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distribution, le célébrant a pris possession de la stale de primicier du chapitre royal, puis il a quitté sa place pour installer successivement les chanoines, et a remis au chanoine faisant les fonctions de grand chantre le bâton cantoral, au chanoine faisant les fonctions de chancelier les sceaux du chapitre, au trésorier les clefs du trésor et de la sacristie, au gardien des tombeaux les clefs des sépulcres. Pendant l'installation, on a chanté Je psaume Memento Domine David. Le célébrant, de retour à sa place, a donné le baiser de paix au premier chanoine de droite et à celui de gauche, en disant cor unum et anima una; chacun a répondu amen. Pendant que les chanoines se donnoient successivement le baiser de paix, on a chanté le psaume Ecce quàm bonum et quàm jucundum. On a fait ensuite l'office capitulaire, ainsi qu'il est marqué daus le réglement, pour implorer la miséricorde de Dieu sur la France; on a célébré la messe pour le Roi, pour les Princes de la famille royale et pour la prospérité du royaume. Elle a été suivie du Domine, salvum fac Regem, avec les verset et oraisons, et du Te Deum en actions de grâces. →→MM, les gardes du corps, qui avoient demandé à Ms, le grand aumônier à fournir un détachement, ont fait le service dans le sanctuaire pendant toute la céré monie, et un détachement de la garde royale a fait le même service dans l'intérieur de l'église, suivant les ordres qu'il avoit reçus du ministre de la guerre. M. le grand-aumônier leur a fait ses remercîmens.

La cérémonie terminée, on est retourné à la sacrisție dans le même ordre. Le chapitre a prié M. le grandaumônier de vouloir agréer ses remercimens, mettre aux pieds du Roi l'hommage de son respect et de sa reconnoissance, et solliciter de S. M. la faveur de lui être présenté; ce que ce prélat a répondu qu'il feroit, volontiers.

Le procès-verbal a été signé de M. ALEX. -ANG., anc. archevêque de Reims, et des autres évêques et ec

clésiastiques qui avoient droit d'assister à la cérémonie. Ainsi le chapitre royal de Saint-Denis s'est trouvé installé, et est entré sur-le-champ en fonction, comme on va le voir dans l'article suivant. Ainsi le saint sacrifice et les prières, interrompus depuis tant d'années dans cette église, ont recommencé, et ces Princes, sur la tombe desquels on devoit offrir à perpétuité des vœux au ciel, vont être consolés, dans le lieu de leur repos, par les honneurs rendus à leurs ossemens, et par les prières de l'Eglise.

Exhumation des restes de nos anciens Rois.

S. M. avoit, par une ordonnance du 24 avril dernier ordonné l'exhumation des restes des Rois, Princes et Princesses qui, en 1793, avoient été arrachés de lears sépultures, et réunis dans deux fosses communes creusées dans le terrain connu sous le nom de Cimetière des Valois, au nord de l'église. La première des formalités étoit une enquête pour constater l'emplacement des deux fosses; elle eut lieu, le 8 janvier dernier, en présence de M. le chancelier Plusieurs témoins furent entendus -Un plan présenté par l'un d'eux, et annexé à l'informalion, indiqua la fosse des Bourbons à soixante-quatre. pieds du mur de l'église, et la fosse des Valois à cinquante-quatre pieds, dans une autre direction. On dirigea les premières fouilles vers ces deux points; elles “furent commencées, le 13 janvier, en présence de M. le chancelier, de deux conseillers d'Etat, de deux maîtres 'des requêtes, du directeur-général de la maison du Rot, du grand vicaire de la grande-aumônerie, des membres du chapitre de Saint-Denis, et de plusieurs autres personnes nommées à cet effet. Les premiers jours n'amenèrent aucun résultat; on changea, sur quelques indications, la direction des fouilles sans être plus heureux. Le 18, on reprit la première direction, en se rapprochant un peu

de l'église; et enfin le matin, à l'heure même où le châpitre étoit installé, et célébroit, pour la première fois, son office, on découvrit sur chaque ligne un amas d'ossemens qui ne permit pas de douter qu'on ne fût arrivé au double dépôt que l'on cherchot. Les commissaires firent alors cerner de toutes parts les masses formées par ces ossemens. Chaque masse, isolée du reste du terrain, présentoit un carré d'environ neuf pieds d'é largeur sur cinq ou six de haut; l'une étoit appuyée en partie, du côté de l'ouest, aux anciennes fondations de la chapelle des Valois. S. M. avoit ordonné que les travaux fussent terminés avant le dimanche. On a commencé l'exhumation à neuf heures et demie du soir, par la fosse des Valois, dont les ossemens étoient totalement desséchés et confondus de manière à ce qu'on n'a pu reconnoître aucun corps. Les ossemens de la fosse des Bourbons étoient dans le même état de dessication, et n'ont pas permis de distinguer aucun corps, Fous ont été recueillis avec soin; ceux de la fosse des Bourbone ont été réunis dans un immense cercueil, et ceóx des Valois dans quatre cercueils moindres. Ces cercneils ont été portés par MM. les gardes du corps dans une chapelle ardente préparée à cet effet. Cette translation s'est faite aux flambeaux, et avec le respect et le recueillement convenables. Des membres du chapitre, en habit d'église, accompagnoient ces restes, et récitoient des prières. Le 19, les cercueils ont été portés avec pompe dans les caveaux, en présence des commissaires nommés par S. M. Le chapitre chantoit l'office des morts. Les caveaux ont été scellés, et des inscriptions gravées devant chaque tombe indiquent les noms des Princes et Princesses dont elle renferine la dépouille. Le lundi 20, il a été célébré par le chapitre de Saint-Denis un service pour tous ces illustres morts.

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. L'office de la Circoncision de N. S. a été cébré au Vatican. Après les premières vêpres, il a été chanté un Te Deum pour les bienfaits reçus dans l'année. Le jour de la fête, il y a eu chapelle papale au palais.

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Mgr. Alexandre Spada est nommé auditeur de rote, et Ms. Léopold Ruspoli prélat de la maison de sa Sainteté.

De toutes parts, dans l'Etat de l'Eglise, on témoigne le plus grand intérêt pour les besoins des pauvres. Les évêques, le clergé, les communautés religieuses s'empressent à les soulager, avec un zèle qui est secondé par les autorités civiles et par les personnes riches.

Après quelques années d'interruption, on a recommencé à célébrer dans le collége anglois de cette ville la fête de saint Thomas de Cantorbéri. Les cardinaux et les prélats de la congrégation de l'Immunité y

assistoient.

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Dans la réunion ordinaire de l'académie Tibérienne, tenue le 30 décembre, le professeur Gaspar Salvi a lu un éloge du Roi très-chrétien, Louis XVI. Il retraça les vertus de l'infortuné Monarque de manière à toucher les coeurs et à satisfaire l'esprit de l'assemblée. Quelques membres récitèrent ensuite des vers sur le même sujet. La mémoire de cet excellent Prince est chère aux Cames honnêtes de tous les pays, et le crime qui a fait tomber cette tête auguste est un sujet de deuil pour toutes les nations.

Le cardinal Morozzo a baptisé, dans l'église de Saint-Paul, un jeune juif romain et sa soeur. Ils ont reçu aussi la confirmation, et ont assisté à la messe et au Te Deum.

-Le 16 décembre, mourut, dans la maison pro

fesse de Jésus, le P. Jean-Baptiste Gentilini, religieux également pieux, éclairé et attaché à son corps. Sa mort a été suivie de celle du P. Ocampo, son collègue.

-Lg15 décembre, Mgr. Zen, archevêque de Chalcédoine, et nonce apostolique près la confédération Suisse, prit possession de la nonciature. Il fut conduit proces sionnellement à l'église de Saint-Leodegaire par le chapi tre et par des députations du grand et du petit conseil. Quatre sénateurs portoient le dais. S. Exc. fut haranguée à l'entrée de l'église par un chanoine, et y répondit avec bienveillance. Elle assista au Te Deum et à la grand'messe, qui fut chantée par le prévôt; puis elle donna la bénédiction et retourna en sa résidence.

PARIS. Les stations de l'Avent viennent d'être terminées. En applaudissant au zèle et aux talens de plusieurs de ceux qui les ont remplies dans la capitale, on remarque qu'ils sont presque tous avancés en âge. Ils se sont formés à ce ministère avant la révolution, et par conséquent, ils ont déjà fourni la plus grande partie de leur carrière. Qui les y remplacera? qui fera entendre la parole de Dieu dans nos chaires? qui perpétuera parmi nous le ministère si honorable et si utile de la prédica tion? La Providence permet encore qu'au milieu des désastres de la religion et malgré le dénuement du clergé, des jeunes gens aient le courage de suivre une vocation qui n'offre que travaux et que privations. Mais à peine ordonnés, le besoin des paroisses et la vacance de tant de places dans les campagnes réclament leurs secours. Ne conviendroit-il pas néanmoins d'en laisser quelquesuns suivre leur goût pour la chaire, et se consacrer exclusivement à cette partie des fonctions ecclésiasti ques; et comme cette carrière demande des études particulières, et ne permettroit pas de se livrer aux autres parties du ministère, ne seroit-il pas juste de procurer aux jeunes prêtres qui embrasseroient ce genre de travail, un dédommagement de leurs peines et une existence assurée? Autrefois ils auroient pu solliciter des

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