Page images
PDF
EPUB

eux-mêmes; il les exhorte avec l'accent de l'amitié, de l'intérêt, de la charité; il les presse de se donner à Dieu. On reconnoît, partout dans ces tendres insinuations l'homme vertueux qui, soit qu'il agisse, soit qu'il écrive, ne se propose que l'honneur de Dieu et le bien de ses semblables. Les préceptes et les conseils ont bien plus de force quand ils partent d'une source si pure, et les exhortations de M. l'abbé Carron frappent et touchent davantage quand on se rappelle qu'il n'a vécu, qu'il n'a travaillé que pour la gloire de la religion et le soulagement de l'humanité. Sa charité et ses vertus ajoutent ainsi une nouvelle. efficacité à ses livres; et en parcourant les vies qu'il retrace, il est assez naturel de songer aux nombreux traits de douceur, de patience, de désintéressement, de générosité, de zèle et de piété, par lesquels il a honoré la foi en pays étranger, et conquis le respect. et la confiance des protestans les plus prévenus contre l'Eglise catholique.

[ocr errors]

Modèles d'une tendre et solide dévotion à la Mère de Dieu dans le premier age de la vie (1).

Nous annonçâmes, dans les premiers volumes de notre journal,une édition de cet ouvrage, que M. l'abbé Carron avoit publiée en Angleterre. Il a fait paroître celle-ci en France depuis son retour, et l'a augmentée de quelques nouvelles vies. On y trouve entr'autres un récit de la vie et de la mort édifiantes de Julien de Romeuf, jeune homme élevé au séminaire du Mont

(1) 1 vol, in-12. A Paris, au bureau du Journal.

Sainte-Marie, à Baltiniore', et qui sacconiba, le 3 Hoù 1815, à une longue maladie, dans laquelle il donna des marques d'une ferveur céleste. Le tablean des vertus de ce fidèle enfant de l'Eglise catholique frappe encore plus quand on pense qu'il vivoit dans un pays protestant, et livré à la diversité des sectes, et à la multiplicité des erreurs. Les autres jeunes gens dont ce volume retrace la piété, sont tous morts en France dans ces derniers temps, et étoient des élèves de ce vénérable P. Delpuits, dont la mémoire serà long-temps en bénédiction parmi la jeunesse vertueuse. Leurs exemples sont un puissant encouragement pour ceux du même âge qui se trouvent engagés dans le monde, et qui apprennent à se former sur ces Modèles. Puisse en effet la vie chrétienne de ces excellen's jeunes gens inspirer le désir de les imiter, et puissent se former dans toutes les provinces de ces réunions, telles qu'il en existe à Paris, où l'on s'excite mutuellement à servir. Dieu, et où l'on se livre avecardeur à la pratique des bonnes œuvres! L'ouvrage de M. l'abbé Carron peut contribuer à un si beureux résultat, par les traits qu'il rapporte, et par les exhortations qu'il y ajoute.

A

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. S. S. a nommé à différentes places et charges. Mrs. Sauzi et Regolini sont délégués apostoliques à ·Fermo et à Frosinone. Mgrs, Zacchia et Conventali sont vice-légats à Ravenne et à Forli. Mars. Bargagnati, Belli, Mattei et Costaguti, sont secrétaires des congrégations de l'immunité, de la Discipline, de la Visite et des Indulgences.

-S. A. R. l'infant D. François de Paule est parti, le 22 novembre, de cette métropole pour Madrid. Quelques jours auparavant le prince étoit allé, avec le roi. son père, faire ses adieux au roi Charles-Emmanuel de Savoie.

[ocr errors]
[ocr errors]

On a transporté ici le corps du prince Abbondio Rezzonico, sénateur de Rome, mort à Pise, le 1er. mars 1810. Ses cendres reposeront, suivant ses intentions dans l'église de Saint-Marc, auprès de celles du cardinal Charles Rezzonico, camerlingue, son frère. On lui a fait, le 20 novembre, un service pompeux, auquel officioit Mr. l'archevêque de Philippes, vice-gérent de Rome, et auquel assistoient plusieurs cardinaux el seigneurs. On élevera un monument à ce digne neveu du pape Clément XIII.

[ocr errors]

Le dimanche 17 novembre, anniversaire de la naissance de S. M. très-chrétienne, M. le comte de Blacas, ambassadeur extraordinaire du Roi près le saint Siége, se transporta à l'église Saint-Louis, pour y entendre la messe, qui fut célébrée par M. l'évêque d'Orthosie. S. Exc. donna le même jour un grand repas.

Le même jour mourut, dans la maison professe des Jésuites, le P Gaëtan Angiolini, consulteur des rits, à l'âge de 78 ans. Il étoit né à Plaisance d'une famille riche, et entra dans la société, le troisième de cinq frères qui prirent le même parti. Après qu'il eut achevé son noviciat, on l'envoya professer à Ferrare. Lors des désastres de sa compagnie, il se retira à Modène, et lorsqu'il eût été rendu à la liberté, il passa quelque temps à Vérone avec son frère l'abbé François Angiolini, connu par son habileté dans les langues savantes, et par sa traduction de Flavius. Gaëtan y acheva ses études, et reçut la prêtrise. S'étant attaché à la prédication, il se fit entendre à Milan, à Bayenne, à Carpi et à Venise. Un style élégant et naturel, une voix nette et claire, une action vive, lui méritèrent des applaudissemens, au milieu des

quels il quitta l'Italie pour se rendre en Russie, avec trois de ses frères. Il s'y livra aux exercices de son institut, et surtout au soin des prisonniers, qu'il soulageoit par ses aumônes en même temps qu'il les éclairoit par ses instructions. Il introduisit en ce pays l'usage des exercices spirituels et des catéchismes, tels qu'ils se pratiquent en Italie. Les connoissances qu'il avoit acquises en architecture lui donnèrent le moyen de l'enseigner dans le collége des nobles, et de construire, à Witepsk, une église dont il fournit le dessin. Après avoir rempli différentes charges dans son ordre, et exercé les fonctions de curé et de prédicateur à Pétersbourg, il fut fait procureur général de son ordre, à Rome, d'où il fut appelé à Naples par le roi régnant, qui vouloit rétablir la société dans ses Etats. Le P. Angiolini s'acquit l'estime générale dans cette cour, et le roi et la reine lui en donnèrent des témoignages honorables. Sa mort a été digne de sa vie, et les plus tendres sentimens de piété l'ont aidé dans les dangers de ce dernier passage.

Mgts. Zinnani et Tiberi, nouveaux auditeurs de Rote, ont soutenu leurs conclusions públiques dans le palais de la chancellerie apostolique.

t

-L'ouvrage du P. Philippé Anfossi, maître du sacré Palais, pour la défense de la bulle Auctorem fidei, se trouve, avec les autres ouvrages de ce savant Dominicain, chez les libraires Agazzi et Archini. 1; forme 3 yolumes, et se vend 15 paoli.,

-Le jour de la fête de saint Stanislas Kostka, on a rouvert, à Gênes, dans l'église de Saint-Ambroise, le noviciat des Jésuites. Le P. Horace Montesisto, de Palerme, député comme provincial par le P. Perelli, vicaire général de la compagnie, y a reçu onze novices. D'anciens religieux ont aussi repris leur habit.

PARIS. Quelques personnes répandoient ces jours derniers des bruits alarmans d'une rupture des négocia

tions avec le Saint-Siége. Nous croyons pouvoir assurer que ces bruits sont sans fondement. Le retard qu'éprouvent ces affaires est fâcheux, sans doute; mais loin de désespérer du succès, on se flatte toujours que le moment n'est pas éloigné où les voeux des amis de l'Eglise seront emplis. Les délais ne tiennent vraisemblablement qu'à quelques incidens particuliers, indépendans du fond de la convention principale sur laquelle il ne paroît pas qu'on ait changé d'avis.

-Le 10 décembre, il a été soutenu, au collège du Plessis - Sorbonne, une thèse, présidée par M. l'abbé Burnier-Fontanel. Le répondant étoit M. Pierre-Augustin Faudet, élève du séminaire de Picpus, qui se présentoit pour le baccalauréat. Il a parlé avec assurance et facilité, ot a été fort applaudi. C'est la seconde fois de l'année que la maison de Picpus envoie des sujets soutenir des thèses, grâces au zèle et à la charité de M. Coudrin et de ses collaborateurs, qui, depuis dix ans, ouvrent un asile aux aspirans à l'état ecclésiastique, et les forment aux vertus de cet état.

- On nous écrit de Rome, relativement à la liste d'évêques que nous avons donnée dans notre numéro 232, que M. l'évêque de Pergame n'est point mort, et que ce prélat jouit, à Rome, et des bienfaits de S. M., et d'une parfaite santé. On nous mande aussi que M. l'ancien évêque de Sénez, dont nous ignorions la résidence, demeure ordinairement à Viterbe. Il vient de temps en temps à Rome, et il s'y rendit entr'autres récemment pour offi cier le jour de la fête de Saint-Louis. La santé et la viguenr de ce prélat donnent l'espérance qu'il pourra aussi édifier encore long-temps l'Eglise par sa piété. Notre correspondant ajoute enfin, que nous avons omis M. Salamon, évêque d'Orthosia in partibus, qui fut sacré en cette qualité, le 5 août 1806, et qui est à Rome depuis quelques années. C'étoit de notre part un oubli qui ne doit pas paroître extraordinaire dans une liste assez lon-:

« PreviousContinue »