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SIMON DE BRIE, élu en 1281.

MARTIN IV,

Mort en 1285.

188 PAPE.

Inspiré par une extrême sévérité, ce pape signala son règne par plusieurs anathèmes. Il excommunia Michel Paléologue, comme fauteur de l'ancien schisme des Grecs, ainsi que Pierre III, roi d'Arragon, qui avait usurpé la Sicile, et qui avait été le promoteur des vêpres siciliennes.

Ces censures furent généralement méprisées. Le pape irrité fit publier une croisade contre Pierre, et donna ses états à Philippe-le-Hardi. Pour l'aider dans cette guerre sacrée, il accorda à ce prince la dixième partie des revenus ecclésiastiques. Philippe aurait-il dû accepter un pareil présent! Il avait bien devant lui l'exemple de saint Louis qui refusá l'empire de Frédéric, parce qu'il était convaincu que le pape ne pouvait donner des royaumes qui ne lui appartenaient pas. L'expédition fut malheureuse, et Philippe mourut d'une contagion qui s'était mise dans son armée. Tel fut le fruit des imprudentes démarches de Martin IV.

JACQUES SAVELLI, élu en 1285.

HONORIUS IV,

189° PAPE.

Mort en 1287.

Il se signala par son zèle pour les droits de l'église romaine, et pour le recouvrement de la Terre-Sainte. Ami des lettres, il conçut l'idée de plusieurs établissemens utiles, pour en accélérer les progrès; mais il ne réussit pas dans ses louables projets.

Né à Ascoli, et élu en 1288.

NICOLAS IV,

Mort en 1293.

? 190° PAPE.

Lorsqu'il monta sur la chaire pontificale, la Palestine était en proie à la fureur des Musulmans. Il fit donc tous ses efforts pour animer les princes chrétiens à porter du secours aux infortunées victimes de ces barbares.

Ce pontife joignait à des intentions pures, les talens nécessaires pour remplir avec honneur son auguste dignité.

PIERRE DE MORON, né dansla Pouille, et élu en1 294.

CÉLESTIN V (S.),

191o PAPE.

Mort en 1296.

Tiré d'une caverne où il s'était enseveli pour y vivre en parfait religieux, ce pape, après son élection, vint, monté sur un âne, à Aquila, pour s'y faire sacrer. Son cortége était néanmoins brillant par le grand nombre de prélats magnifiquement vêtus qui le composaient. Son ignorance et sa simplicité lui firent commettre des fautes innombrables. Il accordait les mêmes grâces à trois ou quatre personnes différentes, et les bénéfices étaient quelquefois donnés avant qu'ils fussent vacans. On voit par-là qu'il était entouré d'administrateurs accessibles à la séduction. L'indigne conduite de ces ministres vils, fit murmurer le peuple, et le plus rusé de tous les cardinaux profita de ce mécontentement, pour engager Célestin à abdiquer la papauté, ce qu'il fit après avoir tenu le siége pendant cinq mois. Le cardinal qui lui avait donné ce conseil, est le même qui lui succéda sous le nom de Boniface VIII.

BENOIT CAIE-
TAN, né à
Anagni, et élu
en 1294.

BONIFACE VIII,

Mort en 1303.

192 PAPE.

Le premier acte de son autorité fut l'emprisonnement du bon Célestin dont la présence inquiétait Boniface. Arrivé dans sa prison, le vieux ermite s'écria : J'ai toujours désiré une » cellule, et voilà qu'on me la donne; je ne puis donc mieux être satisfait. » Après cette précaution, Boniface traita avec sévérité la famille des Colonnes qui était du parti des Gibelins, ennemis des papes (1).

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(1) L'origine des Gibelins et des Guelfes est racontée ainsi par don Capécélatro, historien du royaume de Naples. «Un gentilhomme de Florence, nommé Buodelmonte, laissa une fille de la famille des Amideï, qu'il avait aimée, pour en épouser une de la maison des Donati. Les Amideï irrités, résolurent de venger cet affront. Un scélérat vint s'offrir pour seconder leur projet, et l'occasion se présenta bientôt de le mettre à exécution. Il rencontra Buodelmonte qui, selon sa coutume, se promenait à cheval, fondit sur lui, l'attaqua, et le laissa mort sur la place. La nouvelle de cette aventure, qui eut lieu au commencement du treizième siècle, mit tou

On raconte que le jour des cendres, il en jeta dans les yeux de l'archevêque de Gênes en lui disant : Souviens-toi que tu es gibelin, et que tu deviendras bientôt poussière avec les autres gibelins. Les Colonnes, ayant tout à redouter de cet homme impétueux, tentèrent plusieurs fois de soulever le peuple contre lui. Ils ne réussiren't point: Boniface les excommunia comme des hérétiques, et prêcha contre eux une croisade. Aussi prévenu contre les rois que Grégoire VII, il excita les princes d'Allemagne contre l'empereur Albert, et ne se réconcilia avec lui, que sous la condition expresse qu'Albert déclarerait la guerre à Philippe-le-Bel, roi de France. Il lui donna en même temps, comme un don, la couronne de ce royaume auquel il n'avait rien à prétendre. Philippe s'étant roidi contre cet acte despotique, le pape jeta l'interdit dans son royaume, comme il l'avait déjà jeté dans le Danemarck. Le roi de France ap

te la ville en rumeur. La noblesse se divisa en deux factions, qu'on appela par la suite les Guelfes et les Gibelins, les premiers étaient pour les papes, et les derniers pour les empereurs.

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