observations que nous venons de rappeler, et dont les auteurs ne sont animés, comme nous, que du désir du bien de l'Eglise. Nous pensons comme eux, et nous l'avons dit, qu'il est à désirer que le nombre des siéges soit proportionné aux besoins des fidèles, et nous persisterions à croire que cent évêchés à peu près seroient né cessaires en France. Nous souhaitons qu'on puisse faire droit à toutes les réclamations qui paroîtront fondées. Quant aux éloges que quelques personnes ont cru pouvoir donner à nos vues, nous ne rapporterons point leurs jugemens, que nous n'attribuons qu'à une bienveillance trop flatteuse pour nous.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. La fête de la Conception de la sainte Vierge a été célébrée, à Rome, avec une solennité particulière dans toutes les églises, et entr'autres dans la basilique des XII Apôtres, où un cardinal a donné chaque jour la bénédiction du Saint-Sacrement.

-MM. Nembruni et Ugolini sont partis pour leurs délégations de Macerata et de Frosinone.

Le P. Rezzi, Jésuite, consulteur de l'Index, est nommé consulteur des rits à la place du P. Angiolini.

Le P. Léopold Scatti, assistant et vicaire-général des clercs réguliers de Saint-Paul, est mort le 10 décembre.

Les Dominicains qui sont maintenant à Pétersbourg se louent beaucoup de la protection de l'empereur de Russie. Il leur a fait présent d'une bibliothèque de 7000. volumes, dont 2140 en latin, parmi lesquels se trouvent les pères, les théologiens, les canonistes. Il y en a 3354 en françois, 498 en italien, 708 en allemand. Ces reli gieux sont en ce moment onze à Pétersbourg, dont huit prêtres, Cinq sont occupés aux écoles publiques pour

la jeunesse catholique. Ils sont pourvus de tout ce qui est nécessaire, et sortent en public avec l'habit de leur ordre. Il y a en Russie deux provinces de Dominicains, une en Lithuanie, qui compte quarante-six couveus, maisons ou missions, et une en Russie-Blanche, où ils sont beaucoup plus. Il y a de plus une autre province en Pologne. Ils sont chargés des églises catholiques de Revel et Wirzburg, et n'attendent que quelques religieux allemands, françois et italiens pour faire d'autres établissemens qui ne seront pas moins utiles à la religion.

Le 19 mai, les Jésuites sont arrivés à Mexico, et ont pris possession de l'église et du collège de SaintIsidore. Il a été chanté à cette occasion une messe d'actions de grâces à laquelle ont assisté le vice-roi et sa cour, et deux évêques. L'archevêque de Mexico a prononcé un discours. Toute la ville a pris part à ce retour, et la joie publique s'est manifestée par une illumination. Le P. Joseph Castagnizza est nommé recteur du collége. Vingt-huit novices ont pris l'habit dans cette première journée.

PARIS. Le clergé de la capitale a eu l'honneur d'être admis, le 2 janvier, chez le Roi et chez les autres personnes de la famille royale. M. l'abbé Jalabert, vicairegénéral, a exprimé à S. M. les sentimens et les vœux du clergé. Le Roi a répondu qu'il y étoit fort sensible, et qu'il comptoit sur les prières des ministres de la religion pour obtenir du ciel le bonheur des François. Le clergé s'est ensuite rendu chez MADAME, qui s'est informée avec bonté du nombre des ecclésiastiques de la capitale et du besoin des pauvres, qu'elle soulage avec tant de générosité. Les Princes n'ont pas moins bien accueilli le clergé, et se sont entretenus avec plusieurs de ses membres.

-La quête faite aux Missions pour l'oeuvre des Savoyards a produit 5000 fr. Le Roi et MADAME ont envoyé une partie de cette somme.

-M. Coroller, curé de Saint-Louis en l'Ile, vient de recevoir de la part du souverain Pontife la décoration de l'Epéron-d'Or, laquelle étoit accompagnée d'un diplôme fort honorable. S. M. a autorisé M. le curé à la porter. Cette dignité donne à ce pasteur vénérable le droit de porter la soutane violette, et d'officier avec la crosse épiscopale.

-Les grands-vicaires de Strasbourg ont envoyé quatorze diacres et seize sous diacres à Offenbourg, en Allemagne, pour y recevoir les ordres de M. le princeévêque de Bâle, qui réside provisoirement à Offenbourg. S. A. voulut bien venir, l'année dernière, à Strasbourg pour y donner l'ordination; mais ayant manqué périr en repassant le Rhin, qui commençoit à charrier des glaces, le clergé de Strasbourg a cru devoir éviter au prélat les dangers de ce passage, en se rendant lui-même à sa résidence.

BORDEAUX. M. l'abbé Frayssinous continue ici son cours de conférences, qui attire de plus en plus l'attention publique. Ceux qui ne le connoissoient que de réputation l'ont encore trouvé au-dessus de leur attente. La solidité et l'enchaînement de ses preuves, la sagesse de ses réflexions, la dignité de son style, la noble gra vité de son débit, tout en lui attache et tend à persuader. Sa quatrième conférence, du dimanche 15 décembre, qui traitoit de l'immortalité de l'ame, a satisfait tous les esprits. A chaque conférence le nombre de ses auditeurs augmente, et on est toujours tenté de croire que celle que l'on a entendue est la meilleure. M. Frayssinous se propose, dit-on, de rester ici jusqu'à la fin de janvier, et de profiter de tous les dimanches et fêtes pour compléter son cours d'instructions, et passer en revue les principaux points de croyance, qui sont les fondemens du christianisme, et qu'il entre dans son plan de développer.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 1. janvier, le Roi, étant sur son trône, entouré des ministres, des maréchaux et des principaux dignitaires de l'Etat, a reçu les félicitations et les hommages des membres de son conseil et du corps municipal de Paris. La veille, S. M. avoit reçu les députations des deux chambres, présidées par M. le chancelier et par M. Pasquier. Ces députations ont été ensuite introduites auprès des Princes et Princesses. Le 1er. janvier, dès six heures du matin, la musique des douze légions de la garde nationale et des corps qui forment la garnison de Paris, a exécuté des aubades militaires sous les fenêtres du Roi et des Princes, tant aux Tuileries qu'à l'Elysée-Bourbon.

Le premier bataillon du premier régiment suisse a commencé, le 1er janvier, son service au Château, concurreniment avec la garde royale. La garde nationale a cédé aux Suisses le poste qu'elle occupoit au pavillon de Marsan.

Le duc de Wellington est arrivé de Londres à Paris, et a eu l'honneur d'offrir ses félicitations au Roi, le 1er. janvier, avec tout le corps diplomatique,

M. le duc d'Estissac a eu l'honneur de présenter au Roi le mouton gras que la ville de Beauvais étoit dans l'usage d'offrir le premier jour de l'au.

Le Moniteur publie aujourd'hui une ordonnance de S. M., en date du 12 de ce mois, qui porte à trente-huit mille cinq cent cinquante hommes la force effective et disponible de la garde nationale à pied du département de la Seine, et à cinq cents hommes la force de la garde nationale à cheval, et qui organise le service et l'inspection de cette garde, tant dans la capitale que dans les communes des arrondissemens de Sceaux et Saint-Denis. D'après cette ordonnance, il sera procédé, 1°. à la formation ou révision des registresmatricules; 2. à leur division en contrôle de service ordinaire et de réserve, qui comprendront tous les imposés et fils d'imposés aux rôles des contributions directes, âgés de 20 à 60 ans, et les employés des administrations publiques, et particulières, les clercs et les commis quelconques aux appointemens de 1200 fr. et au-dessus; 3°. au projet d'encadre

ment et à la rédaction des listes de candidats pour les emplots d'officiers que les cadres déterminent, etc. etc.

Une autre ordonnance de S. M. porte ce qui suit : « Voulant donner une marque toute particulière et personnelle de notre satisfaction à notre cousin le maréchal duc de Reggio, pour ses bons et loyaux services, etc. etc., nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit: Notre cousin le maréchal duc de Reggio est nommé inspecteur des gardes nationales du département de la Seine, commandant en chef de la garde nationale de Paris. Le duc de Reggio aura, en outre, la qualité d'inspecteur-général, membre du comité présidé par notre bien-aimé frère le Prince colonel-général; il y prendra le rang que son grade lui assigne, et y remplir les fonctions attribuées aux membres de ce comité.

Une troisième ordonnance contient des dispositions relatives aux barrières de dégel et à la police de la grandevoierie.

-Une quatrième ordonnance élève la ville de Pan an rang des bonnes villes du royaume.

L'association paternelle des chevaliers de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et du mérite militaire, instituée de l'agrément de S. M., sous la protection de S. A. R. MADAME, duchesse d'Angoulême, et la présidence immédiate de S. A. S. Mr. le prince de Condé, a la satisfaction d'annoncer à ses souseripteurs que le troisième établissement qu'elle avoit projeté dès son institution, en faveur des veuves et orphelins de l'ordre, vient d'être confié aux dames de la congrégation de Saint-Joseph, laquelle congrégation possède, en France, onze maisons, dont trois sont, dès à présent, affectées auxdits établissemens des veuves, savoir: l'une à Villeneuve-SaintGeorges, département de Seine et Marne; la deuxieme à Clugny, département de Saône et Loire, et la troisième à Salins, département du Jura. La première de ces maisons `sera ouverte, le 15 janvier prochain, et les deux autres successivement. Le Prospectus, suivi du réglement, sera envoyé incessamment aux divers comités des départemens, auxquels devront être adressées toutes les demandes relatives à l'admission, ainsi que cela s'observe déjà pour les deux maisons d'éducation de Senlis et de Versailles, avenue de Saint-Cloud, n°. 85 et 87.

-M. le comte de Précy, lieutenant-général des armées