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Sujets, un avantage égal, par le changement que les Etats peuvent faire à la maniere ufitée d'impofer, ou de faire les recouvremens; à ceux-ci, parce qu'ils ne payeront que dans une jufte proportion de leurs facultés, & des befoins publics; au Monarque, parce qu'il fera toujours le maître de leurs biens & de leurs viès, quand il aura folidement établi leur confiance.

tion de

convo

Ecats Ge

Dans ces vues, fi dignes de la re- Propof flexion & de l'attention d'un fi grand Prince, la France efpere qu'il plaira à quer les S. A. R. de donner inceffament une neraux à Déclaration, pour indiquer une affem- Bourges blée generale des trois Etats du Royaume, pour la tenir en la ville de Bourges, au 1. Août prochain, pour aviser tous ensemble aux grandes & importantes affaires de la Couronne, & particulierement confeiller le Roi fur la meilleure maniere de faire le recouvrement de fes droits & revenus, d'une façon moins onereufe que celle qui eft en ufage.

Forme &

La haute fageffe de S. A. R. remar- nature quera facilement qu'il n'y a rien de de cette

affem

fi blée.

si néceffaire à l'appui de fon droit & de fon autorité, qu'une affemblée d'Etats, & qu'il lui importe infiniment que cette affemblée foit tenue de fon plein gré & entiere volonté; qu'elle ne foit point requife par aucun Corps.; qu'elle prévienne & précède tous les troubles & toutes les divifions, qui pouroient naître; que la nomination des Députés lui foit pleinement agréable, & que les Gouverneurs des Provinces ayent le tems de donner une attention fuffifante au choix qu'il en faut faire de forte que, tout confideré, il n'y a aucun tems à perdre, pour en former la Déclaration.

La forme & deliberation d'une telle affemblée ne doivent caufer aucun embarras. S. A. R. y fera la maitresse abfolue, & le fuccès en eft auffi certain que le zèle de ceux qui la propofent, eft ardent & fidele pour fa gloire & fon interêt.

II. ME

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Pour rendre l'Etat puissant & invincible, & tous les Sujets de ce même Etat heureux & riches.

mes voies

cheffes.

N ne peut acquerir de ri- Légiti cheffes légitimes que par les d'acquearts, l'agriculture & le rir des riGcommerce. Toutes autres voies, pour acquerir du bien, doivent être banies de la fociété civile, puifqu'il ne s'y rencontre qu'ufure & mauvaife foi, qui conduifent indifpenfable-ment l'Etat le plus floriffant à fa ruine totale.

Plus le commerce fleurit, plus un Etat eft riche, puiffant & invincible : & au contraire, plus les Financiers y prennent d'empire, plus l'ufure s'y introduit, & plus cet Etat eft près de

fa

t

Suites

fâcheufes

nanciers.

fa décadence. La richeffe des marchands eft l'ame de la Monarchie, & celle des Partisans en eft la ruine. Le fuccès du négoce porte partout l'abondance & la joie; & le fuccès du Parti y porte la pauvreté, le chagrin & le defefpoir. Les fortunes fubites des Financiers de celles ont excité plufieurs marchands à quides Fi- ter le commerce; d'autres à borner leur négoce au commerce ufuraire de l'argent, & une infinité d'autres à quiter l'agriculture, pour pofféder des emplois, ou fe faire pourvoir de charges onereuses à l'Etat en forte qu'abandonnant l'agriculture, la fabrication & le commerce des denrées & marchandifes, ceux qui l'ont voulu continuer aïant été obligés de paffer par la main de ces ufuriers, lorfqu'ils ont eu befoin d'argent, ils ont été rançonnés. De là vient que tant de fabriquans & laboureurs, ou fermiers, ont été ruinés; que les terres font incultes ou mal façonnées, & que les banqueroutes font fi fréquentes.

Soins de

Le Roi Louis XIV. de glorieufe meXIV. moire, Bifaïeul de S. M. dans le def

Louis

pour le

fein

com

fein de faire fleurir le commerce dans fes Etats, a ordonné l'établissement de plu- merce." fieurs Compagnies de commerce, pour négocier dans toutes les parties du Monde, & fait venir les plus habiles ouvriers de l'Europe, pour y établir les belles manufactures que nous y voyons; & enfin S. M. a établi un Confeil de commerce, à la fuite de fa Cour, pour être toujours à portée de le protéger, & de lui accorder de nouvelles

graces. Mais comme les guerres qui font furvenues, ont étouffé de fi heureux commencemens, & en même tems donné lieu aux Financiers, & Traitans, de prendre le deffus du commerce, on ne doit pas être furpris, fi l'ufure y règne avec tant d'empire; fi les banqueroutes font fi fréquentes dans le commerce, & fi tous les peuples gemiffent.

ceffité à

l'égard de

la Franc

ce.

Si la Hollande, en moins d'un fiècle Leur né & par le feul négoce, a élevé à une puiffance formidable un petit coin de terre prefque caché fous les eaux, quel foin ne doit pas prendre celui qui gouverne une Monarchie comme celle de la France, fituée avec tous les avantages nécefTom. I. faires

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B

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