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l'esprit seul ne l'a pas dictée, et que l'auteur à trouvé dans son cœur les sentimens d'un bon chrétien et d'un bon François, qu'il montre dans ces strophes.

Exuat mostitiam,
Captet mens lætitiam,
Fulget sydus prosperum.

Fons salutis oritar,
En Virgo concipitur
Labis expers scelerum.

Per parentem credulam
Quam copimus maculam'
Maria non afferet.

Anguis imò perfidas
Casto jam insidias
Calcaneo conteret.

Recti fiet speculum
Dei tabernaculum,
Arca mundo fœderis.

Vitæ super fluctibus
Splendebit remigibus
Tuti fulgor syderis.

Oves, mater, miseras
Virgines da teneras
Pastorem nos consequi.

Que nos sapientiæ
Locupletas nomine,
Rem fac semper assequi.
O nobis carissimum,
O christianissimum
Serva regem Galliæ!

O Boni summa radix,
Flebili fac Lodoix

· Longum vivat patriæ !

Amen!

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(Mercredi 17 janvier 1816.)

(No. 150.)

EXPOSE de l'état actuel et des besoins des missions françoises de la Chine, du Tonking, de la Cochinchine, de Siam et des Indes orientales, confiées aux soins des missionnaires du séminaire des MissionsEtrangères de Paris (1).

TEL est le titre d'une brochure qu'on lira avec intérêt parce qu'elle donne des détails peu connus sur les missions de l'Orient. Ces missions, quoique pri→ vées, par les suites de la révolution, de la plupart des ressources qui servoient à les soutenir, subsistent encore, grâces aux bénédictions abondantes que Dieu répand sur les travaux des missionnaires. Le court exposé que nous allons en faire d'après l'Exposé, donnera lieu d'admirer et de bénir la divine Providence.

Tonking. Dans le Tonking occidental (2), où sont les missionnaires françois, on compte de cent soixante à deux cents mille chrétiens. Ce nombre augmente tous les ans par le baptême de plusieurs centaines d'adultes, qui sont des idolâtres convertis, et des enfans des chrétiens: le nombre de ceux-ci surpasse

(1) 16 pages in-8°.; prix, 50 cent. franc de port. A Paris, au bureau de L'Ami de la Religion et du Roi.

(2) Des Dominicains espagnols ont l'administration du Tonking oriental, où il y a au moins cent cinquante mille chrétiens, sous la conduite de deux évêques, dont l'un est vicaire apostolique et l'autre son coadjuteur; de quatre ou cinq religieux européens, et d'environ cinquante prêtres du pays.

Tome VI. L'Ami de la Religion et du Rot.

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communément, chaque année, celui des chrétiens qui meurent.

Il y a dans cette mission deux colléges: dans l'un, il y a environ quatre-vingts élèves, et trente ou quarante dans l'autre. On leur enseigne la langue latine, on les instruit à fond de la religion, et on examine leurs dispositions, pour s'assurer si un jour ils seront dignes d'être élevés au sacerdoce, ou, au moms, employés comme catéchistes à l'instruction des néophytes, des catéchumènes et des infidèles. Il y a aussi un séminaire pour enseigner la théologie, et disposer aux saints ordres les sujets les plus avancés. On y.compte.nraintenant quarante élèves. Chacun de ces établissemens est sous la direction d'un missionnaire européen; les prêtres du pays ne sont pas encore en état de les diriger seuls. Outre cela, environ douze cents, tant catéchistes que jeunes gens qu'on élève pour le service de la mission, sont logés, nourris et entretenus à ses frais.

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La mission du Tonking occidental n'a plus que einq missionnaires françois; savoir, l'évêque vicaire apostolique, son coadjuteur et trois prêtres, tous âgés et de foible santé. Ils ont sous leur direction environ soixante prêtres du pays; mais dix, au moins, sout hors d'état de travailler.

Cochinchine. On compte en Cochinchine plus de soixante mille chrétiens: l'évêque vicaire apostolique, qui est âgé de plus de soixante-dix ans, et err mission depuis quarante-un ans, n'a pour Faider que deux prêtres françois, dont l'un ne peut plus rien faire; deux religieux italiens, sexagénaires et infirmes (l'un d'eux est presqu'avengle), et une vingtaine de prêtres cochinchinois.

Il y a dans cette mission un collége pour enseiguer la langue latine, et un séminaire pour la théologie. Le vicaire apostolique écrivoit, dès 1812, qu'il craignoit d'être forcé, par son extrême pauvreté, d'abandonner ces deux établissemens.

Chine. Des missionnaires de différentes nations prêchent l'Evangile dans ce vaste empire. Les missionnaires du séminaire des Missions-Etrangères sont char gés du soin de trois provinces, Su-tchuen, Kouei-tcheou et Yan-ndn. En 1784, il n'y avoit dans ces trois pró→ vinces que quiuze mille chrétiens; en 1809, ils y étoient au nombre de cinquante-six mille cent soixantecinq.

Pendant les quatre années suivantes, quoique la religion chrétienne y ait été persécutée avec violence, on a baptisé cinq mille neuf cent soixante adultes et plus de quatre-vingts mille enfans d'infidèles en danger prochain de mort. La plupart de ces enfans sont morts; ce sont autant d'ames qui loueront Dieu pendant l'éternité. C'est dans la province de Su-tchnen que le christianisme fait des progrès plus sensibles.

Il ne reste dans ces trois provinces, de missionnaires européens, que l'évêque vicaire apostolique, qui est âgé de soixante-cinq ans, et depuis trenteneuf ans en mission, son coadjuteur et deux autres missionnaires. Il y a, outre cela, vingt-cinq prêtres du pays.

Cette mission avoit un collége ou séminaire où l'on ne pouvoit élever au-delà de vingt-cinq sujets : les uns étudioient le latin, les autres la théologie. Un si petit nombre d'étudians n'étoit pas suffisant pour les besoins de la mission, qui vont toujours

croissant; mais les persécutions qui se renouvellent sans cesse en Chine, la disette de missionnaires européens et leur pauvreté, ne permettent ni de réunir un plus grand nombre d'élèves, ni de former plusieurs établissemens; il étoit, par conséquent, bien important pour la mission du Su-tchnen d'avoir hors de la Chine, en un lieu à l'abri des persécutions, un collége où l'on pût élever un plus grand nombre de sujets. Un événement déplorable, arrivé sur la fin de 1814, a prouvé jusqu'à l'évidence la nécessité de

cette mesure.

Le feu de la persécution s'est allumé, à cette époque, avec une fureur extraordinaire, dans la province du Su-tchuen. Elle a commencé dans la partie méridionale, où est situé le collége. Des mandarins civils et militaires, accompagnés de soldats armés, ont été envoyés dans cette contrée pour forcer les chrétiens à apostasier. Les perquisitions ont été faites avec la dernière rigueur; les moyens les plus violens employés pour contraindre les fidèles à professer l'idolâtrie; un grand nombre d'entr'eux ont été arrêtés, conduits devant les tribunaux, jetés dans les prisons; leurs maisons out été pillées, le collége a été entièrement brûlé, les écoliers dispersés; Mgr. l'évêque de Zéla, qui en avoit le soin, n'a pu se sauver qu'en courant les plus grands dangers; presque tous les effets appartenans au college, qui, avant l'arrivée des mandarins, avoient été déposés et cachés chez des chrétiens, ont été découverts et enlevés par les soldats. Cependant la persécution continue, et s'étend au reste de la province et à celle de Yûn-nân; la plupart des prêtres ont été dénonés; ils sont, aussi bien que les chrétiens, recherchés

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