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Taille imposée à propor

tion de

l'induf

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de toute la Generalité. Ce donc fu-
pofé, que l'Election particuliere de
Montauban foit évaluée à 357 ac-
tions, & que l'impofition totale foit
des mêmes 4000000 de livres, il est
vifible qu'elle portera en total 285600
livres
pour fa
part de l'impôt total;
& ainfi des autres. Mais comme ce
n'eft pas affez de connoître ce qu'une
Election doit porter, & que la ré-
partition fe doit faire en chacune
la même fubdivifion ne fe fait pas à
leur égard, & telle paroiffe porte dix
actions, pendant qu'une autre n'en
porte que deux, ou toute autre par-
tie & pareillement les actions de
chaque paroiffe fe fubdivifent entre
les Particuliers, comme la livre nume-
raire en zo fols, & le fol en douze de-
niers, chaque denier en deux oboles
& chaque obole en deux pites, afin de
garder une proportion arithmétique à
l'égard de tous les biens contribuables.
Mais comme les fonds de terre ne
donnent
pas feuls les facultés, & que
l'induftrie les beftiaux, harnois,

trie, des outils, & métiers, contribuent à la

richeffé

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métiers

&c.

richeffe des Particuliers, on fait an- beftiaux, nuellement une estimation de ces differens avantages, que l'on réduit en 'actions, feux, où partitions; fuivant quoi les Particuliers qui n'ont point de terres ne laiffent pas de contribuer fur le pied d'une ou plufieurs actions , ou plufieurs parties d'une action. Les Ecclefiaftiques nobles, & privilégiés, font exempts de cette feconde taxe avec cette feule précaution que dans les lieux où il y a des paturages communs, le nombre de leurs beftiaux eft fixe, afin qu'un trop grand nombre, mis de leur part, n'affame point ceux des contribuables. Par ces deux moyens fi faciles, on voit qu'aucun Membre de la Generalité ne peut être foulé, fans proportion avec tous les autres, quoique le Prince foit également maître d'augmenter l'impôt, comme dans les lieux arbitraires.

cette mé

Il eft vrai qu'il peut y avoir des Combien defauts dans l'une & l'autre de ces thode eft méthodes, & particulierement dans preferable l'évaluation des biens réels, & des tres. · K 2 biens

aux au

Combien atile au

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biens mobiliers; mais il n'y en fauroit jamais avoir de comparables à ce qui fe pratique dans les autres provinces, où deux ou trois malheureux, réunis dans un cabaret, chargent & déchargent arbitrairement ceux qu'il leur plaît. Il eft vrai encore, que l'on ne fauroit faire une évaluation fixe des biens de fonds , parce qu'ils peuvent également s'augmenter ou diminuer mais l'Auteur foutient qu'une évaluation, faite fur le pied commun des vingt dernieres années, fera veritablement au plus près du jufte que les fruits de la terre ont une valeur coulante, à laquelle il arrive peu de changement pendant vingt ans, fi l'on excepte les calamités extraordinaires, invafions des ennemis, & contagions.

Public que

foient

D'autre côté la culture bonne, ou mauvaise, augmente ou diminue le les terres produit des terres; mais un bon bien culti-Gouvernement ne doit tendre qu'à l'augmentation des fruits, qu'à encourager les laboureurs hommes attachés à la culture; &

vées.

ou autres

l'on

l'on convient qu'il n'y a pas de plus excellens moyens pour cela que d'oter l'incertitude, hors la Taille, qui réduit le payfan non feulement à n'avoir pas les meubles & les habits néceffaires mais à n'ofer fumer, ni marner fon terrain, de peur d'exciter la jaloufie de quelqu'un.

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de

être plus

L'Auteur obferve au fujet de la EvaluaProvence, que depuis l'an 1373. juf-tions des qu'en 1471. on y a fait quatre éva- vroient luations des fonds; mais que depuis fréquen1471. jufqu'en 1665. il ne s'en eft tes. faite aucune, plutôt par la faute & négligence des Superieurs, que par defaut de néceffité de connoître & de régler la proportion. Il conclud enfin qu'en faifant ces évaluations quatre fois en cent ans, on rétabliroit la juftice, que la longueur des tems peut alterer. Il montre

en

core que la néceffité d'un changement à l'égard de la maniere d'impofer la Taille, réduit diverfes paroiffes à la pratique de s'impofer par proportion aux revenus des terres ; qu'ainfi dans le Vexin il y en a K 3

plu

Réponse

à deux ob

nouveau

la Taille

plufieurs qui la payent à raifon de trois ou quatre fols de femage; que vers Goneffe on la paye tant par arpent de terre, En effet il y a une grande difference entre être certain de ce que l'on doit payer, & dépendre totalement de la paffion de ceux qui peuvent écrafer arbitrairement, & dont il coute plus pour demander juftice, que pour languir & tout abandonner : car au moins dans ce dernier cas, on n'ajoûte point perte fur perte, ni chagrin fur chagrin, ni paffion fur paffion.

On opofe au defir des peuples pour jections l'impofition de la Taille réelle la raiprifes de la fon de la nouveauté, & celle du traté, & du vail. Mais fur la premiere il est aifé travail de de voir que toute nouveauté, qui agrée & qui eft defirée, eft toujours bien reçue ; & fur la feconde, qu'il feroit cruel de refufer fon aplication, & fon travail, pour procurer un avantage fi confiderable au Roi, & à fes Sujets.

reelle.

Refuta

tion de

On peut objecter encore la diffiquelques culté qu'il y auroit à contenter les

Eccle

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