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Utilité

de la

nées de S. A. R. que de fa réputation dans toute l'Europe & dans le Royaume, & de fa gloire dans la pofterité: objets facrés & chers aux gens de bien, & qui le doivent être infinement à elle-même.

La finance eft le principal nerf d'ufinance. ne Monarchie; c'eft l'article duquel dépend la force & la réputation du Gouvernement: ainfi le principal effort de la prudence doit fe porter de fon côté, quelque difficile que l'ouvrage puiffe lui paroître.

Son mau

vais état

Les Monarques n'étoient riches autrefois que de leurs domaines ; ils ne le font aujourd'hui que de l'abondance propre de leurs Sujets, & de la confiance qu'ils peuvent donner à leur fageffe & à leur probité.

Le règne paffé a détruit l'abondanfouslerèce, en tirant des Sujets au delà de leurs gne pré- forces, & en détruifant la confommacédent,

tion interieure, pour faire que leurs denrées periffent en pure perte entre leurs mains, ou qu'elles devinffent la proie des Commis & des Traitans. Il a pareillement détruit la confiance, en

découvrant un fonds de mauvaise intention & d'artifice, dans les Miniftres, digne d'une éternelle exécration. Les remèdes, que l'on peut aporter Remède aux pernicieux effets d'une fi cruelle conduite, confiftent à l'extinction de la furcharge, tout auffi-tôt qu'elle fera poffible, & à la converfion des droits opofés à la confommation, en d'autres qui la facilitent.

objets de

La finance confiderée en general peut Trois avoir trois objets: I. La liberation des la finanrevenus du Roi. II. La liquidation ce de fes dettes en papier, & leur extinction. III. La circulation de l'argent.

revenus

La liberation des revenus du Roi a Liberaété conduite à un point très confide- tion des rable, par la révocation des affignations du Roi. anticipées; mais il ne paroît pas que l'on puiffe efperer que les charges foncieres, rentes de la ville, gages des charges inutiles, augmentations de gages des Officiers, conftitutions fur les Aides, Tailles, Gabelles, &c. foient jamais éteintes, fans une deliberation des Etats Generaux, qu'il feroit aifé de conduire à bien, quelque opinion que l'on en ait. A s

La

Liquida

tion de

& leur

extinction.

La liquidation des dettes en papier fes dettes eft prefque achevée; mais, fi l'on ofe le dire, il ne paroît pas que leur extinction foit poffible, par les feuls moyens d'une chambre de juftice, ou de quelques taxes fur les acquereurs du domaine. Il y a des perfonnes plus inftruites dans ces matieres, qui eftiment que l'on pourroit s'en fervir pour l'amortiffement du dixieme, & de la capitation: impôts très odieux, & que l'on ne fçauroit ôter trop tôt.

lation de

La circu- La circulation de l'argent est toul'argent, jours empéchée par la defiance, ou la crainte des évenemens: d'où il s'enfuit que tous objets de terreur propofés, toute alteration, ou variation dans le prix des monnoyes, & particulierement la connoiffance des befoins de l'Etat & du Prince, feront des obftacles invincibles à la circulation de l'argent.

Deux

d'anéan

billets de

Si S. A. R. eft déterminée à l'émoyens tabliffement d'une chambre de juftice, tir les & fi elle efpere que la recherche des Financiers éteindra les deux tiers des billets de l'Etat, il femble qu'elle. ne fe peut difpenfer de faire anoncer une

l'Etat.

fu

fupreffion de la capitation, ou celle du dixieme pour le 1. Octobre, ou Janvier prochain, & peu de jours après, faire la convocation des Etats Generaux pour le 1. Août prochain.

Si au contraire elle ne peut eftimer le produit d'une chambre de juftice, qu'au tiers, ou à la moitié des billets d'Etat, il femble qu'elle n'en peut delivrer le Royaume qu'en permettant aux Particuliers, & aux Communautés, d'amortir leur cotte-part du dixieme & de la capitation, en payant en billets d'Etat le montant de quatre ou cinq années des mêmes impôts, & leur permettant à cette fin d'emprunter de ces billets jufqu'à concurrence; le tout à certaines charges & conditions.

reffources

ce.

Les Particuliers éloignés de la veri- Grandes table connoiffance des affaires, par en Franleur étát, ne peuvent raifonner, à ces differens égards, que par pure fupofition, & comme à tâtons. Cependant ils ne fauroient se tromper à dire, qu'un Royaume, qui contient vingt millions d'habitans, fix cents millions d'ef pèces, & qui eft d'ailleurs le plus abondant

Néceffi

affemblée

Gene

raux.

bondant de l'Europe, ne puiffe fournir des refsources infinies au Prince qui voudra foigneufement les chercher, & les employer pour le bien com

mun.

Dans le fait, on eftime que, de ma-té d'une niere ou d'autre, le plus certain de d'Etats tous les moyens fera celui d'une af femblée d'Etats Generaux, feul capable de ranimer l'idée du bien public, d'autorifer une jufte diftribution des impôts, & d'anéantir, par l'établiffement d'une règle concertée, la malheureufe régie qui coute à la France le double & le triple de ce qu'en tire le

Les Par

teurs des

Roi.

On ofe dire enfin qu'il eft de l'étifans au- quité, & de la generofité de S. A. R. maux de j'ajoûte encore qu'il eft de fon intela France rêt le plus preffant, de remédier à la defolation du Royaume, & de le tirer pour jamais de l'esclavage des Partifans, de ces fangfues cruelles de l'Etat, dont elle a éprouvé elle-même la dureté & les mauvaises pratiques, par la rareté de l'argent dont ils font les auteurs; de procurer au Roi, & aux

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