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ciens suffragans seroient réunis, savoir: Rieux, Lombez et Saint-Papoul à Toulouse, Mirepoix à Pamiers, et Lavaur partagé entre Montauban et Toulouse, suivant les convenances. Pamiers seroit aussi, comme je l'ai dit plus haut, ágrándi de Couserans. Toulouse, par ces diverses réunions, se composeroit d'environ 500 cures. C'est beaucoup moins que dans la circonscription actuelle, où il en a 782.

ARLES; Marseille et Ajaccio. Arles n'avoit que 51 paroisses: mais l'ancienneté de ce siége, illustré par tant de grands évêques, ne permet pas d'en admettre la suppression; et quant à Marseille, dont le diocèse étoit aussi fort petit, la population de cette ville paroît une raison suffisante de le maintenir. TouJon, qui n'avoit que 24 paroisses, ne peut-il pas être réuni à Marseille? Arles avoit deux autres suffragans, Orange et Saint-Paul Trois-Châteaux, en Dauphiné. Il étoit assez extraordinaire que ces deux diocèses, qui n'avoient que 57 cures à eux deux, fussent de la métropole d'Arles, dont ils étoient séparés par toute la province d'Avignon. Ils seront probablement supprimés, et réunis à l'archevêché d'Avignon. Je suppose qu'on pourroit donner pour suffragant à Arles l'évêché d'Ajaccio, en Corse. Il y avoit autrefois cinq évêchés dans cette île, Ajaccio, Sagone et Aleria, suffragans de Pise; Mariana et Nebbio, suffragans de Gênes. Peut-être, suffiroit-il, du moins en ce moment, d'y maintenir Ajaccio, qui avoit été seul conservé en 1801. On l'avoit alors fait suffragant d'Aix; il semble plus naturel qu'il le soit d'Arles. Du reste, je n'ai pas compté Ajaccio dans le nombre des 92 siéges. La Corse est une colonie ou une conquête qui ne faisoit point partie de l'église de France.

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Arx; Gap, Digne et Grasse. Les provinces d'Aix et d'Embrun se touchoient et se croisoient dans toute leur longueur. Il a paru qu'on pouvoit les réunir en une seule métropole. Les diocèses de Gap et d'Embrun réunis feroient environ 300 paroisses. On mettroit le siége épiscopal dans la ville qui offriroit le plus d'avantages; j'incline à croire que ce seroit Gap. On joindroit à Digne, Sistéron, Riez et Sénez, qui lui sont contigus; ce qui ne lui formeroit pas plus de 170 paroisses. Glandève, Vence et Fréjus semblent, par leur position, devoir être réunis à Grasse, qui, avec ces accroissemens, n'auroit encore qu'environ 160 paroisses. Apt seroit réuni à Aix.

AVIGNON reprendroit son rang comme archevêché, quoiqu'on ne lui assigne point de suffragans. On y réuniroit tous les petits diocèses du Comtat, Carpentras, Vaison et Cavaillon, ainsi qu'Orange et SaintPaul Trois-Châteaux. Ces réunions ne lui donneroient pas plus de 200 cures.

VIENNE; Grenoble, Viviers et Valence. Die pour roit être partagé entre Valence et Grenoble, suivant la proximité des lieux.

BESANÇON; Strasbourg, Metz, Toul ou Nanci, Verdun, Saint-Dié. Nous supposons qu'on réuniroit sous la métropole de Besançon ces siéges, qui étoient autrefois suffragans de Trèves et de Mayence. Ces archevêchés ayant été éteints pas le Concordat, il paroît convenable de placer leurs suffragans sous la niétropole la plus voisine. Tous ces diocèses sont trèsgrands, et il est fâcheux de ne pouvoir les conserver tous. L'évêché de Saint-Dié est surtout indispensa blement nécessaire, comme étant dans un pays de montagues, éloigné des autres villes épiscopales, et

entouré de diocèses déjà trop étendus. Il seroit même à propos d'y réunir quelques parties des diocèses voisins, qui sont beaucoup plus proches de Saint-Dié que de leurs chefs-lieux. Par exemple, la partie du diocèse de Besançon qui s'étend en Lorraine, et pour laquelle il y avoit une officialité à Darney, conviendroit à Saint-Dié, qui n'avoit que 162 cures ou annexes. L'évêque de Bâle avoit, en Alsace, près de 300 paroisses; on ne sait s'il les conservera : ce siége paroît devoir être transporté dans l'intérieur de la Suisse, et alors ces paroisses seroient bien éloignées du centre. L'archevêché de Trèves avoit aussi, en France, 175 paroisses, qui formoient, avec leurs filiales et annexes, 350 villes ou villages. Cette métropole étant éteinte, et l'évêque actuel de Trèves n'ayant plus de juridiction sur ces paroisses, on pourroit les répartir entre Metz et Verdun, suivant la proximité des lieux. Metz étoit pourtant déjà trèsconsidérable, et avoit près de 800 cures. Verdun n'en avoit que 300.

CAMBRAI; Arras et Saint-Omer. Les deux premiers siéges étoient fort étendus. Saint-Omer l'étoit moins, et n'avoit que 118 paroisses. On y réuniroit probablement quelques parties de diocèses étrangers, comme Ypres et Tournay, qui s'étendoient en France. Ypres ne subsiste plus, et la juridiction de Tournai, et de Gand ne s'étend plus au-delà des frontières des Pays-Bas,

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Telle est la liste des diocèses que je suppose pouvoir être conservés. Parmi ceux qui sout supprimés ou réunis dans ce tableau, il y en a plusieurs qu'on doit regretter de ne pouvoir rétablir de suite, comme Béziers, Toul, Saintes, Sarlat, et quelques autres

par

encore. On les a sacrifiés au désir de ne pas passer le nombre prescrit de 92 siéges pour la France; car on a jugé que la Corse n'étoit pas censée faire tie de ce nombre.. Au surplus, il paroît que cette fixation ne seroit pas définitive, et qu'on laisseroit l'espoir de rétablir plusieurs autres évêchés, à mesure que l'état du trésor le permettroit, ou que les peuples se montreroient disposés à faire pour cela quelques sacrifices. J'avoue qu'il m'auroit semblé plus avantageux d'accorder, dès ce moment, quatre ou cinq évêchés de plus qui auroient suffi pour rendre leur nombre analogue aux besoins des peuples. Que l'on ajoute, comme je viens de le dire, aux évêchés précédemment maintenus, ceux de Toul, de Saintes, de Béziers, de Sarlat, de Mâcon, de Condom et d'Avranches, on aura en tout cent évêchés, c'est-à-dire, huit seulement de plus qu'on n'avoit assigné d'abord. Mais aussi on aura une circonscription assez égale et fixe et tout autant de diocèses qu'il en faut pour le bien de l'Eglise et l'intérêt des fidèles, et l'on ne sera pas obligé d'y revenir à plusieurs fois. On éviteroit par-là des changemens qui ne sont pas sans inconvénient. Il y en a déjà eu beaucoup, et il conviendroit peutêtre de ne plus en laisser prévoir. Les diocèses qu'on va réunir, conservant toujours quelque espérance d'être un jour rétablis, pourront prendre moins d'intérêt au sort du diocèse auquel ils seront joints. Ils se regarderont comme dans une situation provisoire, et réserveront leurs ressources pour un avenir incertain; calcul qui pourra nuire plus d'une fois au bien général. Je souhaite me tromper, et j'abandonné ce tableau et ces observations à la sagesse de ceux qui sont chargés en ce moment des destinées de l'église de

France, et qui, entourés de toutes les lumières, n'auront pas de peine à faire mieux qu'un obscur particulier, lequel ne porte pas sans doute ses vues aussi loin, et n'a d'autre mérite que la pureté de ses inM.

tentions.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Une famille respectable a perdu, le mois dernier, un modèle de piété et de bonté. Mme. la comtesse de Chastellux est morte après une longue maladie. Elle étoit soeur de M. le duc de Lorges, et veuve de M. le comte de Chastellux, qui mourut, il y a deux ans et demi, dans les plus grands sentimens de piété, et en remerciant le ciel d'avoir rendu à la France ses princes légitimes. Mme. de Chastellux étoit de la société la plus douce. La délicatesse de sa conscience, la pureté de son ame, sa tendresse pour ses enfans, son attention à faire le bonheur de tout ce qui l'entouroit, rendront sa mémoire précieuse aux yeux de la religion et à ceux de sa famille. Ses obsèques, qui eurent lieu, le 15 novembre, à Saint-Thomas-d'Aquin, y avoient attiré beaucoup de parens et d'amis. On y remarquoit entr'autres, M. de Coucy, ancien évêque de La Rochelle, et M. l'abbé des Galois de la Tour, nommé avant la révolution à l'évêché de Moulins, qui ont été à l'offrande, et qui mêloient leurs larmes et leurs prières à celles des deux familles.

La maison occupée autrefois par les Filles de la Croix, rue de Charonne, est rendue à son ancienne destination, par une ordonnance du Roi. Ce couvent avoit été fondé par Charlotte-Marie Coiffier Rusé d'Effiat, fille du maréchal de ce nom, qui s'y fit religieuse, et y, mourut en 1692. Elle étoit inhumée dans le choeur de l'église.

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