Page images
PDF
EPUB

SOMMAIRE DU CHAPITRE II.

-

[ocr errors]

Le

Disposition de la flotte anglaise le long des côtes occidentales de France, pour empêcher l'évasion de Buonaparte. Bellerophon est en station à la hauteur de Rochefort. Ordres d'après lesquels agit le capitaine Maitland. Projets formés pour l'évasion de Napoléon. Circonstances. qui prouvent que si Napoléon prenait le parti de se rendre, c'est qu'il ne pouvait faire autrement. Savary et Las. Cases entament une négociation avec le capitaine Maitland. Relation du capitaine Maitland de ce qui se passe dans · Relation de Las-Cases. Les deux relations comparées entre elles; - préférence donnée à celle du capitaine Maitland. Lettre de Napoléon au prinee régent. Il se rend à bord du Bellerophon le 15 juillet. Sa conduite pendant la traversée. Son arrivée à la

leurs entrevues.

-

-

hauteur de Torbay, à la hauteur de Plymouth.

Grande curiosité des Anglais pour le voir.

munication avec le vaisseau est interdite.

[ocr errors][merged small]

Toute com

Le gouverne

ment anglais décide que Buonaparte sera envoyé à SainteProtestation et remontrances de Napoléon.

Hélène.

CHAPITRE II.

Nous revenons maintenant à celui qui est le sujet principal de notre histoire. Napoléon arriva à Rochefort le 3 juillet, tant avait été court l'intervalle qui s'était écoulé entre l'instant où il avait hasardé la sanglante partie de Waterloo et celui où il se voyait exilé; et cependant ces quinze jours avaient suffi pour rendre sa retraite difficile, sinon impraticable. Des mesures avaient été prises, il est vrai, pour sa translation. Deux frégates françaises, la Saale et la Méduse, une corvette à trois mâts, la Bayadère, et un fort brick, l'Épervier, attendaient l'arrivée de Buonaparte, et, à l'ancre sous l'île d'Aix, étaient prêts à mettre à la voile pour l'Amérique; mais, comme Napoléon le dit lui-même bientôt après, partout où il y avait de l'eau pour faire flotter

un vaisseau, il était sûr d'y rencontrer le pavillon anglais.

La nouvelle de la défaite de Waterloo avait été pour l'amirauté le signal d'établir une croisière sur la côte occidentale de France, pour ôter à Napoléon toute possibilité de s'échapper par mer d'aucun des ports qui s'y trouvent. L'amiral lord Keith, officier aussi actif qu'expérimenté, qui commandait alors en chef la flotte de la Manche, avait disposé les bâtimens sous ses ordres d'une manière très judicieuse, en établissant une première ligne de vaisseaux à la hauteur des principaux ports, entre Brest et Bayonne; tandis qu'une seconde ligne extérieure, nécessairement beaucoup plus étendue, bloquait tous les passages entre Quessant et le cap Finistère. Les capitaines de ces vaisseaux avaient les ordres les plus stricts de ne laisser passer aucun bâtiment sans en faire la visite. Pas moins de trente vaisseaux de différens genres étaient employés à maintenir ce blocus. D'après ces dispositions, le vaisseau de ligne anglais le Bellerophon croisait à la hauteur de Rochefort, ayant quelquefois avec lui le Slaney, la Phœbé et autres pe

tits bâtimens, qui de temps à autre s'en détachaient suivant les besoins du service. Le capitaine Maitland, qui commandait le Bellerophon, est un homme bien né, d'une grande fermeté, d'un caractère à l'abri de tout reproche, et qui jouit d'une haute réputation dans la marine. Il est nécessaire de faire mention de ces circonstances

parce que les faits que nous allons rappor

ter n'intéressent pas seulement l'honneur du capitaine Maitland, mais bien celui de l'Angleterre tout entière.

Les différentes instructions d'après lesquelles cet officier régla sa conduite portaient toutes qu'il ne fallait négliger aucun effort pour empêcher Buonaparte de s'échapper, et pour s'emparer de sa personne; elles spécifiaient tous les moyens qu'il pouvait employer pour se soustraire à sa vigilance. Dans une dépêche postérieure on lui recommandait de surveiller les frégates en rade à l'île d'Aix, et on lui disait à quel service on présumait qu'elles étaient đestinées. Enfin, le 8 juillet 1815, l'amiral Hotham lui donna les instructions suivantes :

« Les lords commissaires de l'amirauté ayant tout lieu de croire que Napoléon

Buonaparte médite de s'évader de France pour passer en Amérique avec sa famille, il vous est recommandé et prescrit par ces présentes, conformément aux ordres émanés de leurs seigneuries, lesquels m'ont été signifiés par le très-honorable vicomte Keith, amiral, d'exercer la surveillance la plus active à l'effet de lui fermer tout passage, et de faire les recherches les plus strictes à bord de tout bâtiment que vous rencontrerez. Si vous avez le bonheur d'intercepter son navire, vous devez transférer Buonaparte, lui et sa famille, à bord du vaisseau que vous commandez, l'y tenir sous bonne et sûre garde, et de là regagner. en toute hâte le port d'Angleterre le plus voisin (allant à Torbay de préférence à Plymouth). A votre arrivée, vous devrez interdire toute communication avec la terre, excepté dans le cas dont il sera parlé ciaprès, et vous veillerez, sous votre responsabilité personnelle, à ce que le plus profond secret soit gardé sur toute l'affaire jusqu'à ce que vous receviez des ordres ultérieurs de leurs seigneuries.

>> S'il se trouve un chef d'escadre dans le port où vous arriverez, vous devrez lui

« PreviousContinue »