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Un journal annonce qu'à Nîmes, dix protestans ont fait abjuration dans l'église de Saint-Charles, le jour de l'anniversaire du Roi. C'étoit sans doute le célébrer de la manière qui pouvoit lui être le plus agréable.

Un grand nombre d'ouvriers et d'hommes de peine des ports Saint-Nicolas et Saint-Louis ont profité d'une visite qu'une auguste princesse faisoit dans leur quartier, pour lui présenter une pétition où ils demandent le rétablissement de la chapelle de la Préfecture de la Seine, où tous les matins se disoit autrefois une messe pour les ouvriers. Cette chapelle a changé depuis de destination; on dit qu'elle sera rétablie. Les vœux d'une classe pauvre et laborieuse méritoient d'être accueillis quand ils ont pour objet de la rattacher de plus en plus à la religion.

Un journal allemand assure que le gouvernement prussien, depuis qu'il a acquis un si grand nombre de sujets catholiques, donne un soin particulier à leurs intérêts spirituels; qu'il a rétabli, à Munster, le chapitre noble dont Buonaparte avoit séquestré presque tous les revenus, et qu'il y a maintenant dans toutes les régences prussiennes un conseiller catholique chargé des affaires ecclésiastiques pour ceux de cette communion. On ne pourroit que louer une telle politique qui, à ne parler qu'humainement, seroit fort sage et fort bien entendue. La Prusse se trouvant avoir maintenant plusieurs millions de sujets catholiques, en Silésie, dans le pays de Munster, dans le reste de la Westphalie', dans les provinces du Rhin, à Cologne, à Trèves, etc. il est sans doute de son intérêt de s'attacher ses nouveaux sujets, en leur laissant sur les objets de la religion toute la latitude qu'ils peuvent désirer. On pense même que la Prusse pourroit bien conclure un arrangement particulier avec le saint Siége, sans attendre le Concordat germánique, que la diversité des vues rend très-difficile à conclure. Elle a déjà un envoyé à Rome, et il seroit digne du prince qui a contribué à rendre

la paix à l'Europe, de faire aussi quelque chose pour le repos et la stabilité de l'Eglise dans ses Etats. Il a dé livré l'Allemagne du joug étranger: il lui reste à remplir une tâche non moins belle; c'est d'empêcher, autant qu'il est en lui, que la religion ne s'écroule tout-àfait dans ses provinces. L'intérêt des princes protestans comme des princes catholiques est d'opposer une digne au torrent de l'indifférence et de l'incrédulité; car les rois n'ont plus de trône où Dieu n'a plus d'autels. Le journaliste allemand suppose que c'est à l'invitation du gouvernement prussien que M. de Droste, évêque de Jéricho, et suffragant de Munster, a dernièrement donné les ordres et la confirmation à Cologne, et a fait une tournée dans les provinces du Rhin. Ce prélat est presque le seul qui reste dans ces contrées, où il n'y a plus de titulaire, et où l'anéantissement de l'épiscopat entraînera la ruine de la religion, si on ne se hâte d'y apporter remède.

METZ. M. Joseph-Dominique Chardonnet, curé de Sainte Ségolène, vient de mourir à l'âge de 73 ans. Il étoit, à l'époque de la révolution, chanoine de la collégiale de Saint-Sauveur de cette ville, et rendoit des services pour la confession et la prédication. Il s'étoit chargé gratuitement de la recette d'un hôpital, dont il augmenta les ressources, en fondant cinq lits, en recouvrant une somme de 24,000 fr. que l'on croyoit perdue, et en laissant à la fin de sa gestion, des comptes et une caisse en bon état. De retour de l'émigration, il refusa une cure pour être vicaire de Sainte-Ségolène, d'où il fut appelé pour la direction d'un séminaire, et ensuite de la cure où il vient de terminer sa carrière. Une apoplexie foudroyante l'a frappé en chaire même, le 13 octobre, et nous avons vu tomber et disparoître, en un instant, ce digne pasteur, qui, par la pureté de sa foi, l'ardeur de sa charité, la candeur de son ame et son zèle pastoral, s'étoit fait aimer de ses paroissiens, et savoit honorer et rendre utile son ministère.

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NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. M. a reçu, comme à l'ordinaire, ces jours derniers, et a présidé plusieurs fois son conseil des ministres. S. M. va de mieux en mieux.

-Les Princes sont allés passer deux jours à Fontainebleau.

Le Roi a ordonné que, sur les 10 millions dont il a fait l'abandon dans la liste civile de 1817, il seroit prélevé une somme de 736,402 francs, qui sera employée à acheter des étoffes de soie des fabriques de Lyon, pour le mobilier de la couronne. Cette nouvelle a été publiée à Lyon, où elle a été reçue comme un bienfait par le commerce et par les ouvriers.

-Une députation de la ville de Rocroy a obtenu, le 1er. décembre, une audience de M. le duc de Berry, et lui a offert ses remercimens an nom de tout le département pour - les secours que ce Prince a accordés. S. A. R. a reçu la députation avec beaucoup de bonté, et a répondu que ce seroit toujours un plaisir, autant qu'un devoir, pour les Princes françois de venir au secours de leurs compatriotes malheureux. La députation a été présentée également à Mr. le duc d'Angoulême et à Ms. le prince de Condé.

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S. M. a accordé 5000 fr. à la ville de Pont-sur-Yonne, qui a tant souffert d'une trombe et d'une inondation le 19 septembre dernier. Beaucoup de particuliers ont suivi ce noble exemple. Ceux qui auroient l'intention de soulager les analheureux habitans, ruinés par l'inondation, peuvent adres ser leurs libéralités à M. le curé de Pont-sur-Yonne.

L'anniversaire de la naissance du Ror a été célébré à Semur par une distribution de pain à la classe indigente. Mme, la duchesse de Villeroy, tante de M. le duc d'Aumont, vient de mourir à Versailles.

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L'affaire du colonel Bernard, qui avoit été condamné à trois mois d'emprisonnement par le tribunal correctionnel, comme coupable d'avoir répandu des bruits alarmans, a été appelée ces jours derniers à la cour royale. Le colonel a

été interrogé, et on a entendu aussi le sieur Wolff, unique témoin dans l'affaire, Ces débats n'ont pas appris autre chose sur le fond de l'affaire que ce qui étoit connu lors du premier procès. M. Roussiale, défenseur du colonel, a plaidé pour lui. Il a parlé de ses services militaires, et a cherché à jeter du louche sur la conduite de Wolff, qu'il a accusé d'être un imposteur qui avoit cherché à abuser Bernard. Celui-ci, a-t-il dit, ne peut être considéré comme ayant débité de fausses nouvelles. Sa correspondance étoit secrète. Il ne l'a montrée qu'à deux ou trois personnes; ce qui ne constitue pas la publicité requise par la loi. M. Hua, avocat-général, a donné l'analyse de la correspondance. Il en résulte qu'à en croire Bernard, la France étoit divisée en factions, et que les ministres, qu'il 'appelle des teneurs de livres, étoient à la tête de la société du Lion dormant, avoient facilité l'évasion de Lavalette, correspondoient avec Fouché, etc. M. l'avocat-général a réfuté la défense de Bernard. La cour a confirmé le jugement, attendu qu'il résulte des débats et des aveux de Bernard qu'il a propagé des nouvelles fausses, et tendant à ébranler la fidélité due au Ror, et la stabilité du gouvernement.

Il a été distribué aux deux chambres une Réclamation de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, par laquelle on demande la restitution des biens de l'ordre, confisqués pendant la révolution, et qui n'auroient pas été aliénés. Ce mémoire est signé de M. le bailli de Lasteyrie de Saillant, et de MM. les commandeurs de Bataille, de Châteauneuf et de Dienne, représentant les langues de France, de Provence et d'Auvergne.

Un nommé Speuler, garçon maréchal-ferrant, a été condamné, le 30 novembre, par le tribunal de police correctionnelle, à deux ans d'emprisonnement, 100 fr. d'amende et 400 fr. de cautionnement pour avoir débité de fausses nouvelles alarmantes. Il débitoit que Buonaparte étoit en Pologne, qu'il avoit battu les Anglois, et marchoit sur Paris. Il a appelé du jugement.

Le tribunal correctionnel de Vassy a condamné aussi à la prison et à une amende un propriétaire, nommé Mutel, et un marchand, appelé Vuillot, qui avoient, le premier débité des nouvelles fausses et alarmantes, et le second proféré, à plusieurs reprises, des oris séditieux.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 3 décembre, la chambre a agréé l'hommage de quel ques livres nouveaux. L'ordre du jour appeloit la discussion sur la proposition tendant à interdire aux membres l'usage des discours écrits. Cette proposition a été combattue par divers opinans. Un seul l'a défendue dans toute sa rigueur; plusieurs ont proposé de la modifier par des amendemens. La chambre a écarté ces amendemens, et rejeté la proposition même, à la majorité de 87 voix contre 50.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Les bureaux se sont assemblés pour nommer les commissaires qui doivent examiner les divers projets de loi. Ces commissaires sont pour le projet de loi sur les élections, MM. Bourdeau, Siméon, de Tournemine, le comte de Caumont, Breton, le comte Bruyère de Chalabre, Ribard, Mousnier-Buisson, et le prince de Broglie; pour le projet de loi sur les donations du clergé, MM. du Maralha, le comte de Marcellus, Voysin de Gartempe, de Bizemont, Chilhaud de la Rigaudie, le comte Dandigné de Mayneuf, Rivière, Lemore et Meynard; et pour le projet de loi sur les militaires absens, MM. Dupont, Lizot, Delaunay, Favard de Langlade, Garnier-Dufougerays, de Serre, de Longuève, d'Hautefeuille et Michelet.

La séance qui avoit été annoncée pour le jeudi 5, ne doit avoir lieu que le samedi 7. Les députés continuent à travailler dans les bureaux. La commission du budjet s'assemble fréquemment.

De l'Education et du choix des instituteurs; par A. H. Dampmartin.

Nous rendimes compte, l'année dernière, d'une Lettre à la chambre des députés sur l'éducation publique et sur le choix des instituteurs, et nous remarquâmes que l'auteur ne paroissoit pas avoir d'opinion arrêtée sur plusieurs points, et qu'il s'écartoit fréquemment de son sujet. Nous sommes obligés de dire que sa nouvelle brochure, qui est une

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