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Lucci, évêque de Bovino dans le royaume des DeuxSiciles, lequel eut pour élève Ganganelli, qui occupa ensuite la même place, et qui parvint enfin au trône pontifical. Cet établissement, qui avoit souffert, comme tant d'autres, des dernières révolutions, vient d'être rouvert. Les concours ont eu lieu sous la présidence du cardinal Litta, en l'absence du cardinal Brancadoro.

Le 30 novembre, la comtesse Antonia Lavaggi, de Gênes, prit l'habit religieux dans le monastère de Sainte-Marthe. La cérémonie fut faite avec pompe par le cardinal Scotti, et la nouvelle religieuse étoit accompagnée de la comlesse Thérèse Giraud - Dodwell. La margrave d'Anspach et plusieurs dames angloises étoient présentes.

PARIS. L'Ordo ou Bref (1) de Paris pour l'année 1817 vient de paroître. Les fêtes y sont toujours marquées suivant l'indult de 1802, et les ordonnances de M. le cardinal de Belloy. On trouve à la fin le nécrologe des prêtres employés dans le diocèse, morts depuis le 21 décembre 1815. Nous avons nommé, à différentes époques, les plus connus, MM. Hanon, Darret, Levis, de Comnène. Les autres. sont MM. Tarneau, Lemière, Varin, Le Bault, Anglade, Lynch (Irlandois), Suleau (ancien Chartreux), Longavène, Faure, Renaud, Simonin de Vermondau (de l'Oratoire), de Beaufort, Royer, Bèz et de Lestache, qui étoient attachés à différentes paroisses de la capitale. Ne sont pas compris dans cette liste, à ce qu'il paroît, les ecclésiastiques morts dans les campagnes, ni ceux qui n'exerçoient point le ministère et n'avoient aucune fonction à Paris.

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Il n'est malheureusement pas besoin, après vingtcinq ans d'injustices et de cruautés exercées contre les prêtres, de prouver à quel point leurs ennemis portoient contr'eux la haine. Elle n'est que trop attestée par des exemples déplorables. J'en ai trouvé cependant

(1) Au bureau du Journal; prix, 1 fr. frane de port.

encoré assez récemment une preuve qui m'a révolté, même après tant de faits qui auroient dù m'y accou tamer. J'ai lu daus je ne sais quel écrivain philosophique (je crois que c'est Helvétius) qu'on ne voyoit jamais un prêtre faire l'aumône; et là-dessus l'auteur s'étendoit sur la dureté et le mauvais coeur des ecclésiastiques. L'assertion et d'une si impertinente fausseté qu'il falloit toute la mauvaise foi philosophique pour l'imaginer. Et dans quel temps Helvétius mentoit-il ainsi à sa conscience? Daus le temps où le clergé usoit le plus noblement de ses richesses, quand des évêques et des communautés distribuoient annuellement des secours aux pauvres, quand M. de Beaumont montroit à Paris la générosité la plus épiscopale, quand tant d'ecclésiastiques étoient voués aux bonnes œuvres, quand des curés de la capitale soulageoient chaque jour des milliers d'indigens. Aujourd'hui même, c'est-à-dire dans un temps où le clergé éprouve lui-même de si grands besoins, il conserve encore, grâces à Dieu, cet esprit de charité qui fait le caractère de la loi de grâce. De vertueux prêtres se livrent aux bonnes œuvres avec un zèle qui enfante des res sources inespérées. De bons curés trouvent encore dans un très-modique traitement le moyen d'économiser pour offrir un bouillon au malade, pour habiller de pauvres enfans, pour soutenir des vieillards que l'âge et les infirmis tés plongent dans la misère. Combien ne pourrions-nous pas en citer d'exemples, qui seroient un peu plus certains que la calomnie effrontée d'Helvétius! J'ai l'hon near de connoître un vertueux ecclésiastique qui ne sort jamais sans faire l'aumône à quelques pauvres. Ne pouvant la faire à tous ceux qu'il rencontre, et qui, à Paris surtout, sont assez nombreux, il ne manque pas du moins de donner son contingent à quelques-uns, et il honore dans eux, en les saluant, les images de Jésus-Christ pauvre et humilié. Qui ne sait à combien de bonnes oeuvres les prêtres prennent part? ils ne lespublient pas, à la vérité, à son de trampe, comme

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certains philanthropes à qui il faut surtont du bruit et de l'éclat. Ils suivent le précepte de leur divin maître, qui leur a recommandé de n'aspirer qu'à être vus de Dieu, au lieu que certaines gens aiment à ce que leurs noms et leurs bienfaits soient affichés avec ostentation. Nous pourrions citer en ce genre bien des faits honorables pour les prêtres; mais en voici un tout récent et que nous pouvons attester. Un ecclésiastique de la capitale, que nous sommes fâchés de ne pouvoir nommer, apprend que des personnes honnêtes, mais malheurenses, se trouvoient dans la situation la plus pénible; qu'elles devoient une somme de 2000 fr., et que faute de là payer

on alloit les saisir et vendre tout ce qu'elles avoient. Surle-champ il remet les 2000 fr. à l'ami qui lui exposoit la peine de ces personnes, et qui ne songeoit même pas à solliciter sa charité; et loin de chercher à faire valoir un tel bienfait, il ne lui dit que ces mots : Je vous démande deux choses; c'est de ne jamais m'en parler à moi, et ensuite de n'en jamais parler à d'autres. J'y consens pour le premier point, répondit l'ami, qui sortoit pour aller consoler une famille plongée dans le désespoir, et je vous promets de ne jamais vous rappeler ce trait de charité; mais dispensez-moi d'obser ver la même réserve à l'égard des autres, et il se hâta d'aller porter ce secours inespéré aux personnes auxquelles il s'intéressoit, et qui crurent voir un ange des-' cendu du ciel pour les rappeler à la vie. C'est ainsi que la Providence suscite des ames généreuses pour l'honneur de la religion et le bien de l'humanité, et c'est ainsi que les prêtres répondent aux réproches de leurs détracteurs.

- La fête de la Conception a été célébrée d'une manière remarquable, le 13 de ce mois, dans la pension de M, Maillat, au collège des Ecossois, rue des Fossés Saint-Victor. C'étoit la fête patronale de l'établissement, L'office divin a été chanté par un chanoine de la Métropole, et le sermon prononcé par un ecclésiastique conua › par son zèle. Les élèves ont assisté à tous les exercices

de piété, et plusieurs ont approché de la sainte table. On ne peut s'empêcher de remarquer que cette manière de fêter une patronne est un peu plus convenable et un peu plus dans l'esprit d'une bonne éducation, que l'assistance au spectacle.

SENLIS. Les anciens Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur, qui, avec l'approbation de S. M., se sont réunis à Senlis, n'ont pas cru devoir attendre que les circonstances leur permissent de rétablir l'église du monastère qu'ils habitent. Ils ont obtenu de M. l'évêque d'Amiens la permission de convertir en oratoire la plus grande salle de la maison, d'y célébrer la sainte messe, et d'y réciter leur office. Le 15 de ce mois, M. le curé de Senlis s'est rendu processionnellement, avec son clergé, à ce nouvel établissement, et a fait la bénédiction de la chapelle. Le dimanche précédent ce respectable pasteur avoit fait annoncer cette cérémonie au prône, et avoit invité les fidèles à y assister. Son exhortation n'a pas été sans effet. Un nombreux concours de peuple s'est rendu avec empressement à cet humble et modeste lieu de prière, et a témoigné la joie qu'il ressentoit de voir rendue aux observances religieuses et à l'éducation de la jeunesse, une maison, où, après vingtsix ans d'interruption, on respire encore l'odeur des vertus pratiquées long-temps par les dames religieuses de Saint-Augustin..

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 18 décembre, le Roi a présidé son conseil des ministres.

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MADAME a reçu, à l'occasion de l'anniversaire de sa naissance, les félicitations des Princes, des ministres et d'un grand nombre de personnes distinguées. S. A. R. avoit entendu, fe matin, une première messe, et y avoit communié. Elle a reçu aussi les officiers de la garde royale et les gardes du' corps. Les musiciens de ces corps ont exécutés des sérénades sous les fenêtres de la Princesse.

Le dimanche 15, Mme, la duchesse de Berry s'est rendue aux Tuileries par les Champs-Elysées et le jardin, et a dîné avec le Roi et la famille royale.

·S. M. a donné une somme pour le soulagement des pauvres de Saint-Germain en Laye.

-M. le duc de Duras est parti pour Sens, afin d'assister, au nom du Roi, au service pour le Dauphin, père de S. M. —S. A. S. M. le prince de Condé a accordé un secours de 500 fr. aux pauvres de Saint-Firmin, près Chantilly.

-M. le comte Ferrand, pair et ministre d'Etat, est nommé secrétaire des ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit. Il a prêté serment, en cette qualité, entre les maius du Ror.

M. le duc de Brissac a fait imprimer ses opinions, 1°. sur la proposition faite à la chambre des pairs par M. le duc de Raguse, pour que la chambre n'entendit plus de discours écrits; 2°. sur la proposition de M. le comte de Castellane, que les noms des opinans fussent inscrits dans le procès-ver bal, et pussent être mentionnés dans les journaux. M. le duc de Brissac a voté contre la première proposition, et demandé l'ordre du jour sur la seconde.

-M. Artaud, secrétaire de la légation françoise à Rome, passe à Vienne en la même qualité.

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Les avocats de Dijon ont fait remettre au curé de leur paroisse une somme de 1000 francs pour être distribués aux pauvres.

La cour prevôtale de Toulouse a condamné à cinq ans de réclusion et au carcan quatre individus qui avoient fait partie du rassemblement du 11 novembre. Un autre a été condamné à un an de prison.

- Depuis l'établissement du systême décimal, jusqu'au mois d'août 1816, il a été frappé en espèces à la Monnoie pour 1,629,666,538 fr., dont près de 650,000,000 en or. Les espèces frappées au type du Rot se montent à 213,815,475 fr, dont plus de moitié en or.

Rosset et Lavalette, condamnés an bannissement, ont été transférés provisoirement au château d'If.

Un incendie a détruit une ferme à Ormesson. Le fermier, Blanchard, est mort des suites. Il laisse une veuve et six enfans, en faveur desquels il a été ouvert une souscription. Plusieurs propriétaires voisins ont déjà donné.

M. Pariset, médecin, a commencé à l'Athénée un cours de physiologie. Sa première séance a été consacrée aux facultés intellectuelles de l'homme. M. Pariset a adopté la doctrine de Cabanis sur les rapports du physique et du moral dans l'homme. Il a développé cette doctrine avec le zèle et la chaleur

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