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chercha vainement le voyer de la ville pour le faire exécuter. La police fat chargée de ce soin. La soirée était avan cée, la foule envahissante, des cris se faisaient entendre, quelques individus portaient du feu pour brûler la croix, qui, aussitôt renversée, fut demandée à grands cris; la police seule, sans force armée pour la soutenir, dut céder; la croix fut lancée par dessus la grille, brisée en deux et emportée triomphalement.

Une première halte eut lieu devant l'avenue et ne dura que quelques instants; le bruyant cortège reprit sa mar. che en chantant la Marseillaise.

Arrivé sur la place du Marché-Neuf, il se reposa de nouveau, la partie infé rieure de la croix fut brisée contre le pavé et servit à armer une troupe d'enfants. On délibéra pour descendre vers le faubourg Lhoumeau; mais après de nombreuses hésitations, le cortége se dirigea vers la préfecture en chantant la Marseillaise, et en poussant de nom breuses acclamations. Arrivé à la préfecture, la croix fut brisée en morceaux; le préfet prononça quelque paroles d'exhortations qui furent couvertes des cris de à bas le préfet. Un feu futallumé pour faire bruler la croix, les agents de police s'y opposèrent et furent chassés. M. Amédée Callandreau, substitut, qui n'a pas cessé un instant d'être sur le théâtre du désordre, ne fut pas davantage écouté.

Cependant, le préfet avait envoyé chercher la force armée; la gendarmerie, qui avait vainement attendu, avait fini par déseller les chevaux ; à la caserne, les officiers commandant la seule compagnie qu'on veuille bien nous octroyer, voyant tout tranquille, à huit heures, avaient fait coucher les soldats. . 11 était dix heures et demie lorsque la gendarmerie arriva sur les lieux du désordre, mais elle fut forcée de battre en retraite; la troupe de ligne, au nombre de cinquante hommes, les seuls dont on puisse disposer à Angoulême, vint la renforcer. M. Ganivet-Delisle, premier adjoint, fit les trois sommations d'usage.

Quelques arrestations furent opérées, mais, arrivés à la prison, les prisonniers furent disputés à la troupe, qui dut faire usage des baïonnettes. Deux ou trois hommes furent legèrement blessés. A minuit, le calme se rétablit.

Hier au matin, plusieurs arrestations ont été faites.

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22. Paris. Théâtre de l'Opéra-Comique. Première représentation de LE BON GARÇON, opéra comique en un acte; paroles de MM. Anicet-Bourgeois et Lockroy, musique de M. Prévost.— Didier, jeune provincial à demi deniaisé, en attendant l'accomplissement d'un mariage que son père a eu soin d'arranger pour lui, est venu à París chez son ami Monbazon, lequel, bien que marié lui-même, n'en fait pas moins la cour à toutes les jolies femmes. En ce moment il est fort épris d'une jeune et charmante cousine, et pour lui inspirer plus de confiance, il s'efforce de lui représenter Didier comme un mauvais sujet, comme un véritable Lovelace. Didier, bon garçon en cela, accepte cette réputation afin de favoriser les projets de Monbazon; mais bientôt il devient amoureux de la cousine pour son propre compte, la sauve des embûches du séducteur, et bien lui en prend, car elle se trouve être justement celle que son père lui destinait pour femme. Ce léger vaudeville aurait eu besoin d'être relevé par la musique ; mais M. Prévost n'a pas cru devoir viser plus haut que les auteurs de la pièce, et, malgré la vivacité et l'élégance de plusieurs motifs de sa partition, leur œuvre commune est restée à l'état de bluctte.

23. Bombes-amarres. Le procèsverbal de l'école d'artillerie de Vincennes a constaté hier vendredi que les expériences de la société des Naufrages sur les bombes-amarres qu'elle propose comme moyen de sauvetage. ont donné les résultats les plus satisfaisants. Les bombes de 60 livres, chassés par 48 onces de poudre, ont entraîné avec elles 1.332 pieds d'une corde de 4 lignes de diamètre. Quand on songe au service que ce système de porter les amarres aux bâtiments en danger ou échoués sur les côtes va rendre au commerce des nations, on ne peut s'empêcher d'admirer le génie de l'homme métamorphosant hardiment les instruments destructifs en moyen de salut.

M. le commandant de l'école de Vincennes, l'amiral sir Sidney Smith et M. Gaultier de Claubry ont présidé aux expériences.

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24. Invention de toiles incombustibles. Une expérience qui intéresse au plus haut degré la sécurité publique, vient d'être faite dans la cour de la Préfecture de Police, en présence de M. le préfet Gabriel Delessert, et d'une commission d'industriels, de praticiens, d'artistes et de savants. On recherchait depuis long-temps le moyen de soustraire aux chances si fréquentes de l'incendie, les décorations de théâtre. M. Durios, par un procédé simple et ingénieux, vient de résoudre ce difficile problème.

Des toiles préparées par M. Durios, et peintes dans les ateliers de l'Académie royale de Musique, ont été sou mises à l'action d'un feu vif et continu, sans que leur tissu pût être atteint par l'inflammation. Un feu vif et bien alimenté a été comprimé et éteint par l'application d'une toile préparée d'après le nouveau systéme.

Ce qui a paru surtout remarquable dans cette intéressante expérience, c'est que le procédé de M. Durios s'applique avec un égal succès à toutes les espèces de tissus. Aussi, des mousselines légères, des gazes transparentes, sont, grâce à lui, inattaquables par l'incendie.

25. Statistique générale de la France. -Le ministre du commerce a fait imprimer et publier un volume d'archives statistiques de la France, où l'on trouve les observations suivantes :

La ville la plus élevée de France est Pontarlier, sur les frontières de la Suisse; elle est à 887 mètres au-dessus du niveau de la mer. Gex, département de l'Ain, est à 667 mètres; Rodez, 632; Lyon, 299; le Panthéon de Paris, 60; Lille, 24; Bordeaux, 9, et Dunkerque, 8.

Il y a en France dix-sept départements privés de navigation intérieure, parmi lesquels on remarque les plaines de l'Orne, l'Indre et le riche département d'Eure-et-Loir.

Les routes royales parcourent en France un espace de 34,511 kilomètres. Le 1er janvier, il y avait 24,717 kilomètres en bon état, 5,815 en réparation, et 3,942 totalement abandonnés.

Les routes départementales dépassent de 2,000 kilomètres la longueur des routes royales. Les routes vicinales sont au nombre de 468,527; leur lon

gueur totale est de 771,458 kil., ce qui donne pour chaque chemin une moyenne d'une demi-licue. La superfcie totale du territoire de la France est de 52,768,600 hectares, soit 40,903 lieues carées, sur lesquels seulement 7 millions d'hectares sont considéres comme terres fertiles. Il y a en terres arables 25 millions d'hectares; pâturages, 4,834,000; vignobles, 2,135,000; bois, 7.422,000; terres en friche, 7,799,000; bâtiments, routes, villes, etc., 1,466,000.

Les deux plus hautes montagnes de France sont le Pic des Arsines, dans les Hautes-Alpes, et le Pelvoux, dans l'lsère; tous deux appartiennent, à preprement parler, à la chaîne des Alpes. Le sommet de la première de ces mon tagnes est à 4,105 mètres au-dessus da niveau de la mer; celui de la seconde à 3,934. Ces sommets sont plus élevés que les plus hauts des Pyrénées, qui sont le Cylindre, à 3,222 metres, et la Maledetta, à 3,342. Les montagnes les moins hautes en France sont: Paslia, Orba, en Corse, 2,634 mètres; le rec de Malporte, dans la Lozère, 1,680 métres; le Fort-de-Dieu, dans les Cé vennes, 1,565 metres; le Cantal, 1,935 mètres; le Mont-d'Or, en Auvergne, 1,886 métres; le mont Balen, dans les Vosges, 1,429 mètres; le Boussiere, dans le département de la Loire, 4,004 mètres.

La navigation intérieure de la France parcourt 8,355 kilomètres de riviéres, et 3,599 kilomètres de canaux, en tout, 11,954 kilomètres.

La Marne est le département qui contient le plus de terres arables, 614,000 hectares. Le Cantal est plus riche en pâturages, 221,000 hectares. La Gironde a le plus de vignes, 138,000 heetares.- Les bois sont eu plus grande quantité dans la Nièvre, 239,000 bectares, qui forment plus du tiers de la superficie de ce département.

On se fera une idée du morcellement des terres depuis la révolution par le relevé suivant: Il y a 5,205.414 propriétés qui paient un impôt foncier au-dessous de 5 fr., et 10,895,527 propriétés paient depuis 5 jusqu'à 1,000 fr. et au dessus. Si chaque propriété avait un seul et unique proprietaire, on compterait en France 40 millions de propriétaires terriens qui possède

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27. Suicide. Un ouvrier monteur de parapluies s'est suicidé, hier, dans sa chambre, rue des Deux-Portes-SaintSauveur, n" 32, avec des circonstances qui semblent dénoter une sorte d'exaltation mystique et tous les symptômes de la folie. Il avait d'abord paré de rubans une petite vierge dé plâtre, et avait ensuite étalé sur une table plusieurs cuillers d'étain, dans chacune desquelles il avait préalablement placé une pièce de 40 centimes. Un réchaud de charbon avait ensuite servi à la perpétration de son funeste dessein; mais une chose digne de remarque, c'est que ce malheureux fat trouvé sur son lit, accroupi sur les genoux et un livre de prières ouvert devant lui. C'est dans cette position que la mort paraissait l'avoir frappé, sans convulsions comme sans regrets.

30. Marseille. Réapparition dù choléra dans le midi de la France. - Marseille et un grand nombre d'autres villes des des Bouches-du-Rhône, du Var, Basses Alpes, de Vaucluse et des Pyrénées-Orientales ont été visitées de nouveau cet été par le choléra. C'est avec le mois de juillet qu'il a redonné signe de vie à Marseille, et voici ce qu'on écrivait de cette ville, à la date du 27 août :

.. La mortalité qui enlève les enfants est vraiment effrayante; le fléau sévit de préférence sur eux. Aujourd'hui, il y a eu une légère diminution dans le chiffre; hier nous avions eu 88 décès, nous n'en comptons que 75 aujourd'hui, dont 44 cholériques.

Les nouvelles désastreuses arrivées de Palerme, où le choléra a tué 25,000 personnes, de Malte, où il a sévi avec une vigueur extrême, ont contribué à répandre à Marseille une alarme plus

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générale que celle que nous éprouvâmes lors des invasions précédentes. Chacun a craint de voir lé fléau déployer au milieu de nous une malignité égale à celle dont les Palermitains et les Maltais ont été affligés. Aussi n'a-t-on pas attendu une grande élévation dans le chiffre pour fuir.

» Je puis vous assurer, d'après les documents qui ne se publient pas dans les journaux, que Marseille compte à peine 60,000 habitants au moment où je vous écris; presque toutes les boutiques sont fermées; l'aspect des rues est bien désolant; presque tout le monde est découragé. Il y a pourtant des exceptions

Le peuple s'obstine à croire au poison. Hier soir, il y a eu une espèce d'émeute et un nombreux rassemblement d'ouvriers et de femmes dans la rue de l'Etrier, autour de quatre boîtes en ferbianc qui exhalaient une odeur infecte

Voilà le poison de choléra!» criaiton en montrant ces boîtes, et tous se bouchaient le nez et vociféraient. Un commissaire de police arriva et ouvrant lui-même ces boîtes, montra à la foule des consommés pour la marine qui s'étaient gâtés et qu'on avait jetés. Le peuple ne se retira qu'à demi satisfait. La vigilance de l'autorité ne s'endort pas. Aujourd'hui on a ouvert les sections de secours, mais tout nous permet d'espérer la prochaine disparition du fléau. »

Cependant le choléra régna encore pendant tout le mois de septembre, avec peu d'intensité, il est vrai, puisque le 14 de ce mois, l'état civil n'enregistra que 16 décès dont 3 cholériques.

Collioure, déjà victime du fléau en 1835, a été aussi frappée de nouveau. Le premier cas fut constaté le 17 août, au Port-d'Avail. Depuis ce jour jusqu'au 30, le nombre a été de 47, dont 26 suivis de mort. Le 28 août, un violent orage éclata sur cette ville; il fut précédé et suivi de beaucoup d'éclairs et de forts coups de tonnerre. Dès ce moment la maladie a paru perdre de son intensité, de telle sorte qu'il n'y a eu que trois cas nouveaux, sans gravité, pendant les journées du 29 et du 30. II est à remarquer toutefois qu'une partie de la population (on dit plus de 1,200 s'est enfuie. personnes)

A Perpignan, il n'y a eu que 91 décès dans le mois de semptembre, et 4 15

Ann. hist. pour 1837. Appendice.

ou 5 dans les plus mauvais jours: c'est beaucoup si la moitié de ces décès concernait des cholériques.

A Saint-Cyprien, peuplé de 578 habitants, il y avait en 10 décès seulement depuis le 27 août, époque de l'invasion, jusqu'au 22 septembre.

A Prades, il n'y avait eu qu'un décés de cholérique antérieurement au 23 septembre, indépendamment de la mort de deux femmes qui avaient quitté Collioure avec le germe de la maladie.

Dans les Basses-Alpes, le cholera se manifesta sur plusieurs points, mais il ne se fixa et n'exerça de ravages qu'à Manosque. Voici ce qu'on écrivait de cette ville, le 21 septembre:

:

« Nous sommes enfin débarrassés du choléra le dernier décès a eu lieu le 14, et voici plus d'une semaine qu'aucun nouveau cas ne s'est manifesté, malgré la rentrée en masse des émigrés. La ville de Manosque a été bien maltraitée, plus maltraitée sans doute qu'aucune autre ville de Provence. Le choléra y a débuté le 12 août, mais on n'y a compté que des cas isolés jusqu'au 29, jour où l'épidémie se déclara avec beaucoup d'intensité. Dans cette journée du 29, il y eut 7 décès, dont 3 dans une même maison. Le père Chauvin, voiturier. son fils et sa fille, furent enlevés en quelques heures d'une manière foudroyante. Bientôt la mort de M. Bouffier père, respectable négociant et président du tribunal de commerce, vint mettre le comble à l'épouvante en moins de vingt-quatre heures, il ne resta plus personne en ville; presque tous les magasins furent fermés. Quoique la population fût réduite à 7 ou 800 âmes, le 3 septembre on compta 14 décès et 25 cas, qui ont été presque tous terminés par la mort les jours sui

vants.

>> Nous avons eu en tout 123 morts. La médecine n'a pas été heureuse; tous les cas ont été mortels, ou peu s'en faut. Nous n'avons pas vu ici, comme ailleurs, la mort ne prendre qu'une moitié des malades; elle les a pris tous, à peu d'exceptions près: l'agonie a seulement été un peu plus ou moins longue, ce n'a été qu'une question de temps. Les malades échappés à la période algide ont péri à celle de réaction par apoplexie, ou bien se sont éteints dans une trompeuse convalescence. En somme,

on n'a guère sauvé que 5 malades sür 100..

Les autres villes du Midi où le cholèra a aussi paru cette année, n'ont été, en général, que légèrement atteintes.

Voici maintenant quelques details, dont on ne méconnaîtra pas l'intérêt, sur le choléra qui a régné, il y a deux ans, dans le midi de la France.

Sont morts du choléra, sur 4,000 habitants, dans les départements ci-dessous, en 1835:

Bouches-du-Rhône..

Hérault.
Var..
Gard..
Vaucluse..
Aude....

Moyenne pour ces dépar

tements réunis.....

44

3.7

42.8

2.8

4.9

4.1

6.4

De même qu'à Paris, il a été constaté qu'un âge avancé, un certain degré de misère, le rapprochement des individus dans de grandes villes et dans des demeures étroites, enfin l'humidité de l'air, étaient des circonstances aggravantes pour les personnes exposées à l'épidémie.

Réciproquement, unâge peu avancé, un certain degré d'aisance, l'isolement, une situation sèche et élevée, ont été autant de circonstances atténuantes.

Une température élevée a généralement augmenté l'intensité de l'épide

mie.

Descommunications fréquentes, sartout par eau, avec une localité infectée augmentent la chance de recevoir l'èpidémie.

Le sexe, les aliments, la profession, la direction des vents, les orages, les émanations infectes, la malpropreté, quand ces deux dernières causes De sont pas accompagnées d'humidité, ont exercé peu ou point d'influence. Enfin, et ce fait est bien consolant au milieu des malheurs d'une épidémie, quand on se trouve dans une ville infectee et près d'un cholérique, on n'augmente pas la chance d'être atteint en prodiguant au malade les soins que réclame l'humanité. Ainsi, à Marseille, où il est mort 2.2 individus sur 100 habitants, 455 militaires ont été employés à soigner leurs camarades atteints. Sur ce nombre, 12 éprouvèrent la maladie, et elle ne fut mortelle que pour 2; c'est i

sur 227. On affirme également que les personnes employées à frictionner les cholériques ont été généralement épar-gnées.

OCTOBRE.

4. Londres. Statistique des voitures publiques. — Un journal assure que l'on compte maintenant dans cette ville 850 voitures dites omnibus; elles font huit voyages par jour avec dix voyageurs par chaque voiture, au prix de 9 d. (18 sous) par personne, ce qui donne chaque jour un produit de 2,550 liv. st., ou 3 liv. (75 fr.) par voiture. Sur la route de Poddington à la Banque', 60 omnibus reçoivent par jour environ 4,800 yoyageurs au prix de 6 d. (12 s.). Entre la station dite Angel à Islington, et celle dite Elephant et Castle, il y a 17 omnibus; de Blackheath à CharingCross, 17 voitures; de la Banque à Ed gewast-Road, par Holborn, 53; à Hampstead, 19; à Hackney-Clapton, Edmonton et Kingsland, plus de 120.

Le nombre des voitures de place et des cabriolets à Londres s'élevait, en 1826, à 1150, et rendait au gouvernement une somme de 29,392 liv. st.; on en comptait 1,200 en 1828, et 1265 en 1830, donnant un revenu annuel de 32,000 liv. st. Les licences pour voitures de place s'élèvent à 1797.

5. Tours. Suicide. On écrit de cette ville: « Mardi soir, un ecclésiastique, logé à l'hôtel du Cygne, a été trouvé la gorge coupée d'un coup de rasoir et baigné dans son sang. L'enquête à laquelle s'est livrée l'autorité a éloigné toute idée d'assassinat, et a démontré que ce malheureux s'est tué. L'inventaire de ses effets a fait découvrir dans sa malle plus de 2,000 fr. en or, une inscription de rente sur l'Etat d'environ 3,000 fr. et plusieurs bijoux de prix. Il était âgé de quarante-trois áns, et appartenait au diocèse de Char

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la vie et les ouvrages de M. Carle Vernet, par M. Quatremère de Quincy.

Le savant académicien passe en revue, dans cette notice, toutes ces générations de Vernet, dont l'illustration en peinture remonte à près de deux siècles. Carle Vernet, fils de Joseph VerBet, le peintre de marines, naquit à Bordeaux en 1758. Son père avait voulule laisser deviner sa vocation. Elle se décida dans un voyage, à la vue des magnifiques paysages de la Suisse. Il concourut trois fois pour les prix de Rome, et remporta, en 1780 et 1782, le grand prix de peinture. Quand il devint membre de l'Académie, c'était la première fois qu'on voyait un fils assis à côté de son père dans le sein de cette société. Le même privilége devait se continuer plus tard dans la même famille quand M. Horace Vernet fut appelé à sièger à côté de son père. Joseph ne jouit pas long-temps de ce bonheur, il mourut au moment où il allait réaliser de grands travaux de peinture avec son fils, et entre autres le Passage de la mer Rouge. Joseph devait peindre la mer, et Carle l'armée des Hébreux, surtout la cavalerie. Des ses premiers ouvrages, celuici avait fait une étude particulière des chevaux, et il en plaça dans tous ses tableaux; dans son Triomphe de Paul Emile, dans la Mort de Patrocle, et dans un grand nombre de courses de chars. L'un de ses meilleurs ouvrages fut une Revue du Premier Consul dans la cour des Tuileries. Isabey en fit les figures d'hommes, qui étaient d'une parfaite ressemblance. Carle Vernet peignit ensuite la Bataille de Rivoli, l'Entrée à Milan, le tableau de la Bataille de Marengo, qui se trouve aujourd'hui au Musée de Versailles, et un nombre prodigieux de dessins, dont beaucoup ont une grande valeur.

A cette lecture succède le rapport sur les ouvrages des pensionnaires à l'Académie de France à Rome.[

L'Académie procède ensuite à la distribution des grands prix de peinture, de sculpture, d'architecture, de paysage historique et de composition musicale.

Les élèves qui ont obtenu les premiers prix sont appelés dans l'ordre suivant:

Grand prix de peinture. - Premier grand prix, M. Jean Murat, né à Fel

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