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Les journaux ont dit que M. le chancelier et M. le préfet de police étoient présens à Sainte-Pélagie. C'est une erreur. M. le chancelier prend intérêt à cette bonne œuvre, ainsi que M.; le préfet; mais ils n'ont pu venir à la cérémonie. C'est encore par erreur qu'on a dit que les enfans devoient être recueillis dans une maison d'essai, formée selon les vues philanthropiques de M. le duc de la Rochefoucauld-Liancourt. L'établissement projeté pour ces enfans, et dont nous avons parlé dans un de nos derniers numéros, n'a rien de commun avec les plans de ce pair.

- Par suite de l'enquête dont Mgr. le chancelier avoit été chargé par le Roi pour découvrir les restes des Rois de France que les fureurs révolutionnaires avoient Carrachés de leurs tombeaux, à la fin de 1793, il a été reconnu qu'on les avoit déposés dans deux grandes fosses du cimetière dit de la Madeleine, près l'église de SaintDenis, et on a commencé les fouilles pour les en retirer. On les continuera toute cette semaine. Ces restes seront recueillis à mesure et transportés dans les caveaux de l'Eglise, où deux grands tombeaux sont destinés à les recevoir. Des commissaires sont chargés de présider à cette opération. Un service funèbre aura lieu pour ces Princes, le 20 janvier. Les restes de Mesdames Adélaïde et Victoire, tantes du Roi, seront descendus dans le grand caveau de la maison de Bourbon, construit sous le choeur de l'église.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 13 janvier, le Roi a reçu un grand nombre de personnes en place, des, pairs, des députés, etc. Le soir, S. M. a reçu les dames, qui ont été ensuite présentées à MaDAME, duchesse d'Angoulême.

Mr. le duc de Berry a ajouté aux 6000 francs qu'il donne annuellement à la Société philanthropique, dont il a

accepté la présidence, un don extraordinaire de 3000 fr.,tant en son nom qu'en celui de Mme. la duchesse de Berry.

Le Moniteur contient un nouveau relevé des dons faits à l'Etat sur l'emprunt de 100 millions. Il se monte à 73,729 fr.

Une ordonnance du Roi n'accorde de peusions sur les fonds particuliers du ministère de la justice qu'aux magistrats qui étoient en exercice en 1814, et à ceux qui ne sont plus ea fonctions depuis la même époque, soit par le fait de la suppression de leur emploi, soit parce que les départemens où ils exerçoient ont cessé de faire partie de la France. M. le maréchal Lefèvre, duc de Dantzick, a été admis à prêter serment entre les mains de S. M., qui lui a remis le bâton de maréchal,

La collection des petites médailles en argent, en bronze et en cuivre jaune, formant l'histoire chronologique des rois de France, est terminée. La date de la naissance, de l'avénement au trône et de la mort du Roi, dont elles représentent la figure, est gravée sur le revers. Cette collection est de 53 fr. en bronze ou en cuivre jaune, et de 283 en argent. Il y a 70 médailles.

Une ordonnance du Roi autorise l'augmentation des droits d'octroi à Paris sur plusieurs objets de consommation. Il va être fait un nouveau recensement des habitans de la capitale.

Deux invalides seront chargés dorénavant de garder le cimetière du P. Lachaise pour prévenir les profanations des tombeaux qui y ont eu lieu dernièrement.

-M. Jacques Rigomer Bazin a été condamné, par le tribanal du Mans, à six mois de prison et 50 fr. d'amende pour des écrits où il cherche à exciter des partis et à faire naître des alarmes. Le sieur Bazin est en outre condamné aux frais de la procédure et à cinq ans de surveillance de la hautepolice. Son cautionnement sera de 3000 fr.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 1 janvier, le ministre de l'intérieur, accompagné de MM. Becquey, sous-secrétaire d'Etat, ct Cuvier, conseiller

d'Etat, a présenté à la chambre le projet de loi sur les élec tions, avec les amendemens faits à ce projet par la chambre des députés, et sur lesquels le Roi a remis à statuer jusqu'après le vœu des deux chambres. Il a été donné acte au ministre de la remise du projet, qui sera imprimé et distribué à domicile. Les bureaux se réuniront mardi à une heure pour son examen; l'assemblée générale à deux heures pour sa discussion. L'ordre du jour appeloit le rapport de la commission spéciale chargée de l'examen du projet de loi relatif aux moyens de constater le sort des militaires absens. Ce rapport a été fait à l'assemblée par M. le maréchal duc de Tarente. La chambre en a ordonné l'impression, et néanmoins a passé de suite à la délibération du projet de loi. Ce projet a été provisoirement adopté sans aucun amendement. Il a été ensuite voté au scrutin sur son adoption définitive. Le nombre des votans étoit de 135. Sur ce nombre, le projet a réuni 133 suffrages. Son adoption a été proclamée. La chambre devoit entendre, dans la même séance, Je rapport de la commission spéciale chargée d'examiner la proposition relative à la responsabilité des ministres. Cette commission, par l'organe d'un de ses membres, a fait part à la chambre des circonstances qui l'obligent à différer son rapport.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 10 et le 11, il n'y a point eu de séance. MM les dépu→ tés ont procédé, dans leurs bureaux, à la nomination des présidens et secrétaires, et à celles de la commission des pétitions et de la commission pour l'examen des projets de loi sur les effets du divorce. Voici les noms des présidens et secrétaires pour chaque bureau : Premier, M. le duc de Trévise, M. de Serre; second, M, Anglès, père, M. d'Hautefeuille; troisième, M. Favard de Langlade, M. Lemore; quatrième, M. Faget de Baure, M. Hay; cinquième, M. Siraud, M. Michelet; sixième, M. Ravez, M. Boin; septième, M. Siméon, M. Blanquart-Bailleul; huitième, M. le prince de Broglie, M. le cointe Dupont; neuvième, M. Bellart, M. Sartelon.

La commission des pétitions est composée de MM. Cour

voisier, Paillot de Loynes, Lemarchand de Gomicourt, let comte de Sainte-Aldégonde, le baron de Mortarieu, Try, Admirauld, Caquet et Maurisset.

La commission sur les projets de loi relatifs aux effets du divorce est composée de MM, Breton, Voysin de Gartempe, Trinquelague, Metz, Blanquart-Bailleul et Bourdeau.

La proposition faite, jeudi, en comité secret, par M. Kern, a pour objet un projet de loi portant que les étrangers ne seront admis à l'exercice du droit de revendication en cas de faillite, qu'autant qu'ils habiteront des pays où le même droit est accordé aux négocians françois. Cette proposition sera développée samedi en comité secret.

Le 13 janvier, après un rapport sur quelques pétitions, M.Try prend la parole au nom de la commission chargée de l'examen du projet de loi relatif à la saisie des livres. Le rapporteur propose brièvement l'adoption de la loi. On commence la discussion sur le projet de loi concernant la liberté individuelle. M. Ponsard combat le projet. Il existe un esprit public en France, dit-il, et l'erreur du ministre est de juger les causes par les effets, au lieu de juger les effets par les causes. Dans la première moitié de 1816, le nombre des personnes frappées de surveillance, d'exil ou de mandats d'arrêt s'est successivement élevé à 1768; les rigueurs que l'on exerçoit en provoquoient de nouvelles, et le ministre ne pouvoit empê→ cher que l'arbitraire ne s'introduisit dans ces mesures. Au 1er. août dernier, il a changé tout à coup de systéme. Les prisons se sont ouvertes, les exilés sont rentrés, 261 personnes seulement restent frappées. Ce changement de marche étoit un hommage rendu aux principes, et puisqu'il n'a point eu d'effets funestes, la loi n'est point nécessaire. M. Figarol est d'un sentiment opposé, fondé sur ce que notre situation n'est point encore assez tranquille pour renoncer à toutes les précautions; il ne faut point s'endormir quand la malveillance veille, et l'on doit se défier des faux amis de la Charte. M. Saulnier insiste sur la tranquillité dont on jouit dans les départemens, sur les besoins et le désir qu'on y ressent du grand bienfait de la liberté individuelle. Il n'y a que les gouvernemens foibles qui recourent à ces lois de circonstances. Les étrangers eux-mêmes seroient étonnés de ces alarmes que l'on affecte, et qui tendent à paralyser le commerce et à anéantir le crédit. M. Froc de la Boulaye parle en

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faveur du projet, et y trouve toutes les garanties que l'on peut désirer. Il ne le croit point d'ailleurs contraire à la Charte. M. de Villèle envisage le projet sous le rapport de son influence sur nos institutions. Il est effrayé de l'augmentation de pouvoir du ministère de la police, et discutant les dispositions de la loi, il les juge insuffisantes et laissant beaucoup à l'arbitraire. Il se réserve cependant, si le projet étoit adopté, d'en atténuer les inconvéniens par des amendes mens, M. Duvergier de Hauranne reproche aux adversaires du projet de changer de principes et de langage, et de montrer tant de confiance, après avoir invoqué, il y a un an, tant de sévérité. M. de Castelbajac reproduit une partie des argumens de M. de Villèle, fait l'éloge des François et de leurs sentimens, et veut qu'on se repose sur la fidélité du peuple et de l'armée. M. Blanquart-Bailleul regarde la loi que Pon propose comme confirmant même le principe établi par la Charte. On ne demande une loi d'exception à la liberté individuelle que là où cette liberté est consacrée par la constitution de l'Etat. Le même orateur répond à M. de Villèle qui avoit dit que le ministère de la police étoit inutile, puisqu'il n'avoit pu réprimer tous les désordres. Autant vaudroit prétendre, dit M. Blanquart-Bailleul, qu'il faut supprimer les médecins, parce qu'ils ne guérissent pas tous les malades.

Nous avons reçu la lettre suivante, avec prière de l'insérer, quoique ce soit une réponse à un journal mort deja depuis quelques mois, et à une critique qui n'avoit pas dû beaucoup blesser l'auteur. Voyez notre numéro 214, où nous avons rendu compte du même Mémoire.

Lettre de l'auteur du Mémoire présenté au clergé sur la Liturgie, en réponse à une critique insérée dans le Mémorial religieux, no. 335.

Je vous remercie, Monsieur, de la critique que vous avez bien voulu faire de mon Memoire; elle me fournit l'occasion de développer mon plan en faveur de ceux qui ne le comprennent pas.

Je définis le Bréviaire l'exposé liturgique de la religion; il vous plaît de critiquer cette définition: elle est pourtant bien prouvée dans mon Mémoire, par l'explication du mot liturgique, que vous avez l'adresse de supprimer. Vous supposez d'ailleurs gratuite ment, que j'y fais entrer l'ensemble des cérémonies. Je ne parle que de la parole da Bré

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