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Élu en 223.

URBAIN I (S.),

Mort en 233.

18 PAPE.

Urbain profita des bonnes dispositions de l'empereur Sévère à l'égard des chrétiens, pour faire des prosélytes jusque dans la cour. Cependant il fut persécuté par le préfet de Rome, qui l'obligea de sacrifier aux idoles. Sur son refus, le préfet le fit mettre en prison, et le fit mourir ensuite.

On assure que ce pape accepta les biens-fonds que les chrétiens venaient lui offrir, et qu'il les appliqua au profit des ecclésiastiques. C'est à cela qu'on rapporte l'origine du temporel du clergé.

Élu en 233.

PONTIEN (S.),

19o PAPE.

Mort en 235.

Ce pape gouverna très-peu de temps l'église de Rome. Exilé en Sardaigne il voulut, avant son départ, abdiquer l'épiscopat, afin que les fidèles fussent en droit de se choisir un autre évêque; mais le peuple avait tant de respect et d'attachement pour lui, qu'il ne voulut procé

der à une autre élection qu'à la nouvelle de sa mort. On croit qu'il fut couronné du martyre

en expirant sous les coups de bâtons dont l'accablèrent ses persécuteurs.

Elu on 236.

ANTEROS (S.),

Mort on 238.

20° PAPE.

On regarde ce pape comme le premier auteur du martyrologe; du moins est-il vrai qu'il mit tous ses soins à recueillir les actes des martyrs pour les conserver dans les églises. C'est pendant qu'il était ainsi occupé, qu'il fut atteint de la persécution qui continuait avec fureur sous l'empereur Maximien. Il souffrit le martyre après avoir gouverné son église pendant un mois seulement.

Élu en 238.

FABIEN (S.),

Mort en 250.

21 PAPE.

Eusèbe rapporte que l'élection de ce pape fut toute miraculeuse. Selon lui le clergé et le peuple romain ne pouvant s'accorder sur le choix du personnage qu'on devait élever sur la

chaire de saint Pierre, une colombe vint s'arrêter sur la tête de Fabien, et le peuple prenant cela pour une vocation divine, Fabien fut élu d'une commune voix. Saint Cyprien parle de ce pape dans plusieurs de ses lettres, et tout ce qu'il en dit, fait juger que sa vie fut toute sainte, et qu'il eut un zèle ardent pour l'accroissement de la religion chrétienne. L'église de France se croit redevable d'une partie de ses lumières, aux soins infatigables de ce pape, par la mission apostolique de quelques saints personnages qu'il envoya prêcher la foi dans les provinces de ce royaume. Il montra beaucoup de courage dans la furieuse persécution que suscita Decius. Son exemple contribua à affermir les fidèles, qui, en grande partie, reçurent avec lui la couronne du martyre.

Élu en 252.

CORNEILLE I (S.)

Mort en 253.

22° PAPE.

Après que le saint-siége eut vaqué pendant un an et demi, le clergé de Rome élut le prêtre Corneille pour tenir le gouvernail de l'église. C'était un homme d'une pureté virginale, d'unc modestie et d'une fermeté peu communes.

Novatien, autre prêtre de l'église de Rome, jaloux de son élévation, se déclara contre lui. Il publia diverses calomnies qui furent accueillies, et il se fit bientôt en sa faveur un parti considérable. Quelques évêques qu'il parvint à séduire furent cause, en le sacrant, que l'église souffrit de grands maux. Cependant les fidèles se désabusèrent, et Corneille les voyait avec joie revenir dans son bercail, lorsque ce saint pape ayant refusé de sacrifier aux fausses divinités, fut envoyé en exil par ordre de l'empereur Gallus, et il y finit ses jours.

Élu en 253.

LUCIUS I (S.),
23o PAPE.

Mort dans la même année.

Sous les deux papes précédens, Lucius avait été le principal ornement du clergé de Rome; et après la mort de saint Corneille, il fut jugé le plus digne de lui succéder. Il n'exerça pas long-temps les fonctions de sa charge, car i fut exilé par les persécuteurs peu de temps après son élection; il lui fut permis ensuite de revenir à Rome, mais il mourut bientôt. Entr'autres décrets qu'on lui attribue, il y en a un qui ordonne que l'évêque sera toujours accom

pagné de deux prêtres et de trois diacres, afin qu'il ait des témoins de sa conduite.

Élu en 253.

ÉTIENNE I (S.),
24 PAPE.

Mort en 257.

Si la douceur et la modération sont deux vertus qui font chérir un pasteur des âmes,' combien ne doit-on pas regretter que le pontife' dont nous parlons, se soit dépouillé de ces précieuses qualités dans une circonstance qui pouvait avoir des suites bien fâcheuses! Saint Cyprien, évêque de Carthage, homme pieux mais ardent, appuyé sur la pratique de son prédécesseur Agrippin, soutenait que tout baptême donné hors de l'église catholique était nul. Deux conciles qu'il assembla en Afrique décidèrent comme lui, et l'on jugea dès-lors qu'il fallait rebaptiser les hérétiques convertis à l'église romaine. Cette doctrine devait naturellement révolter le vicaire de Jésus-Christ, mais non le faire entrer dans des sentimens de fureur. Il refusa de recevoir la députation qu'on lui envoya de Carthage, et il écrivit à saint Cyprien de la manière la plus dure; le menaçant de l'excommunier avec tous ceux qui adhé

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