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BIOGRAPHIE

TOULOUSAINE.

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TOULOUSAINE,

OU

DICTIONNAIRE HISTORIQUE

Des Personnages qui par des vertus, des talens, des écrits,
de grandes actions, des fondations utiles, des opinions
singulières, des erreurs, etc. se sont rendus célèbres
dans la ville de Toulouse, ou qui ont contribué à son
illustration,

PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES,
Ouvrage précédé d'un Précis de l'Histoire de Toulouse, de Tables
Chronologiques des Souverains, Évêques, Archevêques, Magis-
trats, etc. de cette cité; des Pape, Cardinaux, Grands-Maitres
de Malthe, etc. qu'elle a fourni, et des Conciles qui s'y sont tenus.

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CHEZ L. G. MICHAUD, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE DES

BONS-ENFANS, N.o 34.

1 8 2 3.
MM

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TOULOUSAINE.

MAC-CARTHY - REAGH, (JUSTIN), Irlandais d'origine, savant Bibliographe, et domicilié depuis long-temps à Toulouse, était chef de la seconde branche de l'illustre maison de Mac-Carthy d'Irlande, connue sous le nom de Mac-Carthy-Reagh, anciennement princes de Carbery, et descendans de Dermond Mor MacCarthy, roi de Cork et de Dermond vers la fin du 12.° siècle. Mac Carthy naquit au mois d'Août 1744, en Irlande, à Spring Housse dans le comté de Jepperary, où ses aïeux s'étaient établis après avoir été dépouillés de leurs possessions dans le comté de Cork et de Kerry. Il était catholique romain; et les lois pénales contre ceux de sa communion étant en pleine vigueur lorsqu'il eut atteint l'âge de raison, il voulut s'affranchir d'une contrainte qui lui était pénible, et en digne enfant de la croix il sacrifia ses affections, et abandonna sa patrie, plutôt que sa religion. Il vendit les biens qui lui restaient en Irlande, s'étant résolu à venir s'établir en France où ses aïeux avaient laissé d'honorables souvenirs. Mac-Cartby parut à la cour de Louis XVI; cet excellent prince le traita obli

M

geamment, l'admettant en plusieurs circonstances à ses chasses et autres parties de plaisir. Dans sa jeunesse, Mac-Carthy avait habité Toulouse; il avait conservé un doux souvenir de cette ville, de sou climat, des mœurs sociales de ses habitans que de funestes opinions n'étaient pas venues diviser encore; ce fut dans cette cité qu'il voulut fixer son séjour. Il y acheta un hôtel remarquable par sa belle architecture, et que lui vendit la famille de Saint-Félix dont il était la propriété. Il acquit pareillement la terre seigneuriale de Marmande, et une des baronnies qui donnaient entrée aux états de Languedoc. Depuis lors citoyen français, il regarda Toulouse comme sa nouvelle patrie, et y vécut cultivant les beaux arts, et se livrant à son goût particulier pour la bibliographie. Il traversa la révolution avec plus de bonheur que la plupart de ceux de sa caste. Père d'un grand nombre d'enfans dont il était tendrement chéri, il les aimait également. Personne peut-être plus que le comte MacCarthy n'a laissé de plus sincères amis, ni n'a plus mérité d'en avoir. Bon et charitable, ses manières étaient nobles et aisées; sa con

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