Page images
PDF
EPUB

mée, a parlé à deux reprises, et nous ne craignons pas de dire qu'il est parvenu plus qu'il n'a voulu à s'élever, dans la seconde partie de son discours, à une véritable éloquence. Après avoir dit au prince royal : « Louis-Ferdinand

D

Philippe d'Orléans, vous déclarez prendre pour épouse Hélène-Louise» Elisabeth de Mecklembourg?» et avoir fait une question pareille à la princesse, le pasteur a étendu les mains sur la tête de LL. AA. RR, et les a unis en mariage en ajoutant ces paroles: « Ce que » Dieu a joint, que l'homme ne le sé » pare pas!» Ensuite l'acte religieux a été signé par les époux, par la famille royale et par les témoins dans l'ordre qui avait été suivi depuis le commen. cement de ces longues et imposantes cérémonies.

Il était onze heures. Le roi, après avoir gracieusement salué l'assistance et remercié avec effusion les témoins de son fils, s'est retiré dans les appartements de la reine, suivi de M. le duc et de madame la duchesse d'Orléans, de S. M. le roi des Belges, de S. M. la reine et de toute la famille royale. (Extrait du Journal des Débats.)

31. Paris. Statistique de la loterie. - Voici, d'aprés le rapport de la cour des comptes, le tableau des résultats de la loterie, depuis son rétablissement en l'ani 6, jusqu'à sa suppression, au 1er janvier 1836, c'est-à-dire pendant

trente-huit anuées. Les mises durant cat espace de temps se sont élevées à près de deux milliards, et les lots gágnants à quatorze cent millions de francs environ. En déduisant les remises aux receveurs, les frais administratifs et la perte sur 1814, le bénéfice net se réduit à trois cent quatre-vingt-cinq millions, dix millions environ par année.

31. Téhéran (Perse). Etablissement d'une Gazette d'Etat. Le gouverne ment persan s'est mis à suivre l'exemple du sultan, et à publier une Gazette d'Etat, qui n'est pas, comme le Moniteur ottoman, destiné à quelquesuns, mais bien au pays tout entier. C'est encore un bien faible commencement, mais il n'en mérite pas moins d'être mentionné à cause de son extrême nouveauté en Perse. Cette gazette doit parai tre tous les mois, depuis le mois de mai de cette année, à Téhéran; elle est li

thographiée d'une manière assez grossière sur une feuille in-folio de papier de Chine. Elle n'a pas de titre général; au haut de la première page on voit seulement les armes de Perse, ou plutôt un bouclier uni avec la couronne de Perse; ce bouclier est porté par deux lions, derrière lesquels se lève le soleil; ces lions posent sur le dragon, sur qui reposé la terre, selon les idées mahometanes. Puis vient la suscription: Nouvelles et événements du mois de schewwal (et ainsi pour chaque mois), imprimé au palais du gouvernement å Téhéran.

La première page porte pour titre : Nouvelles des royaumes de l'Orient; la seconde Nouvelles des royaumes de l'Occident.

La première page commence toujours par des nouvelles officielles de la Perse, telles que nominations de gouverneurs, ambassades, édits, etc. Puis viennent des nouvelles de l'Afghanistan, de la Chine et des Indes. Là, il y a peu de difficulté pour le journaliste persan; mais son embarras est grand quand il parle de l'Europe. Ici, il donne ses nouvelles en petits articles qui commencent par le nom du pays écrit en gros caractères, et qui se suivent sans alinea; par exemple: RUSSIE. On a bâti dans l'année courante quatre hôpitaux, l'un à Pétersbourg, capitale du pays; l'autre à Moscou, qui en est l'ancienne capitale, etc. (Suit la description.) ANGLETERRE. A Londres, qui est la capitale du pays, il y a eu une tempête sans exemple, etc. ESPAGNE. D'après la loi espagnole, des héritiers mâles peuvent seuls monter sur le trône; mais le roi Ferdi

nand, etc. (Suit un essai d'explication en faveur des Persans au sujet de la guerre d'Espagne et des prétentions de don Carlos). FRANCE. A Paris, capitale du pays, on a reçu la nouvelle que les habitants du royaume belge, qui, sous Napoléon, faisait partie de la France, etc. (Suit une histoire de la Belgique, qui se termine par le récit de la contrebande qu'on fait par le moyen des chiens sur la frontière de Lille et de Valenciennes). - SICILE. Depuis deux mille ans, le corail sert de parure aux hommes, mais ce n'est que depuis quelques années qu'on sait avec certitude que c'est le produit d'un ani

mal nommé pulipi, etc. (Suit une longue histoire naturelle du corail). Ainsi le journaliste raconte l'un après l'autre l'existence du choléra à Naples, la con. quête d'Alger par les Français, les prétentions de Mehemet-Ali à une domination héréditaire en Egypte, la construction d'un pont à Constantinople, dont il admire beaucoup le mécanisme. Il se complaît aussi à exciter l'étonnement de ses compatriotes sur les merveilles de l'Europe, par exemple, en supputant en monnaie de Perse l'argent que reçoit et dépense par an le ministère des finances en France; mais là il exagère un peu, comme lorsqu'il porte la population parisienne à deux millions d'âmes. Il s'étend encore avec grands détails sur une fabrique colossale de sucre de betterave qui va s'établir à Londres, et sur le commerce de sucre que les Anglais vont faire. On sait que le chancelier de l'échiquier, M. SpringRice, a mis fin à cette opération. Dans son premier numéro, il donne une description très-merveilleuse du ballon de Green. De l'Allemagne, il ne dit rien de plus intéressant que l'accouchement d'une femme de quatre enfants vivants. A la fin du premier numéro, on annonce qu'on traduira et publiera toutes les nouvelles intéressantes de l'Inde, de la Turquie et du Frangistan. Après tout, ce journal n'est pas sans quelque mérite : il ressemble au fond à ce qu'étaient les journaux anglais à leur début sous Elisabeth. Cette Gazette amuse, dit-on, beaucoup les Persans.

JUIN.

2. Paris. Election académique. L'Académie des inscriptions et belleslettres a procédé aujourd'hui au remplacement de M. Raynouard. Le nombre des votants était de 32; majorité absolue, 17. Au premier tour de scrutin, M. Villemain, secrétaire perpétuel de l'Académie française et président du conseil de l'Université, a obtenu 13 suffrages; M. Paulin Paris, employé de la Bibliothèque royale, 17; M. Auguis, 1; M. Marcel, 1; en conséquence, M. Paris a été proclamé.

6. Vente d'autographes. — Une collection de lettres autographes apparte

nant à M. de Montmerqué, membre de l'Institut. a été vendue il y a quel ques jours. Voici dans cette foule de 1,352 noms, parmi lesquels figure même Fieschi, les principaux noms et les prix auxquels ils ont été adjugés:

D'Alembert, 2 pièces, 46 fr. 50 c.; Anne de Bretagne, signat., 14 f.; Anne d'Autriche, 30 fr. 50 c.; Arnaud (doct. en Sorb.), 45 fr.; Beaumarchais, 3 pièces, 30 fr.; Boileau, 150 fr.; Brinvilliers (la), 100 fr.; Calprenede (de la), 20 fr 50 c.; Catherine de Médicis, 14 fr.; Chapelain, 30 fr. 50 c.; Charles-le-Chauve (charte souscrite), 81 fr.; Collot-d'Herbois, 16 fr. 50 c.; Crebillon, 45 fr.; Delille, 19 fr. 50 c.; Deshouillères, 41 fr. 50 c.; Duguay-Trouin, 71 fr.; Duquesne, 27 fr. 50 c.; Fénélon, 110 fr.; Fle chier, 30 fr.; Fieschi, 8 fr. 50 c.; Frédéric (le Grand), 63 fr.; Gessner, 20 fr. 50 c.; Goldoni, 25 fr.; Hamilton, 22 fr.; Helvétius, méd., 4 fr.; Henri Ier (charte), 28 fr. 50 c.; Henri II, 60 fr.; Henri Íll, 25; Henri IV, 60 fr.; Huet, évêque, vers à Madame de Montespan, 27 fr. 50 c.; Lafontaine, 320 fr.; Madame de Maintenon, 68 fr.; Marat, 29 fr. 50 c.; Massillon, 48 fr. 50 c.; Mascaron, 33 fr., Maza. rin, 23 fr.; Montesquieu. 50 fr.; Mirabeau, 30 fr.; Ninon (de l'Enclos), 60 fr.; le Régent, 22 fr.; l'abbé Prévost, 22 fr. 50 c.; Racine, 175 fr.; Racine (L.), 31 fr. 50 c.; Retz (card.), 38 fr.; Rochefoucauld (La), 47 ft.; Rousseau (J.-B.), 18 fr., Rousseau (J.-J.), 41 fr.; Sade (le marquis de), 80 fr.; Saxe (le maréchal de), 25 fr. 50 c.; Scuderi (Mademoiselle), 45 fr.; Sévigné (Madame de), 30 fr.; Sully, 39 fr.; Torquato Tasso, mis à prix à 300 fr., adjugé à 400 fr., à M. Aimé Martin; Tourville, 28 fr. 50 c.; Toussant-Louverture, 3 fr. 50 c.; Vauban (lettre d'amour), 70 fr.; Voisenon (l'abbé de), 22 fr. 50 c.; Washington, 25 fr.

9. Saint-Denis. Chute de la foudre sur le clocher de l'église. Avanthier, pendant l'orage, la foudre est tombée, à huit heures moins un quart du soir, sur le clocher pyramidal de la basilique de Saint-Denis. C'est sur le coq doré, soutenu par une croix en fer, que le tonnerre a frappé. Il a percé le

globe de pierre revêtu de lames de fer, et qui sert de base à la croix. A six pieds de ce globe il y a eu plusieurs grosses pierres taillées en forme d'écailles qui ont été déplacées, plusieurs ont été lancées au loin. Il reste des vides dangereux pour le sommet de la flèche. Ces excavations sont dans la direction du nord-est. Vers le sud ouest, deux ou trois toises plus bas, la foudre a formé une crevasse irrégulière, de la longueur de six pieds sur deux de large. On voit encore sur le haut d'une des quatre barbacanes un trou d'un pied de diamètre avec deux autres de moindre dimension. Dans l'escalier du clocher, on remarque dans le mur, ou rampe, près de cinq pieds de pierre en longueur d'enlevé; on est surpris que plusieurs marches ne soient pas tombées.

En dehors, on aperçoit sur la terrasse une tête de chimère ou gargouille, qui a été abattue par le tonnerre. Une poutre de l'échafaudage, de huit pouces d'épaisseur, a été rompue en deux parties. On a trouvé la porte qui conduit à l'horloge enfoncée, la gâche avait été arrachée. Plusieurs parties du fer qui composent le bas circulaire du balancier ont été fortement endommagées. Un employé de l'église a vu tomber la foudre au bas du saint lieu, prés de la porte principale; elle a disparu par dessous, en faisant sauter par éclats le plâtre qui bouchait les fentes. L'employé du chapitre a failli être asphyxié. Le tonnerre, en disparaissant, a laissé une épaisse fumée dans la basilique; cette fumée avait l'odeur de la fuméc de poudre à canon.

Depuis la chute de la foudre, la fléche paraît tellement endommagée sous le rapport de la solidité, que, d'après l'avis de l'architecte, on ne peut plus sonner en branle le gros bourdon sans danger pour l'église. Il a été question même d'interdire le passage de la rue qui longe le côté gauche du monument.

[ocr errors][merged small]
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Passés aux carlistes.
Chevaux pris.

61,019

8,043 22

Places fortes occupées.

Ainsi, d'après les journaux officiels de Madrid et d'Ognate, les généraux de Christine et de don Carlos se sont rencontrés dans 447 batailles, 1,058 escarmouches et 609 affaires, soit 2,144 'fois, ce qui, à raison de 1,095 jours pour les trois ans qui se sont écoulés depuis 1833, donne deux rencontres par jour.

Les deux partis ont laissé 314,658 morts sur les champs de bataille; ils se sont fait 160,626 prisonniers, se sont tué 460 généraux, et se sont pris 2,142 pièces de canon.

Que penser maintenant de la véracité des journaux officiels?

11. Versailles. Inauguration du Musée historique. Voici le récit qu'a fait le Moniteur de cette solennité :

--

Le roi a fait hier l'inauguration du Musée de Versailles; S. M. avait convié à cette grande solennité l'élite de la nation française, les membres de la Chambre des Pairs et de la Chambre

dés Députés, du conseil d'Etat, de la cour de cassation, de la cour des comp. tes, de la cour rovale de Paris, les tribunaux de première instance et de commerce de la Seine et de Seine-etOise, le conseil royal de l'instruction publique, et un grand nombre de membres des cinq Académies qui composent P'Institut de France.

La ville de Paris était représentée par le préfet de la Seine, par un certain nombre de membres du conseil général et du conseil de préfecture, et par les douze maires de Paris.

La garde nationale de la Seine avait pour représentants, son commandant en chef M. le maréchal comte de Lobau. M. le général Jacqueminot, chef d'état-major; les colonels et lieutenantscolonels des dix-sept légions de Paris et de la banlieue.

Le roi avait également invité à cette fête nationale M. le préfet, les principales autorités et les officiers supérieurs des gardes-nationales du département de Seine-et Oise.

L'armée était représentée par MM. les maréchaux de France, les amiraux, un grand nombre de lieutenants généraux, de maréchaux-de-camp, de vice-amiraux ; contre-amìraux, d'officiers géné. raux en retraite, par les états-majors de la 4 division militaire, des places de Paris et de Versailles, par les colonels, lieutenants-colonels des régiments qui forment la garnison de ces deux villes; enfin par l'état-major et les officiers supericurs de l'hôtel royal des Invalides, et par les officiers supérieurs de l'Ecole royale militaire de Saint-Cyr.

Indépendamment des membres de P'Institut de France, le roi avait bien voulu inviter un grand nombre d'hommés de lettres, d'artistes, et particulièrement les peintres et les sculpteurs qui ont concouru par leurs travaux à enrichir le nouveau Musée.

Le roi et la reine sont partis à trois heures de Trianon pour se rendre au palais de Versailles.

LL. MM. étaient accompagnées du foi et de la reine des Belges, de monseigneur le duc et de madame la duchesse d'Orléans, de madame la grandeduchesse douairiere de Mecklenibourg, de madame la princesse Adélaide, des princes et princesses de la famille royale.

Depuis dix heures du matin, toutes les salles du Musée de Versailles étaient ouvertes aux personnes invitées. qui avaient pu les parcourir en attendant l'arrivée du roi.

LL. MM. ont été accueillies par les témoignages du plus vif dévoument; elles se sont rendues aux galeries du premier étage par l'escalier de marbre, ont traversé la grande Salle des Gardes, aujourd'hui Salle de Napoléon, la salle de (1792, les quatre salles consacrées aux campagnes de 1793, 1794, 1795 et 1796; elles sont entrées ensuite dans la grande galerie des batailles, où l'on voit retracés sur la toile tous les hauts faits de la valeur française, depuis la bataille de Tolbiac jusqu'à celle de Wagram. La foule des invités, qui se pressaient autour du roi, ne pouvait se lasser d'admirer les belles proportions, les riches ornements de cette galerie entièrement nouvelle.

Après avoir parcouru d'autres salles, parmi lesquelles on a surtout remarque la salle des Etats-Généraux, la salle de 1830, où figurent les principaux évènements de la révolution de juillet, LL. MM. ont traversé la galerie des sculp tures, et se sont arrêtées dans la chambre du Lit de Louis XIV pour examiner toutes les parties de l'ancien amet blement restaurées avec une grande magnificence.

Le banquet royal, auquel 1,500 per sonnes étaient conviées, a eu lieu dans la grande galerie de Louis XIV et dans les salons de la Guerre, d'Apollon, de Mercure de Mars, etc. La table du roi était de 600 converts, et offrait l'aspect le plus splendide. Les princes prèsidaient aux autres tables, aussi magniquement servies que celle du roi. Un ordreadmirable a régné dans le service.

Après le dîner, on s'est répandu de nouveau dans les galeries pour les visiter en détail, en attendant l'heure du spectacle.

LL. MM. sont entrées dans la salle de spectacle à huit heures, et se sont placées à l'amphithéâtre, au-dessus du parterre.

La salle, éblouissante de lumières, et décorée avec une magnificence que rien ne saurait égaler, était presque en tierement pleine avant l'arrivée du roi; Pentrée de LL. MM, a été saluée par les plus vives acclamations.

A huit heures, le spectacle a commencé par le Misanthrope, joué avec les costumes du temps, par mademoiselle Mars et les principaux acteurs de la Comédie-Française. Les acteurs de l'Académie royale de musique ont ensuite exécuté les fragments du 3o et du 5e acte de Robert-le-Diable. LL. MM. ont plus d'une fois daigné applaudir aux talents de Duprez, de Levasseur et de mademoiselle Faleon. Le spectacle a été terminé par un intermède de M. Scribe, destiné à célébrer l'inauguration du Musée, et à mettre en parallèle une fête donnée à Versailles par Louis XIV avec la fête toute nationale donnée, en ce jour même, par le roi des Français.

L'assemblée tout entière a témoigné le plus vif enthousiasme, au moment où l'art du décorateur a fait succéder à l'aspect du vieux Versailles, celui de Versailles rendu à son antique splendeur, et consacré par Louis-Philippe à toutes les gloires qui honorent le pays.

Le spectacle s'est terminé à minuit et demi. Quand le roi a quitté sa place, les acclamations ont éclaté avec une nouvelle force: alors a commencé la promenade aux flambeaux dans les vastes salles du palais, et dans la grande galerie des batailles : le toi était précédé dě valets de pied portant des torches, suivi de sa famille et de toutes les personnes qui avaient pris part au banquet ou assisté à la représentation.

45. Paris. Catastrophe du Champde-Mars.- Un triste événement vient d'interrompre le cours des fêtes préparées par la ville de Paris pour célébrer le mariage de M. le duc d'Orléans.

Hier soir, à onze heures et demie, après que tous les divertissements étaient terminės, des hommes, des feinmes, des enfants, victimes d'un encombrement soudain dans la foule qui cherchait à sortir du Champ-de-Mars, ont péri; un assez grand nombre ont été blessés. Les joies d'une fête popupulaire se sont changées en deuil; la sécurité publique, justifiée jusqu'à ce jour par la vigilance de l'autorité et par un concours inoui de circonstances beureuses, a été sérieusement troublée. Voici quelques détails sur cette catastrophe que nous empruntons aux jour naux de ce soir :

La fête militaire qui devait avoir lieu an Champ-de-Mars avait attiré une foule immense. On n'évalue pas a moins de deux cent mille le nombre des personnes qui se trouvaient réunies dans l'enceinte du Champ-de-Mars, à neuf heures et demie du soir, c'est-à-dire au moment où la fète a commencé.

» Des précautions avaient été prises tant par l'autorité militaire que par la police, afin que l'attaque simulée de la citadelle d'Anvers n'entraînât aucun danger pour les spectateurs. Un espace considérable avait été réservé dans le milieu de l'enceinte pour le jeu de l'artillerie et des pièces d'artifice.

» En effet, cette petite guerre, qui n'a pas duré moins de trois quarts d'heure, s'est terininée sans que l'on ait eu à regretter le moindre accident.

» Mais bientôt après, des cris sinistres partis de différents point out annoncé les malheurs dont nous avons à rendre compte. A peine les dernières pièces d'artifice étaient-elles éteintes, que là foule, par un mouvement général, s'est précipitée vers les issues. Le flot de cette immense population, quelle que fût l'ardeur de chacun pour sortir plus tôt, se trouvait encore à l'aise, tant qu'il avait à se mouvoir datis l'étendue du Champ-de-Mars; mais à mesure que l'on s'approchait des portes, la masse devenait plus compacte, et au passage des grilles un assez grand nombre de personnes ont été étouffées et foulées aux pieds.

» C'est à la grille qui est vis-à-vis de la rue Saint-Dominique, et surtout à celle qui est prés de l'Ecole-Militaire et en face de l'avenue de Lamothe-Piquet, qu'il y a eu le plus de victimes.

» La plupart des morts et des blessés ont été immédiatement portés à l'hôpital militaire du Gros-Caillout, où ont été aussi transférés dans la nuit ceux qui avaient été provisoirement déposés à P'Ecole-Militaire.

[ocr errors][merged small]
« PreviousContinue »