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pas une nouvelle imposition des mains puisqu'il était revêtu du caractère épiscopal, mais il fut simplement intronisé. L'empereur Arnoul voulut recevoir l'onction sainte des mains de ce pape. Cette cérémonie si belle en elle-même et si instructive pour les rois comme pour les peuples, si elle n'avait jamais été un instrument d'ambition ou de flatterie, serait encore entourée de respect parmi nous, mais certaines personnes la tournent en ridicule à cause de la multitude de papes qui en ont abusé.

Il écrivit plusieurs lettres en France pour exhorter les descendans de Louis-le-Débonnaire à la concorde. Il avait beaucoup de zèle, mais plus encore de ruses.

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Une partie du peuple, mécontent de son élection, éleva sur la chaire de saint Pierre un homme qui avait été déjà déposé de la prêtrise;

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mais cet intrus fut regardé comme anti-pape, et obligé, après quinze jours de pontificat, d'abandonner toute l'autorité à Étienne. Celui-ci n'était guère plus digne de ce haut emploi. C'était un fanatique et un ambitieux qui, loin d'édifier l'église par ses vertus, la scandalisait par toutes sortes d'actions honteuses. On lui. en reproche surtout une horrible, celle d'avoir fait déterrer le corps de Formose, son prédécesseur, pour le faire condamner par un concile. Le ridicule de l'action disparaît devant sa monstruosité. Nous avons vu que Formose avait quitté son évêché de Porto pour venir administrer celui de Rome. C'était, à la vérité, manquer aux canons qui ne permettent pas ces sortes de translations; mais il ne fallait pas, pour cela, donner au monde chrétien le spectacle d'un cadavre condamné à avoir la tête tranchée, trois doigts de la main coupés, et puis jeté dans le Tibre. Plusieurs romains indignés d'un tel scandale se soulevèrent contre Étienne, se saisirent de lui et l'étranglèrent dans une prison.

Né en Espagne, et élu en 897.

ROMAIN,

115 PAPE.

Mort en 898

Il ne tint le siége que six mois, mais il ne souilla pas moins pendant ce court intervalle, le sacré caractère dont il était revêtu. Les histoires l'ont peint comme un fourbe, un simoniaque, un parjure, en un mot, comme un homme tout-à-fait décrié.

Né Romain, et élu en 898.

THÉODORE II,

Mort dans la même année.

116 PAPE.

A la place de Romain, on élut Théodore qui fit oublier les fautes de son prédécesseur par l'éclat de ses vertus. Il était sobre, chaste, libéral envers les pauvres, chéri du clergé et ami de la paix. Il fit reporter dans la sépulture des papes le corps de Formose qui avait été trouvé par des pêcheurs.

Mort en goo.

Né à Tivoli, et élu en 898.

JEAN IX,

117 PAPE.

Ce pape tint deux conciles, l'un à Rome, l'autre à Ravenne. L'empereur Lambert assistait à ce dernier. Le pape profita de l'occasion pour l'exhorter à appuyer de son autorité le concile tenu à Rome pour la cause du pape Formose, dont la mémoire avait été injustement flétrie, et à faire réprimer les brigandages qui se commettaient impunément sur le territoire romain. Il employa vainement son zèle à la réunion des schismatiques dans la Grèce.

Né Romain, et élu en goo.

BENOIT IV,

118 PAPE.

Mort en 903.

Dans un temps où la cour de Rome était livrée à toutes sortes d'abominations, ce pape apparut sur le saint-siége, brillant des vertus, qui font les saints pontifes. Ses exemples firent impression sur le peuple, mais peu sur le clergé. Louis III, surnommé l'aveugle, qui fut si indignement traité par le cruel Bérenger, était

venu à Rome se faire couronner empereur par les mains de ce sage pontife.

On loue principalement son amour pour le bien public et sa libéralité envers les pauvres.

Né à Ardée, et élu en 903.

LÉON V,

Mort en 9c4.

119° PAPE.

L'histoire ne nous dit rien de ce pontife, sinon qu'il fut chassé de son siége quelques mois après y être monté et qu'il mourut de chagrin dans une prison. Son persécuteur était un nommé Christophe qui ambitionnait la Tiare, mais qui fut abandonné à son tour par ses iniques partisans, et relégué dans un monastère, où il fut chargé de chaînes.

Né Romain, et élu en 898, reconnu pape en go5.

SERGIUS III,

120° PAPE.

Mort en 911.

Après la mort du pape Théodore, une faction le porta sur le saint-siége, mais le parti de Jean IX prévalut. Il fut donc chassé de Rome par son rival. Les factieux le rappelèrent en go5 pour occuper le siége que Léon V et Chris

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