Page images
PDF
EPUB

faits étrangers leur éducation toute entière? Cent vingt-six bourses ou demi-bourses, divisées, et subdivisées en frac tions, sont fondées par le gouvernement en faveur des séminaires de Paris. Tel est le don du Monarque, et sa part de contribution à l'éducation des jeunes ecclésiastiques de ce diocèse... Les demi-bourses, les bourses mêmes ne sont, N.T. C. F., qu'une partie plus ou moins grande de la pension annuelle d'un élève. Vous n'en douterez pas, si vous en jugez par la comparaison de la dépense paternelle de vos propres enfans dans d'autres écoles.

» Vingt-huit prêtres infirmes et pauvres, et cent trentedeux élèves sont secourus par la caisse diocésaine. Les maisons d'éducation ecclésiastique puisent, pour leur entretien, à la même source. Depuis plusieurs mois cette caisse est épuisée. Malgré la rigueur des temps, vous direz cependant avec nous, N. T. C. F.: Heureuse charge, qui atteste que le nombre de ceux que le Seigneur appelle au sacerdoce est grand, et que sa Providence multiplie pour la France les moyens d'instruction, de piété, de morale et de paix publique dans cette vie, et de sanctification pour la vie future! La portion des vieillards est une dette privilégiée et toujours en réserve; mais les séminaires attendent la part des lévites. Suspendre le cours de leur éducation seroit en perdre les premiers succès. Cette dépense est sacrée, urgente, journalière. Plusieurs d'entre eux, nous ne devons pas vous le taire, plusieurs ont demandé des vêtemens. Hélas! de tels besoins peuvent-ils souffrir des délais? Pour achever le tableau que nous préséntons à votre charité, ajoutons que de nouveaux élèves s'annoncent tous les jours. C'est Dieu qui les appelle. Est-il permis de les repousser, d'en priver le sanctuaire, et d'étouffer, pour ainsi dire d'avance, les fruits, les merveilles, peut-être, de leur ministère? Quel grand et long malheur c'eût été pour la religion, pour la France, pour l'humanité, si la pauvreté du jeune Vincent de Paul avoit fait avorter ses premiers at→ traits pour l'état ecclésiastique »>!

Il y aura samedi prochain, à Saint-Sulpice, une ordination qui paroît devoir être assez nombreuse. Cette cérémonie, une des plus belles de la religion, tire un nouvel intérêt du besoin d'avoir des prêtres pour nos campagnes et même pour nos villes, et de la piété dont

les élèves du séminaire Saint-Sulpice sont accoutumés à donner l'exemple.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Il y a eu, le dimanche 15, une réception très-nom¬ breuse chez le Roi et les Princes.

S. M. a rendu une ordonnance relative' à l'organisation et à l'administration de l'Ecole des mines. Cette Ecole est rétablie, à Paris, et elle aura, dans les départemens, une ou plusieurs succursales, sous le titre d'Ecole pratique, où l'on exploitera les métaux et minéraux. Il y aura quatre pro fesseurs à l'Ecole. Le nombre des élèves ingénieurs est fixé à neuf, qui seront pris parmi les élèves de l'Ecole poly technique, et qui auront un traitement. Il pourra aussi y avoir des élèves externes.

Par une ordonnance de S. M., les militaires françois qui seront autorisés à jouir de leur solde hors du royaume, n'en toucheront que les deux tiers en pays étranger.

- On dit que la commission de la chambre des pairs, chargée de l'examen des projets de loi sur le divorce et sur la séparation de corps, a voté l'adoption de ces projets. MM. Abrial et de Sèze ont été nommés rapporteurs.

[ocr errors]

Le ministre de la guerre a fait savoir qu'on n'accorde pas d'engagemens à ceux qui servent dans la légion de Hohenlohe.

-L'exemption accordée, par l'ordonnance du 31 juillet dernier, aux navires étrangers qui viennent sur lest charger des sels dans les ports de la Méditerranée, est étendue sous les mêmes conditions à ceux qui viendront aussi sur lest charger des sels dans les ports de l'Océan.

-La cour royale, dans sa séance du 14, a enregistré les lettres de noblesse accordées par le Roi à MM. Bellart, de Trinquelague, Lebeau, Pérignon, Barthélemy et Farine, qui ont prêté serment.

-L'Académie des inscriptions et belles-lettres a nommé le même jour, en remplacement de M. Ginguené, M. Tô

chon d'Annecy, savant numismate, qui a écrit sur des médailles inédites grecques et romaines, et qui est un des coopérateurs de la Biographie universelle de MM. Michaud.

M. Gueroult jeune, lecteur au college royal de Frauce, professeur d'éloquence latine à la faculté des lettres, vient de mourir à l'âge de 68 ans. Il étoit connu par son goût, et avoit travaillé à plusieurs traductions de classiques latins.

-

Edme-Bonaventure Courtois, conventionnel, né à Ar- ́ cis-sur-Aube, vient de mourir à Bruxelles, le 6 décembre, à l'âge de soixante-trois ans. Ce fut lui qui, après le 9 ther midor, fut chargé d'examiner les papiers trouvés chez Robespierre, et qui fit sur ces papiers un rapport assez curieux. C'est chez lui qu'on a trouvé la lettre de la Reine à Mme, Elisabeth. Il avoit voté pour la mort dans un proces trop fameux, et avoit été en conséquence obligé de quitter la France l'année dernière. Cet homme étoit riche; mais la source de sa fortune ne paroît pas, dit un journal, avoir été plus pure que le reste de sa vie.

-Le gouvernement d'Hanovre envoie à Rome MM. d'Omptéda et Leist pour négocier avec le saint Siége relativement aux affaires des catholiques de ce royaume.

-La ville de Londres a présenté une adresse au prince régent où elle s'élève contre les taxes, contre la conduite des ministres, et contre les défauts de la représentation parlementaire. Le prince a témoigné sa surprise et son regret de la teneur de l'adresse.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 16 décembre, l'ordre du jour appeloit le rapport de la commission chargée d'examiner le projet de loi relatif à la perception des quatre premiers douzièmes des contributions de 1817. M. Dufougerais, rapporteur, expose que l'intérêt public veut que les recouvremens se fassent successivement et qu'une suspension même momentanée seroit une calamité pour le trésor. La loi présentée ne préjuge rien sur la grande question de l'impôt. Cependant c'est à regret que la commis

[ocr errors]

sion y a vu figurer le doublement des patentes contre lequel il s'est élevé de nombreuses réclamations. Elle auroit désiré que cette charge pût rester en suspens. Mais en considérant que les paiemens effectués ne le seront qu'à titre d'a-compte, et qu'il importe de laisser au gouvernement toute la latitude de ses ressources, la commission s'est décidée à l'unanimité à proposer l'adoption du projet de loi. Le rapporteur finit en exprimant le vœu que dorénavant la convocation des chambres puisse se faire à une époque qui laisseroit le temps de pourvoir à l'exercice de l'année suivante. La discussion du projet de loi aura lieu mercredi.

La nouvelle commmission des petitions est composée de la manière suivante:

MM. Albert, le comte d'Hautefeuille, le baron Poyferré de Cère, André, le chevalier Lemarchant de Gomicourt Mousnier-Buisson, Despatys, le comte Lezay-Marnésia, le chevalier Sartelon.

Commission chargée de l'examen du projet de loi sur la liberté individuelle.

MM. le baron Blanquart de Bailleul, le chevalier Meynard, Rivière, du Marhallach, Piet, de Serre, Try, de Launay, Corbière.

Commission chargée de l'examen du projet de loi relatif aux journaux.

MM. Voysin de Gartempe, le baron de Brigode, Ravez, le comte d'Ambrugeac, Richard, Admirauld, le marquis Doria, de Cotton, Favard de l'Anglade.

Commission chargée de l'examen du projet de loi sur la saisie des écrits imprimés.

MM. Albert, le chevalier Figarol, de Lastours, le comte d'Ambrugeac, Richard, Bayet, Try, Soullier, Kern. Commission chargée de l'examen du projet de loi sur les finances, présenté le 12 de ce mois.

MM. Savoye-Rollin, le marquis de Montaignac, le baron Dufougerais, de Luzines, de Herlé, Lombard, Crignond'Ouzouer, Raimond Delaitre, Gouin-Moizant.

Samedi 21 décembre 1816.)

(No. 247.)

Récit des troubles du diocèse de Tournay, lors de l'ap rivée de l'évéque-nommé dans cette ville, en 18 13.

Nous avons donné, dans notre numéro 233, un article sur les troubles du diocèse de Tournay, en 1811 et 1812. Différentes circonstances ont retardé la suite que nous publions aujourd'hui. Des lettres que nous avons reçues nous montrent que notre premier article a été approuvé, tant pour l'exactitude des faits, que pour la manière de les présenter. Un de nos correspondans auroit seulement désiré que nous eussions plus insisté sur les menaces dont on usa pour amener la délibération du chapitre du 28 novembre 1811. Le préfet fit comparoître les membres du chapitre, et annonça les mesures les plus sé→ vères contre les récalcitrans. M. Godefroy, contre ·lequel cet appareil menaçant étoit particulièrement dirigé, voyant que son opinion n'empêchoit pas qu'on ne prît une délibération contraire, signa tanquam præsens, ce qui signifie un peu plus que ces mots que nous avions rapportés, moi présent, et ce qui indiquoit assez son opposition. Du moins le préfet en jugea ainsi; car il ne négligea rien pour faire effacer cette espèce de restriction. Après cette légère rectification, nous allons reprendre notre récit.

Le diocèse de Tournay sembloit se remettre peu à peu હૈ des troubles précédens. Les articles de réglement envoyés par M. l'évêque avoient réuni les esprits. Le vicariat éloit présidé alternativement par MM. Gosse et Godefroy, et Tome X. L'Ami de la Religion et du Ror. M

« PreviousContinue »