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cieux, et mêlant ce qui est fragile, faible et sans consistance avec ce qu'il y a de plus durable et de plus fort. Napoléon, semblable à plusieurs empereurs et au plus grand nombre des héros qui l'ont précédé, succomba victime de ses propres passions, après avoir vaincu des nations entières, et devint, dans son exil, la proie des petites colères qui l'aigrissaient jusqu'à la fureur, qui affectèrent sa santé, et qui même consumèrent sa vie, tandis qu'il aurait dû se soumettre, avec une patience pleine de dignité, au sort que ses revers avaient rendu inévitable '.

L'auteur voudrait persuader ici que Napoléon mourant des ennuis de sa captivité, commit une espèce de suicide en s'abandonnant à ses regrets.

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CHAPITRE VII.

SOMMAIRE DU CHAPITRE VII.

Manière de vivre de Napoléon.-Comment il passait ses jour

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Son goût en

Sa prédilection pour

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Ses

dictait à MM. Gourgaud et Montholon. littérature lui fait admirer Ossian. le théâtre. Il préfère Racine et Corneille à Voltaire. n'aime pas Tacite. Son apologie du caractère de César. Sa conduite envers les personnes de sa maison. amusemens et ses exercices. Son opinion sur sir Pulteney Malcolm. Ses relations avec les habitans de Sainte-Hélène et ceux qui visitent l'île. - Entrevue avec le capitaine Basil-Hall, avec lord Amherst et les Anglais astachés à l'ambassade de Chine.

CHAPITRE VII.

LES disputes fâcheuses et peu honorables que nous avons rapportées dans le chapitre précédent, forment malheureusement les événemens les plus remarquables des dernières années de la vie de Napoléon. Pendant cinq ans et sept mois qu'il passa dans l'île de Sainte-Hélène, la triste uniformité de sa vie fut rarement variée par d'autres circonstances que celles qui affectaient son caractère ou sa santé. Nous avons parlé des causes générales qui influèrent sur son humeur, nous dirons quelque chose des autres. L'objet que nous nous proposons maintenant est de donner un aperçu de ses habitudes domestiques pendant qu'il occupait sa triste et solitaire habitation.

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La vie de Napoléon, jusqu'au moment où sa santé commença à chanceler, fut la plus régulière et la plus monotone possible. N'ayant plus un sommeil profond, par suite peut-être de l'habitude qu'il avait prise, lorsqu'il tenait le timon de l'état, de ne donner aucun temps fixe au repos, l'heure de son lever était fort incertaine, parce qu'elle dépendait du sommeil qu'il avait goûté pendant la nuit. Il s'ensuivit de cette irrégularité de sommeil, que, pendant la journée, il s'endormait pendant quelques minutes, soit dans son fauteuil, soit sur sa chaise longue. Son valet-dechambre favori, Marchand, lui faisait la lecture lorsqu'il était au lit et jusqu'à ce qu'il s'endormît, le meilleur remède peut-être pour cette espèce de pensées sans cesse renaissantes, qui devaient si souvent troubler une existence si singulière et si triste à la fois. Aussitôt que Napoléon sortait du lit, il commençait à dicter à l'un de ses généraux, soit Montholon, soit Gourgaud, et retraçait les passages de sa vie remarquable, dont il désirait que le souvenir fût conservé, ou, si le temps le permettait et qu'il en eût la fantaisie, il montait à cheval

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