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beaucoup et rendrait à pleines mains. Le reste de la note ayant été trouvé conforme à ce que j'avais entendu, la conversation tomba sur des objets indifférens. Alors entra le prince de Schwarzenberg: tout ce qui avait été traité fut répété. Le comte de Nesselrode, qui s'était éloigné un instant pendant la conversation, revint, et me chargea, de la part de l'empereur Alexandre, de dire au duc de Vicence qu'il ne changerait jamais d'opinion sur son caractère et sa loyauté, et que tout serait bientôt arrangé s'il était chargé d'une négociation. Je devais partir le lendemain 10 novembre au matin; mais le prince de Schwarzenberg me fit prier d'attendre jusqu'au soir, n'ayant pas encore eu le temps d'écrire au prince de Neufchâtel. Dans la nuit, il m'envoya le comte Woyna son aide-de-camp, qui me remit cette lettre et me conduisit aux avant-postes. J'arrivai le 11 au matin à Mayence.

Signé, SAINT-AIGNAN..

N° XII.

Note écrite à Francfort, le 9 novembre 1813, par le baron de Saint-Aignan.

Le comte de Metternich me dit que la circonstance qui m'avait conduit au quartier-général, pouvait être utilisée, en me chargeant de porter à S. M. l'empereur la réponse aux propositions qu'il avait fait faire par le comte de Meerfeldt. En conséquence, le comte de Metternich et le comte de Nesselrode m'ont invité d'annoncer à S. M.: Que les puissances alliées s'étaient unies par des liens indissolubles, par lesquels elles étaient puissantes, et auxquels elles ne renonceraient jamais. Que, d'après les engagemens qu'elles avaient contractés, elles avaient pris la décision de ne point conclure d'autre paix qu'une paix générale. Qu'au temps du congrès de Prague, il était encore possible de penser à une paix continentale, parce que, d'après les circonstances, on n'avait pas encore eu le temps de s'entendre sur une autre négociation; mais que depuis, les intentions des puissances et de l'Angleterre étaient connues, et qu'il serait en conséquence inutile de penser à un armistice ou à une négociation qui n'aurait pas

N° XIII.

Proclamation du prince d'Orange aux

Hollandais.

Chers compatriotes! après une séparation de dix-neuf ans, j'ai l'inexprimable plaisir de rentrer parmi vous, sur votre invitation. Je suis déjà arrivé, et je suis prêt à vous aider à prendre possession de votre antique indépendance. C'est mon unique but et le vœu le plus ardent et le plus sincère de mon cœur. Je puis aussi vous donner la pleine assurance que tel est en même temps le vœu des coalisés ; c'est principalement l'objet des désirs de S. A. R. le prince régent d'Angleterre. Je vous en convaincrai par le généreux secours que vous recevrez sans délai de ce puissant royaume, et qui posera les bases du rétablissement des anciennes relations d'amitié et d'alliance qui ont existé si long-temps pour le bien des deux états. Je suis prêt et fermement décidé à tout pardonner et tout oublier. Dirigeons toute notre attention à fermer les plaies de notre chère patrie, à lui rendre son ancienne splendeur et le rang qu'elle a occupé parmi les nations. La renaissance du commerce sera, je m'en flatte, une

des conséquences immédiates de notre retour. Tout esprit de parti doit être à jamais banni. Moi et les miens, nous ferons tous les efforts possibles pour assurer et pour consolider votre indépendance, votre bonheur et votre prospérité. Mon premier-né, qui, sous l'immortel Wellington, s'est montré digne de ses ancêtres, me suivra dans peu. Réunissez-vous donc, dignes concitoyens, de cœur et d'âme autour de moi, et notre patrié séra sauvée. Le bon vieux temps reviendra, et nous pourrons alors laisser en héritage à nos enfans', les gages précieux que nous avons reçus de nos ancêtres:

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N° XV.

Lettre du duc de Bassano au comte
de Metternich.

Paris, le 16 novembre 1813.

Monsieur, le baron de Saint-Aignan est arrivé hier ici, à midi, et il annonce que, d'après les communications faites par V. Ex., l'Angleterre accède à la proposition relative à l'ouverture d'un congrès pour la paix générale, et que les puissances sont portées à déclarer neutre une ville sur la rive droite du Rhin, pour la réunion des plénipotentiaires. S. M. désire que cette ville puisse être Mannheim. Le duc de Vicence, qu'elle nomme son plénipotentiaire, s'y rendra aussitôt que V. Ex. me fera connaître le jour que les puissances fixent pour l'ouverture du congrès. Il paraît convenable, Monsieur, et même conforme à l'usage, qu'il n'y ait point de troupes à Mannheim, et que le service soit fait par la bourgeoisie, pendant que la police serait confiée à un employé du grand duché de Baden. Si on jugeait convenable d'y avoir des piquets de cavalerie, leur force doit être égale de part et

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