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sermon sur l'Unité comme une des productions de Bossuet qui attestent le plus l'étendue de son talent et la sincérité de son attachement pour le saint Siége. Le XV. volume est terminé par quelques Pensées

chrétiennes et morales.

Le XVI. volume renferme tous les panégyriques. Il y en a vingt. Les plus remarquables sont ceux de saint François de Sales, de saint Bernard, de sainte Thérèse, de saint Thomas de Cantorbéry. Il ne faut pas s'attendre à y trouver celui de saint Ignace, que les premiers éditeurs de Bossuet ont eu soin de faire disparoître par le même esprit qui faisoit désirer à Maultrot de retrancher le sermon sur l'Unité du catalogue des ouvrages de Bossuet. Heureusement ce dernier discours avoit été publié da vivant de Bossuet, sans quoi il eût peut-être subi le même sort que le panégyrique.

L'abondance des matières nous force à renvoyer à un autre numéro l'examen des trois derniers volumes de cette livraison.

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Les offices de la nuit de Noël ont été célébrés dans la capitale, suivant l'usage. Au château, les Princes et MADAME se sont rendus à la chapelle à dix heures, et ont assisté aux matines et à la messe de minuit. L'office n'a fini qu'à une heure. M. de Coucy, anc. évêque de la Rochelle, officioit. Le soir, M. l'abbé LegrisDuval a terminé sa station de l'Avent par un discours sur les devoirs des grands, qui a été entendu avec intérêt par l'auguste auditoire. Dans les églises de Paris, l'affluence a été très-grande, soit à la messe de la nuit, soit aux offices du jour. Les plus vastes étoient remplies, et tout

s'est passé sans désordre. Puissions-nous reprendre ainsi peu à peu nos habitudes religieuses, et puissent l'exemple de nos Princes et le sentiment de nos maux nous ramener à la pratique des devoirs et des vertus du christianisme!

— Un journal a annoncé que les Savoyards avoient été conduits, le jour de Noël, à la messe, à Saint-Roch. Ce n'est point là une chose nouvelle ni particulière à cette fête. Depuis assez long-temps les Savoyards fréquenient, les dimanches et fêtes, l'église de leur quartier. On en voit à Saint Sulpice, aux Missions, à SaintRoch, à Sainte-Marguerite, etc. On leur fait ordinairement, dans un local séparé, une instruction, on leur apprend le Catéchisme, on leur fait chanter des cantiques. La piété et la charité, qui ont inspiré cette bonne œuvre, y joignent une autre espèce de secours. Ou fait à ces enfans des distributions de pain, on les enlève à l'oisiveté et à la misère; mais il n'est pas venu en pensée de les envoyer dans les écoles à la Lancaster. On ne songe qu'à les tirer de l'ignorance et de l'abandon où ils étoient, et à leur inspirer, dans leur état, des idées de religion et de vertu.

On a célébré, le lundi 30 décembre, dans l'église des Missions-Etrangères, un service pour M. l'abbé de Fénélon, qui résidoit dans cette maison, et que son nom et ses services n'ont pu préserver de la proscription ré. volutionnaire. La messe a été célébrée par M. l'abbé de Retz. Après le service, M. l'abbé Legris-Duval, prédicateur ordinaire du Roi, a prononcé un discours, dans Jequel il a fait l'éloge du neveu de l'archevêque de Cam→ brai, Il appartenoit à M. l'abbé Duval, qui continue. avec M. l'abbé de Retz l'oeuvre dite des Savoyards, de payer le tribut à la mémoire de celui qui les a précé– dés dans cette bonne œuvre, MADAME, à laquelle aucun bien n'est étranger, étoit venue prendre part à l'objet de cette réunion, à laquelle sa présence et sa piété ont ajouté un nouvel intérêt. La quête a été faite, pour les

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Savoyards, par Mmes, les comtesses Thibaut de Montmorency et Charles de Gontaut.

Pierre-François de Saint-Martin, religieux de l'ordre de Saint-Benoît, ancien prieur de Saint-Martin des Champs à Paris, et en dernier lieu chanoine honoraire de Notre-Dame, mourut dans cette capitale, le 28 décembre. Ses obsèques ont eu lieu, le 30, dans l'église métropolitaine.

CAEN. La mission qui se donnoit en cette ville vient d'être terminée le jour de Noël, au grand regret des habitans. Deux cérémonies également belles et touchantes en ont marqué la fin. L'une est la communion générale des hommes, qui eut lieu dans l'église SaintPierre, le dimanche 22 décembre. Ce grand vaisseau étoit rempli dès sept heures du matin, et d'hommes seulement. M. l'évêque, qui s'étoit rendu ici pour la clòture de la mission, célébra la messe. A la fin du sacrifice, il parla avec beaucoup d'onction pendant un quart d'heure. Après quoi commença la communion générale, qui dura près de deux heures. Environ deux mille cinq cents hommes furent admis à la table sainte. M. l'évêque, M. l'abbé Brault et M. le curé de SaintPierre distribuoient la communion, et pendant ce temps, M. l'abbé Rauzan, en chaire, exhortoit l'auditoire, et lui suggéroit les pensées et les sentimens qui devoient l'animer. Jamais cérémonie n'a été plus touchante. Le recueillement, la joie, la dévotion se peignoient sur toutes les figures, et la puissance de la religion éclatoit dans cet empressement de tant d'hommes à participer à ce qu'elle a de plus auguste, et dans la piété qu'ils apportoient à cette démarche. Il n'y a point en de communion générale de femmes; elle eût été trop nombreuse. Le lendemain, 23 décembre, eut lieu la plantation de la croix, à la suite d'une procession très-solennelle. Les maisons des rues par où elle passa étoient tendues et pavoisées. On partit de Saint-Pierre, où s'étoit réunie une foule considérable. Les membres des au

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torités constituées s'y étoient rendus avec empressement. La procession sortit à midi et demi. La croix, qui a quarante-deux pieds de long, étoit portée par des hommes choisis qui se relayoient. On chanta des hymnes et des cantiques jusque sur les hauteurs de Vaucelles, où la croix fut plantée. Malgré la foule immense, tout se passa avec ordre. Les autorités allèrent à l'adoration après le clergé, et la procession ne rentra qu'à cinq heures à Saint-Pierre. Le mardi 24, M. l'évêque donna dans la même église la confirmation à plus de six cents personnes. Le zèle des missionnaires est au-dessus de tout ce qu'on peut dire; mais les habitans y ont dignement répondu. Ils ont profité en grand nombre de ces jours de grâce et de salut, et il nous reste à souhaiter que l'auteur de tout bien leur accorde aussi le don de la persévérance. La ferveur qu'ils ont montrée en est un heureux présage.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 30 décembre, les corps d'officiers de la garde nationale, de la garde royale, et des troupes de ligne en garnison à Paris, ont eu l'honneur de présenter leurs hommages à S. M. dans la salle du Trône. S. M. a adressé des paroles obligeantes à presque tous. Les corps ont été ensuite présentés à la famille royale.

Le dimanche 29, il y a eu grande parade dans la cour des Tuileries. Les Princes, à cheval, ont passé en revue des corps de la garde royale, de la garde nationale et des légions. Le coup d'œil étoit imposant, et une foule de spectateurs ajoutoit à la beauté de cette revue.

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Au 1er janvier, M. le maréchal duc de Bellune remplace M. le maréchal duc de Raguse dans les fonctions de major-général, M. le duc d'Havré, capitaine des gardes, succède à M. le duc de Luxembourg. Les compagnies d'Havré et de Grammont releveront les compagnies de Luxembourg et de Noailles, qui iront en garnison à Saint-Germain et à Versailles.

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M. le marquis de Villedeuil, ministre d'Etat, nommé secrétaire grand'croix des ordres de S. M., sur la démission de M. Ferrand, a prêté serment en cette qualité à l'issue de Ja messe.

-S. A. R. le Prince colonel-général des Suisses, instruit du projet qu'avoient MM. les officiers supérieurs de la garde royale de donner un repas à MM. les officiers des régimens suisses pour leur bien-venue, a témoigné le désir que les fonds destinés pour le banquet fussent donnés aux pauvres. MM. les Suisses en feront de même pour les frais du repas qu'ils auroient rendu.

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S. A. S. M. le prince de Condé est arrivé à Paris, medi 28, à trois heures, et est descendu au palais Bourbon. Après s'être reposé quelque temps, S. A. s'est rendue, à six heures, au Temple, pour y voir la princesse, sa fille, qui ne sort pas de son couvent.

-M. le duc de Maillé, premier gentilhomme de la chambre de MONSIEUR, quitte son service d'année près S. A. R., et sera remplacé par M. le duc de Fitz-James,

Le Roi, voulant reconnoître les services qui lui ont été rendus, pendant son séjour à Blankenburg, par M. le conseiller Henneberg, l'a nommé chevalier de la Légion d'honneur, et lui en a fait remettre la décoration par M. le marquis de Bonnay, son ambasseur à Berlin.

-M. Morgan-Béthune, ancien procureur-général près la cour royale d'Amiens, est rétabli dans ses fonctions, et se rend à son poste sans être astreint à un nouveau serment.

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Le ministre de l'intérieur a autorisé le préfet du HautBhin à disposer d'une somme de 50,000 fr. pour établir des ateliers de bienfaisance dans ce département, qui a beaucoup souffert de la grêle.

-M. Lally-Tolendal a fait imprimer son projet de loi sur la responsabilité des ministres, ainsi que les développemens qu'il a présentés à la chambre de pairs.

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- La première légion de la garde nationale a fait remettre 1000 fr. au bureau de charité.

Les marchands de bois flotté pour l'approvisionnement de Paris se sont concertés pour faire distribuer une valeur de 6000 fr. en riz aux ouvriers occupés au flottage.

D'après les renseignemens officiels communiqués aux

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