Page images
PDF
EPUB

par

de crédit et la caisse d'amortissement, et finit des vœux pour la réunion de tous les membres en un même avis sous les auspices de l'ange conciliateur qui nous a apporté la plus heureuse transaction. (On rit).

M. de Mirandol demande des réformes et des économies. Il combat l'aliénation des forêts sous le rapport de la justice, des finances et dé la politique, et veut que l'on rende au clergé et à l'ordre de Malte leurs bois. Il vote pour le projet, sauf ces modifications.

M. Poyferé de Cère vote pour le projet, quoiqu'il en combatte plusieurs dispositions. Il se réserve de proposer ses vues lors de la discussion des articles.

M. de Marcellus dit que la morale et la justice sont la base des empires, et que les avantages qu'on croiroit voir à violer ces lois immortelles, ne sont que des piéges. Faire le mal pour produire un bien, est une hérésie en morale et une erreur grossière en politique. Il n'y a d'utile que ce qui est juste. L'orateur applaudit à plusieurs des vues de la commission, mais il désireroit que l'on n'acceptât point la réduction proposée par le Ror sur sa liste civile; car les pauvres supporteroient seuls ce sacrifice. Il s'oppose à la rétribution universitaire, et arrive à cet article qui est à ses yeux toute la loi; savoir, à l'aliénation des forêts. Est-ce en perpétuant la spoliation et l'injustice que l'on terminera la révolution? La commission s'est occupée avec zèle de la dotation des établissemens ecclésiastiques. Mais pourquoi disposer des biens qui leur restoient? Il y a, dit Montesquieu, des exemples pires que des crimes, et je puis invoquer ici ces belles paroles prononcées, l'année dernière, par un orateur eloquent (M. Pasquier) à cette tribune: Que notre trésor soit pauvre, mais qu'il soit pur. Nons avons encore plus besoin de vertu que d'argent. Je proteste donc solennellement contre la mesure proposée, et à cause d'elle, je vote également contre le projet des ministres, et contre celui de la commission.

La chambre a voté l'impression de tous ces discours, et a procédé, par le sort, au renouvellement de ses bureaux.

Le 6 février, M. Maurisset a fait un rapport sur quelques pétitions, dont la plus importante est celle despropriétaires d'Alsace sur la culture du tabac; elle est renvoyée, après quelques débats, au ministre des finances. La discussion sur le budget est reprise. M. Dudon, un des commissaires du Roi, a la parole. Il expose que la dette envers l'étranger ne peut être soumise à aucune discussion, et ne sauroit être acquitlée avec les chétives économies qu'on propose. Il ne reste au gouvernement que la ressource de l'emprunt. On a reproché aux ministres d'être, à cet égard, en contradiction avec les principes qu'ils professoient l'aunée dernière. L'orateur montre la différence des circonsLances; il justifie également les ministres sur le taux auquel se négocie l'emprunt. Il prouve, par l'exemple de l'Angleterre, l'utilité de la caisse d'amortissement, et après avoir passé en revue plusieurs reproches, il arrive à la'dotation de la caisse d'amortissement, et dit en substaner, que l'aliénabilité des biens de l'Eglise n'a jamais été dans la momarchie un principe tel qu'il no dut jamais souffrir d'exceptions; que

tout doit céder à la nécessité de sauver l'Etat. L'orateur a cité en exemple l'édit de 1563. Cette partie de son discours a excité une fois des murmures dans un côté de la salle.

M. de Villele se plaint qu'on n'ait rien communiqué à la chambre sur l'emprunt, et discute le mode de cette mesure; puis venant aux moyens d'économie, il prétend qu'on s'est trop habitué à regarder la France comme un vaste champ d'exploitation, propose l'exemple de Sully, et indique des réductions à faire? Les ministres d'Etat n'ont point de fonctions; pourquoi auroient-ils des traitemens? Les sous-secrétaires d'Etat sont une création nouvelle et non nécessaire. Le conseil d'Etat n'est pas non plus indispensable. On peut réduire le nombre des cours royales à dix-huit, et les autres tribunaux à trois cents. L'orateur reproduit avec force tout ce qui a été dit sur la bureaucratie, et entre, à cet égard, dans de longs détails. Il signale des abus, et en demande la suppression. I} provoque la restitution des biens du clergé. Ce discours, qui a dure plus de deux heures, a fait naître un débat sur le nombre d'exemplaires auquel on le distribueroit. Il sera imprimé à un exemplaire par député.

M. Jollivet termine la séance par un long discours, où il s'est surtout attaché à démontrer qu'on ne sauroit faire les réformes proposées sans réduire à la misère une foule d'employés.

Les séances des chambres et l'intérêt des matières qui y étoient discutées, nous ont forcés de rester en arrière sur d'autres objets, et nous ont empêchés de parler de différentes pièces, de lettres, de réclamations qui nous sont parvenues successivement, et sur lesquelles ceux qui nous les ont envoyées pourroient s'étonner que nous gardassions le silence. Nous nous proposons de les satisfaire successivement, et de nous remettre au courant, en profitant, comme nous l'avons fait, par exemple, dans notre dernier numéro, des momens où les séances des chambres nous laisseront plus de relâche. Notre correspondance, qui a semblé devenir plus active depuis quelque temps, nous a procure des pièces intéressantes, et dont nous regrettons d'avoir été obligés d'ajourner jusqu'ici l'insertion. Ainsi, on nous a adressé le rapport fait au concile de 1811, par M. l'évêque de Tournay, rapport qui fut le signal de la persécution des évêques, et qui doit trouver sa place dans l'histoire ecclésiastique de ces derniers temps, comme dans un journal destiné à être le dépôt de tout ce qu'elle offre de plus important Nous avons aussi reçu de Mons des observations sur nos articles relatifs aux troubles du diocèse de Tournay; elles trouveront place, au moins par extrait, dans un prochain numéro. Nous avons évité depuis quelque temps de parler de la petite église et des écrits qu'elle enfante sans cesse; nous serons obligés de rompre ce silence, et de signaler encore l'esprit et les moyens des modernes imitateurs de Lucifer de Cagliari. Un autre parti, qui a été encore plus funeste à l'Eglise, paroît approcher de sa ruine totale; nous comp. tons au commencement du volume suivant entretenir nos lecteurs du coup mortel qu'il vient de recevoir dans un grand diocèse, et

des tristes efforts qu'il fait dans un diocèse voisin pour se débattre dans son agonie. Une note qu'on a lue, il y a quelque temps, sur l'état du diocèse d'Angoulême, a été l'objet d'une réclamation d'un ecclésiastique attaché à ce diocèse; il est juste que nous la fassions connoître, ainsi que les pièces dont il les a appuyées. Des détails sur les établissemens religieux du diocèse de Metz intéresseront ceux qui apprécient l'importance de l'éducation ecclésiastique et chrétienne. Quelques nouvelles lettres, sur la circonscription des diocèses, compléteront ce que nous avons dit à cet égard, ou, si l'on veut, le rectifieront; car nous ne tenons point à nos idées. On nous a fait passer l'examen d'un chapitre du Citateur, de M. Pigault 'Lebrun; nous donnerons au moins la substance de cette refutation, tout en pensant que l'auteur, M. l'abbé D., a fait un peu d'honneur à un adversaire, dont ni la logique ni le style ne doivent effrayer les amis de la religion. Un Traité de législation criminelle, publié récemment, a fourni matière à des réflexions d'un abonné, qui méritent d'être mises sous les yeux des lecteurs. Une notice sur les missionnaires du Saint-Esprit, établis à Saint-Laurent sur Sèvres, et sur les Soeurs de la Sagesse qu'ils dirigent, est rédigée depuis long-temps, et n'a pu encore entrer dans nos numéros; nous croyons qu'on nous saura gré de faire connoître deux congrégations qui ont rendu des services à 'Eglise avec cet esprit de modestie qui fuit l'éclat et la renommée. Une autre notice sur Cayenne, et sur lcs besoins de cette colonie relativement à la religion, excitera peut-être des prêtres zélés à aller prendre soin de tant d'ames errantes et abandonnées. On nous permettra sans doute de consacrer encore un article aux Mémoires pour servir à l'Histoire ecclésiastique pendant le 18. siècle, dont nous nous sommes abstenus de parfer depuis assez long-temps; nous rappellerons quelques observations critiques adressées à l'auteur, et quelques suffrages flatteurs qu'il a reçus de France et de l'étranger. D'excellens morceaux de critique insérés dans le Catholicon anglois justifieront ce que nous avons déjà dit de cet ouvrage périodique, et feront voir avec quel zèle on cultive dans ce pays les diverses branches de connoissances qui se rattachent à la religion. Des réflexions sur les maîtres d'école, que nous regrettons de n'avoir pu admettre encore quoiqu'elles soient d'une date ancienne, paroîtront sans doute au lecteur, comme à nous, le résultat de l'expérience d'un pasteur judicieux et zélé. Enfiu, nous rendrons compte de quelques livres ou brochures, qui ne sont pas sans importance, mais que des matières plus urgentes nous ont forces de laisser en arrière; et nous ne négligerons rien pour mettre dans le journal l'intérêt, la variété et surtout l'exactitude de faits et de principes qu'on a droit d'attendre de nous.

Parmi les pièces et matériaux qui nous ont été envoyés, il y en a plusieurs que nous ne pourrons pas insérer pour plusieurs raisons, et nous profiterons de la liberté que nos abonnés veulent bien nous laisser, à cet égard, dans la perasion où ils sont que nous ne cherchons, comme eux, que le bien, et que nous sommes à portée de juger ce qu'il convient de dire et ce qu'il convient de taire. D'autres morseaux sont trop étendus; d'autres traitent de sujets qui s'éloignent un

peu de notre plan. C'est pour quelqu'un de ces divers motifs que nous n'avons pas fait entrer dans le journal des réflexions sur les tombeaux et sur le caractère que doivent avoir les lieux de sépulture, par M. C., curé de P. M. le comte D. sentira de lui-même la raison qui nous empêche de communiquer sa lettre. Nous avons reçu surtont beaucoup de poésies, des proses ou des hymnes en latin pour 'Eglise, des odes, des pièces de vers, françois, des inscriptions, et même des fragmens d'un poème, intitulé: l'Irréligion avec son Antidote, sur lequel on a la bonté de nous demander notre avis. Les pièces de vers latins qui sont courtes pourront trouver leur place quelque jour dans une de nos feuilles. Quant aux pièces de vers francois, elles sont trop nombreuses pour qu'il nous soit possible de les y faire entrer. La poésie ne sauroit être pour nous qu'un accessoire qui ne doit nous occuper que de loin en loin; et malgré le plaisir que nous aurions à obliger les amateurs de vers, nous sommes obligés de consulter le goût général. Le poème dont M. R., curé de B., nõus a communiqué le plan et envoyé quelques fragmens, est écrit avec facilité; mais il nous paroît difficile de soutenir l'intérêt dans une composition de cette étendue, et d'y mettre cette variété, cette harmonie, ce mouvement qu'on exige avant tout dans un poème. Ce n'est pas nous qui sommes sévères ici; c'est le goût du siècle, qui est aussi difficile pour les sujets sérieux qu'il est indulgent pour les sujets frivoles.

Enfin, on nous a demandé notre avis sur quelques points de fait ou de discipline ecclésiastique. Nous comptons réunir dans un même acticle la réponse à ces questions.

AVIS..

Ceux de nos souscripteurs dont l'abonnement expirera au 12 février prochain, sont priés de le renouveler sans délai, afin de ne point éprouver de retard dans l'envoi du Journal.

Les abonnemens ne peuvent fire reçus que des 12 août, 12 novembre, 12 février et 12 mai.

Le prix de l'abonnement est de 28 fr. pour l'année, 15 fr. pour six mois, et 8 fr. pour trois mois.

On est prié de joindre à toutes les réclamations, changement d'adresse et réabonnoinens, la derniere adresse imprimée que l'on reçoit avec le Journal. Cela évite des recherches et empêche des erreurs.

TOUTES LETTRES

QUI NE SEROIENT PAS AFFRANCHIES NE NOUS PARVIENNENT PAS.

FIN DU DIXIÈME VOLUME.

« PreviousContinue »