte.

Ces dames ont ajouté deux dortoirs à la clinique du docteur Landolt, afin de faire profiter ces malades de la haute compétence et de l'habileté opératoire de ce praticien. La Caisse dite « de secours »>, qu'elles ont créée avec l'aide d'un certain nombre de « dames adhérentes »>, entretient ces dortoirs et paie une modeste pension pour les malades que le docteur Landolt veut bien opérer gratuitement, et qui profitent des soins de ses assistants et de son personnel.

Depuis la création de cette OEuvre, à côté d'un très grand nombre de malades soignés en consultation, 265 personnes ont été opérées et hospitalisées dans ces conditions.

C'est une bien grande satisfaction pour nous de penser combien de personnes de la classe ouvrière qui ont avant tout besoin d'y voir, pour gagner leur vie, ont ainsi retrouvé la santé et le courage et peuvent continuer à être utiles à leurs familles.

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