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CHRONIQUE FORESTIÈRE

Organisation du Service des Eaux et Forêts

aux Colonies

Un décret daté du 13 juillet, inséré au Journal Officiel du 18, règle l'organisation et le fonctionnement du service des Eaux et Forêts dans les colonies.

Les principales dispositions de ce décret sont les suivantes :

Le service des Eaux et Forêts dans les colonies et pays de protectorat, autres que l'Indochine et les territoires à mandat relevant du ministère des Colonies, est assuré par un personel technique organisé conformément aux dispositions du décret précité.

Ce personnel est réparti en trois cadres

a) Un cadre général comportant les fonctionnaires pouvant servir dans toutes les possessions;

b) Des cadres locaux spéciaux comprenant des agents européens ou assimilés ne pouvant servir que dans leur colonie;

c) Des cadres locaux auxiliaires comprenant uniquement des agents indigènes ne pouvant servir que dans leur colonie.

Les cadres locaux spéciaux et auxiliaires sont constitués et organisés par des arrêtés des gouverneurs généraux, gouverneurs et commissaires de la République, qui déterminent les conditions de recrutement et d'avancement, les grades, soldes, indemnités, le régime disciplinaire, etc.

Les agents des cadres locaux sont toujours subordonnés, quel que scit leur grade, aux fonctionnaires du cadre général.

La hiérarchie, les soldes de présence, le classement au point de vue des déplacements et du traitement dans les hôpitaux, le pourcen

tage dans les différents grades des fonctionnaires du cadre général sont fixés ainsi qu'il suit :

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Il pourra en cutre être créé suivant les besoins du service et les disponibilités budgétaires, des emplois d'inspecteurs généraux dont le nombre ne pourra toutefois excéder trois. Ces fonctionnaires, classés au point de vue des déplacements à la re catégorie A, percevront les soldes de présence suivantes :

Inspecteur général de 3 classe...

Inspecteur général de 2o classe..

Inspecteur général de re classe.

20.000 fr.

22.500 fr.
25.000 fr.

Sous réserve des dispositions de l'article 5 du décret, ces inspecteurs seront choisis parmi les inspecteurs principaux de re classe.

En dehors de la solde de présence, les fonctionnaires du cadre général perçoivent un supplément colonial dans les conditions déterminées par le règlement sur la solde et les allocations accessoires du personnel colonial. Ils peuvent, en outre, recevoir diverses allocations (indemnités de cherté de vie, de zone, des charges de famille, clc... ou des suppléments de fonctions pour cumul de plusieurs services), dont le taux et les modalités de paiement sont, le cas échéant, fixés par des arrêtés des chefs des colonies.

Le recrutement des fonctionnaires du cadre général est effectué : 1° Au moyen d'officiers de l'administration métropolitaine des

Eaux et Forêts placés en service détaché dans les conditions prévues par l'article 33 de la loi du 30 décembre 1913 sur les pensions;

2o Au moyen de candidats remplissant certaines conditions spéciales.

Les officiers de l'administration métropolitaine des Eaux et Forêts sont classés à compter de la date de leur mise à la disposition du ministère des Colonies dans le cadre général colonial.

Ils sont portes à l'échelon du cadre colonial immédiatement supérieur à celui où ils étaient dans le cadre métropolitain.

Les conservateurs ou inspecteurs principaux du cadre métropolitain ayant servi pendant trois années au moins aux colonies, ou en France dans un service relevant du ministère des Colonies, pourront être nommés inspecteurs généraux de 3 classe du cadre général des colonies.

Les officiers du cadre métropolitain des Eaux et Forêts détachés dans le cadre général sont soumis, en ce qui concerne leur avancement, le régime de solde et la discipline dans ce dernier cadre, aux mêmes règles que le personnel appartenant exclusivement au cadre général colonial; ils pourront, en conséquence, avoir deux avancemen's distincts.

Les cadres seront fixés, pour chaque colonie, par arrêtés du ministre des Colonies après avis des gouverneurs généraux ou gouverneurs.

Pour être admis dans le cadre général colonial des Eaux et Forêts, les candidats qui ne proviennent pas du corps des Eaux et Forêts de la métropole doivent justifier:

1° Qu'ils sont Français ou naturalisés Français;

2° Qu'ils ont satisfait aux obligations de la loi sur le recrutement de l'armée;

3° Qu'ils jouissent de leurs droits civils et politiques;

4° Qu'ils réunissent les conditions d'aptitude physique nécessaires pour le service armé aux colonies;

5° Qu'ils sont âgés au moins de vingt et un ans, et de trente ans au plus, cette limite d'âge pouvant toutefois être prorogée jusqu'à trente-cinq ans au maximum d'une durée égale à celle des services militaires ou civils accomplis par le postulant et admissibles dans la liquidation de pension de l'Etat ou locale, suivant le cas;

6° Qu'ils possèdent le diplôme d'agronomie coloniale.

Pour le surplus, nous ne pouvons que renvoyer au Journal Offi

ciel. Le décret règle en outre l'avancement, la discipline et diverses mesures transitoires.

Des arrêtés spéciaux préciseront, dans chaque colonie, la composition des cadres locaux et tout ce qui a trait à l'organisation du service forestier dans cette colonie.

Les ventes de bois en Rhénanie

Une adjudication a eu lieu le 9 juillet dernier à Spire. Les bois mis en vente comprenaient :

42.685 mètres cubes de grumes (60 % de résineux); 3.797 mètres cubes de perches et poteaux de mine; 3.827 stères de bois d'industrie (44 % de résineux).

Ces produits, exploités par les Allemands, se trouvaient disséminés dans les forêts domaniales du Palatinat, sur une étendue de 70.000 hectares.

Sur les 37 lots mis en adjudication, 30 ont été vendus le 9 juillet et 1, par soumission écrite, le 17 juillet.

Le produit global de la vente s'élève à 3.311.700 francs.

Les prix moyens de vente par mètre cube ressortent à :

126 francs pour le chêne;

61 francs pour le pin sylvestre;

27 francs pour le hêtre.

Ces prix sont élevés, sauf pour le hêtre, déjà déprécié du fait d'un séjour prolongé en forêt.

Ce qui est particulièrement intéressant à noter, c'est que quatre nouveaux négociants du Palatinat ont acheté, par l'entremise d'inter médiaires, le tiers environ des produits mis en adjudication. Les autres acheteurs sont des Alsaciens et un Belge.

Trois acquéreurs ont bénéficié du droit de préemption réservé aux sinistrés.

Le Congrès forestier de Bruxelles

La Société forestière de Franche-Comté et des provinces de l'Est a eu l'heureuse pensée de tenir cette année son congrès à Bruxelles, en même temps que la Société centrale forestière de Belgique.

L'assemblée générale des deux Sociétés qui avaient fusionné pour la circonstance a eu lieu dans la matinée du 1er juillet. Présidée tour à tour par M. Maurice Bouvet et par M. Boone, remplaçant M. le comte Visart de Bocarmé empêché, elle a entendu diverses communications qui ont motivé d'intéressants échanges de vues: un exposé de M. l'inspecteur Perrin sur l'introduction du sapin dans les forêts de basse altitude, un rapport de M. le sous-inspecteur Colleaux relatif aux essences feuillues à cultiver en mélange avec le hêtre et une conférence de M. le Professeur Poskin sur les mesures à prendre pour empêcher la destruction des forêts particulières.

Le programme des excursions comprenait une visite du jardin botanique de Bruxelles et de ses collections iconographiques sous la conduite de M. le professeur Bommer.

Dans la matinée du 2 juillet, M. Bommer a fait à ses auditeurs de la veille les honneurs du célèbre arboretum de Tervueren, réunion incomparable de résineux groupés d'après leur distribution géographique.

L'après-midi du même jour et la journée du 3 ont été consacres à la visite de la forêt de Soignes. M. Crahay, l'éminent directeur général des Eaux et Forêts de Belgique, avait tenu à diriger lui-même l'excursion, assisté des officiers du service local, MM. l'inspecteur Nélis et le sous-inspecteur Colleaux. Les visiteurs ont écouté avec le plus vif intérêt les explications qui leur ont été données au sujet des splendides futaies de hêtre qu'ils avaient sous les yeux : origine et histoire des peuplements, mesures prises pendant l'occupation allemande pour préserver la forêt, aménagement et procédés de culture. Ils ont admiré avec quelle habileté et quel à-propos les forestiers belges avaient su adapter leur technique aux contingences et abandonner le système des coupes rases suivies de plantations pour adopter, suivant les cas, la méthode du réensemencement naturel et le régime de la futaie sur taillis. Cette évolution, motivée par des considérations d'ordre esthétique qui s'imposaient, a donné toute satisfaction aux « Amis de la forêt de Soignes », en même temps qu'elle sauvegardait les intérêts économiques. Sous ce rapport, la forêt de Soignes offre un enseignement utile à méditer; nous nous bornons à le signaler, laissant à des commentateurs plus spécialement qualifiés le soin de le mettre dans tout son jour.

Non moins instructive a été la visite des places d'expériences établies depuis une quinzaine d'années pour l'étude des repeuplements artificiels, feuillus et résineux. Ces expériences que dirige M. l'inspec

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