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tels qu'ils sont et tels qu'ils pourront être. On a souvent abusé des journaux; ne peut-on pas en abuser enoore? 11 ne s'agit pas ici de mettre les journaux sous une dépendance arbitraire; mais sous quelque rapport qu'on les envisage, ils doivent être soumis à l'action d'une surveillance immédia En laisant de côté les comparaisons plus ou moins exactes. qu'on a faites des journaux, et en les considérant sous un rapport plus familier avec nos habitudes, nous y verrons une entreprise. littéraire dans laquelle plusieurs personnes associent leur talent, et mettent un impôt sur la curiosité. Si leurs renseignemens étoient toujours sûrs, si leurs criti ques ne dégénéroient pas quelquefois en satires, s'ils respec toient toujours les personnes, leurs feuilles n'auroient rien d'alarmant pour la société et pour les particuliers, Mais ont ils toujours marché dans cette route innocente? L'histoire de la révolution dira le mal qu'ils ont fait, Jetons les yeux autour de nous. Les passions s'agitent encore. Les mécontens essaient de diviser les fidèles amis du Roi. Ils exaspèrent la vertu pour lui ôter le plus touchant de ses attraits, la bonté. Mais un lien puissant nous unit encore. Nous sommes tous ultràroyalistes pour aimer le Roi. Ne souffrons pas que ce lien sacré s'affoiblisse. Nous sommes encore trop sensibles, trop irritables peut-être pour laisser les journaux ouvrir Parêne aux ressentimens. D'un autre côté, une législation sur les journaux est difficile à faire; il ne reste donc qu'à les placer sous la surveillance du Roi. La commission a cherché tous les moyens de concilier leur liberté avec l'intérêt public. L'orateur a discuté ces moyens, et après en avoir pesé les in convéniens, il a conclu à remettre au Ror tout le pouvoir nécessaire pour contenir les journaux dans de justes bornes. H s'est pourtant demandé s'il n'étoit pas à craindre qu'ils devinssent dans les mains des ministres un instrument d'oppression. Où seroient, a-t-il dit, les avant coureurs de ces alar mes? Elles pourroient effrayer sous un Rot sans volonté, sous des chambres sans énergie, sous des ministres prévaricateurs. Mais nous n'avons point à redouter un tel danger. Le jour où les ministres forceroient les journaux à nous prêter des accens qui ne seroient pas les nôtres, la chambre balanceroit-elle à établir un journal destiné à faire retentir nos courageuses doléances? M. le rapporteur ayant terminé son discours, le jour de la discussion a été fixé à jeudi. Vingt

membres se sont inscrits contre le projet, et vingt-cinq pour. Le 20 janvier, M. le ministre de l'intérieur et MM. Becquey et de Serre, conseillers d'Etat, ont été introduits. Ils ont apporté deux projets de loi, le premier relatif à deux dispositions du Code de commerce sur les lettres de change; le second relatif à l'amélioration du sort des détenus pour dettes. Le ministre a développé les motifs de ces deux projets. Le premier étoit sollicité par l'intérêt du commerce, et détermine l'interprétation qu'on doit donner à un article du Code qui avoit été l'objet de nombreuses réclamations. Le second projet supplée à l'insuffisance du tarif actuel des alimens que le créancier doit fournir à son débiteur incarcéré. Ce tarif sera de 30 fr. dans les villes au-dessous de 50,000 ames et de 40. fr. dans les villes au-dessus. Le débiteur obtiendra son élargissement après trois années révolues de détention, en payant le tiers de la dette, et en donnant, pour le surplus, une caution acceptée par le créancier, ou recue par le tribunal. Les étrangers seront assimilés aux François, sans être cependant admis au bénéfice de cession, lorsque leurs biens ne seront pas situés en France. Ces deux projets seront imprimés et discutés dans les bureaux.

Ordonnance du Roi du 17 novembre 1816.

LOUIS. etc.

Σ

En examinant la composition actuelle des séries des départemens anciennement établies, nous avons reconnu qué, depuis que les provinces autrefois réunies à la France en ont été distraites, le nombre des départemens et celui des députés y sont répartis d'une manière inégale et confuse, et qu'il étoit nécessaire de les disposer dans un meilleur ordre, en sorte que, chaque année, un nombre égal de départe ment eût à choisir un nombre égal de députés. Voulant aussi que les départemens qui composent chaque série soient alternativement appelés à renouveler le cinquième des membres de la chambre des députés, de manière qu'ils puissent nous faire connoître chaque année les nouveaux besoins et les vœux de toutes les parties du royaume, nous avons jugé utile que deux départemens limitrophes ne fussent pas appelés la même année à procéder aux élections. A ces causes,

a

sur le rapport de notre ministre au département de l'intérieur, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Art. 1. Les quatre-vingt-six départemens du royaume sont divisés en cinq séries, conformément au tableau apnexé à la présente ordonnance.

2. Il sera fait, pendant la session de 1816, un tirage au sort pour déterminer l'ordre dans lequel les cinq séries des départemens seront appelées à renouveler les députés.

3. Les cinq séries ne prendront leur numéro d'ordre qu'après le tirage au sort. La série qui sortira la première, sera la première renouvelée; les autres le seront successivement selon l'ordre de leurs numéros.

Tableau annexé à l'Ordonnance.

Série A.- Ardèche, 2 députés. Aveyron, 3. Calvados, 4. Charente, 3. Garonne (Haute), 4. Jura, 2. Loir et Cher, 2. Loire-Inférieure, 4. Lot et Garonne, 3. Marne, 3. Meurthe, 3, Pas-de-Calais, 4. Puy-de-Dôme, 4. Pyrénées-Orientales, 1. Seine et Oise, 4. Var, 3. Yonne, 3. Total, 52.

Série B. Ardennes, 2. Aube, 2. Aude, 2. Bouches-duRhône, 3. Cher, 2. Côtes-du-Nord, 4. Drôme, 2. Eure, 4. Gironde, 5. Loire (Haute), 2. Lot, 4. Maine et Loire, 4. Pyrénées (Hautes), 2. Saône et Loire, 4. Somme, 4. Vienne (Haute), 2. Vosges, 3. Total, 51.

Série C. Alpes (Hautes), 1. Côte-d'Or, 3. Creuze, 2. Dordogne, 4. Gers, 3. Hérault, 3. Ille et Vilaine, 4. Lozère, 1. Indre et Loire, 2. Loiret, 3. Meuse, 2. Oise, 3. Orue, 4. Rhin (Haut), 3. Rhône, 3. Seine, 8. Sèvres (Deux), 2. Total, 51..

Série D. — Ain, 3. Alpes (Basses), 1. Corrèze, 2. Finistere, 4. Gard, 3. Indre, 2. Landes, 2, Loire, 3. Manche, 4. Moselle, 4. Nièvre, 2. Nord, 8. Saône (Haute), 2. Sarthe, 4. Seine et Marne, 3. Tarn et Garonne, 2. Vendée, 3. Total, 52.

Série E. Aisne, 4. Allier, 2. Arriège; 2. Cantal, 2. Charente-Inférieure, 4. Corse, 2. Doubs, 2. Eure et Loire, 2. Isère, 4. Marne (Haute), 2. Mayenne, 3. Morbihan, 4. Pyrénées (Basses), 3. Rhin (Bas), 4. Seine-Inférieure, 6. Tarn, 2. Vaucluse, 2. Vienne, 2. Total, 52.

Arrêté le présent tableau pour être annexé à l'ordonnance du Roi du 27 novembre 1816.

Approuvé.

·Signé, LOUIS.

Le Testament de Louis XVI, et la Lettre de la Reine, viennent d'être imprimés in-folio, comme nous l'avons annoncé dans notre dernier numéro. La netteté du caractère, la beauté du papier et la perfection de l'exécution, recomman→ dent cette édition, qui est destinée pour le service des chapelles royales, et qui mérite de trouver sa place dans le cabi→ net des amateurs de belles impressions. L'une et l'autre pièces forment 17 pages in-folio.

Nous avons aussi annoncé dans notre dernier numéro, des Mémoires particuliers, formant, avec l'ouvrage de M. Hue et le Journal de Cléry, l'Histoire complète de la captivité de la famille royale à la tour du Temple. On connoissoit depuis quelque temps l'existence de ces Mémoires, et on en avoit vu des copies manuscrites. La simplicité avec laquelle ils sont écrits, les détails affreux qui y sont racontés, les sentimens chrétiens qui y réguent sur la résignation et le pardon des injures, les révélations qu'on y trouve sur les pensées, les réflexions, les souvenirs et les douleurs de la seule victime qui ait échappé au désastre de sa famille, ne permettent pas de méconnoître la main qui a tracé ces tristes récits; mais nous imiterous la discrétion de l'éditeur, qui n'a pas osé soulever le voile dont se couvre l'auteur. Il nous suffira de dire que ces Mémoires sont de la plus haute authenticité, et qu'ils por tent un caractère de païveté, de vérité et d'intérêt qui ne pouvoit se contrefaire. Cet ouvrage paroît, d'ailleurs, dans la circonstance la plus favorable, et la sensibilité, le respect et la curiosité ne peuvent manquer de donner un grand prix à ces confidences et à ces souvenirs d'un témoin au-dessus de toute exception.

AVIS..

Ceux de nos souscripteurs dont l'abonnement expirera au 12 février prochain, sont priés de le renouveler sans délai, afin de ne point éprouver de retard dans l'envoi du Journal.

Les abonnemens ne peuvent être reçus que des 12 anút, 12 novembre, 13 février et 19 mai.

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On est prie de joindre à toutes les réclamations, changement d'adresse et réabonnemens, la dernière adresse imprimée que l'on reçoit avec le Journal. Cela évite des recherches et empêche des erreurs.

TOUTES LETTREs qui ne servient pas affRANCHIES NE NOUS PARPIENNENT PAS.

(Samedi 25 janvier 1817.)

(N°. 257.)

Merveilles et Beautés de la nature en France, ou Description de tout ce que la France offre de curieux et d'intéressant sous le rapport de l'histoire naturelle ; par M. Depping (1).

Nous avons beaucoup de voyages en pays étrangers; d'intrépides observateurs de la nature ont bravé les distances et les périls pour aller examiner ce qu'elle offre de curieux dans les régions lointaines, au-delà des mers, sous les feux du tropique, sous les glaces du nord; et ils ont long-temps négligé les merveilles qu'ils ens sent trouvées dans leur propre pays. Ce n'est que dans ces derniers temps qu'on les a visitées avec quelque soiu, qu'on les a décrites, qu'on les a expliquées, et je ne sais s'il ne se trouveroit pas encore des amateurs qui seroient fort fâchés d'ignorer la moindre des curiosités de l'histoire naturelle dans des climats éloignés, et qui ne se soucient pas d'apprendre quelles merveilles offre le sol qu'ils habitent. Cette disposition singulière paroîtra moins excusable encore, quand on aura lu l'ouvrage de M. Depping. On y verra que notre patrie ne présente pas moins que les autres pays de ces grands accidens de la nature et de ces phénomènes extraordinaires qui appellent l'attention du physicien, et qui intéressent même celui qui ne l'est pas. Des grottes, des cascades, des sources, des mines, des

(1) 2 vol. in-12; prix, 6 fr. et 8 fr. franc de port. A Paris, chez Eymery; et au bureau du Journal.

Tome X. L'Ami de la Religion et du Ror.

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