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II. Ces espèces seront reçues dans les hôtels des monnoies, de Paris, Rouen, Lille, Bordeaux, Perpignan et Bayonne, pendant le délai de deux mois, à compter de la publication. du présent. Elles y seront admises comme étant au titre de 0,898, et payées en conséquence, conformément aux tarifs, au prix de 3,084 fr. 13 c. le kilogramme.

III. A l'expiration du délai ci-dessus fixé, les pièces de 20 fr. dites à la fleur de lis, ne seront plus reçues aux changes des hôtels des monnoies, qu'en lingots, et payées sur le pied du titre constaté par des essais, conformément aux tarifs. Fait à Paris, le 7 décembre 1815.

Quoique nous ayous déjà parlé de l'arrivée de Buonaparte à Sainte-Hélène, cependant les détails suivans, extraits, des journaux anglois, nous paroissent propres à satisfaire la curiosité des lecteurs...

Sainte-Hélène, le 19 octobre.

« Nous sommes arrivés ici le 16, après une très-longue et très-ennuyeuse traversée, et nous avons débarqué Napoléon le 18. Il est actuellement logé à la campagne, chez un gentilhomme nommé Belcome, jusqu'à ce que Longwood soit préparé pour lui. Ceux qui l'ont suivi sont fatigues, et regrettent sincèrement, je crois, de l'avoir accompagné. Mme. Bertrand, qui parle assez bien anglois, m'a dit aujourd'hui que l'ile étoit absolument un désert, et le lieu de naissance du démon Ennui. Elle demande déjà à retourner en Europe pour élever ses enfans.

» J'ai dîné quatre fois avec Buonaparte, à bord du Nor thumberland; il parloit peu à table, et en général il adressoit la parole à l'amiral. Il prenoit peu d'exercice, et dans le jour il se promenoit seulement pendant environ deux heures après le dîner. Le général Bertrand et Las Cases sont ses plus grands favoris; il conversoit rarement avec les autres. Il jouoit aux cartes tous les soirs, et l'après-midi aux échecs. Il se couchoit de bonne heure et se levoit très-tard. 11 étoit, en général, dans une mauvaise disposition d'esprit, et depuis qu'il est arrivé ici, elle ne s'est pas améliorée.

les

» L'ile est strictement gardée; il y a des signaux entre tous ports de l'île et les vaisseaux; des bateaux de garde et des bricks croisent autour; en sorte qu'à moins qu'il ne puisse s'envoler, il est impossible qu'il s'échappe. Il n'est permis à personne d'être absent de son vaisseau après le coucher du

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soleil, et chaque vaisseau est prêt à filer son cable au premier signal».

a dit

On raconte que durant le voyage, le général Bertrand à l'amiral Cochburn, que Buonaparte étoit très-sensible à ses attentions. L'empereur, a-t-il ajouté, est si reconnoissant, que ce matin il me disoit que, quand même trouveroit l'occasion de s'évader, il n'en profiteroit pas, et qu'il ne voudroit pas compromettre un officier qui le traitoit si honorablement. L'amiral a répondu : «S'il m'avoit dit cela lui-même, j'au>> rois mis deux sentinelles à ses côtés ». (The Courrier.)

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 12, il n'y a eu à la chambre ni réunion dans les bureaux ni comité secret.

Les commissaires chargés de discuter pour les différens bureaux le projet d'amnistie, sort: MM. de Villele, Pardessus,' de Germiny, de Cotton, Cardonnel, Bertier de Sauvigny, de Corbière, Chifflet, et du Vergier de Hauranne.

Dans la séance du 13, M. de Bouville, vice-président, occupe le fauteuil. On a d'abord fait un rapport sur quelques pétitions, dont quelques-unes ont été renvoyées aux ministres. M. Laforêt d'Armaillé a fait un rapport sur la suppression des substituts des procureurs près les cours d'assises. Ce rapport tend à l'adoption du projet. M. Gravier a fait un autre rapport sur les lettres de naturalisation de M. de Loverdo. Elles sont adoptées pas assis et lever. Le ministre des finances entre avec deux conseillers d'Etat. La discussion s'ouvre sur le projet de loi relatif aux contributions de 1816. Plusieurs orateurs qui s'étoient d'abord fait inscrire, se sont fait rayer ensuite. M. de Villele parle seul, non contre le projet en lui-même, nais contre la partie qui cumule les centimes additionnels avec les autres fonds. Cette question est écartée pour le moment, et le projet est adopté par 253 voix contre 2. L'autre projet relatif à la création de seize millions de rentes est également adopté à l'unanimité.

Le 14, l'ordre du jour appeloit la discussion sur la réunion des cantons de Montbéliard et d'Ardincourt au département du Doubs. Les trois articles du projet de loi sont adoptés sans discussion.

Le général Augier fait un rapport sur la commission des pétitions. Une entr'autres excite l'attention de la chambre; c'est celle de M. le comte de Beaumont, maire de Badesol,

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département de la Gironde, qui propose que, vu l'état de détresse des curés dans les campagnes, il soit permis aux parobes d'accorder volontairement un supplément aux pasteurs. La commission propose à regret l'ordre du jour, parce qu'une semblable mesure, dépendant de l'autorité législative, ne peut être provoquée par des particuliers, et elle reconnoît combien il seroit important de faire jouir les curés de plus d'aisance. Un membre demande le renvoi au ministre. M. de Marcellus dit que comme rien n'est plus important pour les députés de la nation que de faire bien connoître qu'ils partagent le vœu général pour le rétablissement de la religion, il s'oppose à l'ordre du jour, et propose le renvoi au ministre compétent. Le général Augier dit que si la commission n'a pas proposé le renvoi au ministre, c'est qu'elle pensoit qu'un membre feroit une proposition de loi sur la pétition. Mais comme le renvoi au ministre n'empêche pas cette proposition, le renvoi est prononcé.

Affaire Lavalette.

Le 14 décembre, on a plaidé en cassation l'affaire de M. Lavalette. M. Ollivier, conseiller rapporteur, a fait le rapport devant la section criminelle présidée par M. Barris. Il a rappelé tous les moyens de cassation présentés par l'accusé. Le prémier étoit fondé sur ce que la con-noissance des crimes de haute trahison étoit attribué par la chartre à la chambre des pairs, et le second sur divers défauts de forme qu'on prétendoit avoir eu lieu dans le procès. Le rapporteur fes a discutés sommairement. M. Daricux, défenseur de Lavalette, a pris la parole, et a cherché à faire valoir les moyens allégués. M. Mourre, procureur-général, y a répondu. Il a particulièrement combatta l'incompétence prétendue de la cour d'assises, et a dit que la loi n'ayant pas encore défini les attentats qui seroient portés devant la chambre des pairs, ils étoient justiciables des tribunaux ordinaires. Il a repoussé également les autres moyens, et a fait ressortir la sagesse et le soin apportés par le président de la cour d'assisés. Il a conclu au rejet du pourvoi. La cour s'est retirée dans la chambre du conseil, et après une heure de délibération, elle est rentrée, et M. le président a prononcé l'arrêty qui écarte les moyens de cassation et rejette le pourvoi.

LIVRES NOUVEAUX.

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Bref ou Ordo, pour la récitation du Bréviaire pendant l'année 1816,
à l'usage du diocèse de Paris; prix, 75 cent., et 1 fr. franc de port.
A Paris, chez Adrien Le Clere, au Bureau du Journal.
Ordonnance de Mgr. l'évêque de

viaire dans la partie de son di Versailles

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pour la récitation du Bré

qui dépendoit de celui de Paris,

année 1816; prix, 75 cent., et 1 fr. franc de port.

A Versailles, chez Løbel; et à Paris, chez Adrien Le Clere. k..

(Mercredi 20 décembre 1815.)

(No. 142.)

'OEUVRES de Bossuet, évêque de Meaux, revues sur les manuscrits originaux et les éditions les plus correctes (1).

SECOND ARTICLE.

Après avoir parlé, dans un premier article, de cette nouvelle édition en général, nous devons parfer dans celui-ci de la première livraison de cette entreprise. Cette livraison, de 4 volumes, se compose exclusivement des ouvrages sur l'Ecriture sainte, qui même n'ont pu y entrer tous, et dont quelques-uns ne paroîtront que dans la seconde livraison. Voici la liste de ceux qui forment ces 4 premiers volumes; le Commentaire sur les Psaumes et les Cantiques, celui sur les Livres de Salomon, l'Explication de la Prophétie d'Isaïe sur l'enfántement de la Vierge, et du Psaume xxx sur la Passion, l'Explication de l'Apocalypse, tes Dissertations sur la ruine de Babylone, contre Werenfels, l'Avertissement sur les Réflexions morales, et deux instructions sur le nouveau Testament de TréVoux.

Tous ces ouvrages montrent combien Bossuet s'étoit occupé de l'Ecriture sainte. Il en avoit fait l'objet de ses études les plus assidues, et avoit lu et le texte

(1) Il paroît deux livraisons de cet important ouvrage; la troisième est sous presse, et les autres suivront sans délai; pour le prix et les conditions, voyez tom. III de ce Journal, pag. 81, n°. LVII. A Versailles, chez Le Bel; et à Paris, chez Adrien Le Clere, au bureau du Journal.

Fome VI. L'Ami de la Religion et du Ror.

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et les ouvrages des plus fameux commentateurs. II vouloit mettre à profit ses lectures pour composer sur chaque partie de la Bible un commentaire abrégé, où les ecclésiastiques qui n'ont pas le temps de parcourir de gros volumes, trouvassent, dans un court espace, la solution des principales difficultés, et l'explication de ce qu'il peut y avoir d'obscur. Ce fut dans cette vue qu'il s'adjoignit quelques savans orientalistes, avec lesquels il s'entretenoit sur ces matières. Les abbés Renaudot et de Longuerue, d'Herbelot et Thoynard, et les deux frères de Compiègne et de Veil, assistoient à ces conférences, qui commencerent en 1673, et qui ne durèrent que quelques années. C'est ce qui a donné lieu aux notes de la Bible de Vitré, qui existe encore chez un libraire de cette capitale. Mais plusieurs livres de l'ancien Testament n'ont point du tout de notes, et M. Hemey, qui avoit examiné cette Bible, croyoit que très-peu de notes appartenoient à Bossuet. La plupart sont de l'écriture de l'abbé Fleury.

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Le Commentaire sur les Psaumes, qui paroît le premier dans cette édition, fut sans doute publié aussi le premier par Bossuet à cause du rang qu'occupent les Psaumes dans les prières de l'Eglise. Il a placé la version de saint Jérôme à côté de la Vulgate, afin de suppléer aux obscurités de cette dernière version. Le Commentaire de Bossuet ne consiste qu'en notes assez courtes et dans les cas nécessaires. Elles sont en latin comme le texte. Dans une dissertation préliminaire, l'illustre auteur donne quelques notions sur le but et le style des Psaumes, sur les obscurités quí s'y trouvent, sur le texte, les titres, les versions, le sujet, les auteurs et la poésie de ces cantiques, enfin

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