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SOMMAIRE DU CHAPITRE I.

Arrivée de Buonaparte à Paris. Les deux chambres s'assemblent et adoptent des mesures qui montrent qu'elles désirent l'abdication de Napoléon.

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Buonaparte tient un grand

conseil. Fouché présente aux représentans l'acte d'abdication de Napoléon, qui stipule que son fils lui succédera.

II

Rapport exagéré de Carnot à la chambre des pairs, sur les moyens de défense. - Il est contredit par Ney.-Débats orageux dans la chambre des pairs sur l'acte d'abdication. Les deux chambres éludent de reconnaître formellement Napoléon II. Nomination d'un gouvernement provisoire. Napoléon est prié de se retirer à la Malmaison. offre ses services pour la défense de Paris: ils sont rejetés. Il est placé sous la surveillance du général Becker. Mesures prises à Rochefort pour son départ pour les ÉtatsUnis. Il arrive à Rochefort le 3 juillet. Le gouvernement provisoire cherche en vain à traiter avec les alliés, ou à exciter les Français à la résistance. Les alliés s'avan

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cent sur Paris; un armistice est conclu, et ils y entrent le

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7 juillet. La chambre des pairs se disperse, et les membres de l'autre chambre sont exclus du lieu des séances. Louis XVIII rentre dans Paris le 8 juillet. sur le second retour des Bourbons.

Réflexions

VIE

DE

NAPOLÉON BUONAPARTE.

CHAPITRE PREMIER.

QUELQUE immenses que fussent assurément les conséquences directes et immédiates de la bataille de Waterloo, puisque ce n'était rien moins que la perte entière de la campagne et la destruction complète de la belle armée de Napoléon, les événemens même les plus éloignés auxquels elle donna lieu furent d'une telle importance, qu'il est permis de douter s'il y eut jamais dans

l'histoire une grande bataille suivi d'aussi nombreux et d'aussi grands résultats.

La partie de l'armée française qui avait échappé au désastre de la bataille de Waterloo, se retira dans le plus affreux désordre vers la frontière de France. Buonaparte lui-même continua sa fuite; et de Charleroi, ville près de laquelle il s'était d'abord arrêté, il se dirigea en toute hâte sur Philippeville. De là son intention, a-t-on dit, était d'aller se mettre à la tête de l'armée de Grouchy; mais aucune troupe d'aucune espèce n'avait été ralliée; et Charleroi ayant été occupé presque aussitôt par les Prussiens, le bruit se répandit que la division était détruite, et que Grouchy luimême était fait prisonnier. Napoléon continua donc à fuir, laissant l'ordre, qui ne fut pas exécuté, de rallier les débris de l'armée à Avesne. Mais ce ne fut qu'à Laon que Soult réussit à rassembler quelmilliers d'hommes. Pendant ce temps, ques Buonaparte avait pris la poste, et était arrivé à Paris, où il apporta lui-même la nouvelle de sa défaite.

Le 19 juin, cent coups de canon avaient assourdi les habitans de la capitale pour

annoncer la victoire de Ligny; et les papiers publics avaient été remplis des relations les plus emphatiques et les plus mensongères sur le passage de la Sambre, l'affaire de Charleroi et la bataille de QuatreBras. Les buonapartistes étaient au comble de l'ivresse, les républicains indécis, et les royalistes consternés. Le 21, dans la matinée, trois jours après la fatale affaire de Waterloo, on commença à se dire d'abord à l'oreille, et bientôt ouvertement, que Napoléon était revenu seul de l'armée la veille au soir, et qu'il était alors au palais de l'Élysée-Bourbon. L'affreuse vérité ne tarda pas à transpirer. Il avait perdu une bataille rangée, une bataille terrible, décisive, et l'armée française, qui avait quitté la capitale, si fière, si déterminée, si pleine de confiance et d'espoir, était entièrement détruite.

On a allégué beaucoup de raisons pour justifier Napoléon de n'être pas resté avec son armée dans cette occasion, et de n'avoir pas tenté du moins de la réorganiser; mais le secret semble expliqué par la crainte que lui inspiraient les républicains et les constitutionnels de Paris. Il dut

se rappeler que Fouché, et d'autres du même parti, lui avaient conseillé, même avant qu'il se mît à la tête de l'armée, de terminer les malheurs de la France, en abdiquant la couronne. Il sentait que ce qu'ils avaient osé lui suggérer à l'heure de sa puissance, ils n'hésiteraient pas à le demander, à l'exiger même au moment de sa défaite, et que la chambre des représentans chercherait à faire sa paix en le sacrifiant. << On sait, dit un auteur déjà cité, et partisan de Buonaparte, on sait qu'il dit, après le désastre de la campagne de Russie, qu'il confondrait les Parisiens par sa présence, et qu'il tomberait au milieu d'eux comme la foudre. Mais il est des choses qui ne réussissent que parce qu'elles n'ont jamais été faites, et qui, par cette raison, ne doivent jamais être tentées une seconde fois. Sa cinquième fuite de son armée lui fit perdre le reste de ses partisans, et détacha de sa cause tous ceux qui auraient pu lui pardonner ses malheurs, mais qui voulaient du moins qu'il fût le premier à se relever du coup qui l'avait frappé '.

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Lettres écrites de Paris pendant le dernier règne de Napollon.

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