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Peut-être nous saura-t-on d'autant plus de gré d'avoir recueilli ces faits, qu'ils n'avoient pas encore été réunis ni présentés sous leur jour véritable.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Le 18 novembre, M. de Keravenant, nommé à la cure de Saint-Germain des Prés, a été installé en cette qualité par M. Depierte, curé de Saint-Sulpice. Après les formalités usitées en pareil cas, M. Depierre a prononcé un petit discours dans lequel il a fait un juste éloge de son coopérateur et de son ami, et l'a présenté aux habitans de la paroisse qui remplissoient l'église. M. Keravenant avoit l'air for touché, et n'a pu répondre à ce discours. Sa douceur, sa charité et sa modestie promettent à ses nouveaux paroissiens un pasteur digne de remplacer celui qu'ils ont perdu.

-M. l'abbé (Jean-Etienne) Comnène, ancien grand vicaire de Bourges, est mort à Paris, le 10 novembre, à l'âge de soixante-douze ans, dans de grands sentimens de piété. It descendoit de cette famille antique et illustre qui a régné à Constantinople.

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Le journal de Toulouse annonce que M. Dubourg, évêque de la Nouvelle-Orléans, est arrivé dans cette ville, et va partir pour l'Amérique. Ce prélat doit auparavant visiter quelques provinces du midi, et revenir ensuite à Paris. On ne croit pas qu'il se mette en route pour son siége avant le printemps prochain. Il a déjà envoyé devant lui plusieurs des prêtres qui se disposent à partager son apostolat. Douze d'entr'eux sont arrivés à Baltimore le 28 juillet.

L'abbé Fleury, prêtre anti-concordataire, a été condamné par le tribunal de police correctionnelle à trois mois de prison, 50 francs d'amende et un an de surveillance pour l'écrit intitulé: Apologie de la conduite des prêtres françois, confesseurs de la foi pendant vingt-cinq ans, adressée à S. M. par l'un d'eux. Le jugement a été rendu en présence de l'auditoire.

Le nonce du Pape est arrivé, le 30 octobre, à Lucerne, où il a été reçu avec les honneurs accoutumés.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. M. qui éprouve depuis quelques jours de légères douleurs de goutte, a entendu la messe dans ses apparte

mens.

-Le 16 novembre, plusieurs corps de musique de la garde royale et de la garde nationale ont joué des airs sous les fénêtres du Roi, à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de S. M. Le même jour des distributions de secours ont été faites aux pauvres dans les différens quartiers de Paris.

-M. La Boulinière, ancien sous-prefet de Beauvais, est nommé sous-préfet d'Etampes.

-Le prix des grains a beaucoup diminué dans plusieurs marchés. Au dernier marché de Nemours, il est resté cent vingt sacs de bled qui n'ont pas été vendus. On a remarqué la même. chose dans quelques marchés des environs de la capitale.

- Le 16 novembre le conseil de révision a annullé le jugement d'incompétence rendu précédemment dans l'affaire du général Grouchy. L'accusé est renvoyé devant le second conseil de guerre de la division,

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Le premier conseil de guerre de la première division a condamné à la peine de mort le général Ameil, contumace, qui fut des premiers à se déclarer pour Buonaparte en mars 1815, et qui ayant obtenu son pardon de la générosité des Princes, a néaninoins servi l'usurpateur.

Le tribunal de police correctionnelle de Rouen a condamné Pottiers, meûnier à Darnetal, à 1000 francs d'amende et deux mois de prison, pour fraudes et manoeuvres tendantes à faire hausser le prix du blé.

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Le général russe. Woronzoff a fait distribuer des indemnités aux habitans de la partie des Ardennes occupée par ses troupes, pour les pertes que leur ont fait éprouver ce séjour. Le Roi a fait témoigner, à cet officier général, sa satisfaction, de son zèle à seconder les intentions bienfaisantes de son souverain.

-Le général Bonnaire, qui avoit été condamné à la déportation par jugement du conseil de guerre, et dont la peine avoit été commuée, est mort, le 16 novembre, à SaintePélagie.

Le général russe Rostopschin, si fameux par les injures

que lui dit Buonaparte dans ses Bulletins, vient d'arriver à

Paris.

Plusieurs journaux ont publié qu'il y avoit eu une révolution en Chine, et que l'empereur Kia-King avoit été mis à mort. L'empereur, dit-on, avoit voilé la face des dieux. Une femme étoit à la tête de l'entreprise. Le récit qu'on en a donné porte tout les caractères de l'imposture, et peut aller de pair avec celui des deux cent mille juifs qui avoient fait, il y a quelques mois, une révolution en Orient.

Le ministre d'Autriche à la diète de Francfort, a ouvert les séances par un long discours, où il a retracé rapidement les événemens précédens, et l'état de l'Allemagne.

- Le grand-duc de Mecklenbourg-Strelitz est mort, le 6, à Strélitz, d'une fluxion de poitrine. Il étoit frère de la reine d'Angleterre, et père de la dernière reine de Prusse. Son fils lui succède.

Carnot a obtenu du roi de Prusse la permission de résider à Magdebourg.

CHAMBRE DES PAIRS.

La chambre a nommé pour présidens et secrétaires :

1er. bureau. Président, MONSIEUR; vice-président, M. le comte Barbé de Marbois; secrétaire, M. le comte Molé; vicesecrétaire, M. le comte de la Ferronnais. 2°. bureau. Président, M. le duc de Berry, vice-président, M. le máréchél duc de Tarente; secrétaire, M. le comte de Noé; vice-secré taire, M. Christian de Lamoignon. 3. bureau. Président, M. le duc de Croï-d'Havre; vice-président, M. le maréchal duc de Valmy; secrétaire, M. le duc de Damas-Crux; vicesecrétaire, M. le comte Lauriston. 4. bureau. Président, Mr. le duc d'Angoulême; vice-président, M. l'évêque comte de Châlons; secrétaire, M. Emmanuel d'Ambray; vice-secrétaire, M. le comte de Mun. 5o. bureau. Président, M. le maréchal comte de Vioménil; vice-président, M. l'évêque duc de Langres; secrétaire, M. le comte de Fontanes; vice-secrétaire, M. le duc de Broglie. 6o, bureau. Président, M. le comte Barthélemy; vice-président, M. le duc de Saint-Aignan; secrétaire, M. le comte de Nicolaï; vice-secrétaire, M. le comte de Clermont-Tonnerre.

Les membres nommés pour former le comité de pétitions, sont pour le 1er. bureau, M. le marquis d'Albertas; pour le 2. bureau, M. Christian de Lamoignon; pour le 3°. bureau,

M. le vicomte de Montmorency; pour le 4. bureau, M. le comte d'Aguesseau; pour le 5°. bureau, M. le comte de Castellane; pour le 6. bureau, M. le duc de la Force."

Le 16 novembre, M. le chancelier à rendu compte de la présentation de l'adresse au Roi et de la réponse de S. M. M. le ministre de l'intérieur et M. le conseiller d'Etat Siméon, out été introduits, et ont apporté un projet de loi qui autorise tout établissement ecclésiastique à recevoir par donation ou à acquérir de ses deniers des immeubles et des rentes. Le ministre a exposé les motifs du projet. M. le prince de Condé écrit à la chambre pour exprimer son regret de ce que l'état de sa santé ne lui permet pas d'assister aussi souvent qu'il le droit aux séances de la chambre. M. le duc de Rohan fait présenter une requête pour établir son droit d'hérédité à la pairie. Une commission chargée d'examiner ses titres, déclare qu'ils sont valables. M. le comte de Sabran, qui avoit été jusqu'ici absent pour le service du Roi, prête son serment comme pair.

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Voici le texte du projet de loi présenté par S. Exc. le ministre de l'intérieur

« Louis, etc.

» Nous avons ordonné et ordonnons que le projet de loi dont la teneur suit, sera présenté en notre nom à la chamhre des pairs par notre ministre secrétaire d'Etat au département de l'intérieur et par le conseiller d'Etat baron Siméon, que nous chargeons d'en exposer les motifs et d'en soutenir la discussion.

Art. 1. Tout établissement ecclésiastique légalement autorisé pourra accepter, avec l'autorisation du Roi, tous les biens, meubles, immeubles, ou rentes qui lui seront donnés par actes entre-vifs ou par actes de dernière volonté.

2. Tout établissement ecclésiastique légalement autorisé pourra également, avec l'autorisation du Roi, acquérir des immeubles ou des rentes.

53. Les immeubles ou rentes appartenant à un établissement ecclésiastique seront possédés à perpétuité par ledit établissement, et seront inalienables, à moins que l'aliénation n'en soit autorisée par le Roi».

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CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le vendredi 15 novembre, à huit heures du soir, le Roa reçu, dans la salle du Trône, la grande députation de la

chambre des députés des départemens, chargée de présenter à S. M. l'adresse, votée par la chambre,

M. le baron Pasquier, président de, la chambre des dépu tés, a lu à S. M. l'adresse conçue en ces termes:

» Sire, vos fidèles sujets, les membres de la chambre des députés, out entendu avec une émotion profonde les paroles de V. M. Ils s'empressent de vous apporter l'expression de leur respect, de leur amour et de leur reconnoissance.

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» Appelés à concourir avec V. M. à la restauration de l'Etat, nous arrivons pleins de zèle et de confiance, unis d'intention avec votre gouvernement, et ne reconnoissant d'autre intérêt que l'intérêt national, qui est essentiellement le vôtre.

» Oui, Sire, la tranquillité règne dans le royaume. Le retour en est dû à votre sagesse, nous en devrons le maintien à votre fermeté. Si le calme intérieur a été un instant troublé sur un seul point, vous y avez trouvé des magistrats inébranlables, des soldats fidèles, la population dévouée, et une entreprise insensée a été aussitôt réprimée que

connue.

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» Vous avez prouvé à l'Europe et à la France, que le pouvoir royal, pour s'être imposé lui-même des limites constitutionnelles, n'a rien perdu dans vos mains de sa majesté ni de sa fórce. Ce pouvoir est le premier besoin de vos peuples: nous saurons toujours le respecter; s'il le falloit, nous saurions le défendre.

» Les François ont fait éclater leur allégresse en voyant deux rejctons de la tige auguste des Bourbons se reunir sous l'ombrage paternel, et leur promettre de nouveaux gages de prospérité. Ils n'ont point oublié, Sire, combien leurs pères furent heureux sous les vôtres, et que les infortunes de la grande famille datent du jour où elle fut séparée de ses véritables chefs: aussi recevront-ils de la Providence, comme le plus précieux de ses bienfaits, ce qui doit affermir et perpétuer au milieu d'eux l'ordre légitime de la succession.

» Nous nous détournons avec regret de ces idées de bonheur et d'espérance; mais vous nous avez donné l'exemple d'une sollicitude courageuse qui ne craint point d'envisager les maux du présent et les' embarras de l'avenir. Vos peuples souffrent de l'intempérie des saisons, le fardeau des dépenses, publiques est presque accablant; la masse des charges qui nous attendent pourroit effrayer; mais nous sommes François, et notre histoire prouve assez que toutes les fois que le monarqué nous a appelés au secours de la patrie, aucun sacrifice n'a lasse notre courage.

» Eh! qui ne seroit pas entraîné par l'exemple que nous recevons de V. M. et de votre auguste famille! Qui pourroit ne pas suivre, dans cette noble carrière, des Princes, objets de notre amour comme de nos espérances!

» Nous reconnoissons avec V. M. la puissance de l'économie. Celle des rois est le trésor des peuples; c'est dans cette économie, c'est dans la garantie donnée à tous les intérêts, c'est dans la fidelité gardée aux engagemens du dedans comme à ceux du dehors, c'est surtout dans l'union des volontés, que la France trouvera l'énergie dont elle à besoin

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