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NOTE SUR L'ALLONGEMENT

DES

RÉVOLUTIONS DE TAILLIS SOUS FUTAIES

La crise que subissent les bois de feu et qu'ils subiront encore longtemps, nous fait un devoir d'entamer, auprès des municipalités, une propagande pour obtenir l'allongement des révolutions des taillis sous futaie.

Dans le Doubs région que nous connaissons bien les taillis sous futaie sont, pour la majorité, aménagés à 25 ans. Quelques communes bien avisées ont déjà adopté 30 ans, mais c'est l'exception. Presque tous les aménagements, d'ailleurs, sont assis sur le terrain par des lignes essartées et bornées.

Or c'est dans la période de 25 à 30 ans que les taillis prennent surtout du développement et que la proportion du rondin augmente aux dépens de celle de la charbonnette. Le taillis qui à 25 ans donnerait à l'hectare 40 stères de rondin et 80 de charbonnette, donnera à 30 ans 70 de rondin et 70 de charbonnette. Le profit est énorme surtout dans les bons sols. Il faut ajouter que le rondin vaut 6 à 8 francs sur pied et que la charbonnette ne vaut rien, puisqu'on ne fait pour ainsi dire plus de charbon dans cette région. Elle s'écoule uniquement à proximité des grands centres; dans les campagnes on la laisse pourrir sur le sol. Les frais de main-d'œuvre et de transport sont tels que c'est la seule solution économique à adopter.

Cette circonstance fait que la propagande que nous avons entreprise à ce sujet auprès des municipalités a trouvé beaucoup plus d'écho dans les régions éloignées des grands centres, dépourvues de moyens de communication, que dans celles qui avoisinent Besançon, par exemple.

Auprès des grands centres les coupes se vendent, elles ont toujours un écoulement assuré; à quoi bon alors, se disent les maires, changer

quelque chose à nos vieilles habitudes. A notre avis, ils ont tort, mais c'est difficile de faire éclater la vérité à leurs yeux.

Dans les régions éloignées au contraire, les pays perdus, les coupes restent fréquemment invendues les paysans ont dans les friches, plus étendues qu'en plaine, autant de bois de charbonnette qu'ils le désirent. Is préfèrent avoir du rondin et du quartier soit pour l'écouler à la ville, soit pour leur usage personnel et les Municipalités acceptent volontiers une modification à la routine.

La propagande n'est pas difficile à faire l'exemple est sous leurs yeux c'est le quart en réserve exploité sur proposition spéciale il est vrai, mais presque jamais avant trente ans et, 'dans les délibérations qui demandent l'allongement des révolutions, le rédacteur n'oublie pas de signaler combien le quart en réserve est plus productif en bois de fortes dimensions que les coupes ordinaires.

La cause est entendue mais comment obtenir cet allongement, sans que les frais de l'opération soient trop élevés.

N'oublions pas que les coupes sont assises par des lignes essartées et bornées et que c'est là un travail considérable, qu'il ne faut pas démolir de fond en comble.

C'est ce qui arriverait si on adoptait le procédé simpliste de la division en trente coupes d'égale contenance.

Il y a d'autres procédés plus pratiques. Premier procédé. Ce n'est un secret pour personne que les communes en montagne possèdent de vastes espaces

moins boisés

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plus ou

- qui ne sont pas soumis au régime forestier. Demander la soumission au régime forestier d'une surface égale à cinq coupes est un procédé des plus simples (adopté par la commune de Cussey-sur-Lizon (Doubs).

Deuxième procédé.

Suspendre pendant cinq ans l'exploitation. des coupes ordinaires et remédier à l'absence d'affouage pendant cette période, soit en demandant la délivrance de coupons du quart en réserve, soit en exploitant des taillis non soumis au régime forestier (cas de la commune de Chassagne (Doubs).

Troisième procédé. Subdiviser un certain nombre de coupes en deux, créer dix coupes avec cinq coupes par exemple. Cela suppose que les besoins des affouagistes ou de la caisse communale ne souffriront pas outre mesure de ce procédé. On peut suppléer aux coupes insuffisantes soit par des communaux non soumis, soit par la délivrance de coupons du quart en réserve, soit par les ressources

que chacun possède dans ses propres forêts (cas de Franois, Serreles-Sapins, etc...).

Quatrième procédé.

Créer un quart en réserve mobile. Pour

cela il faut diviser la forêt entière en un nombre de coupes égales /

à un multiple de 4.

Soit 4n le nombre de coupes. La révolution normale est égale

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Aucune coupe ne peut être exploitée à un âge inférieur à

3 n

4

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Pour qu'on puisse délivrer une coupe extraordinaire, il faut et il suffit qu'on ait déjà exploité trois coupes à cet âge minimum coupes qualifiées d'ordinaires. La quatrième qui vient dans l'ordre 'prévu pour les exploitations est une coupe extraordinaire et ainsi de suite par tranches de quatre coupes. Ce procédé permet de faire varier l'âge d'exploitation des coupes entre n ans limite supérieure

et

3 n

4

ans limite inférieure selon qu'on exploite plus ou moins de

coupes extraordinaires. Il est très élastique (cas de la commune d'Echay).

On peut d'ailleurs combiner ces divers systèmes et trouver des procédés mixtes.

L'officier forestier a le devoir, en présence de la crise des bois de feu d'user de toute son influence auprès des municipalités pour augmenter la durée de la révolution des taillis sous futaie mais il doit le faire en se mettant à leur portée et en leur proposant des solutions peu coûteuses et conformes autant que possible à leurs désirs.

Besançon, le 4 avril 1922.

J. FAUVEAU.

LES FORÊTS DE L'ÉTAT FINLANDAIS

Le bulletin de la Banque de Finlande du mois de septembre dernier a publié une notice sur les forêts de l'Etat finlandais rédigée par M. Oiva Lakari, chef du service des aménagements à l'Administration centrale. Nous donnons ci-après l'analyse de cette notice.

I.

ORIGINE ET DÉVELOPPEMENT DES FORÊTS DE L'
L'ÉTAT

Le territoire de la Finlande, non compris le district de Petsamo, est réparti entre les différentes catégories de propriétaires comme suit:

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Les biens domaniaux représentent donc plus du tiers de la surface du pays. Ces biens comprennent des régions non habitées, impropres à la culture, situées principalement dans la Finlande septentrionale; dans le Sud, on les rencontre surtout dans les districts marécageux.

Les fiefs sont des biens de la Couronne qui ont été donnés dans la deuxième moitié du xvn siècle à des officiers en guise de solde; certains postes de l'administration civile ont aussi des fiefs affectés à leur usage. A partir de 1810, à la suite de nouveaux arrangements pour le paiement des soldes militaires, les fiefs furent donnés à bail; pendant la durée du bail, les forêts qui y étaient attachées

étaient en partie à la disposition du locataire, en partie à celle de l'Etat; mais, depuis 1916, ces forêts sont entièrement reprises par l'Etat à l'expiration des baux en cours. Les fiefs, au nombre de 900, sont généralement situés dans les parties les plus fertiles, où les communications sont aisées.

A la paix de Dorpat en 1920, la Finlande obtint de la Russie les états d'Annantehdas (212.331 hectares) et le district de Petsamo (plus d'un million d'hectares) qui forme coin entre la Norwège et la Russie et fait rejoindre la Finlande à l'Océan Arctique; de cette dernière surface, environ 330.000 hectares ont été estimés comme occupés par des forêts en croissance.

Les biens domaniaux et les fiefs se répartissent comme suit :

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Les forêts domaniales représentent 38 % de la superficie totale

des forêts de la Finlande.

Le matériel des forêts domaniales a été estimé à 342 millions de mètres cubes, parmi lesquels une grande quantité de bois de plus de 0,25 de diamètre (27 % du matériel total). Les forêts des fiefs renferment environ 19 millions de mètres cubes dont 34-% en arbres de fortes dimensions. Au total les forêts d'Etat renferment 361 millions de mètres cubes de bois dont environ 100 millions de mètres cubes en tiges des dimensions les plus recherchées.

L'importance des coupes varie annuellement suivant l'état du marché, ainsi que le montre le tableau suivant; on laisse sur pied de 1/3 à 1/2 de l'accroissement annuel, ce qui fait par an une économie de 1 à 2 millions de mètres cubes. Dans les dernières années, les coupes ont porté sur les quantités suivantes :

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