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Samedi 7 décembre 1816:)

(N°. 243.)

De la circonscription des diocèses dans le nouveau Concordat. (Suite.)

Puisque j'ai commencé à donner mes idées sur ce sujet, j'essayerai de présenter le tableau d'une nouvelle circonscription des diocèses. J'ai pris pour base le nombre de 92 siéges, dont il paroît qu'on ne veut pas s'écarter. Il est bon d'avertir que, n'étant point appelé à décider sur ces matières, ce plan ne peut être regardé, de ma part, que comme un travail de fantaisie, et un essai sans conséquence. Je suppose 18 métropoles et 74 évêchés, et voici comment j'imagine qu'ils pourroient être distribués.

Les métropoles seroient Paris, Lyon, Rouen, Sens, Reims, Tours, Bourges, Albi, Bordeaux, Ausch, Narbonne, Toulouse, Arles, Aix, Avignon, Vienne, Besançon et Cambrai, qui auroient pour suffragans :

PARIS; Chartres, Meaux, Orléans, Blois et Versailles. L'érection du siége de Versailles, ou plutôt la confirmation de ce siége, qui a été créé par le Concordat de 1801, auroit cet avantage qu'elle diminueroit l'extrême étendue des diocèses de Rouen, de Chartres et de Sens. Il y avoit autrefois à Rouen 1388 cures, 810 à Chartres et 774 à Sens. On pourroit, ce semble, détacher de Rouen l'ancien archidiaconé de Pontoise, de Sens celui d'Etampes, et de Chartres, qui venoit jusqu'à la porte de Versailles, les parties les plus voisines de cette ville. Je suppose qu'on rendroit à peu près au diocèse de Paris son ancienne Tome X. L'Ami de la Religion et du Rør.

H.

circonscription, sauf une petite lisière à l'entour de Versailles. La circonscription assignée à Paris, en 1801, est ridiculement restreinte, et ce diocèse, enveloppé en entier par celui de Versailles, offre une disposition bizarre, qui d'ailleurs n'est pas favorable pour l'administration ecclésiastique.

LYON; Autun, Langres, Mâcon ou Châlon-surSaône, Dijon, Belley ou Saint-Claude. La réunion de Châlon et de Mâcon ne donneroit pas plus de 450 paroisses. On décideroit à laquelle de ces deux villes il faudroit donner la préférence. La cathédrale de Mâcon a été abattue. On réuniroit Belley et SaintClaude. La conservation d'un de ces deux siéges est, à mon sens, indispensable. On ne pourroit le supprimer qu'en augmentant les diocèses voisins de Lyon et de Besançon, qui sont déjà très-grands. Besançon avoit 825 cures et 338 annexes. Loin d'y joindre SaintClaude, il faudroit au contraire, ce semble, distraire de Besançon les parties les plus voisines de SaintClaude. Belley et Saint-Claude réunis auroient 170 paroisses et 61 annexes. Par un arrangement bizarre, Belley, qui est au midi, étoit suffragant de Besançon, et Saint-Claude, qui est au nord, étoit suffragant de Lyon. On se régleroit sur les localités pour savoir à Jaquelle de ces deux villes on donneroit le siége épiscopal; elles sont toutes les deux à peu près égales en population.

ROUEN; Bayeux, Evreux, Séez, Lisieux et Coutances. Le diocèse d'Avranches étoit le plus petit de la Normandie; il avoit 177 cures; la cathédrale est abattue.

SENS; Troyes, Auxerre et Nevers. Il n'y auroit aucun changement dans cette province, si ce n'est

peut-être la distraction dont je viens de parler, d'une partie de Sens en faveur de Versailles.

REIMS; Soissons, Châlons-sur-Marne, Laon, Beauvais, Amiens, Noyon et Boulogne. Le diocèse de Senlis, qui n'avoit que 74 paroisses, seroit supprimé, et partagé entre les diocèses voisins de Soissons, de Noyon et de Beauvais, suivant la convenance et la proximité.

TOURS; le Mans, Angers, Rennes, Nantes, Vannes, Quimper, Saint-Pol de Léon, Saint-Brieux, Saint-Malo. Dol, qui n'avoit que go paroisses, seroit réuni à ce dernier siége. Tréguier, qu'il est pourtant fâcheux de ne pas rétablir à cause de la différence de langage, seroit réuni, la partie françoise à SaintBrieux, et la partie bretonne à Saint-Pol de Léon. J'avois d'abord cru qu'on pouvoit supprimer ce dernier siége; des personnes au fait des localités assurent qu'il est fort nécessaire, à raison de l'étendue des paroisses, de quelque différence dans le langage basbreton, et surtout des dispositions des habitans.

BOURGES; Clermont, Limoges, le Puy, SaintFlour et Tulles. Ce dernier diocèse n'avoit que 52 paroisses; mais on ne pourroit le réunir qu'à Limoges, diocèse déjà très-vaste, qui avoit 868 paroisses et 48 annexes. Il semble donc à propos de conserver Tulles, et de lui donner un arrondissement plus considérable, en y réunissant même le reste du Bas-Limosin, qui dépendoit de Limoges, et qui se rapproche plus de Tulles.

ALBI; Rodez, Castres, Cahors et Mende. On supprimeroit Vabres, qui comptoit 130 paroisses et 20 annexes. On pourroit les partager entre Albi et Castres, qui sont les diocèses les plus voisins et les moins éten

dus. Vabres est une ville extrêmement petite; ce diocèse n'avoit même pas de séminaire avant la révolu tion.

BORDEAUX; Agen ou Condom, Augoulême ou Saintes, Poitiers, Périgueux ou Sarlat, La Rochelle et Luçon. La réunion d'Agen et de Condom, qui sont limitrophes, donneroit un peu plus de 500 cures, sans compter un assez grand nombre d'annexes. La ville d'Agen est plus considérable, et seroit plus centrale; l'évêché y est déjà établi. Angoulême et Saintes formeroient ensemble un diocèse bien étendu, et il est fort à regretter de ne pouvoir les laisser subsister tous deux. Les établissemens sont tous formés à Angoulême. Périgueux et Sarlat sont voisins, et on est forcé de les réunir, quoique Périgueux, qui comptoit seul 440 paroisses, n'eût pas besoin d'une extension nouvelle; Sarlat avoit 262 paroisses et annexes. Je crois la conservation de Luçon nécessaire, quoique la ville soit petite, et offrît peut-être quelques difficultés pour les établissemens à former. Mais il n'existe point d'autre siége dans cette partie, et la fidèle Vendée mériteroit cette faveur, quand il n'y 'auroit pas d'autres raisons de la lui accorder. Luçon avoit 236 paroisses.

AUSCH; Aire ou Dax, Comminges, Bazas, Tarbes ou Oléron, et Bayonne. Aire et Dax réunis formeroient près de 400 paroisses et annexes; Aire est plus considérable. Leitoure seroit réuni à Ausch. Tarbes ou Oléron, suivant que l'on donneroit le siége épiscopal à l'une ou l'autre de ces villes (il semble que Tarbes offfiroit plus de ressources), for meroient, avec Lescar, 800 paroisses et annexes. Aussi il conviendroit d'en distraire la partie la plus

n'avoit

occidentale de Lescaret d'Oléron, qu'il seroit plus naturel et plus commode de réunir à Bayonne, qui que 79 cures ou annexes. Le diocèse de Couminges se composoit de 236 cures et de 169 annexes, en tout 405 paroisses, dont 33 au-delà des Pyrénées, sous la domination du roi d'Espagne. On pouvoit d'autant moins se dispenser de faire revivre un siége si étendu, qu'il étoit situé dans un pays montueux, et où les communications sont difficiles, et que dans mon plan les diocèses voisins de Rieux et de Couserans sont supprimés. D'ailleurs à quel diocèse le réuniroit-on? Tarbes est déjà trop grand, et de plus séparé par des montagues; et Toulouse est assez éloigné, et auroit un arrondissement trop vaste. Si la petite ville de Saint-Bertrand, où résidoit autrefois l'évêque de Comminges, ne présentoit plus de moyens de l'y rétablir, ne pourroit-on pas fixer provisoirement l'évêque et le chapitre à SaintGaudens, ville un peu plus considérable, et où il avoit autrefois une collégiale? Quant à Couserans, qui n'avoit que 63 paroisses, il ne peut être réuni qu'à Pamiers, qui est peu éloigné de Saint-Lizier, ancienne résidence de l'évêque. Le changement de métropole ne seroit sûrement pas un obstacle invincible à cette réunion, qui paroît la plus naturelle. Couseraus n'avoit point de séminaire.

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NARBONNE; Perpignan, Carcassonne, Nîmes et Montpellier. On réuniroit Aleth à Carcassonne, SaintPons à Narbonne, Agde et Lodève à Montpellier, et Uzès et Alais à Nîmes. Beziers seroit réuni à Narbonne, à l'exception de la partie voisine de Montpellier, qui seroit jointe à ce dernier diocèse.

TOULOUSE; Montauban et Pamiers. Ses autres an

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