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attiré les faveurs dont il jouissait. L'histoire rapporte qu'il était un des plus savans hommes

» l'accuser des maux qu'ils endurent, et rejeter sur lui » les malédictions.

>>Quand, du fond de ses appartemens, le roi voyait » les cours se remplir de ces malheureux; quand il voyait >> leurs différens cortéges, leur deuil, leurs flambeaux, »>leur pâleur, que causaient le jeûne et la pénitence; >> quand il voyait de chaque côté des avenues de son palais, les cercueils des trépassés, les brancards, les ci» vières des moribonds; quand enfin il voyait tant de » mains jointes et suppliantes tournées vers lui, ne pou» vant résister plus long-temps, il se décidait à quitter >> son épouse.

>>...... Arrive enfin le jour du sacrifice. Berthe aborde ⚫le monarque, et tombant à ses pieds qu'elle embrasse, » elle s'écrie: Adieu, Robert..... Quand le malheur ne >> pesait que sur nous, notre présence nous le faisait aisé>>ment supporter; mais que peuvent, pour les misères » de tant de citoyens qui souffrent à cause de nous, la tendresse et la constance de deux pauvres époux que >> la terre et le ciel abandonnent ?..... Ce baume de l'a»mour, qui distillait de nos blessures mêmes, et savait » aussi les guérir, est sans aucune puissance pour le cœur Dulcéré de tes sujets, victimes d'une opiniâtreté dont >> nous seuls avons recueilli les fruits. Adieu, Robert.... » Dépouille le cilice du pénitent, et vêtu de la pourpre

de son siècle, et qu'il possédait principalement la science des mathématiques.

>>

» éclatante, remonte sur le trône plus brillant que ja» mais........... Adieu, Robert..... Adieu, mon souverain, »mon époux, mon ami. Ah! faut-il rappeler tant de ti» tres au moment de te perdre à jamais ? Cet adieu, tout » funeste qu'il nous semble, les plus heureux doivent tôt >> ou tard le prononcer un jour; la mort, aussi cruelle » que la sentence qui nous sépare, serait venue dans » quelques années enlever l'un de nous deux à l'autre. » Ah! je le sens à l'inépuisable abondance de mon atta>> chement pour toi, tout ce qui a des bornes n'est rien » pour l'immortel amour, et ce n'est point en ce monde » que doivent espérer les amans. Mais quel effrayant sou» venir me fait pâlir et frissonner!.... Malheureuse! j'ose parler d'un avenir, et l'anathême nous en a défendu » l'espérance. O Dieu! Dieu!.... Nous sommes maudits » pour l'éternité, nous allons être séparés en ce monde, » et nous serons séparés en l'autre. Cher Robert, après » cette affreuse pensée, où trouver encore la force de te » dire adieu ?.....

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» Robert, plongé dans la stupeur, sans proférer un seul mot, tient avec distraction les mains tremblantes de » son épouse. Celle-ci, faisant un dernier effort, veut >> s'exprimer encore, et ne peut que lever les yeux au >> ciel et les baisser ensuite vers la terre; puis se couvrant » de son voile, elle franchit avec résignation les degrés

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Il y a eu deux papes qui ont porté ce nom; le légitime a régné très-peu de temps, et les historiens ne racontent rien qui puisse faire connaître son caractère. On doit le distinguer de l'anti-pape Jean XVII, auquel les gens de l'empereur Othon III coupèrent les mains, les oreilles et arrachèrent la langue.

» du palais, dont le peuple assiégeait les portiques. Ro» bert, arraché à l'abattement qui le rendait immobile, » veut en vain s'opposer à son départ; déjà elle a dis» paru dans la foule, qui, se prosternant aux genoux du » roi, l'empêche de suivre l'infortunée. » (Gaule poétique, par M. de Marchangy, tom. III, pag. 10 et 9uiv.)

Né Romain, et élu en 100g.

SERGIUS IV,

Mort en 1012.

143° PAPE.

Ce pontife se montra digne d'occuper la chaire de Saint-Pierre, et ses vertus firent l'ornement de l'église. Libéral envers les pauvres, gracieux avec ses amis, compatissant à l'égard des pécheurs, il était aimé également de tous. L'église eût pu être régénérée sous un tel pontife, si le clergé eût voulu le prendre pour modèle de sa conduite.

JEAN, né à Tusculum, et élu en 1012,

BENOIT VIII,

Mort en 1024.

144 PAPE.

La tiare lui fut disputée par un nommé Grégoire, qu'une faction du peuple avait élu, mais qui ne put résister long-temps à son compétiteur. Au couronnement de Henri II et de Cunégonde son épouse, Benoît lui demanda d'abord sur les degrés de l'église de Saint-Pierre: « Voulez-vous garder à moi et aux papes mes » successeurs, la fidélité en toutes choses? » Henri, qui était peu éclairé, se laissa ainsi ex

torquer une espèce d'hommage sur lequel le pontife n'avait aucun droit. On rapporte qu'après la cérémonie, Benoît donna à Henri une pomme d'or enrichie de deux cercles de pierreries, croisés et surmontés d'une croix d'or.

Aussi bon guerrier que rusé politique, il battit dans une bataille rangée, les Grecs qui étaient venus ravager la Pouille. Il défit encore les Sarrasins qui étaient venus par mer en Italie, et qui menaçaient les domaines du pape. Dans le massacre qu'il en fit, il n'épargna point la reine de ces barbares, qui se trouvait dans la mêlée. Cette mort irrita tellement le prince Sarrasin, qu'il envoya au pape un sac plein de châtaignes, et lui fit dire par le porteur qu'il viendrait se venger en amenant autant de guerriers. Le pape voulut lui répondre par un autre hiéroglyphe, et lui envoya un sac rempli de grains de millet. Intimidé peut-être par cette réponse, le Sarrasin n'exécuta pas sa ménace.

Les historiens ne font point son éloge, mais on peut juger par ses actions que sa mémoire mérite quelque estime sous le rapport de la moralité.

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