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fe les attache par de nouveaux liens. Tout le monde eft entré fous fon obéïffance par les grands motifs de l'efperance & de la confiance. On s'y doit arréter pour deux autres motifs non moins puiffans, qui font le refpect & l'eftime. Les Princes ont d'ailleurs tant de moyens de fe faire aimer, que l'amour des Sujets ne leur manque jamais que par leur faute.

du Gou

Nul Gouvernement ne peut être Defaut long-tems heureux, s'il eft exercé fans vernerègle & fans théorie, au hazard des ément paffé venemens. On a vu le fuccès d'une femblable adminiftration fous le règne · passé, & nous en reffentons amerement les effets.

rament

neral

ner.

Les hommes veulent être comman- Tempe dés, mais ils veulent trouver leur bien nécessai→ fous l'autorité qui les domine; & cet- re en gete difpofition augmente, à proportion pour bien des maux qu'ils ont foufferts. Les gouver graces particulieres, loin de calmer les difpofitions generales, ne font qu'exciter la jaloufie & l'envie de ceux qui ne les reffentent pas; & l'on fe porte conféquemment à blâ...

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Moyen

& fes

bons ef

mer la diftribution qu'en fait le Prin

ce.

Si S. A. R. ne peut réellement ticulier foulager les Sujets écrafés, elle doit, au moins, temoigner une bonne vofets. lonté continuelle, & une attention infinie à leurs befoins & à leurs maux. Il eft néceffaire, pour cette fin, de donner de plus fréquentes Déclarations, d'en bien mefurer les termes, d'éviter les ambiguités, d'y découvrir la fin & le but qu'on fe propose, qui doit toujours être un avantage public, de quelque nature qu'il puiffe être, & quelque Corps de l'Etat qu'il puiffe regarder.

Defauts

clarations

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On donnera par ce moyen de la patience aux efprits inquiets: on fe difculpera du reproche de lenteur & d'indécifion; on fera connoître l'intention veritable de S. A. R. & de fes Confeils.

La plupart des Déclarations données des Dé depuis la Régence, ont gardé trop peu rendues de mefures, & fe font fouvent contredepuis la dites. Elles ont découvert le fonds des Régence. affaires, & par conféquent peu menagé la réputation de l'Etat. Elles n'ont

pro

propofé, ni fait envifager le remède au malheur public, que comme la confommation de la ruine des Particuliers, oubliant que ce Public n'eft que les Particuliers ensemble: & par ce difcours il femble que l'on continue de féparer de plus en plus le Roi de l'Etat: ce qui a été la plus odieufe de toutes les maximes du règne paffé.

Ces mêmes Déclarations, & la con- Crainte

infpirent.

duite generale de la Régence, font qu'elles craindre aux ferviteurs zelés qu'elle ne prenne trop de vues fucceffives, & qu'elle n'en ramaffe point affez dans un même plan, d'autant que le veritable bien d'un Etat ne fe fait pas par hazard, & à mesure que les occafions se prefentent, mais qu'il faut le prévoir, le conduire & l'amener à une perfection par une méthode certaine.

Prince

Pour cet effet, il eft néceffaire que Néceffité le centre des affaires, que la fin & le que le but de tout le gouvernement, foient non connoiffe feulement connus du Prince, mais qu'ils tout. foient toujours prefens à fon efprit; qu'il y raporte fa conduite & fes actions publiques, & qu'il y foit refpecté fidelement

A 3

Quelle

doit être

delement

par ceux qu'il honore de fon eftime & de fa confiance.

Les petits détails furchargent un fa princi- grand Prince, & n'avancent en rien le pale oc- bien de fes affaires. La grande & princupation. cipale fonction, qui le doit occuper,

Moyen facile au Prince

yoir tout.

,

eft la perfection du Gouvernement
& l'exercice de fon jugement, à l'é-
gard de ce qui lui eft propofé, pour
difcerner entre ce qui convient, ou ne
convient pas au plan qu'il à dans l'ef-
prit, & de plus entre le bien & le meil-
leur, entre le mal & le pire confiderés
en eux-mêmes.

Le Prince doit cependant être inftruit de tout ce qui eft poffible & bon pour fa- à faire dans l'Etat ; & pour le connoître, il feroit peut-être utile d'inviter tout le monde, par une nouvelle Déclaration, à lui propofer des vues & des projets utiles, avec promeffe de récompenfer tous ceux qui feroient jugé tels. Mais comme le nombre en feroit grand, que leurs qualités feroient differentes, & qu'on peut fupofer qu'il s'en trouveroit même plufieurs d'abfurdes," on pourroit charger quelques perfonnes fa

ges,

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ges, éclairées, fideles, de les examiner, d'en recueillir l'utile, & de le prefenter à S. A. R. en la forme qui conviendroit le mieux.

Examen qu'il doit

faire des

perfonnes qu'il

L'indicible dépravation du fiècle prefent, où l'interêt perfonnel eft le mobile general; où l'agiotage du crédit & de la faveur, eft devenu pareil à celui employe de l'argent; où les Sujets capables & bien intentionés manquent prefque dans toutes les conditions, eft une confé quence de l'anéantiffement, & de l'efclavage où l'on a vécu. Mais fa conféquence, par raport au Prince, eft que la précaution devient, à fon égard, une vertu plus néceffaire que fa generofité naturelle; qu'il ne fauroit faire une trop grande attention au caractere de ceux qu'il aproche de fa perfonne, ni trop refléchir aux conféquences de leurs infpirations, & qu'enfin il ne fauroit mettre une barriere trop impenétrable entre fes plaifirs & fon gouvernement, de forte que ceux-là n'influent, s'il fe peut, en rien fur celui-ci. Il ne s'agit, dans cette obfervation, que de l'accompliffement des hautes defti

A 4

nées

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