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l'anarchie et du despotisme qui les opprime et les désole. Veuille la Providence aider les efforts du Gouvernement, qui fait tout ce qu'il peut pour répondre à votre confiance qu'il espère avoir méritée! »

Or, pendant que le Gouvernement songeait ainsi à ramener ces deux provinces dans le devoir, une troisième province, entraînée par cette tendance du Brésil, de plus en plus évidente depuis l'abdication de don Pedro Ier, à se briser en plusieurs Etats distincts, couvait déjà les germes d'une nouvelle insurrection qui éclata, le 7 novembre, à Bahia. Trois jours auparavant, le gouverneur avait publié une proclamation pour annoncer qu'il lui était désormais impossible de douter de l'existence dans la province d'un parti désorganisateur. Ce parti, qui avait adopté, disait-il, les opinions si malheureusement manifestées dans les provinces de Para et de Rio-Grande, avait fait à Bahia des tentatives séditieuses que le gouverneur déclarait ne point ignorer. En conséquence, il avait pris des mesures pour étouffer cette rebellion, et, plein de confiance dans les gardes nationales et dans les troupes de ligne, il continuerait à veiller aux intérêts des habitans, leur assurant qu'il les délivrerait des horreurs de l'anarchie et qu'il déjouerait les mauvais desseins qui voulaient faire perdre à l'empire du Brésil un de ses plus beaux districts. Les troupes de la garnison furent rassemblées le lendemain sur une place publique, ainsi que l'équipage du vaisseau qui stationnait dans le port de Bahia. Le commandant, ayant voulu faire marcher ces troupes, dont la force était d'environ 800 hommes, les soldats, à l'exception d'une quarantaine, se dispersèrent, et les matelots s'en retournèrent à bord de leur vaisseau. Le mouvement projeté ne pouvait dès lors rencontrer aucune résistance. En effet, le 7, une bande nombreuse d'individus appartenant aux dernières classes de la population, et parmi laquelle on voyait figurer beaucoup de noirs et de mulâtres, déposa sans obstable toutes les autorités constitutionnelles, qu'elle remplaça à sa convenance, et proclama la

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province de Bahia totalement séparée et indépendante du Gouvernement impérial. Cette résolution fut publiée le même jour dans les termes suivans, par le chef du Gouvernement insurrectionnel :

<< Habitans de Bahia, le peuple de cette ville, fatigué du despotisme de la cour de Rio-Janeiro, vient enfin de renverser son odieuse tyrannie. Il a détruit la constitution de cet Etat, et reconquis son indépendance sans la plus légère opposition et avec une gloire au-dessus de tout éloge. Soyez calmes, rassurez-vous, reprenez le cours de vos travaux, et demeurez convaincus que vos droits sacrés seront respectés dans toute leur plénitude. Vive la religion! vive le pays! vive le peuple de Bahia! vive la loi !

Il est vrai que, sauf la mort de quelques personnes qui furent tuées par accident, dans cette journée, à la suite d'un feu de joie, cette révolution s'était accomplie sans une seule scène de désordre ni d'excès en aucun genre, et que le nouveau Gouvernement exerça une police aussi impartiale que vigilante. Néanmoins, la consternation régnait dans toute la ville; toutes les boutiques furent fermées, à l'exception de quelques-unes appartenant aux Brésiliens; la plupart des Portugais se hâtèrent de s'embarquer, de même que les fonctionnaires dépossédés, et, pendant plusieurs jours, les familles les plus respectables se retirèrent à la campagne.

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LOUIS Ier

2 mars 1835.

178613 octobre 1825.

CONFÉDÉRATION GERMANIQUE (sans y com

prendre l'Autriche, la Prusse et la Bavière).. DANEMARCK (monarchie).

FRÉDÉRIC VI. — 1768, = 1808.

ESPAGNE (royaume).

Colonies.

151e de la naissance du scu

102

at.

5, 4 173, 4 et 3 p ojo qui

1856.

ies sont continuellement et!

194 janvier 1856.

janvier 1836,

2 traité du :5 novembre 1831. censement ordonné par la

rend ni l'armée du Parba 46est évaluée à 127,986 hem16e flotte à 9 vaisseaux de feférieurs.

ate au 1er janvier 1835.

GRANDE-BRETAGNE (royaume uni).

137.

36

ISABELLE II.

-10 octobre 1830,:

29 septembre 1833.

ÉTATS ROMAINS.

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GREGOIRE XVI.—18 sept. 1765,

2 février 1831.

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Colonies

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Mexique.

Guatinala

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en Asie.. en Amérique.

en Afrique.

en Océanie.

26 juin 1830..

24 mai 1819, =20 juin 1837.

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DONA MARIA. 1819, 1826, par l'abdication de

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1,499

36

21

31

22.

CHARLES-ALbert. 2 octobre 1798, 27 avril 1851. DEUX-SICILES (monarchie)..

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Asie et Afrique.

MAHMOUD.1784, 1808.

ETATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE DU NORD (république).

JACKSON (ANDRE), proclamé président le 16 février, et installé le 4 mars 1829; réinstallé le 4 mars 1833. BUBEN (MARTIN), proclamé président le 8 février ostallé le 4 mars suivant.

15.

1,574

10,000,000

9,500,000

74,757,000

3,500

a bat. inf.

508,500,000

22,750

1 v. de l., 13 b. inf.

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APPENDICE.

DOCUMENTS HISTORIQUES.

PREMIÈRE PARTIE.

DISCOURS prononcé par le roi à l'ouverture de la session des Chambres législatives, le 27 décembre 1836.

Messieurs les pairs, messieurs les députés,

La France jouit en paix de tous les biens qu'elle attendait de son courage et de sa sagesse. Ses institutions s'affermissent, sa prospérité s'accroît, et, en vous réunissant aujourd'hui, je n'ai qu'à me féliciter avec vous du succès de nos efforts pour le bonheur de notre patrie.

» Je reçois de toutes les puissances étrangères les assurances les plus pacifiques. Le repos du monde paraît pour long-temps à l'abri de toute atteinte.

Nos relations diplomatiques ont repris leur cours avec les États-Unis d'Amérique. Le traité du 4 juillet 1834 reçoit son exécution, et j'ai lieu de compter que rien ne troublera plus la bonne harmonie qui a si long-temps et si heureusement subsisté entre les deux nations.

:

Un différend momentané s'était élevé entre la France et la Suisse des explications satisfaisantes nous ont été données, et l'intime amitié qui unit depuis tant de siècles les deux pays est aujourd'hui rétablie.

La Péninsule est encore troublée par de fatales dissensions.

Des événements graves ont ébranlé Jes institutions à Madrid et à Lisbonne, et la guerre civile n'a point cessé de désoler l'Espagne. Toujours intimement uni avec le roi de la Grande-Bretagne,

je continue à faire exécuter le traité de la quadruple alliance avec une fidélité religieuse, et conformément à l'esprit qui l'a dicté.

» Je fais les vœux les plus sincères pour l'affermissement du trône de la reine Isabelle II, et j'espère que la monarchie constitutionnelle triomphera des périls qui la menacent. Mais j'ai voulu préserver mon pays de sacrifices dont on ne saurait prévoir l'étendue et des conséquences incalculables de toute intervention armée dans les affaires intérieures de la Péninsule.

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La France garde le sang de ses enfants pour sa propre cause; et lorsqu'elle est réduite à la douloureuse nécessité de les appeler à le verser pour sa défense, ce n'est que sous notre glorieux drapeau que les soldats français marchent au combat.

» Nous avons éprouvé en Afrique des pertes douloureuses. Elles ont vivement affligé mon cœur. Mon second fils a partagé, comme l'avait fait son frère, les souffrances et les dangers de nos braves soldats. Si le succès n'a pas répondu à leurs efforts, du moins leur valeur, leur persévérance et leur admirable résignation ont dignement soutenu l'honneur de nos drapeaux. Vous voudrez, avec moi, assurer en Afrique, à nos armes, la prépondérance qui doit leur appartenir, et à nos possessions une complète sécurité.

» Un attentat a menacé ma vie. La Providence a détourné le coup dirigé contre moi. Les témoignages d'affection

Ann. hist. pour 1837. Appendice.

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