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taire du conseil de régence, auxquelles l'appelait le testament de ce prince.

Quelques brèves paroles que M. d'Ofalia prononça devant la Chambre des députés, le 18 décembre, et devant le Sénat, le 21, indiquaient qu'il prenait pour devise ces trois mots : paix,, ordre et justice. En conséquence, le ministère, désirant répondre aux espérances du pays, s'efforcerait, avec l'appui des Cortès, de mettre fin à la guerre civile, et de rallier tous les partis sous l'empire de la constitution et des lois.

CHAPITRE VIII.

PORTUGAL. Réunion des Cortés. Attentat contre la personne du prince Ouverture de la session. Discours de la couronne.

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Projet de nouvelle
Crise ministérielle.

Ferdinand. Adresse des Cortés en réponse à ce discours. Finances. - Insurrection migueliste dans les Algarves. Projet de budget. constitution. - Finances.- Etat général du pays. - Mouvement miguéliste aux environs de Lisbonne. - Formation d'un nouveau ministère. Insurrection des partisans de la Charte. Mesures prises par le Gouvernement et les Cortès contre cette insurrection.— Manifeste du ministère. Proclamation de la reine. Proposition d'enquête faite au sein des Cortés, sur les causes de l'insurrection. -- Réponse de la reine à une adresse des Cortés. Proclamation du maréchal Saldanha, comme chef de l'insurrection. Dispositions des populations.

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Le maréchal Saldanha marche sur Lisbonne. prend parti pour l'insurrection.

Le duc de Terceira - Les insurgés établissent une régence.

Manifeste des Cortés. Les insurgés s'éloignent de Lisbonne. — Affaire de Rio-Maior. - Négociations entre les deux partis. -- Progrès de l'insurrection dans les provinces du nord. Rentrée en Portugal de la

brigade au service d'Espagne.-Combat de Ruivaès.

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Capitulation des

insurgés. - Naissance d'un héritier du trône. La reine refuse de sanctionner une résolution des Cortès contre les chefs de la dernière insurrection. Rétablissement des libertés constitutionnelles que cette insurrection avait fait suspendre. Ajournement du paiement des intérêts de la dette extérieure. - Insurrection migueliste. ― Recomposition du ministère. — Discussion de la nouvelle constitution. — Objets divers, Finances.

On n'était pas sans crainte à Lisbonne de voir troubler la tranquillité publique le 18 janvier, jour où les Cortès devaient se réunir: certaines mesures, prises par le Gouvernement et par le commandant de l'escadre anglaise, confirmaient les rumeurs répandues sur une nouvelle tentative de contre-révolution secrètement préparée; mais l'événement démentit complétement ces craintes et ces rumeurs, et les Cortès se mirent

taire du conseil de régence, auxquelles l'appelait le testament de ce prince.

Quelques brèves paroles que M. d'Ofalia prononça devant la Chambre des députés, le 18 décembre, et devant le Sénat, le 21, indiquaient qu'il prenait pour devise ces trois mots : paix,, ordre et justice. En conséquence, le ministère, désirant répondre aux espérances du pays, s'efforcerait, avec l'appui des Cortès, de mettre fin à la guerre civile, et de rallier tous les partis sous l'empire de la constitution et des lois.

ment lui donnerait son concours pour établir un système d'économie sévère: mais lorsque les réductions nécessaires auraient été faites, Sa Majesté comptait sur le patriotisme des Cortès, pour le vote des subsides destinés à faire face aux dépenses courantes et à payer les dettes intérieures et extérieures du pays.

Calquée en grande partie sur ce discours, l'adresse des Cortès, qui lui servait de réponse, relevait encore la gloire et l'importance des journées de septembre, dans lesquelles le principe vital de tous les Gouvernemens représentatifs avait été proclamé, et déclarait que la grande majorité de la nation portugaise voulait l'ordre, la stabilité et la sécurité, avec ces avantages de la liberté constitutionnelle, qui lui avaient été promis depuis 1820, mais qu'elle n'avait pas obtenus.

Bientôt les ministres vinrent tour à tour présenter un état complet de la situation du pays. Les embarras de cette situa tion, sous le rapport des finances, ne furent pas dissimulés, et vers le milieu de février, M. Passos démontra aux Cortès qu'il y avait nécessité de pourvoir, sur-le-champ, aux besoins du trésor par des moyens extraordinaires. En conséquence, il soumit à l'assemblée un projet qu'elle convertit immédiatement en loi, et par lequel le Gouvernement était autorisé à réaliser en monnaie effective, la somme de 800 contos (4,800,000 fr.) de la manière qu'il jugerait la plus convenable aux intérêts de la nation. Ce ne fut que très lentement, avec beaucoup de difficultés et à des conditions onéreuses, que M. Passos parvint à se procurer cette somme.

Un autre embarras de la situation, c'était la présence du chef miguéliste Remechido, qui parcourait les Algarves et l'Alemtejo, avec une bande de 3 à 400 hommes, mettait ces deux provinces à contribution, interceptait parfois les courriers, auxquels il enlevait l'argent du Gouvernement, et défiait d'autant mieux les forces militaires dirigées contre lui, qu'il était impossible de tirer des paysans la moindre information sur ses mouvemens. Une adresse envoyée, le 18 février, à la reine,

par la municipalité de Lagoa, petite ville des Algarves, n'était qu'un long cri de douleur sur les progrès des insurgés et sur le mal qu'ils faisaient au pays. « La vérité est, disait-on dans ce document, que Remechido va impunément où il veut, que ses bandes ont pénétré, il y a peu de temps, jusqu'à Algos, point central des Algarves; qu'elles se promènent partout, assommant le peu de défenseurs de la liberté qu'elles rencontrent. La vérité est que ce n'est qu'à Lagos et à Faro que le citoyen peut se croire à couvert du danger, et que partout ailleurs, il n'y a plus de sûreté individuelle. La vérité est que les habitans de la ville de Silves ont été obligés de réparer les vieilles murailles des Maures, dégradées par les siècles, pour se garantir contre les attaques de l'ennemi, et qu'aucune ville n'est à l'abri d'une invasion. Ce ne sont plus les petits villages voisins de la montagne, dont les habitans sont les hommes de Remechido, qui le redoutent; ce sont les grandes villes qui se trouvent dans l'effroi. » Le Gouvernement ne pouvait rester sourd à un si pressant appel; sur sa proposition, les Cortès adoptèrent, le 27 février, après une assez longue discussion, un projet de loi qui l'autorisait à exercer pendant trois mois un pouvoir discrétionnaire dans la Serra des Algarves et dans les districts de Faro, Beja et Evora, avec obligation de rendre compte à la Chambre, tous les mois, de l'usage qu'il aurait fait de ce pouvoir.

Le projet de budget pour l'année financière du 1er juillet 1837 au 30 juin 1858, communiqué aux Cortès dans la séance du 21 mars, présentait, quant aux dépenses, une forte diminution sur le précédent (voyez 1836, p. 323). Ce nouveau projet évaluaït, en effet, les dépenses à 11,217,396,566 reis, et les recettes à 9,294,362,753, d'où un déficit de 1,925,233,615 reis. Il était question de rétablir la balance dans les comptes de l'Etat, par un certain nombre d'impôts nouveaux, dont la discussion devait souvent disputer le temps des Cortès à celle du projet de constitution que la commission chargée spécia

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