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de l'univers la matière de quelque objection nouvelle contre la foi de nos pères, n'avons-nous pas droit d'affirmer qu'on auroit sans délai fait les préparatifs, ordonué la dépense, et qu'on auroit vu bientôt les mers traversées par quelque savant chargé d'aller re cueillir les élémens de ce doute précieux? En un mot, le déchaînement a été à son comble, les moyens et les facilités sans bornes, et on ne m'objectera point le défaut de talens et de lumières. Si notre religion étoit fausse, seroit-il possible que tant d'efforts si vifs, si éclairés, si puissaniment secondés, n'eussent pu faire découvrir en quoi elle étoit fausse? C'est cependant ce qui est arrivé. Aucune des difficultés qui sont nées de tous ces mouvemens, de tout cet appareil de travaux et de recherches n'est solide et convaincante ». Icì l'auteur rappelle quelques ouvrages et quelques moyens mis, il y a quelques années, en avant contre la religion, Le livre de l'Origine de tous les cultes, de Dupuis, les zodiaques d'Egypte, les découvertes de la géologie, le galvanisme, ont été invoqués peudant quelque temps comme fournissant des argumeus irrésistibles contre la révélation. M. l'abbé Clausel examine ces difficultés jugées d'abord si triomphantes. I relève fort bien la folie du systême de Dupuis, qui pour uier l'existence du Sauveur, a été obligé de renverser tonte l'histoire, et de contredire les témoignages les plus anciens et les monumens les plus authentiques. Les conjectures qu'on avoit formées sur les zodiaques d'Egypte ne reposent pas sur des bases plus solides, comme l'ont montré plusieurs savans. La discussion des difficultés tirées de la géulogie a fourni à M. Clansel un des chapitres les plus intéressans de son livre. Il examine sur ce point sil

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y a eu plusieurs déluges; si le déluge fut un miracle, et si l'on peut envisager les six jours comme des époques d'une durée indéfinie. Ses répouses à ces questions me paroissent dignes d'être pesées par les hommes impartiaux. Quant au galvanisme et à la fantasiagorie, l'auteur détruit aisément les espérances qu'on avoit fondées sur ces phénomènes. Voilà donc, dit-il, toutes les difficultés que la religion a fait éclore...... C'est donc une chose constante que l'incrédulité dans les conjonctures les plus favorables qu'elle ait jamais rencontrées, n'a pu donner aucune atteinte à notre foi, et que la révolution, avec toute sa haine et tous ses moyens, n'a pas eu de meilleur argument à faire va voir contre le christianisme, que ses décrets de cription, ses échafauds et ses noyades.

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PARIS. Le 24 janvier, a été célébré dans l'église de Saint-Roch le service fondé par l'Association paternelle des chevaliers de Saint-Louis. Un grand nombre de personnes, la plupart occupant des places importantes, et revêtues d'honorables décorations, assistoient à la cérémonie. L'église étoit tendue de noir. Mmes, la princesse de Laval, la marquise Edmond de Castries, la countesse de Biron, Emmanuel d'Ambray et de Greffulhe ont fait la quête. La boune oeuvre entreprise par l'Association prospère de plus en plus. M. de Montalier Grissac a fait verser dans la caisse une somme de 6386 fr.

-Le chapitre royal de Saint-Denis a eu l'honneur d'être présenté à S. M., le jeudi 23. Mr. le grandaumônier, primicier du chapitre, a prononcé à cette occasion un discours, auquel sa Majesté a répondu a «Je reçois avec plaisir l'assurance des sentimens du cha

pitre royal de Saint-Denis. C'est avec satisfaction que je le vois rassemblé devant moi pour la première fois. Je compte avec confiance sur ses prières, tant pour le repos des ames des miens, que pour moi, pour ma famille, et surtout pour la France ».

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Les obsèques de M. le comte de Vaudreuil ont eu lieu, le 25, à Saint-Germain-l'Auxerrois, paroisse du Louvre. Une députation de la chambre des pairs y assistoit, ainsi que beaucoup de personnes de la maison. du Ror. M. l'évêque d'Amyclée, premier aumônier de S. A. R. MONSIEUR, s'y trouvoit à la tête des ecclésiastiques de la chapelle du Prince. Le corps a été porté à Montmartre, et déposé dans une chapelle de l'église paroissiale.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. M. a accordé 20,000 fr. aux indigens du départemens de la Sarthe.

- Une ordonnance du Roi pourvoit au sort des entreposeurs principaux qui ont été supprimés par des raisons d'économie.

-La cour royale a entériné plusieurs lettres de grâce délivrées à l'occasion du 21 janvier.

M. Maine de Biran, conseiller d'Etat, vient d'être nommé membre de la commission de liquidation des dettes étrangères.

La légion de la garde nationale de Douai a donné 2599 fr. pour les pauvres de cette ville.

- Le tribunal de Montauban a condamné à quatre ans d'emprisonnement le nommé Pierre Domin, pour propos séditieux et nouvelles alarmantes.

On a arrêté dans le faubourg Saint-Antoine un individu de la fabrique de M. Richard, prévenu d'avoir, à plusieurs reprises, poussé des cris séditieux, qui ont donné lieu à un rassemblement, et d'avoir tiré son couteau contre un officier de la garde nationale qui avoit voulu l'arrêter.

Les officiers russes en garnison à Landrecies, voulant concourir aux sacrifices que font les principaux habitans de cette ville en faveur des pauvres, ont fait pour le même objet une collecte qui a produit 1000 fr.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 25 janvier, la chambre a agréé l'hommage de projets d'inscriptions, par M. Belloc, pour les monumens en l'honneur de Louis XVI et des victimes royales. Il a été fait par M. de Lamoignon ua rapport sur quinze pétitions; puis la discussion a recommencé sur le projet de loi relatif à la liberté individuelle. Huit pairs ont été entendus alternativement pour et contre le projet. Leurs discours seront imprimés.

Le 27 janvier, un pair a fait une motion d'ordre tendant à ce qu'il soit procédé, avant le dépouillement de chaque scrutin, à un appel nominal, destiné à constater d'une manière précise le nombre des votans. Cette mesure a été adoptée. On a repris la discussion sur l'organisation des colléges électoraux, et divers opinans ont été entendus pour et contre le projet. Le ministre de l'intérieur a répondu aux objections faites contre le projet, soit dans les séances précédentes, soit dans celle-ci. Son discours étant improvisé, il n'a pu céder au vœu de la chambre qui en demandoit l'impression.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 24 janvier, M. Royer-Collard, vice-président, occupant le fauteuil, a annoncé qu'on alloit entendre les rapports sur le budget. M. le duc de Richelieu, M. Corvetto, M. Dubouchage, ministres du Roi, sont présens, ainsi que MM. les conseillers d'Etat Dudon, de Barante et Saint-Cricq. M. Roi, un des rapporteurs, est à la tribune, et commence par établir que le droit de voter librement l'impôt est la plus importante des attributions de la chambre; il est la garantie des libertés de la nation; ce droit est aussi ancien que la monarchie, aussi ancien que l'ordre social en France; il est aujourd'hui plus que jamais consolidé par cette Charte qui consacre toutes les institutions des temps anciens améliorées par les lumières des temps modernes. Mais quelles sont les limites de ce droit? doit-il être restreint à la faculté d'accepter ou de refuser l'impôt?' ou doit-il s'étendre au pouvoir d'examiner l'objet des dépenses, d'en vérifier la nécessité, afin de proportionner l'impôt aux besoins de l'Etat, et de s'assirer si les ressources mises à la disposition du gouvernement n'ont pas été détournées de leur destination? M. le rapporteur, après un court examen de cette question, se déclare pour la dernière proposition, contre l'opinion d'un membre de la chambre des pairs, qui, envisageant cette question sous un point de vue plus général, l'avoit résolue dans un sens contraire. Si la chambre des députés n'avoit pas le droit d'examiner le compte de l'emploi des revenus de l'Etat, le droit de

voter l'impôt seroit illusoire, et ne consisteroit que dans la dangereuse faculté de refuser au gouvernement tous les secours qui lui seroient nécessaires, ou d'accabler le peuple de tributs inutiles. La commission a pensé unanimement que l'examen des comptes étoit le premier de ses devoirs. D'après ce principe, elle présente à la chambre deux rapports distincts: le premier relatif aux dépenses et aux besoins; le second, yelatif aux moyens d'y subvenir. Dans cet esprit, M. le rapporteur examine d'abord l'état actuel de la dette arriérée, se composant, 1o. des dettes antérieures à l'année 1814, dont l'exercice a été fermé par la loi du 28 avril de la même année; 20. de celles postérieures à cette loi. Il résulte de cet examen qu'il est impossible de déterminer positivement la situation de la dette publique à cet égard, qunique-le ministre des finances en ait présenté l'évaluation dans son rapport au Roi.

Passant ensuite au budget de 1817, M. le rapporteur observe douJoureusement que plusieurs ministres ont dépassé le crédit qui leur avoit été ouvert par le budget, de l'année dernière. L'excédant de 30 millions que présente l'état des dépenses du ministère de la guerre a été, dans le sein de la commission, l'objet d'une discussion grave. Sans doute de quelque manière que les crédits ouverts aux ministres aient été excédés par eux, les engagemens, qu'ils ont pris au nom de l'Etat dont ils sont les agens, doivent être scrupuleusement remplis; mais plus leurs engagemens sont sacrés, plus ils doivent se tenir rigoureusement dans les limites que leur a tracées le budget. Il est vrai qu'il est des circonstances qui dépassent la prévoyance humaine; mais ces cas d'exception, qui ne peuvent être que très rares, doivent frapper les esprits par leur évidence pour justifier l'émancipation d'ua ninistre. L'état de dépense des ministres de la justice, des affaires étrapgères, de l'intérieur, présente en-total une somme de 38,440,000 fr. l'emploi de cette somme a été expliqué d'une manière satisfaisante. Quant à l'excédant presenté dans le budget du ministre de la guerre, la commission a pensé qu'il avoit pu être nécessité par le grand nombre de pensions de retraite, de demi-soldes, par la dépense exigée pour l'organisation de la garde suisse, par le tetous imprévu d'une multitude de prisonniers absens de leur patrie. La commission a eneore considéré que tout principe d'ordre avoit été tellement méconnu dans fancienne administration de la guerre, qu'il y auroit un excès de sévérité à faire, au ministre actuel, un crime d'une déviation jusqu'à présent tolérée ou même antorisée.

Le rapporteur vient à l'examen des dépenses pour l'exercice de 1815. Il faut, dit-il, accorder au gouvernement toutes les ressources qui lui sont nécessaires; mais il faut aussi concilier cette intention avec la situation des contribuables. Les charges se sont accrues dans une proportion énorme, et les moyens d'y subvenir sont diminués. Parmi les dépenses qui out paru susceptibles de réduction, la commission a obs servé une masse de pensions qui absorbent un sixième des revenus ordinaires de l'Etat, et qui sont de nature à s'accroître chaque année dans une progression effrayante; il est temps d'arrêter cet abus. La plupart de ces pensions sont d'autant plus onéreuses au trésor, que lears titres ne sont pas apparens, et ne résultent d'aucune inscription

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