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tement dépecée, a été vendue aux amateurs au même prix que de la viande de boucherie. Elle a l'apparence et le goût du meilleur bœuf. En moins de quatre heures elle a été complétement débitée.

JUILLET.

4er. Marseille. Conseil de guerre de

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la huitieme division militaire. Affaire de M. le général de Rigny. · Au départ de Bone pour l'expédition de Constantine, M. le général de Rigny était placé à l'avant-garde de l'armée. Le 21 novembre dernier on arriva sous les murs de Constantine. Jusqu'au 29 (le maréchal Clausel le déclare luimême dans un de ses rapports), on n'eut que des éloges à donner à la conduite du général, au sang-froid et au courage dont il fit preuve dans cette première partie de l'exédition rendue si difficile par les rigueurs inattendues de la saison. Ce fut le 24 novembre au matin que commença la retraite. M. le général de Rigny commandait l'arrièregarde, sans cesse harcelée par la cavalerie arabe. Le 25, les Arabes dispa

rurent des derrières de l'armée en se portant sur sa droite. Les dangers de l'arrière garde, ses combats de chaque instant, rendus si périlleux par le terrain et si inégaux par la fatigue des troupes, avaient cessé. M. le général de Rigny, supposant que l'ennemi avait l'intention d'attaquer l'avant-garde, traverse au galop la colonne pour aller parler au maréchal, qui était à sa tête. Là des explications fort vives s'engagent, d'abord entre le général et un aide-de-camp du maréchal, puis entre M. de Rigny et le maréchal lui-même. Le 29 novembre, l'ordre du jour suivant est lụ à l'armée:

<< Au bivouac de la Seybouse, le 29 novembre 1836.

» C'est avec une émotion profonde et une vive satisfaction que le maréchal gouverneur-général félicite les braves troupes sous ses ordres, du courage et de la résignation qu'elles ont montrés dans leur mouvement sur Constantine, en supportant avec une admirable constance les souffrances les plus cruelles de la guerre. Honneur soit rendu à leur caractère !

Un sent a montré de la faiblesse,

mais on a eu le bon esprit de faire justice de propos imprudents ou coupables, qui n'auraient jamais dû sortir de sa bouche.

Soldats, dans quelque position que nous nous trouvions ensemble, je vous en sortirai avec honneur; recevez-en l'assurance de votre général en chef.

» Souvenez-vous toujours que vous réputation et un fils de France, à déavez la gloire de votre pays, votre belle

fendre. Cette noble tâche a été dignement remplie.

» Votre conduite, pendant cette mémorable expédition, vous assure la reconnaissance de la France, la satisfaction du roi et l'admiration du monde entier.

» Signé CLAUSEL.»

Ce fut cet ordre du jour, commenté, augmenté par les récits des journaux, qui détermina M. le général de Rigny à demander qu'une commission d'enquête fût nommée pour examiner sa conduite. M. le ministre de la guerre demanda à M. le maréchal Clausel un rapport qui devient la principale pièce du procès. Les témoins indiqués par le maréchalgouverneur, ceux dont le général de Rigny donna lui-même les noms furent entendus. Une longue instruction eut lieu. Ses lenteurs s'expliquent par la nécessité de faire venir les témoins de

loin. Après six mois, enfin, elle est arrivée à son terme et s'est terminée par la mise en accusation sous les chefs suivants:

1o. M. de Rigny est accusé de s'être rendu coupable de trahison, en proférant, en présence de l'ennemi, des cris ou clameurs tendant à jeter le trouble et le désordre dans les rangs de l'armée d'Afrique, lors de l'expédition de Constantine. Ce crime est prévu et puni par les articles 1 et 2, titre III, de la loi du 4 fructidor an V.

La première audience consacrée à cette affaire, qui fixait l'attention de toute la France, s'est ouverte le 28 juin, à onze heures.

Aussitôt la porte est assiégée par une foule considérable de curieux bravant une chaleur de 30 degrés pour assister aux débats.

Le conseil est composé de M. Alphonse Colbert, maréchal-de-camp; de MM. Saint-Amand et Laporte, maréchaux-de-camp; Corso, colonel commandant la gendarmerie; Kolb, chef

Ann. hist. pour 1837. Appendice.

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de bataillon au 18 de ligne; Devaux, capitaine au 18 de ligne; de Montela, capitaine au 12 de ligne. M. le capitaine de Bermont remplit les fonctions de commissaire dn roi; M. Clavet de Gaubert, major au 62°, remplit_les fonctions de rapporteur. M. Ph. Dupin, défenseur du général, siége à la barre en robe d'avocat.

L'accusation a fait assigner 30 té moins sur les indications successives données la plupart par M. le maréchal Clausel. La défense en a fait également assigner 30. Ce nombre de 60 témoins se trouve réduit, par suite des excuses présentées et des commissions rogatoires ordonnées, à 37 témoins présents.

Après la lecture des pièces établissant la constitution légale du conseil, la parole est donnée à M. Gaubert, commandant-rapporteur.

Il donne au conseil l'analyse des opérations au moyen desquelles s'est formée l'instruction du procès.

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Ce devoir, dit-il, qui m'était imposé à l'avance par ma responsabilité envers vous, est devenu plus obligatoire pour moi depuis qu'un personnage intéressé dans l'issue du procès m'a indirectement adressé le reproche de n'avoir pas fait usage de tous les moyens qu'il avait indiqués comme propres à établir la manifestation de la vérité. »

M. le rapporteur rend compte da soin scrupuleux avec lequel il accueillit toutes les indications de nature à procurer la découverte de la vérité. Il fait ressortir cette circonstance qu'un grand nombre des témoins indiqués par M. le ministre de la guerre se trouvaient également sur la liste produite par M. le général de Rigny. « Ce double emploi, dit-il, décélait de la part de M. de Rigny une profonde sécurité, une excessive confiance idans sa cause ou une grande erreur; j'ai compris ces témoins parmi ceux à charge.

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C'était bien une excessive confiance que M. de Rigny avait le droit d'avoir dans sa cause. Les débats, qui ont occupé trois audiences, ont en effet pleinement démontré qu'il n'avait dévié en rien, dans la campagne de Constantine, de ce que doit être la conduite d'un général français devant l'ennemi. Tout ce que l'accusation dont il était l'objet présentait de grave s'est évanoui pour ne laisser après elle que

quelques propos un peu vifs peut-être, mais complétement inattaquables, s'ils n'avaient été grossis ou denaturés par la malveillance, la légèreté et l'amour. propre offensé.

C'est dans cet état de la cause que la dernière audience de cette affaire s'ouvre le 1er juillet. L'affluence des spectateurs est plus considérable encore que les jours précédents. Les dames ont bravé une atmosphère brûlante pour assis ter à la conclusion de ces débats, et entendre l'avocat de M. de Rigny. Il n'y a pas une seule place vide dans la salle. Des siéges réservés sont occupés par M. de la Coste, préfet des Bouches-duRhône; par M. Tiburce Sébastiani, commandant la 8e division militaire, et par ses aides-de-camp.

M. Clavet de Gaubert, commandant rapporteur, a la parole, et déclare en commençant que son rôle sera facile, car il ne veut faire autre chose que combattre l'accusation; il s'attache, en effet, à en démontrer la complète nallité.

Me Dupin prend la parole pour M. de Rigny, et discute dans tous ses détails l'accusation. Son plaidoyer occupe pendant cinq heures l'attention de l'auditoire, et est suivi de longs applaudissements.

Après lui, M. le général de igny se lève, et dit d'une voix forte, quoique altérée par une vive émotion :

"

L'accusation la plus grande et la plus cruelle qui puisse atteindre un officier a été lancée contre moi. Je Patteste sur l'honneur, c'était une odieuse calomnic; mais j'ai trouvé dans mon indignation la force de vivre, et je n'ai jamais désespéré de la justice de mes pairs et de mon pays.

» J'ai demandé des pairs, et je les ai obtenus; je les ai obtenus tels que je pouvais les demander au ciel, honorables, loyaux, au-dessus de toute faiblesse. Aussi je parais devant vous la tête haute, le cœur ferme et la conscience tranquille.

» Maintenant vous devez me connaître; et j'ose dire que j'attends votre arrêt avec un sentiment plus consolant que l'espérance, je l'attends avec sécurité.

D

» Vous avez entre vos mains plus que ma vie ; vous avez mon honneur. L'or dre du jour du 29 novembre avait en

taché mon épée, j'ai dû la déposer devant vous pour que cette souillure fût effacée; et j'ai compris qu'un jugement solennel pouvait seul me la rendre pure et sans tache, telle que je l'ai toujours portée pendant trente ans.

»Messieurs, je serai fier et heureux de la tenir de vous, et vous n'aurez jamais à regretter de me l'avoir rendue; comme mon sang, comme ma vie, elle sera toujours au service de la France. » De longs applaudissements éclatent dans l'auditoire.

Le conseil entre en délibération; après dix minutes d'absence, il revient et rend un jugement de non-culpabilit à l'unanimité.

La Gazette des Tribunaux, qui avait envoyé un de ses rédacteurs à Marseille, termine ainsi le récit de cette mémora ble séance:

Les applaudissements les plus vifs éclatent dans toutes les parties de l'assemblée.

La garde est introduite; M. le vicomte de Rigny est amené par l'officier de service, et M. le greffier lui donne lecture du jugement du conseil.

M. le commandant-rapporteur s'approche du général de Rigny, lui remet son épée, et l'embrasse avec effusion.

Les membres du conseil entourent le général et lui donnent tous l'accolade. Le respectable général Colbert, vieux soldat de l'armée d'Egypte, M. le général Saint-Amand, dont le crâne, ouvert par deux larges coups de sabre, présente de si honorables cicatrices, ne sont pas maîtres de leur émotion et fondent en larmes. Cette émotion gagne l'assemblée, et des applaudissements prolongés éclatent de toutes parts.

Une foule immense, réunie dans la rue Thubaneau et sur le Cours, suit M. le géneral de Rigny jusqu'à son hôtel. Tous les officiers qui ont servi sous ses ordres lui servent d'escorte et lui adressent leurs félicitations.

Ainsi, ajoute le Sémaphore, le peuple a confirmé le jugement du conseil. Ce qui s'est passé est la plus complète, la plus éclatante justice qu'un brave pût exiger. Elle honore à la fois ceux qui l'ont rendue et celui qui y a trouvé un ample dédommagement de huit mois de tortures morales. Le pays et l'armée doivent être satisfaits.

4. Paris. Théâtre Français. 1re représentation de CLAIRE OU LA PRÉFÉRENCE D'UNE MÈRE, Comédie en trois actes et en prose, par M. Rozier. — Une fille malheureuse de la préférence dont sa sœur est l'objet de la part de leur mère commune, voilà ce que M. Rozier a voulu montrer, mais ce que sa pièce ne montre nullement. On ne se douterait jamais, en effet, à voir madame Dormesnil, qu'elle préfère Euphrosine à Claire, malgré la tristesse et le dépérissement de celle-ci. Elle a au contraire la meilleure des mères, comme elle peut s'en convaincre au dénouement. Il n'y avait vraiment que malentendu entre madame Dormesnil et Claire, et ce n'était pas la peine de prolonger ce malentendu pendant trois actes, à l'aide d'une foule de scènes écrites d'un style emphatique et négligé, plus invraisemblables, plus absurdes ou plus inutiles les unes que les autres; la plupart du temps sans aucune connexion entre elles; où tous les personnages parlent et agissent à contre-sens, et qui ont justement essuyé les rigueurs du public.

5. Académie royale de Musique. 1re représentation de LES MOHICANS, balletpantomime en deux actes, de M. Guerra, musique de M. Adam. Ce ballet, malheureusement pour lui, ne rappelle aucune des situations dramatiques qui abondent dans le célèbre roman de Cooper. Un pêle-mêle peu intéressant de combats et de danses, entre les Anglais et les Mohicans, quelques malencontreux coups de fusil, de vieilles décorations, des costumes grotesques, telles sont les causes qui ont rendu presque nulle la musique de M. Adam, et fait outrageusement siffler cette triste composition chorégraphique.

6. Etablissement des voitures cellu laires pour le transport des forçats.

- Il a été décidé par l'administration qu'à l'avenir le transfèrement des forçats des prisons centrales au bagne n'aurait plus lieu au moyen de ces chaî nes, contre lesquelles depuis longtemps se soulevaient des sentiments de morale publique et d'humanité, mais par des voitures cellulaires faites exprès. Déjà, il y a trois jours, l'essai de la voiture cellulaire a été appliqué avec succès au transport de prisonniers de Paris à Gaillon.

Aujourd'hui même, en présence de M. Macarel, conseiller-d'état, directeur de l'administration communale et départementale, et de plusieurs autres fonctionnaires de l'administration des prisons, ont eu lieu à six heures du inatin les préparatifs de départ de la première voiture cellulaire, de la prison de la Roquette, pour le transférement des forçats au bagne de Brest.

Ce départ, qui naguère était un scan. dale, s'est fait avec le plus grand ordre. Douze condamnés ont été appelés, l'un après l'autre; chacun a été introduit dans sa cellule, on l'a fait asseoir. Il a passé ses jambes dans des anneaux à charnières, garnis de laine et réunis entre eux par des chaînons de dix-huit pouces. Ces anneaux ont été vissés avec une clé anglaise, de telle sorte que le pied pose à terre, et qu'ainsi le corps et les bras ont la liberté de leurs mouvements.

Dans le voyage de Paris à Gaillon, un prisonnier ayant fait observer à l'entrepreneur de ce système de ferrement que ses jambes pliées étaient un peu à l'étroit et que le frottement des genoux pourrait à la longue le faire souffrir, on a confectionné des genouillères en fer qui, sans gêner en aucune façon les flexions de cette partie de la jambe, préviennent la douleur que pouvait occasioner ce frottement.

Après l'introduction des condamnés dans la voiture, deux gardiens ont pris place. L'arme qui leur est donnée est une massue courte et petite, en chêne ou en orme, à gros clous de diamants émoussés.

› Un brigadier de gendarmerie s'est assis ensuite sur le devant de la voiture, et un maréchal-des-logis a pris place dans le cabriolet de derriere, à côté des fils de l'entrepreneur.

Avant le départ, le maréchal-deslogis avait pris soin de donner lecture aux forçats placés dans la voiture du réglement affiché d'ailleurs dans chaque cellule.

Ce premier voyage n'a laissé rien à désirer au départ; tout porte à croire que l'expérience de la route réalisera les bons résultats préparés par l'admi

nistration.

Voici, en effet, ce qu'on écrivait de Brest, quelques jours après :

La première voiture cellulaire est

arrivée dimanche, 9 juillet, à Brest, avec douze forçats. Partis jeudi de la prison de la Roquette, les condamnés ont diné à Verneuil, à Vitré et à Guingamp, et au bout de soixante-douze heures ils étaient rendus sans accident à leur destination, qu'ils n'atteignaient précédemment qu'au bout de vingt à vingt-cinq jours.

Les partisans du système cellulaire apprendront avec plaisir que cette première expérience a aussi justifié leurs prévisions et leur système; car les douze forçats qui viennent d'arriver, et parmi lesquels se trouvait un récidiviste du bagne de Toulon, ont déclaré que cer tainement ils avaient fait le voyage d'use manière plus commode, physiquement parlant qu'on ne le faisait autrefois; mais que moralement c'était là un détestable systéme, vu qu'ils étaient privés de société et des distractions de la route, ce qui la leur avait rendue excessivement pénible et ennuyeuse. »

8. Windsor. Funérailles du roi Guil laume IV.- La foule était innombrable aux abords du château, et les personnes munies de cartes pour entrer par la porte de Henri VIII ont en toutes les peines imaginables à pénétrer; quand les officiers ont annoncé que les barrières étaient fermées, un grand mécontentement a éclaté parmi les gens qui, malgré leurs billets, n'ont pas pu parvenir à se faire introduire. Au milieu de la foule immense qui se pressait près des barrières, plusieurs dames se sont trouvées mal de la chaleur, qui était véritablement insupportable. La ville de Wing était sens dessus dessous par l'affluence des visiteurs, et tous les ar ticles de consommation étaient haussés de cent pour cent. Le prix moyen d'un lit était d'une guinée pour une nuit, et beaucoup de gens n'ont pu s'en procurer à aucun prix. Il s'est vendu une grande quantité de médailles et d'estampes représentant le feu roi, la reine douairière et S. M. la reine Victoire. Quelques-unes se sont vendues jusqu'a une demi-couronne, et il certain que, dans toute autre circonstance, on pourrait les avoir à un penny (10 cent.). Au milieu de l'immense quantité de gens qui encombraient la ville, il n'y a eu aucun désordre a réprimer. Cependant vers trois heures, l'affluence devenant

immense, la police a eu assez de peine à la contenir jusqu'à la fermeture des portes. Les habits des hommes, les robes et les chapeaux des dames montraient par leurs déchirements et leur froissement, la peine et la difficulté qu'elles avaient eues à pénétrer. Pendant toute la journée, la grande cloche du château et celle des diverses paroisses n'ont pas cessé de sonner de minute en minute.

Le service divina été célébré dans l'église paroissiale, où un sermon approprié à la triste circonstance du jour, a été prêché par le révérend M. Gosset. Un peu avant sept heures du soir, les troupes et les officiers ont pris leurs places. Un détachement de grenadiers s'est mis de chaque côté de la plate-forme, en dedans des barrières chaque soldat avait à la main un flambeau; des grenadiers à cheval de la garde et d'autres troupes à pied occupaient les cours intérieures. Plusieurs galeries et plateformes, construites en planches, ont été bientôt remplies de spectateurs, et toutes les fenêtres donnant sur les cours du château ont été occupées en un instant. Tous les préparatifs de la marche funèbre ayant été achevés par sir William Wods et ses hérauts d'armes, le cercueil royal a été placé sur un char recouvert de draps mortuaires, qui retombaient jusqu'à terre et balayaient le sol. Le corps a été pris dans la chambre de Waterloo; il devait passer le long de la galerie des Normands, traverser la tour de Henri Ier, la porte de Winchester et descendre dans la chapelle par la porte du Sud. Au moment où l'horloge du château sonnait neuf heures, une fusée a été tirée, et à l'instant les canons du fort ont commencé à tirer et ont continué de minute en minute. Le plus profond silence régnait partout, tant l'intérêt était vivement excité.

Le son bruyant des trompettes annonça alors que la procession était en marche. Elle s'avançait à pas lents, aux sons d'une musique mélancolique et des roulements de tambours recouverts d'un drap noir.

Le deuil était conduit par S. A. R. le duc de Sussex en longs habits noirs, portant l'étoile brodée de l'ordre de la Jarretière, et le collier du même ordre, assité de deux ducs et de six pairs, les princes du sang royal, S. A. R. le prince George de Cambridge assisté de deux gentilshommes,

les exécuteurs testamentaires désignés par le feu roi, S. A. S. le duc régnant de Saxe Meiningen, S. A. S. le prince de Leiningen, S. A. S. le prince Ernest de Hesse Philippetal Barchfeld, des gentilshommes d'armes, portant l'arme renversée, des yeomen de la garde, leur pertuisane renversée. Parmi les personnes qui tenaient le poêle nous avons remarqué le duc de Wellington, le duc de Richmond et le duc de Beaufort.

Après le sermon qui a eu lieu dans la chapelle du château, le doyen de Windsor a récité la prière des morts pendant que l'on descendait silencieusement le cercucil dans le cavean, et, au moment où il disparaissait à la vue des assistants, le doyen ayant prononcé la formule : « Nous confions son corps au tombeau, la terre à la terre, la cendre à la cendre, la poussière à la poussière, le portier du collége a jeté sur le cercueil quelques poignées de poussière contenue dans un sac. On a remarqué que, pendant toute la cérémo→ nie, le duc de Sussex n'a cessé de pleurer; il paraissait profondément affligé. Il en a été de même de S. M. la reine. Après que le doyen de Windsor a du terminé les prières, le roi d'armes a prononcé les titres de sa défunte majesté, et a proclamé la reine Victoire sa vraie et légitime héritière, lui succédant au trône.

Quand toute la cérémonie a été terminée, S. M. la reine douairière, accompagnée de toute sa suite, a quitté le château pour se rendre à Bushy-Park. Nous ajouterons qu'immédiatement après qu'on a mis le feu à la dernière fusée, pour annoncer la descente du corps de S. M. dans le caveau, le drapeau royal qui flottait à mi-mât sur la Tour-Ronde depuis le décès du roi a été amené.

11. Londres. Tutelle du roi d'Angleterre sur les idiots, les aliénés, etc. Le roi d'Angleterre est le tuteur né des idiots, des aliénés, des enfants trouvés et généralement de tous les bâtards; mais il est en même temps leur héritier. Un jury d'enquête s'est assemblé en vertu d'une commission scellée du grand sceau, et pour la première fois depuis l'avénement de la reine Victoria, à l'effet de constater qu'un M. Weston, enfant naturel, était mort sans progéniture

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